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10 - B ACCHUS, Chanfons à l ’honneur de
Bacchus, que les anciens chantoienc dans les
fêtes & dans les fa cri fi ces. On répétoit fouvent
dans ces chanfons les mots Bacchus &
c ’eft d’où leur vient le nom Io-Bacckus.
IQH. F o y e ilo .
IO L , dans la Mauritanie. On a des médailles
impériales latines de cette ville , frappées en
Thonueur d'Augufte , de Julie , de Tibère, avec
le nom de la ville en caractères puniques.. . . .
Pellerin.
IOL A S , fils d’iph'clus, & neveu d’Hercule,
fut le compagnon de fes travaux, il lui fervit
de cocher dans le combat contre 1Jhydre de Lerne.
Ovide le fait affifter à la chafle deCalydon, &
Hygin le nomme parmi les Argonautes. Dans les
jeux que Jafon fit célébrer, pour la mort de Pélias ,
il remporta le prix de la courfe du char à quatre
chevaux. Hercule „ayant époufé Mégare, fille de
Créon , roi de Thèbes 3 8c s’ étant er.fuite per-
fuadé 3 d’ ap ès quelques préfages 3 que fon mariage
avec cette prineeffe pourroit lui être fu~
nelte, il la fit époufer à fon neveu lolas. Après
la mort d’Hercule lolas voulut venger les maux
qüEurifihée avoit fait fouffrir à ce héros ; il fe mit
à la tête des Héraclides, qu'ri conduifit à Athènes
pour les mettre fous la protection des fils deThéfée;
quoique dans une extrême vieilleffe, il voulut commander
l’armée des athéniens contreEurifthée; mais
quand il eut pris fes armes , il fe trouva fi accablé
de leur poids, joint à celui de fes années 3 qu'il
fallut le foutenir peur le conduire au champ de
bataille. A peine fut-il en préfence des ennemis ,
que les dieux lui rendirent lés forces de fa première
jeunelfe. Voici comment Euripide (dans fes
Héraclides, âCt. 3) rapporte ce prodige: « lolas
»s paffoit proche de Pallèné, lieu confacré à Mi-
99 nerve ; il apperçoit le char du roi d’Argos :
» incontinent il invoque Jupiter & la déeffs Hébé;
9» il les prie de le rajeunir pour un jour, afin
» de venger Hercule. Prodige incroyable'! On
99 voit à l’ inftant deux affres s’arrêter fur le char
» d3 lolas 3 8c le couvrir d’un nuage épais.-
» C ’étoient dîfent les fages, -Hercule lui-même,
99 & fon époufe Hébé. Le nuage fe di fripe, 8c
» l’on voit lolas en fortir. fous la forme d’un
y> jeune homme plein de vigueur 8c de feu. Il
»9 vole vers Euryfthée, il le rencontre aux rochers
de Scyron ; il le faifît dans ffn chu 8c
99 l’emmène en fon camp chargé de chaînes ».
Les grecs élevèrent à ce prince des monümens
héroïques 8c célébrèrent des jeux en fon h -nneur:
Il eut même un autel à Athènes. Foy. Iolée.
Io lAS, autre parent d’Hercule. Ce héros le
tua, félon Euripide, dans un accès fe- fureur
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qui lui prit au retour des enfers. lolas avoit été
atiflî un des argonautes. Foy. H ercule.
IOLCHOS j ville maritime de la TLeiTalie ,
fur la côte de l’Archipel 3 au pied du mont
Pélion ; elle fut célèbre par la naiffance de Jafon 3
par l’aflemblée qui s’y fit de l’élite des princes
de la Grèce , pour aller à la conquête de la
toifon d’or , 8c par la célébration des jeux funèbres
après la mort de Pélias.
1 0L E , fille de Jardan , roi de Lydie, ou ,
félon Ovide , d’Eurytus, roi d’GEchahe , fut demandée
en mariage par Hercule, il ne put l’obtenir.
Ce refus le jetta dans un tel accès du fureur
qu’il lin fit tuer Iphîtus , frère d'Joie. 11 courut
inutilement prefque toute la Grèce, pour fe faire
expier de ce meurtre: il rie fut enfin par Théfée.
Il fut diftrâit de cet amour pendant quinze ans,
foit par fes expéditions, foit par d’autres amours.
