
de Phorcus & deCéto foeurs des Gorgones.
Leurs cheveux blanchirent au moment de leur
naiffance, dit Héliode ( Tkeogon. 270.) ; à caufe
de ces cheveux blancs, elles furent appellées
grecs, ou y priai} qui lignifie vieilles. Leurs noms
particuliers étoient Péphrédo & Enyo. Voyez
T a n a g r a ,
GREFFE des arbres. Héliode & Homère,
les plus anciens'écrivains grecs, ne font aucune
mention de cette pratique. Les grecs ne l'inventèrent
que depuis eux, & peut-être la bornèrent-
ils à la vigne. Macrobe fait; ( fat, 1 . 7 . ) honneur
de. fon invention à .Saturne, qui l'apporta ,
félon lui j en Italie : Huiç deo infertiones furcu-
lorum pomorumque education.es , & omnium hujufce
modi ferdlium tribuunt difeiplinas. Lucrèce, plus
philofophe | attribue cette découverte au hafard
( v, 1363.). Pfine & Théophrafte s'accordent
^vec lui.
Théophrafte dit qu’un oifèau ayant avalé un
fruit entier , le jetta enfuite dans' le tronc d'un
arbre creux, où mêlé avec quelques parties de
l'arbre, qui étoient pourries, & arrofé par les
pluies, il germa & produiflt dans cet arbre un
autre arbre d'une efpèce différente. Les réflexions
qu'occafîonna cet heureux hafard dirent trouver
l'art de greffer, fi l'on en croit Théophrafte. Pline
dit qu'un laboureur voulant faire une paliflade
autour de fa terré, & délirant de la voir durer
plus long-temps, il s'étoit avifé de coucher en
terre, tout autour de ce champ , des troncs de
lière, pour y enrhâffer l'extrémité inférieure des
pieux de fa paliffade. Il le f it , & ces pieux s'étant
eux-mêmes entés & greffés dans ces troncs,
devinrent de grands arbres ; ce qui apprit l'art
4e gr e ffe r,
G R E F F I E R ; t p am m a t e ïs boxa a s kai
dAMOT,
Greffier du. fénat & du peuple.... Cet officier rédi-
geoit par écrit les décrets & a êtes publics, & en faî-
fôit la leélure au fénat & dans l'aflemblée du peuple;
dn les confervoit dans un dépôt dont il av.ôit la
garde. La charge de greffier étoit annuelle dans
quelques villes de la province d'Afie , & fi considérable
qu'elle étoit éponyme ; c'eft-à-dire, que
l’on comptoir ies‘ années par la fuite de ces
officiers., '
G RE ÇAL IS miles , iimpîe foldaj.
CR.EGORIEN (calendrier.). Voyeç G alen-
$Ri£R Grégorien.
G R E L O T S . Il eft rare de voir des grelots
fkx les monumens antiques. Le comte de Caylus
d publié le deffin d’un mime avec des grelots
gmeftés ajrx jambes, placé dans une attitude dont
on avoit, félon les apparences, été frappé dans
quelques-uns de fes jeux. ( Caylus 2. pU 100,
a°, 5 .) .
GRENADE . Ce fruit eft quelquefois un attribut
de Proferpine, à caufe des grains de grenade
qu'elle mangea dans'les enfers, lorfquePluton
l’enleva. Voye% Ascalaphe & Proserpine.
La grenade y xlhj en grec, eft une arme parlante,
un type des médailles de Sidé en Pam-
phylie.
Paufanias avoue qu’il ignoroit pour quelle rai»
fon la ftatue du lutteur Théognète, placée à
Olympie , tenôit une grenade & une pomme de
pin. Harpocration ( vçrbo NUq) appelle Victoire
une figure de femme fans ailes , portant une grenade
d’une main, & un cafque de l'autre.
La fleur de grenade étoit appellée balauftium,
VoyeT^ ce mot relatif au type des médailles de
Rhodes.
