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Les jeux de naijfance étoient célébrés pour hono-
,rer la mémoire de quelque perfonnage iiluttre, en
fêtant le jour de fa naiffrnce. « Hadrien, dit Spar-
» tien ( cap 7 ) , donna , pour célébrer l’anniver-
» faire de fa naîffance, des combats de gladiateurs
sj pendant fix jours, & des chaffes de plus de mille
» bêtes fauves ou Cuvages ». Le 8 des ides de
février on célébroit les jeux de naijfance d’A-
lexandre le grand; le 4 des ides de juillet ceux
de Ju'es-Céfar i le 9 des kalendesde jauvier, ceux
de Titus; le 4 de s kal. de décembre, ceux de
Nerva; le 6 des kal. de novembre , ceux d’Hadrien,
aux kal. d’avril, ceux ri’ Antonin; le 7, des ides
d’avril, ceux du Céfar Vérus ; le J8 des kal. de
décembre, ceux de Septime -Sévère ; le 17, des kal.
de janvier, ceux de Gordien ; le 4 des kal. de
févrir, ceux de Conftantin ; le 7 des ides d’août,
ceux .^e Conftant.n le jeune.
Le jeux appelés novendiales étoient ainfî appelés
parce qu’on les célébroit le neuvième jour après
les funérailles. Comme on -les célébroit en l’honneur
des mert- , les fpeéla-eurs •-1 dent couronnés
de peuplier & portoient des habits de couleur rouffe,
dit Servi U'.
Les jeux appelles pifeatorii étoijnt, d>t Fc fl es
(qui feul en f.it mention), célébrés par le préteur
de la ville au-delà du Tybre au mois de juin,
en faveur ces pêcheurs du Tybre qui ne vend oient
pas leur p^iffon d ns le macellum , mais dans la
place deVu'eain ; où l’on offroit à ce dieu de petits
poiffons tels que les donne le fleuve.
Les jeux des pontifesécoier.t ceux que donnoient
les pont f s à leur avènement au pontificat.
Lts jeux des quefteurs éto ent donnés par ces
officiers au commencement de leur quefture.
Les jeux des prêtres étoient donnés dans les provinces
par les nouveaux initiés au facerdoce.
Les jeux appelés taurïi étoient célébrés tous les
ans à l’ honneur des deux infernaux, & dans le
cirque de FLiminius fitué hors de Rome, parce
qu’ il n’ éto t pas permis d’évoquer dans la ville les
dlvinit s infernales. Ils avoient éré infiitués fous
le règne de Tarquin le fupèrbe pour faire ceffer
une maladie épi 'émique dont les femmes enceintes
é'oient at aquées, & dont on attribuoit la caufe à
l’infeéfcion carnée par les cadavres des taureaux
immolés aux duux, ou à de la chair de taureau
corrompu dont on s’étoit nourri.
Voilà les jeux qui nous ont été confervés par
les écrivains & les anciens calendriers. Mais les
médailles nous en ont fait connoître plufieurs autres
que nons allons citer.
Sur les médailles les jeux publics qui ne font
marqués ord nairement que par des vafes, d’où il
fort des palmes, ou des couronnes, ne fe diftin-
guent que par là légende qui contient ordinaire-
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ment eu le nom de celui qui les a inftitués, ou de
celui en l'honneur duquel on les célébroit. An fi
1 on apprend que Néron fut l’auteur -d.s jeux qui
dévoient être célébrés à Rome.de ci, q e:i ci: q
ans, par la mé.iaille où on li t , certamen quinquei.-
mle Roms, couftitutum , par la légende du revers
de la médaille de Caracalla :
M H T P O I I O A . A N K Y P A c . A e K A H n i A . C & T H P Ï A ,
I C © . n Y Q I A .
L’on apprend qu’ à Ancyre en Galatîe on célébroit
en l’h<*nneur d’Efculape , dit le fauveur ,.
lts mêmes jeux qui fe.célébroient dans-l’ifthme ce
Cotinthe en l’honneur d’Apollon,
On trouve auffi les jeux marqués fur les médailles
latines avec le temps cu’ ils ont été célébrés.
