
que traverfer le théâtre j d’autres, dans lefquelles
les dieux defcendoient jufques fur la fcène ; & des
troifièmes, qui fervoient à élever ou à foutenir en
l ’air les perfonnages qui fembloient voler. Comme
ces dernières étoient toutes femblables à celles
de nos vols , elles étoient fujettes aux mêmes
accidens : nous voyons dans Suétone qu’ un aéteur
qui jouoit le rôle d’Icare , & dont la machine
eut malheureufement le même fort que les ailes
du fils de Dédale, alla tomber près de l’endroit
où étoit placé Néron, & couvrit de fang ceux
qui étoient autour de lui ( Suetone, in Nerone ,
c. xij. ). Mais quoique ces machines eu fient allez
de rapport avec celles de nos ceintres , comme les
théâtres des anciens avoient toute leur étendue en
largeur , & que d’ailleurs ils n’étoient point cou-
verts, les mouvemens en étoient fort différer.s ;
car au lieu d’être emportées comme des chaflis
couîans dans ces charpentes en plafond , elles
étoient guindées à une efpèce de grue, dont le
cou paffoit par-deffus la fcène, & qui tournant
fur elle-même, pendant que les Contre-poids fai-
foient monter ou defcendre ces machines , leur
faifoient décrire des courbes compofées de fon
mouvement circulaire 8c de leur direction verticale
, c'eft-à-dire , une ligne en forme de vis de
bas en haut, ou de haut en bas , à celles qui ne
faifoient que monter ou defcendre d’un côté du
théâtre à l’autre, & differentes demi-ellipfés à
celles qui après être defeendues d’un côté jufqu’au
milieu du théâtre, remontoient de l’autre jufqu’au
milieu de la fcène, d’où elles étoient toutes rap-
pellées dans un endroit du pofi feenium, où leurs
mouvemens étoient placés. (Dijfert. de M. Boindin
fur les Théâtres des anciens. Mém. de l'àcad. des
Infcript. & Belles-Lettres , t. I. p. 148 & fuiv.)
M a c h in e s de guerre des romains. Les romains
connoiffoient l’ufage de différentes machines
propres à lancer des pierres ou des flèches
à une grande diftance. Lucain parle de la balifle
comme d’une machine àrefîbrt, quifaifoit voler
des dards ou des pierres d’une groffeur énorme.
Du Choul C Difc. fur la caftramètation des romains
j fol. 88.)-nous a confervé une figure tirée
d’un marbre antique, qu’ il dit représenter \z Catapulte
,* mais le méchanifme de cètte figure eff
indéchiffrable : d’ailleurs c’eli un monument du
Bas - Empire. On apperçoit fur la colonne tra-
jane ( fol. 30. ) des machines fervant à lancer
des dards , qui font incompréhenfibles comme
celle de du Choul. Vitruve. ( l .X . ch. iy . 16-
17. & 18.) parle des proportions de ces machines
; mais les plus experts font obligés d’avouer
qu’ils n’y comprennent rien. Les figures qu’on
trouve à la fuite du livre intitulé Notitia digni-
tatum sitriufque imper U (de magiflratibus muiiici-
palibus & de rebus bellicis, fol. 29 ) , ne font pas
plus intelligibles ; de manière qu’on nousdifpen-
de nous étendre fur cet article, notre intentioR
n’étant pas de former des fyftemes de mé4
chanique. Nous ne parlerons que des machine
les plus Amples & les p'us connues.
Les romains plaçoient ces machines fur des tours
de bois, qu’on pouffoit en avant, & qui étoient
élevées à la hauteur des murailles, de la ville af-
fiégée; à coups de flèches ou.de pierres, on
châffoit ( Cafaris comment, lib. I I .) les ennemis
du rempart , pour favorifer la fa ppc des murs.
Les afliéges, de leur côté, s’efforçoient de détourner
l’tffet du bélier avec, des fa es remplis
de laine, ou d’autre matière qu’on defeenioit avec
des cordes, pour les placer adroitement en avant
du bélier; on le détou; noit auffi avec des crochets
de fer. La hauteur de ces tours de bois,’
fouvent portées fur des roues, permectoit qu’on
y pratiquât plufieurs étages, qu’on garnrffbit de
foldats deftinés à s’élancer fur les murs, ou à
féconder leurs compagnons, qui tentoient l’ef-,
calade, & qui pouffoient le bélier.
Nous ne dirons ici qu’un mot de la tortue/
En montant à l’ aflauc,-chaque foldat étoit couvert
de Ion bouclier , qu’il tenoit par;- deflus la
tête j tous ces boucliers fe joignoient de fort près,
à droite & à gauche. Ceux de la fécondé file
paffant quelque peu fous les premiers ( colonne
anton.- fol, 30.), & formant ainfi une efpèce de
toît; tellement que les pierres, &" toute autre
matière pefanteou liquide, qu’on jetcoît du haut
des remparts, ne faifoient que gliiTer fur la fur-
face. ( Dion. fol. 64. ). Sur ce premier toit,
d’autres foldats montoient, également couverts.
Ceux qui'étoient aux extrémités, fe couvroient
les flancs ; de façon qu’on ne voyoit que des
boucliers. ( Lipfii Poliorçeticon, lib. I. dial. 5.).
On peut appellcr la tortue une machine animée.
