
coanoître ici la biche nourrice de Telephe, 8c
le 'filsj d'Augé. Une biche accompagnoit fans
doute aufliYHetcule du Vatican ; mais on n'a pu
la retrouver , de fon abfence a caufé l'erreur de
Winckelmann. (Monum, inediti. Guatani , an.
1788. aprile. ).
H e r c u l e en repos ( Torfe d’ ) « Je croîs, dit
Winckelmann , qu’il fàht afligner poûr. époque
le lîècle d'Alexandre le Grand , à Apollonius
d’Athène , fils de Neftor , fculpteur du fameux
Torfe du Belvedère, ou de la figure tronquée
d’un Hercule en repos & déïfîé. Au moins le
nom du ftatuaire tracé fur l’ouvrage me fait conjecturer
qu'il a vécu quelque temps après Alexandre.
Il eit certain que la fofme a de l'oméga Q.
dans le nom de cet artifte , ne fe trouve pgs
employée avant le temps de ce roi ; & tes médailles
des rois de Syrie font les premier ouvrages
dans lefquels on la remarque. Le plus ancien monument
public où cette lettre paroiffe ainfi figurée
, eft un, beau vafe de bronze, eritouréde
cercles & confervé au capitole. Suivant l’infcrip-
tion qu'on lit fur le bord , il fut donné en pré-
fent , par le famqux Mithridate Eupator 3 roi de
Pont à un Gymnafe : lieu qu’on avoir coutume de !
décorer de ces fortes de vafes. ( Polyb. L. y , 1
p. 429. B. ). Outre l'infeription. qui fait foi de
ce ,que je viens de dire 3 on lit fur le même vafe
en caractères plus petits to<pu fou-rara, mots qu’on
n’a pas entendu jüfqu'ici, 8c qui lignifient fans
doute : UityaXotçov S'iets an 3 conjerve le net & brill
a n t car le mot tvfpotxetçov eft employé pour défi- 1
gner les harnois brillans de deux chevaux. ( Hefych.
ÇetXaçcc^ tv<p»Xeteos ) ». -
« Mutilée au dernier point 3 fans tête, fans
bras & fans jambes, cette ftatuç <¥ Hercule, telle
qu'on la voit aujourd'hui, fe préfente encore à
ceux qui favent pénétrer les myltères de l'art,
dans un éclat qui décèle fa beaute primitive. Le
maître de ce chef-d'oeuvre nous offre dans fon
ouvrage le haut idéal d'un corps élevé au-deflus
de l'homme , d'une corïftitution parvenue à tout
îe développement de l'âge fait , d'une nature
exaltée jufqu'au degré qui caradérife le contentement
divin. Hercule paroît ici au moment où
il s'eft purifié par le feu des -parties groflières de
l’humanité, à î'inftant qu’il a obtenu l’immortalité
8e une place parmi les Dieux : c’eft ainfi que
le peignit Artémon. ( Pljn. liv. 3 y , c. 40. ). Il
eft repréfenté fans befoin de nourriture, 8e fans
être obligé de déployer davantage la force de
fon bras. Vous ne voyez d'apparent aucune veine :
fon corps eft fait pour jouir 8e non pour fe nourrir
, fon ventre eft plein fans être gros. A ce
qu'on peut juger de ion attitude , il eft aflis, le
bras droit pafle par deffus fa tête, 8e repréfenté
dans l'état de repos après tous les travaux. C ’eft
ainfi qu’on le trouve figuré fur les deux monumens
antiques confervés;à la villa Albani : le premier
eft un grand baflîn de marbré ; le fécond
eft un fameux bas-relief, nommé la réconciliation
8e l ’apothéofe d'Hercule , avec cette infr
cription : hpakahs anaüaïomenos , repos
d Hercule. La difpofition de fon corps, la tête dirigée
en haut,, la férénité peinte fur fa phyfio-
nomie, donnent lieu de croire qu'il étoit occupé à
repafler la fucceflion de fes grands exploits. C ’eft
ce que femble. indiquer fon dos , courbé pour
ainfi dire foüs le poids de fes hautes méditations.