Mais il confervoit toujous le reffentiment du „refus
qu’il avoit effuyé. Il arrive au bout de ce temps,
tue le roi avec tous fes en fans, 8c emmène Iole pri-
fonnière, fon amour fe réveille ; Déjanire qui étoit
alors fa femme devient jaloufe, 8c cette jaloufie
caufa là mort d’Hercule. Foy. DéJANIRE ,
H er-cule.
Iole eft fouvent repréfentée furies pierres gravées
; elle y paroît quelquefois revêtue de la dépouille
d’un lion. De là eft venue l’erreur de
quelques antiquaires qui ont pris pour Iole quelques
têtes .d’Hercule jeune. F Hercule.
Voici la notice des plus belles pierres de Stofch
fur lefquelles paroît Iole. « Têtes accollées d’Hercule
8c d'Iole, avec le nom du graveur, kapiioy.
L’original de cette -cette pâte de verre eft dans
le muféum de Florence. — Iole debout fur une
calcédoine, revêtue de la. peau de lion 8c portant
la mafîiie, telle qu on la voit fur d’autres
p:erres gravées. M. Fonten. ( mém. de Vacad.
dès infeript. t. V I I x p; é i ) veut que cette
figure déguifée en Hercule repréfente la rmifeTha-
lie qui préfide aux jeux comiques, à caufe de la
maffue que celle-ci tient dans quelques bas-reliefs.
On voit fur une pâte antique le même fujet. Sur
une pâte de verre dont l’original eft dans le cabinet
de fa majefté impériale, à Florence. ( Muf.
ï'ior. t. I I , tab. v. ftoch3 pierre grav. pL L X F I I l)
Hercule eft aflis embraffant Iole qui eft nue, debout
devant lui, avec le nom du -graveur teyicpoy.
Une fécondé pâte de verre offre le même fujet.
Sur une pâte antique, Hercule coëffé en femme
embraffe Iole coëfFee avec la peau de lion, fur
le r fte de laquelle ils font tous deyx couchés.
Le même fujet dans là même attitude fe trouve
fur une cornaline, dans le cabinet de 1,’empereur
à Vienne. Stoch avoit encore, fur une cornaline,
une copie de cette pâte; Et fur une pâte de verre
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le même’ fujet avec la différence qu’on n’y trouve
plus la même coëffure, 8c qu’au-deffus des deux
amans eft la- maffue attribut d’Hercule .
IO LÉ E S , c’eft le nom des fêtes ou des jeux
que les athéniens avoient confacré à lolas, compagnon
d’Hercule. Les thébams lui rendirent les
mêmes honneurs*
IO N , fils d’Apollon 8c de Creüfe , fille
d’Ere&hée , _ roi d’Athènes. Crriife féduice par
Apollon, mit au monde un fils à l’ ihfçu de fon
■ père, 8c abandonna l’ enfant dans la même grotte
qui avoit été témoin de fon malheur. Mais el e
eut la précaution de le mettre dans une corbeille
fermée avec quelques ornemens qu’elle avoit.
Mercure, à la prière d’Apollon, tira le fils de
Creiifè hors de là grotte où elle l’avôic caché,
8c le tranfporta au temple de Delphes. Apollon
infpira^en même-temps à la prêcreffe de la pitié
pour l’enfant , de manière qu’elle prit foin de
n. urrir ce pupille. Il crut fous les yeux de fa
libératrice 8c à l’ombre des autels, fans que, ni
1 ui, ni elle euffent aucune lumière fur ceux dont
il avoit reçu le jour. L’eftime qu’il s’ acqirit parmi
les Delphiens, les engagea à le frire le dépofi-
taire des'tréfors du temple. Cependant la mère
Créüfe avoir époufé Xuthus. Le deffein d*Apoj-
lon .étoit 'de frire paffer le fils qu’il avoit eu de
Creüfe pour véritable fils de Xuthus, 8c de lui
procurer la gloire d’être un jour le fondateur de
1 Icn e. Xuthus, chagrin de n’avoir point d’enfans,
vient confulter 1 oracle de Delphes qui lui répond:
« la première perfonne que.tu rencontreras à la
9» foi rie du. temple eft ton fils ’=>. Le prince ravi
d’avoir un fils qu’il ne conmrifibit pas, ne fon se
point, dans fon tranfport, à demander à l’oracle
de quelle femme il a eu .cet enfant ; il fe fou-
vient alors d’avoir eu un amour avant fon himen ,
dans un pélérinage qu’ il avoit fait à Delphes aux
fèces de Bacchus. Il fort à l’inftant du temple,
rencontre le jeune mini tire d’Appoilon, 8c l’aborde
en lui donnant le nom de fils: la date de fes
anciennes amours s’accordoit affez avec l’âge du
jeune homme, qui confent avec plaifir de recom-
noître pour fon père le roi d’Athènes. Xuthus
le nomme Ion y par allégorie a la ren:on:re qu’il
en a faite à l’iflue du temple ( parce que cet
enfant s’eft offert le premier à la vue de Xuthus
fortant du temple, E%tovTipos% Créüfe inftruite
de 1 aéhon de Xuthus, la regarde comme une
trahi fon , comme un art fice concerté pour placer
le fils de queIqu’efclave aimée fur le trône
des Ereçhtides : e le fe propofe de faire empoi-
fbneer lon3 8c charge du crime un v.eiilard fon
confident. Lorsqu’on apporta’ la coupe empoifon-
n_e e9 Ion etoit.occupé à faire des facrifices &
un feftin, pour célébrer fa n ai (Tance5 au lieu
de bore la liqueur, il en fait une libation aux
dieux. Une colombe qui fe trouvoit par hafard’
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dans la tente à!Ion eut à peine trempé fon bec
dans le vin répandu par terre, qu’elle tombe étendue
aux pieds des fpe&ateurs. On reconnoît le
crime, 8c l’échanfon arrêté en accufc Créüfe.
