
faire des conftellations. Voy. Arc A s , C alysto. |
Les viéiimes ■ ..u'e l’on immoioit ordinairement dans
ce temple ^etoient des en fa ns ceux quia voient j
la term-! ité de manger de là' victime, étoiënt meta
morpho les en loups. VoyeqDÉMÆNÉt e .P armi
les arbres , le chêne & l’olivier lui étoient cor. l à -
crés. Perfonne'n’honoroit ce dieu plus particuliérement
& plus chaftement, dit Cicéron , que les *
dames romaines.
Les phiîofophes & les hiftoriens ont parlé de ce
dieu bien différemment que les poètes. Les premiers
ne prennent Jupiter que pour l’air le plus
pur , ou l’æther , comme Jupon , pour l’air greffier
qui nous environne. Ceux qui en parlent félon
l ’hiftoire, prétendent qu’il y a eu plufieurs Jùpiters.
Cicéron dit que de fon temps on en reconnoiflbit
trois : « il y en a deux de l’Arcadie, dit i l , l’un
» fils de l’Æther, & père de Proferpine & de
M Bacchus; l’autre^ fils du C i e l ,& père de Mi-
» nerve^ un troifième, né de Saturne dans i’ifle de j
»•> Crète , où l’on fait- voir fon tombeau»; parmi ■
les deux' Jùpiters à* Avcàdle , il y en avoitun très- 1
ancien. N é de parens' Obfcurs , il s’ éleva , fe fit
connoître par fes talens, & par le foin qu’il prit de
polir l’efprit des atcadiens , qui menoient alors ’
une vie fauvage , vivant dans leurs forêts , uni- j
quement occupe's de îa'thafle. C e Jupiter leur j
donna des loix , & leur apprit à honorer les dieux. ;
Les arcadiens pleins de recorinoiffance, le mirent !
lui-même au nombre des dieux, 8é pour cachet !
fon origine, Ils dirent qu’il étoit fils de l ’Æthër .
ou du Ciel. Mais ce ù’étoit pas la le plus ancien
de ceux qui a voient porté, le nom de Jupiter*! Le
premier de tous, eftle Jupiter-Ammôfîàcslybiéns;
enfufte le Jap/rer-Sérapis dès égyptens ; le Jupiter-
Béltis des affyriens ; l‘e Jupiter-Qé\us des anciens
pérfes ÿ- le Jupiter de Thèbés en Egypte ; le Jupiter
Pappée des feythes ; le Jupiter - AlTabinus
dès éifhirpiens , te Jajmtr-Taramis des gaulois ; le
Jupiter-Apis , roi d’Argôs , petit fils d’înachus;
le Jupiter- A.^ér ms , roi de C rè te , qui enleva Europe
, & fut père de Minos ; lé Jupiter, père dé-
Dardanus ; je Jupiter-Proëtus 3 oncle de Danaë ;
le Jupiter-Tàhtalë, qui enleva Ganymède ; enfin ,
le Jupiter} père d’Hercule & des Diofcures, qui
vivait foîxante ou quatre-vingts ans environ avant
le fiègedeTroie, & c . , fans compter tant*de prêtres
de. ce dieu , qui féduifoient les femme', & rçjer-
toient leur - crime fur Jupiter. D ’où il paroît
qu’on a réuni fous une feule perfonne les aérions
de plufieurs pr-nces de ce nom , dont le plus- célèbre,
a été le Jupiter de Crète..
Les loix de Jupiter pâf-èrent pour être lès plus
modérées de toutes; il fut aufli *le modérateur de
l ’Olympe , le jufte par excellence ; l’empire lui
fut dévolu. ( Les juifs appelloient la planète de
Jupiter, Tfedck le jufte. ) Il détrôna le vieux &
parefleux Saturne. Celui c i, à caufe de fa lenteur
S'de fon éloignement, paffa pour n’avoir qu'une
ii fluence froide. li flic rt piéfenté commeun vieillard
.parefleux & glaçé qui avoir perdu fes forces
, & qui fe train oit avec peine.
Ültinui forte fenexloca pbjfidet : ultitnus auras \
AmUiî , 6’ Aterno contrifiat frigorè terras.