Sa. poitrine puiffamment élevée eft encore cette
poitrine contre laquelle ri étouffa le géant Géryon :
la force & la longueur de fes cuifies nous repré-
fentent cet homme agile qui pourfuivit, qui atteignit
le cerf aux pieds d’airain, de nous montrent
ce héros infatigable, q u i, traverfant des pays
fans (nombre, porta fes pas jufqu'aux confins de
l'univers. Que l'artifte' admire dans les contours
de côvçorps, cette tranfition fucceifive d’une forme
à l’autre, ces traits cadencés dont la marche ondoyante
reflemblent aux vagues qui fe haulfent,
qui fe baiffent les unes après les autres ! Il trouvera
qu’en deflînant cet étonnant morceau, on
ne peut jamais ^’aflurer d'en avoir faifi lajufteffe;
caria convexité dont on croit faivre ladiredion,
1 s’écarte de fa marche , & prenant une autre
^ route, trompe l ’oeil & la main. Les os paroiffent
i revêtus d’un épiderme nourri ; les mufcles font
■ gras fans fuperfluité : il n’y a point de figure quî
| foit aufli-bien de> chair que celle-ci. L ’on pourroit
! dire que cet Hercule approche encore plus du bel
f âge de l’art que d’Apollon même du Belvédère »•
■ « Quelques perfonnes ont dît que cette figure
\ repréfente Hercule filant , & je ne conçois pas où
1 quelqu'un peut avoir pris que Raphaël y ait trouv
é cette pofition (' Batteux, cours de belles-lettres
, *T. 1 , p. 66.). Il eft d'autres meprifes qui
méritent à peine d'être relevées. Telle eft celle de
Florent le Comte ( cabinet de fingularités, & c.
T . 1 , p. 20 ) , lorsqu'il nomme l'auteur du Torfe,
Hérodote de Sicyone. Paafanias fait" mention
d'un Hérodothe d'Olynthe ; mais perfonne ne
connoît de ftatuaire de ce nom , natif de Sicyone.
Quant au Torfe d'une ftatue de femme , qui doit
être à Rome 8c furpafler en beauté toutes les autres
ftatues, félon lé même-écrivain , j’avoue qu il
m'eft inconnu. Un autre écrivain dit ( Demontio,
Del. fculpt. antiq. p. 12 ) , que cet Apollonius eft
auffi le. maître du grouppe du Taureau-Farnèfe ,
ce qui eft abfolument faux ».
« Rien n’eft plus propre à faire fentirles beautés
del1 Hercule du Bevedère, que de le comparer aveo
d’autres figures de ce héros, fur^tout avec celle
du fameux Hercule-Farnèfe , dont le maîrre eft
Glycon d’Athène. Dans cette ftatue Hercule eft
repréfenté fe repofant au milieu de fes travaux.
Le ftatuaire a donné au héros des,veines gonflées,
des mufcles- tendus, & éleve's avec un renfle-
mentextraordinaire. Ici nous le voyons fe repofer,
échauffé en quelque forte, & cherchant_a refpirer,
après fa courte pénible, aux jardins des Heipe-
rfdes , dont il tient les pommes dans la main.
Glvcon ne s'eft pas montré moins poète qu Apol-
ionius, en s’élevant au-deffus des formes ordinaires
de l’humanité, dans l’expreffion des muicles
deux côtés du détroit de Gibraltar, favoir, Calpé
en Efpagne , & Abila. en Afrique.
7 Les anciens ne s’accordent point fur l’endroit
où il falloic placer les coloknts d'Hercule, & ce
font eux-mêmes qui fions l’apprennent. Les^ uns ,
dit Strabon, entendent par ces^ colonnes le détroit,
ou ce quireflerre le détroit j d’ autres Gades 3 dau*
très des lieux fitués au delà de Gades. Quelques-
uns prennent Calpé & Abyla pour les colonnes
d‘Hercule ; d’autres croient que ce font de petites
i iflas voifines de l’une de de l’autre montagne. D'autres
qui font rendus comme des collines preflees: «
l’artifte s’eft propofé pour but d'exprimer 1 ejalü-
cité rapide dei fibres , enrefferrant les mufcles &
en leur donnant une tenfion circulaire. C eit ayec
ce jugement raifonné que cette figure veut etre
confidéréç , afin que le génie poétique du maître J
ne foit pas pris pour de f en flu re /« ta force ,
idéale pour une hardieffe outtee : car vous pou- |
vez fuppofer avec affutance cette, intention a celui -,
qui a écé capable d’ enfanter un pareil chef-d oeu-
vre ». ~ ' '
H ercule conftruifant un trophée fur les me- ^
dailles des tyrans d'Héraclée dans le Pont.