Les béliers étoient des poutres d’une longueur
& d’une-groffeur propos données à la réfiftance
des murs 5 elles étoient armées à leur extrémité
d’une tête de bélier de fer ou d’airain, & fisfpen-
dues par de groffes chaînes à d’autres poutres
fixées en terre, ou montées fur dès roues, &
fouvent recouvertes ( Vitruve, Uv. X. c. 19.) d’im
toît qui garantiifoit le bélier & les foldats , comme
on voit fur les bas-reliefs de l’arc de Septime-
Sévère (fol. ir 6? 12.). D ’ autres fois le bélier
étoit foutenu Amplement par un nombre d'hommes
qui le pouffoient à force de bras contre les murs.
MACH O IRE . On voit une mâchoire de fati-
glier fur les médailles des setoiiens, de leur ap-
pollonie , des ceui. Elle rappelle la huce du fan-*
.glier de Calydon.
M â c h o ir e s des navires. On voit dans Poilu*
( 1. 9. 3. ) que l’on donnoit ce nom aux deux
parties avancées de-la proue, qui la défendoient
des approches des autres navires.
MAC1NARIVS.
MACINARIVS. Muratori ( 96?• y )rap p orte
une infeription dans laquelle on lit ce mot, qui
eft probablement une corruption de macfunuKius.
M A CIO N IS SE , l’une des maîtreffes de Neptunes,
qu’il rendit mère d’Euphémus.
MACRIEN le père, tyran fous Gallien.
M arcus F ulttius M a c r i an u s A ugustu s.
Ses médailles font :
O. en or & en argent.
RRR. en M. ou P* B. grec, de la fabrique
d’Egypte.
M a g rien le je u n e , tyran fous Gallien.
T. F u l t iu s J un fu s M a c r ia n u s A ugustusj.
Ses médailles font:
O. en or.
RR. en arge nt de billon, ou en P. B. latin.
RRR. en médailles grecques de M. B. fabriquées
à Nicée.
RRR. en M. B. dans le goût de la fabrique
d’Egypte.
RR. en P. B. de la même fabrique.
M A CR IN .
M arcus .O p eliu s S ev erus M acrtnus A u-
GirSTUS.
Ses médailles font :
RRR. en or.
Le revers où l’on voit Macrin dans un char d e
triomphe, eft plus rare encore.
R.; En argent, & RRR. au revers du char de
I triomphe.
RR. En médaillons de potin.
Ils ont été fabriqués dans la Syrie.
R. en G. B. de coin romain, quelques revers RR,.
Ni R. ni C . en M. B.
RRR. en G. B. de colonies.
R. en M. 8c P. B.
RR. en G. B. grec.
R. en M. 8c B.
RR. du même module , avec la tête de Macrin
& de Diaduménien , en regard.
R. en P. B.
R. en médailles frappées en Egypte.
Antiquités , Tome l l l 1
Les médaillons latins de bronze de Macrin font
d’une] rareté extrême j les médaillons grecs font
moins rares. On en connoît un de Tar fe, fur lequel
on voit les têtes de Macrin & de Diaduménien
, & au revers le mont Argée. ,
On voit fur une cornaline de la colle&ion de
Stofch la tête de Macrin. La feule ftatue que
l’on ait de Macrin, fe trouvoitdans lavigna Bo-
rionideRome, 8c fe voyoit au temps de Winckel-
mann dans la même ville chez le fculpteur Pa-
cilli.
M a c r i s , fils d’Arifthée. Elle reçut Bacchus
fur fes genoux , après que Mercure l’eut tiré des
flammes, & .lui fit avaler du miel. Pour éviter
la colère de Junon irritée de ce lervice^ rendu
à Bacchus, Macris quitta l’Eubée , & s’ alla cacher
dans un antre de l’île des Phéaques, où
elle rendit de grands fervices aux habitans.
M A CR O CH E R E , prononcer macrokere ,
nom d’ une ancienne tunique à longues manches.
Macrocheea. L*empereur Alexandre Sévere fit
revenir la mode des macrocheres de pourpre.
( Lampride , c. 33. ).
Ce mot vient d e ,«<* */>««■ long, 8c de &//> main ;
ce vêtement fut ainfi nommé, parce que les
manches en étoient longues, c’eft-à-dire, qu’elles
defcendoient jufqu’ au poignet, comme celles des
barbares.
MACROCOLUM, forte dé grand papier des
anciens , que Catulle appelle regia charta ; ce
terme fe trouve dans les lettres de Cicéron à
Atticus. C e mot vient du grec , & eft dérivé'de
pewçôs long, & de jcoxxaaije colle. On coUôitenfem--
ble chez les anciens les feu:llets_ des livres, & lorf-
qu’on en faifoit faire une dernière copie au net,
pour les mettre dans fa bibliothèque , .on l’écri-
voit ordinairement fur de grandes feuilles. Ma-
crocolum eft donc la même chofe qu’un écrit ,
un livre, un ouvrage en grand papier. ( Voye%_
Pline} liv. I I I . chap. XII.). Cette forte de grand
papier avoit au moins feize pouces de long , 8c
communément vingt-quatre. ( D. J. )
J \ expreflions des facrificateurs.
Servius ('«* Æneid. 4. 57. ) , nous apprend
que toutes les expreflions trilles ou fâchtufes,
fcsva verba, ’étoient bannies des facrtfices, &
qu’au lieu de dire, on tue une viétime, occidi-
tur viclima, on difoit, on augmente le prix ou le
mérite de cette 3 maftatur , id ejl , magis
augetur.
De-la vient le mot macle & au pluriel macli i
contra&ion de magis aufté ou aucti.
G g g g