Ion 3' à la tête des conviés, court à l’ inftant aux
miniftres du temple, en demandant juftice , &
tous d’une voix condamnent la reine à être précipitée
du haut d’un rocher. Créüfe à cette nouvelle
fe .réfugié vers l ’autel du dieu qu’elle embraffe.
Ion veut l’en faire retirer, lorfque la prê-
treffe, envoyée par Apollon , paroît avec un
petit berceau qui croit celui où elle avoit autrefois
trouvé Ion. fur la porte du temple. Créüfe
reconnoît auffi-tôt le berceau j 8c quittant tout*
à-coup fon aztle, elle court embraffer Ion qu’elle
nomme fon fils. Les ornemens qui étôienr renfermés
dans le berceau, achèvent la reconnoif-
fance, par le détail que la mère en fait à fon
fils,- fans les avoir vus. Mais Ion, en retrouvant
fa mère qu’il cherchoit, perd le père qu’il avoit
trouvé, car Créüfe lui avoue qu’elle l ’a eu d’Apollon
, 8c que ce dieu, en le donnant pour fils à
Xuthus , n’avoit pas dit qu’il fût.iffu de ce roi.
Minerve vient les tirer de ce nouvel embarras,
en ordonnant à Créüfe de placer Ion fur le thrône,
comme le rejëtton- des Ereçhtides., 8c en lui con-
feillant de ne point dire à fon mari qu’elle eft
mère de ce jeune prince, de peur de tirer çe
bon roi d’une erreur qui lui eft agréable. Cette
fable fait le fujet d’ une tragédie d’Euripide, dont
le titre eft Ion.
Selon les hiftoriens grecs Ion étoit véritablement
fils de Xuthus 8c de Créüfe ; il rendit de
grands fërvices à fon ayeul Erechtée , dans la
guerre contre les éleufiniens , 8c devint enfuite fï
puiffant dans Athènes que quelques-uns le croient
fucceffeur de ce prince; quoique fon nom ne fe
trouve pas dans la fuite des rois d’Athènes. D ’autres
croient qu’ âprès avoir été marié, 8c avoir eu des
enfans à Athènes, il paffa en Italie, 8c que c’eft
le même que. Janus. Foye^ Janus. La pnftérité
d'ion fut nombreufe , 8c l’Attiqüe fe trouvant
dans la fuite furcharg^e d’habitans , on envoya
la famille d'ion dans l’Afie mineure, où elle fe
divifa en pîufieurs colonies, à qui l’on donna îe
nom commun d'ioniens.
I on. Pline décrit une pierre précieufe de couleur
.violette, claire 8c rarement foncée, venant
des Indes, à laquelle il donne ce nom formé du
mot grec Y09} -violette. La légèreté de la teinte
fait reconnoître dans une défeription aufîî vague,
le faphir préférablement à l’améthyfte.
IONÏDES. Nymphes près d’Héraclée en Elîde j
il y a , dit .Paufanias , une' fontaine qui tombe
dans le fleuve Cytherus, fur le bord de laquelle
eft un temple confacré à des nymphes qui ont
chacune leur nom particulier > car on les nomme,