G RENAT. Les anciens ont employé pour leurs
anneaux des grenats de .toute efpèce, foit graves ,
foit cabochons, Ils y ont même employé l'efpèce
que nous nommons furien ( Caylus, Rec. d‘ Antiq•
%.pl. 8 6 .) , pareg qu'il nous vient de Surian ou
Syriam au Pégu.
GRENETIS des pierres étrufques.
« H n’eft pas difficile, difMariette, d’ajouter
fur les pierres gravées de çes cercles & de ces
bordures en forme de cordons (d zs grenetis
qui , fuivant Je fentiment de Gori ( M u f
étrufe. pag. 431. ) cara&érifent les pierres étrufques
„ & font un figne certain pour les recon-
noître. Cela n'empêche cependant pas que la
remarque de ce favant ne foit^curieufe & réelle*
&• fi mon témoignage pouvoir ajouter quelque
chofe à fes preuves, je dirois que le peu de
pierres étrufques, qui me font paffées par les
mains, avoient toutes en effet de ces bordures;
ce que je n'ai point encore vu fur les gravures
grecques , non plus que fur les romaines, »•
<e Le champ de cette pierre, bordé par un
grenetis à la manière des étrufques, eft rempli
de feuilles de lotus, dont les naiffances partent
de la tige qui porté la divinité ; ce qui produit
un effet agréable, & que je n'avois point encore
vu dans les ouvrages égyptiens. C e grenetis ,
qti'o;i ne voit pas ordinairement fur les pierres
dé cette nation, prouve un fa it‘ certainj c'cft
que dans les détails il ne p.eut y avoir ni règle,
ni exception confiante. A in fi, pour concilier
ce monument avec l'idée de Gori, qui donne
en quelque forte le grenetis pour une preuve certaine
du travail des étrufques ; il faut reconnoître
q,ue le fearabée dçn; il s’agit aura été travaillé
en. Égypte , Si commandé par un etrufque, que
le commerce y avoir conduit, & qui aura fait
ajouter à l'ouvrage des ornemens à la mode de
fon pays• ». ( Caylus 3. pag. 35.).
GRENIER. Par le mot horreum, les romains
ne défignoient pas feulement des greniers à bled 3
mais encore de vaftes bâtimens deftinés a renfermer
toute forte de meubles ou d'effets apparte-
naris à différens particuliers, qui les y depofoient,
parce que leurs logemens étoient trop bornes pour
Jes contenir ( lib. VIII. C. de pignor. aSt. ■ ).
Ils défignoient encore par le mot horreum les ma~
gafins de bled , de chair falée , & d'autres provie
n s défi nées aux foldats ( Hb. IL C. d. t. ).
Les principaux greniers publics , ou horrea de
Rome, étoient i° . les greniers d’Anicetus, appelés
auffi greniers de Varguriteius & de Domi-
tieu, fitués dans la XIIIe. région , qui renfer,-
moient les bleds apportés de Sicile, de Sardai-
n e , d'Attique & d'Égypte. 2°. Les greniers à
Papyrus ( horrea chartaria ) , qui étoient fitues
dans la IV e. région. 30. Les greniers de Galba ,
horreum- galbianorum , qui étoient places dans la
XIII*. région. 40. Dans la V IIIe. région on trou-
^oit les greniers bâtis par Germanicus & Agrippine,
dont ils porroient les t.oms. y°. Dioclétien
aggrandit les greniers du peuple romain , dont
Boiffard ( Topogr. Urb. Rom. tom. I. pag. 16. )
a cru reconnoître les reftes dans cent cinquante
chambres creufées dans le mont Teftacéo, près
des rives du Tibre.
GRENOUILLE. On voyoit^une grenouille fur
le cachet de Mécène. Les rois d'Argos avoient
pris autrefois le même animal poux leur fym-
bole.
- Les grenouilles fculptées fur le coffre de Cyp-
felus, au pied d’un palmier , rappelloient le foin
qu'avoit pris Neptune d'empêcher, par le croaf-
fement des grenouilles, que les meurtriers du petit
Cypfelus ne vînfTent à le découvrir entendant
fes cris.