Migra feni faciès 3 tardas gradus$« horrida barba,
Et eani crines 3 & mentira effoeta fenetlà,
( Jov. P ont anus 3 de fi cllis ,• /. I. )
Pat fanias pailant du partage du,mondé, ;&rrtr.e
Jupiter & fes deux frères , prétend que c,’eil Jupiter
qui repréfentoit Je dieu-fouverain , qui goüver-
noit en même temps le ciel la terre & les enfers
fous trois différens noms. En parlant d’une ftatue
de Jupiter, qui étoit à Argos, dans un temple de
Minerve, il dit : « cette ftatue avoit deux yeux,
» comme la nature les -a placés aux hommes , &
» un troifième au milieu du front.. . . . . On peut
» laifpmiabtement conjecturerqueJupiter a été ainfî
;» représenté avec trois, yeux , pour lignifier qu’ il
» régna premièrement dans le cid , comme» tout
» le monde en convient ; fecondement dans les
» enfers : car Je dieji qui , fuivant la fable, tient
» fon empire dans ces lieux fouterrains , eft aufli
» appellé Jupiter par- Homère ( Zem x.a,Ta.%Touos.3
y Jupiter, infernal ]b};tro.ifîémen?er.t enfin fur les
« mers, comme le témpigne Efchile. Quiconque
'» a donc fait cette ft-.tue , je crois qu’il.lui a dojjné
» trois yeux , pour faiteventendre qu’un Teul 8c
» même dieu-gouverne les trois parties du monde ,
» que les autres, difei’t être tombées en partage à
» trois divinités d fférentes ». Tacite appelle aufli
Piuton Jupiter-Dis.
Vexplication des dijférens furnoms de Jupiter3..cpm->
plettera fon hiftoire ; eih *efi tirée d’une dpjfertation
de M. le Blond y qui remporta le prix de l'Académie
des lnfcriptions & Belles-Lettres 3 en 1779,.
S ur-n o m s g é n é r a u x d e J u p i t e r .
Cicéron , Sénèque , Apulée & d’autres auteurs
dérjvent te nom de Jupiter. du verbe latin juyare!3
ajuvando , quoajuvet ; mais le nom ancien de Jur
piter étoit J o v is , comme on le voit par les mé-
dail’es : Io v is CvSTps*, IoV-is A x y r . ( Mém.
de F Acad. tom. IIÏ. pag. 241. ) Sur un monument
antique , trouvé dans les, fondemens . de l’églife
..cathédrale de Paris , on vo:t la représentation &
le nom de plufieurs divinités rangées en cet ordr,e :
VulcanUfS , Jovis , Efus , Cafior, &c. Le meme
nom fe trouve dans un diflique où le poète Ennius
raflemble les noms des douze grands dieux :
J lino 3 V eft à 3 Mdnerva3 Ceres , Diana , Venus ,
Mars, -
MercuriuS; ‘Jovis , Neptunus , Vulcanus3- Apollon
O r , le nom de Jovis ne paroît point dériver de
juvansJD‘ zJ\zViX$\tftirnom à’Opitulus3 qui, félon
St. Auguftin '(’ de civ. Del. ) avèit été donné à ce
dieu, auroit cté. un pléonafme , fi fe mot Jupiter
avoit fignifié juvans pater. D ’aucïes 'ont cru qu’il
venoit du mot hébreu, qui exprimoitlenom.de
dieu par excellence chez les hébreux. Ce nom
fe prononçant Jéhovah , fe mot Jovis: a pu en être-
formé par gradation 5 on y ajouta le mot pater ,
ainfî qu'à d'autres noms de dieux. Nous ne rapportons
cette étymologie que pour montrer l’abus
qu’ont fait de l’érudition les favans étymologiftes.
Le culte,des divinités topiques n’exclüoit pas
celui d’un dieu qui étoit toujours regarde' comme
]ç plus grand & le premier de tous ; c’eft pourquoi
le culte de Jupiter & celui -de. Minerve . furent
communs dans Athènes ( Paufan, Âtt. ) 5 & l’on,,
voit plufieurs'monumens de cette ville où Jupiter
& Minerve font réunis. D ’ailleurs les'athéniens
croyoient être- le premier peuple de la Grèce,
que Jupiter eût honoré de fa vifîte en qù’ttant le
lieu de fa naifiance j c’étoit donc encore une
raifon de plus de l'honorer d’une façon particulière.
Aufli Jupiter,y: fut fur nommé UarfSos 3 ainfi
qu Apollon ( Schol. A r i f i o p h . parce qu’ils fe
vantoient d'être les premiers qui euffentj-eçu ees
dieux & qui leur eu fient offert des facrificês. ‘
fier le dieu quipréfide au marche, à la- place publique,
elle lignifie aufli le dieu; qui' prëfide au
bureau & aüx aflemblées judiciaires. ' -
L'épithète ,rim s donnée à Mercure, lignifie
le dieu propice à ceux qui font avides du gain ;
mais ce furnom donne à Jupiter, marque le maître
des richeffes, des patrimoines, Sc le protecteur
de toutes fortes de polTeflions. C croit la coutume
d élever des flatues à ce dieu près du tréfor public
des villes. On lui en avoit érigé une dans celui
d Athènes j 8c les myrrhinuliens l’hohorbiehc particuliérement.