Nous avons fur la médaille de Memmius, æ d .
C I R I A L I A P R IM U S F E C I T . NoilS trC'UVOlYS fur-
tout les jeux féculaires qui fe célébroi. nt à la
fin de chaque fiècle, marqués avec grand foin fur
les médailles; Lunos sscul a r e s f e c / t , dans celles
de Domitien ; S Æ eu l a r e s A ug. ou A u g g . dans
Philippe , &c- Les types'en font fort différens ;
tantôt ils expriment des facrifices, tantôt des combats,
tantôt des an maux extraordinaires dont on
dennoie le fpe&acle au peuple dans ces jeux.
Les jeux anpellés Agonothefia, parce que l'Ago-
nothête les donnoit à Tes frais.
Les jeux d’Alexandre à inliitués en fon honneur.
Les jeux èCAntonin ; de même.
Les jeux à'Afclépius ou eYEfculape. Voye% As-
C L É P I E S .
Les jeux à'AJie, ou communs à toutes les villes
d’Afîe.
Les jeux d’Attalus , roi de Pergame, établis en
fon honneur.
Les jeux ChyJantins. Voye? ce mot.
Les jeux Dyfaria, établis en Arabie en l’honneut
deBacchus. Voye% D y s a r è s .
Les jeux appe’lés Enmonideia. Voyez ce mot.
Les jeux; appelles Epinicia. Voyez ce mot.
Les jeux appellés Ephcfia, établis à l’honneur de
Diane d’Ephèfe.
L es jeux Eugamia. Voyeç ce mot.
Les jeux appellés Gamelia, célébrés en l’honneur
de Junon - Gamelia. Voyesj ce mot.
Les jeux appellés Gordian&a en l ’honneur de
Gordien.
Les jeux appel1 és Gymnafiarchia , célébrés aux
dépens du Gymnafiarque.
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Les jeux appellés Hclia, célébrés en l’honneur
du foleil.
Les jeux appellés Heraia. Voye% H erées.
Les jeux appellés Coraia. Voye% CORÉE.
Les jeux appellés Latonia, célébrés en l ’honneur
de Latone.
Les jeux appellés Naumachia , où l’on repréfen-
toit un combat naval.
Les jeux appelles Paniohia, célébrés à Panio-
nium, près de Priène, par la fédération de treize,
villes d Ionie.
L es jeux appellés Philadelphia, ou dés frères
unis, établis en l’honneur de Caracalla & de
Gét a.
L es jeux appellés Scmalia , établis en l’honneur
de rodigialis.
Les] eux appellés Theogamià, les Seversa, les
Cabir&a, les Demetria > fe trouvent à leurs articles.
Sur un jafpe noir de Stôfch , o# voit Cupidon
debout tenant une palme ries deux mains , ou
Cupldon-Agonothete , c’eft-à-dire, qui préfide aux
jeux & diftrib’ue les prix. Les thefpiens {P au fan.
L. IX . p. 770,/. X V I I I . Lcélébroient des jeux
en l’honneur de l’Amour, & il y concouroit des
poètes-; des muficiens & des Athlètes.
J E U X D E S E N F A N S D E R O M E .
Tous les enfans ont des jeux qui ne font pas
indifférens, pour faire connoître l’efprit des nations.
Les jeux de nos enfans font ceux.de la toupie , de
clignemufette , de colin-maillard, &c. Les enfans
de Rome repréfentoient dans \emsjeux dès tournois
facrés , des commandemens d’armes , des
triomphes des empereurs , & autres grands objets.