____Debout avec fes attributs, fur| les médaillés
d’Héraclée en Italie, de Thermæ.
— _ Etouffant un lion, fur les médaillés d He-
raclée en Italie, de Sueffa, de Tarente.
——- Combattant l’hydre , Phæftus. !
------Combattant les ftymphalîdes, fur celles
dé Stymphàlus.
------ Aflis fur les médailles de Thafus.
------ Armé du foudre fur une médaille de Naxos. j
HERCULES rufiieus 3 ou S il v a iN.
Cet Hercule étoit la même divinité que Siîvain :
c’ eft pourquoi les collèges de gladiateurs etoient
dédiés à ce dernier. On voyoït dans le cabinet du
cardinal Albani le deffin d’un bas - relief antique',
fur lequel Hercule étoit repréfenté debout
auprès d’um autel. Silvain étoit placé de l'autre
côté de l’autel ; & il y avoitaux pieds du premier
un cochon, cui étoit la vi&ime ordinaire du |
fécond. Leur identité femble établie évidemment i
par ce marbre , que Winckelmann a publ.e dans
‘ Xts monument i inediti.
Quelquefois Herca/e-Silvainporte une couronne
de pin, tient un arbre, ou arb;iffeau, & une
faucille.
M. Carlo Antonîni , architecte,à Rome, pof-
sède une ftatue d "Hercule debout, couvert de la
dépouille d'un lion , le bras gauche appuyé fur fa
maffüe- Cet Hercule a des'oreilles de faune ; ce
qui convient bien à XHercules rufiieus. ( Monum.
inediti Guattani. '787. Agofio. )
Hercule ( colonnes d’ ). On entend préfente-
mént par ce nom deux montagnes placées aux
enfin veulent que ces colonnes ne foient autre
chofe, finon des colonnes' de bronze de huit
coudées, qui étoient à Çiades, dans le temple
à'Hercule : ce font, dit-on, celles que les tyriens
. y trouvèrent. Ayant fini là leur navigation 8c fa-
crifiéi Hercule 3 ils eurent foin de publier que la
terre & la mer ne s’étendoient pas plus loin.
I D’ailleurs c ’eft un ancien ufage que de pareils
1 monumens, élevés de main d’homme , étant ruines .
! avec le temps, le nom demeure au lieu même où
ils étoient. Voilà le précis des reflexions de-Stra-
. bon fur ce fujet ; 8c ce précis fuffiroit pour prouver
que cet auteur eft un critique des plus'judicieux
indépendamment de fon mérite en Géographie.
H E R C YN E , une des compagnes de Profer-
pine, étoit fille du fameux Trophonius > on l’ho-
nôroit à Lébadie , dit Paufanias, 8c on lui confa-
. croit des ftatues qui la repréfentoient tenant une
oie fur la main. ( Paufan, l. IX. )
H ÉR ÉDIE , mefure gromatique des anciens
: romains.
! Elle valoit un arpent 8c tsIrs de France, félon
M. Paudlon.
Elle valoit en mefure du même peuple ,
2 jugèresi
o u , 4 a&es quarrésj
ou , 24 onces de terre ;
o u , 96. ficiliques de terre î
ou , 120 a des Amples;
ou, 144 fextules de terre;
m m Scrupules de terre ;
ou,’ 57Ô00 pieds romains quarrés.
HEREE, le premier mois des grecs deBithynie.
11 répond à norre mois d’odobre.
Hérée,-ville du Péloponnèfe , dans l'Arcadie,
au bord de l’Alphée. Elien dit que l'on faifoit
dans fon territoire une efpèce de vin fiui rendoic
les hommes infenfés 8c les femmes fécondes.