Une épigramme de l’Anthologie parle d*un
Voyageur qui fit fculpter une grenouille de bronze
fur une colonne de même métal, en réconnoif-
fance de ce que le^croaflemenc des grenouilles lui
avoit fait découvrir un marais , à l’inftant où il
alloit mourir de foif. Voye% Batrachus.
G RE S SUS , pas de voyageur, mefure itinéraire
des anciens romains. Voyeç Gradus.
GRATPHUS j^Cléarque, dans Athénée ( L X.)
définit ainfi le grife. C ’eft un propos ambigu qu'oi
propofe à quelqu’un , & qu'on lui ordonne d'ex
pliquer ou de réfoudye, avec promeffede récona
Antiquités* Tome III.
penfe s’il répond bien ; mais fous la condition de
quelque peine s’il ne le trouve pas. Bochart ap-
peiloit, d’après cette définition, l énigme de
Sam fon un grife ( Jug. X IV . 14- )• Athénee &
Julius Pollux ( L. VI. c. 19.) difent qu’il etoïc
d’ufage chez les anciens de propofer pendant
le repas des grifes à expliquer, & qu on fervoit
un plat de quelque mets particulier a celui qui
en devinoit le fens, mais qu'on fa.foit bo.ire un
verre de faumure à celui qui n’en venoit point
à bout. Athénée fait encore mention de quelques
autres récompenfes, & de quelques peines.
( Bochart Hiero^ , p. i f - L 4• c* J1 *.)* P°HuX
ajoute que l’énigme & le grife differoient en ce
que l'énigme étoit toujours gaie, au lieu que le
grife étoit quelquefois férieux.
GRIFFON^, animal fabuleux , qui par-devant
1 refifemblost à l’aigle, & par-derrière au lion ,
avec des oreilles droites, quatre pieds & une
longue queue. Plufieurs d entre les anciens »
comme Hérodote , Elien, Sôhn, ont cru que
cette efpèce d’animal exiftoit réellement dans la
nature 3 ils ont dit q ue , près des anfmafpes ,
dans le pays du N o rd , il y avoit des mines d'or
qui éfeoient gardées par des griffons y qu'on im-
moloit fouvent des griffons dans les hécatombes.
Mais tous les naturalifies conviennent aujourd’hui
que les griffons n’ont jamais eu d'exiftence que
dans l’idée des poètes. Virgile , parlant du mariage
mal .aflbrti de Mopfus & de Nyfa , dit
-qu’on uniroit plutôt des griffons avec des jumens;
il ne veut dire autre choie finon qu'il fe fera des
unions de natures étrangères.
Il paroît que le griffon étoit un hiéroglyphe des
égyptiens | auquel, fuivant leur ufage , ils atta-
choient un fens myfiique. L'union de l’aigle &
du lion exprimoit foit la divinité , le vrai folejl
de l’ame , foit le foîeil célefte , fa grande rapidité
, la force & la vigueur de fes opérations.
Ainfi ce hiéroglyphe défignoit Ofiris ; c'efi pourquoi
on trouve auffi fur d'anciens monumens des
griffons attelés au char d’Apollon Soleil. Peut êtr^
encore les égyptiens vouioient-ils exprimer, par
ce fymbole , la grande aétivité du foîeil lorsqu’ il
eft dans la conftellation du lion. Le griffon n’eft
pas feulement le fymbole d’Apollon, ou du Soleil,
on le trouve quelquefois confacré à Jupiter, ÔC
quelquefois même à Néméfis.
Les griffons n’ont pas toujours les mêmes têtes
fur les monumens. On en voit fur un farcophage
du capitole qui ont des têtes d'oifeaux , de béliers,
&c. ; mais leur corps allé eft toujours celui
d'un lion.
On les plaçoît fur les tombeaux avec des candélabres,
pour infpirer aux paffans du refpeét pour
les fé'pultures.
Ils tirait le c h i t d'Apollon fur une médaille
L
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