Nous liions dans Suétone, que Néron dit à Tes
gens de jetter dans la mer fon beau-fi s Rufinus
Crifpinus, fils- de Poppée, encore enfant, quia
ferebatur duc a tus 6* imperia ludere ~
Un de leurs principaux jeux étoit de repréfenter
ün jugement dans toutes les formes, ce qu’ils ap-,
pelloient judicia ludere. Il y avoit des juges, des ac-
eufateurs, des défenfeiirs & des héleurs pour mettre
en prifqn celui qui feroit condamné.
Plutarque, dans la vie de Caton d’Utique , nous
raconte qu’ un de ces enfans , après le jugement,
fut livré à un garçon pii us .grand que lui, qui le
mena dans une petite chambre où il l’enferma. L’enfant
eut peur & .appella à fa dtfenle Caton, qui
etoit du jeu ^ alors Caton fe fit jour à travers Tes
camarades, délivra fon client, l’emmena chez lui,
où tous, les autres enfans le fui virent-.
Ce Caton , depuis fi grand hommè, tenqiedéjà
dans Kome le premier rang parmi les enfans de fon
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âge, quand Sylla donna le tournois facre’ des en-
tans à cheval ; il nomma Sexrus , neveu du grand
Pompée, pour un capitaine des deux bandes ;
mais tous les. enfans fe mirent à crier qu’ils ne
courroient point. Sylla leur demanda quel camarade
ils vouloient donc avoir à leur tête 5 alors
tous répondirent à la fois Caiom & Sextus lui
céda volontairement cet honneur, comme au plus
digne. ( D. J: )
JO B A T E , roi de Lycie. V. B e l l o r o p h o n .
JO C A S T E , fille de Créon, roi de Thèbes ,
& kmme de Laïus fut mère cfCEdipe, qu’elle
époufa depuis fans le connaître , & dont elle eut
deux fiiS Oc deux filles , Éthèocle , Polynice ,
Antigone & Ifmène. Tocafte fe pend de défefpoir
dans Sophocle, aullitôt qu’elle a découvert le
fatal myltère de la naifiance de fon fécond époux :
mais dans Euripide, elle fui vit à fa douleur ; elle
demeure dans 1 hèbes après l ’ex:l d’CEdipe : lorf*
que fes deux fils veulent Te faire la guerre pour
la royauté, elle obtient d’ eux une trêve, durant'
laquelle elle travaille à les reconcilier ; Sccen’eit
qu’après avoir été témoin de la mort des deux princes,
que Jocafte fe donne la mort avec l’épée qui
étoit entrée dans le corps d'Ethéocle, & tombe
entre les deux fils, quelle tLnt embraffés. Selon
Homère & Paufani-as, qui citent d’autres anciens
auteurs , l’ in celle de Jocafte & d OEdipe n’eut
point de fuite, parce qu’il tut aulfitôt découvert.
V o y e i OE d ip e , É p ic a s t e .
JOCATOR fcenicorum. C e nom qui fe lit dans
une infeription rapportée par Muratori ( Tkef.
infer. 660. 2. ) , cjt fans doute celui d'un bouffon
de théâtre.
JO D AM E , mère de-Deucalion , fut aimée de
Jupiter, qui la rendit mère de ce prince & de
Thébé.
JO D U T T E , idole des faxons ; ce fut d’abord
une ftatué que Lothaire , duc de Saxe, avoit fait
, placer aux environs de la forêt de Weps, après la
- victoire qu’ il remporta en n i ƒ , fur Henri V .
Cette llatue étoit un homme tenant de la main
droite une malïue, & delà gauche un bouclier
rouge, & alfife fur un cheval blanc.
JO IE , l&titia y elle fe trouve perfonnifiée fur
les médailles : c’eft une femme qui tient de la main
droite une couronne, & de la gauche un gouvernail
, ou une pique, ou une ancre. La joie
publique ( l&titia temporum) eft exprimée par les
r jeux publies,, les courfes de chevaux, les nau-
machxs, & les combats des animaux, fpeélacle
qu’on donno t au peuple en fîgne de joie publique.
La joie paroït ne différer de la gaieté,( hilaritas )
qu'en ce qu’elle pénètre & faifit davantage l’ame *