I e Pirée étant l’entrepôt du commerce de la
ville, & par conféquent -de toutes les richeffes
qui fe répandoient dans le pays, devoit être nattt-
t cjleineot fous la proteétion de Jupiter- Ctcjius, &
d.y^-1- ut en effet, comme nous l’apprend unpaffage
d Antiphon. ( Orat. in Naverc.:), Plaute le nomme
Op aient us j & ce fut lui vraifemblablement que
les grecs délignètent par l’autre furnom de irAsb-w.
oelon 1 a^ufanias ( Paufan, Lacon. ) , en fortant
d'Amtciès,.en dirigeant fa route vers Térapué,
èV .-vaut q;tc de palier l’Eurotas , on décuuvrott
un temple de'/a>irer-le-riche, «ériivi I f étoit à
quelque diftance du fleuve.
Ils l’adorèrent aufli fous le titre de n»xis»s, c’eft-
à-dire proteâeurde la ville, comme l’indique l’étymologie
du mot. Les grecs croyoient que la garde
de toutes les villes, en général étoit confiée à
Minerve, qui elt appellée pour cela par Homère
ïfii«a:»-«x<î, Ciÿloj Itriitimr mais ils attribuoient aufli
le même office, à Jupiter, qu’ils nommèrent de là
■ rexnùs. On voyoit à Athènes la llatae de ce dieu,
qui étoit un ouvrage de Léocharès.
Un gutel de Jupiter, expofé à l’air dans une
enceinte fermée par une efpêce de bàlüiirade,
qui s appefloit- en grec ler.os, a fait naître le Air-
nom £'e«tW donné' à Jupiter.que l’ont honot-oit
comme le, gardien des maifons des grands , où A
trouvoit ordinairement cet autel. C e dieu étoit
chargé en Grèce du même office que les dieux
I ena-tes chez les romains. La belle defeription
que fut Virgile; de l’autel élevé dans le palais de
I nam, convient-très-bien à un autel de Jupiter-.
P-erteus» .
Tl- y avoit plufieurs édifices publics à Athènes,
©u Jupiter, étoit adoré fous un- titre particulier. On
voyoit dans le fénat des cinq cens la .ftatue de
£eJ il.eiG flui étoit furnommé/SotMés/w parce qu’il
P ^ j t pour ptéfîder aux conleils. - '
„ f e eft .P?“' 13, mê"ie raffon que le furnom de
donné; dans Héfio.de &>lës- autres
P • Odoique 1 epithete d’«yop<»7é?-piiiffé fighi-
Quçlques auteurs ont regardé Jupiter-biîuôipics
cz Jupiter-Harép cothme la irféme divinité. La llatue
meme tic-Jupiter Eieuthérien , à Athènes , portoit
feir ^ fqn inicripti'on le titre de Zarjg y .^ .Ce dieu
rétoit indiffér emment inyoqué fous ces deux noms.
„ t “ thefpiéns ayant été délivrés' f P autan,
oeot. ■) d un fléau qui défoioit- leur ville , cnnfa-
crerent une liante à Jupiter, duquel ils croyoient
tenir cette faveur' & le furnom-tle Saatas qu’ils
ut donneront, cor,paré avec celui d e& w w , que
le dieu reçut dans des circotiffances pareilles, fait
voir que c’tft le même.
Jupiter. Jous p.ulteurs autres noms. Ils avoienc un
g-and refpeét pour celui qu’ils avoient lurnommé
, parce qu’ils croyoient que le fuccèsdes
entreprtfes des hommes dépendoit de fa volonté.
Parmi les noms que les athéniens donnèrent à
um te r , nous trouvons celui de poé-g/.r ( Pollux.
■ V v cap'- 1:JCIf- 1 '- ) ' c'cfr-à-dire , le dieu qui
preflde aux t-.bus , aux focictés. Le temple dans
lequel on I honorott, étoit nommé ipçàrÿoii. CPol-
lux3 hb. I ll: cap, I V . ) . ...... .*•. v# v
_ L epithete-de *<«•«,73«r;;,- qu’on lui a donnée,
fe rencontre, fouve,t dans les auret.rs , & fe voit
fur des meçir.liês, ( VU. Barman, u h A
Z , ? n * ?" ÇWt-aa fc-üsgrammatical, elle fimiifié
fimplement defitndens; mais l’àfage Ja déiermiua