
.J-£0 L Y D
*v«ne$j par ordre d’Eurifthée. Hercule, pour le
' récompènfer, lui fit préfent d’une ville que Lyeus
' nomma .Héraclée, en l’honneur de Ton bienfai-
'teur. Mais ' pendant qu’Hercule étoit defcendu
aux enfers, il voulut lui enlever le coeur de fa
fëinnie Mégare, & l’efigager à lui eeder le
roÿaiime. Herçule revenu à propos, le tua. Voye%
H ercule M ég a r e .
L Y D IE N , c ’étoit le nom d’un des anciens
modes de mufique des grecs, lequel occupoit
le milieu entre l’éolien & l’hyperdorien.
Euclide diftingue deux modes lydiens } celui-ci
te un autre qu’ il appelle grave, & qui eft le
même que le mode éolien. Voye% mode.
On appelloit auffi quelquefois mode.barbare ,
le mode lydien, parce qu’il portoit le nom d’un
peuple afiatique.
Le caractère du mode lydien étoit animé, piquant
; trille, cependant, pathétique & propre
à la mollette.; e’ eft pourquoi Platon le bannit de
fa république ; c’ eft fur ce mode qu’Orphée ap-
privoifoit, dit-on, les bêtes mêmes, & qu’Am-
phion bâtit les murs de Thèbes. Il fut inventé, félon
les uns., par Amphion, fils de Jupiter &
d’Anîjopeî félon d’autres, ,par Olympe Myfîen,
difciple de Marfias ; félon d’autres enfin , par Mé*
lampide : & Pindare dit qu’il fut employé pour
la première fois aux noces de Niobé.
Pollux, au .ckap. io du I V liv. de fon Ono-
mafticon, parle d’une harmonie lydienne , propre
à la flûte, & dont il attribue l’invention à An-
thippus j un peu plus bas il dit que le nome lydien
auffi propre à la flûte!, a été inventé par
Olympe ou par Marfias , car ce partage eft équivoque
: ici Pollux prend le mot harmonie pour
fynonyme de mode, ou pour fynonyme de genre.
Voyei D o r ien .
L ydienne , furnomd’une des flûtes des anciens.
Voye% flûte.
L ydiens (jeux) , nom qu’on donnoit
aux exercices & amufemeas que les Lydiens inventèrent.
Ces Afiatiques, après la prife de leur
capitale, fe réfugièrent la plupart en Etrurie, où
ils apportèrent avec eux leurs cérémonies & leurs
jeux.
Quelques romaïns-ayant pris goût pour les jeux
de ces étrangers, en introduifirent l’ufage dans
•]eur pays, où on les nomma lydi, & par corruption/^.
Cétoient des jeux d’adrefle, comme
le palet, dont on attribue la première invention
aux Lydiens , & des jeux de hafard , comme les
dés. Ces derniers, devinrent fi communs fous les
L Y G
empereurs, que Juvénal déclame'vivement dans
fes fatyrès contre le nombre de ceux qui s’y rui*
noient.
L Y D I US L A P IS , nom donné par les anciens
à une pierre noire fort dure, dont ils fe fer-
voient pour s’aflurer de la pureté de l’or ; ce
nom lui avoit été donné, parce que cette pierre
fe trouvoit dans la rivière de Tmolus en Lydie.
On nommoit auffi cette pierre lapis keracleus,
& fouvent les auteurs fe font fervis de ces deux
dénominations pour défîgner l’aimant, auffi bien
que la pierre de touche ; ce qui a produit beaucoup
d’obfcurité & de confufion dans quelques
partages des anciens. Au re lie , il pourroit fe
Faire que les anciens euflent fait ufage de l’aimant
pour eflayer l’or ; du moins eIL-il confiant
que toutes les pierres noires, non calcaires,
pourvu qu’elles aient affez de confiftance & de
dureté, peuvent fervir de pierre de touche* Voye^
T ouche ( pierre de ).
L Y E , furnom que les Siciliens donnoient à la
lune, parce qu’elle les avoit délivrés, difoient-
ils , d’une maladie contagieufe. Ce nom vient
de A«« j je délivre.
L Y E U S , voyez LYÆUS.
LYGDINUM M ARM OR , ou LYDUS^ LAP
IS . Les anciens nommoient ainfi une efpècede
marbre ou d’albâtre, d’une blancheur admirable,
8e qui furpaffoit en beauté même le marbre de Pa-
ros, & tous les autres marbres les plus eftimés.
Il eft compofé de particules fpathiques , ou de
feuillets luifans , que l’on apperçoit dans l’endroit
de la' fafture j ce qui fait que le tiflu de cette
pierre ne paroît point compacte comme celui
des marbres ordinaires j & même il n’ a “point
leur folidité } il s’égraine facilement, & fe divife
en petites martes. On en trouvoit des couches
immenfes en Egypte & en Arabie ; il y en a auffi
en Italie. Les blocs que l’on tire de cette pierre
ne font point confidérables, parce que fon tiflu
fait qu’elle fe fend & fe gerce facilement. Les
> anciens en fabriquoient des vafes & des orne-
mens.
Il y a lieu de croire que cette pierre étoit formée
de la même manière que les ftaladlites, &
qu’elle ne doit pas être regardée comme un vrai
marbre, mais plutôt comme un vrai fpath. Pline
dit qu’on le tiroit du mont Taurus, en Afie j &
Chardin , dans fon Voyage de Perfe , dit qu’on y
trouvoit encore une efpèce de marbre blanc &
tranfparent dans une chaîne de montagnes. V
Hill & Eman. Mendez d’Acofta, Hiß. nat. des
fojjiles.
LYGODESMAS, furnom de la Diane Orthya*
L Y N L Y R jsm
parce que la ftatue de sette Diane étoit venue
ie la Tauride à Sparte , empaquetée dans des
brins d’ofier. (D e a»Vm , ojier, 8c de forfusUih).
ÿ(>yi{ O r th ïs ie .
LYMAX j riviète d'Arcadie , dans laquelle
on dit que les nymphes qui alïiftoient aux.couches
dê Rhéa, lorfqu'elle mit au monde Jupiter, la-
rèrent cettè déefle. Le mot fignifie purifi-
cation;
LYMPÜÆA , efpèce de grottes artificielles ,
ainfi nommées du mot lympha eau , parce qu’ elles
étoiént formées d’un grand nombre de canaux &
de petits tuyaux- cachés, par lefquels on faifoit
jaillir l’eau fur les fpe&ateurs , pendant qu’ils
s'occupoient à admirer la variété & l’arrangement
des coquilles de ces grottes. Les jardins
de Verfailles Abondent en ces fortes de jeux hydrauliques.
LYNCE . H’ft. nat. , pierre fabuleufe formée ,
difoit-on , par l’urine du lynx 5 ’ on prétendoit
qu’elle devenoit molle lorfqu’on l’enfouiffoit en
tetre , & qu’ elle fe durciffoit dans les lieux fecs.
Sa couleur étoit mêlée de blanc & de noir. On
dit qu’en la mettant en terre ellè produifoit des
champignons. Boëce de Boot croit que c’eft le
lapis fungifer, ou la pierre à champignons.
L YN C É E , fils d’Apharée , roi de Metténie,
fut un des argonautes. Pindare ( dans Iode X
de fes Neméennes. ) dit que Lyncée avoit les
yeux fi perçans que de fort loin il avoit apperçu
: Cafior dans le tronc d’un arbre. D ’autres auteurs
| enchériffant fur le reçit de Pindare , ont dit de
Lyncée qu’il voyoit jufqu’ aux entrailles de la terre.
Il fut tué par Pollux, à l’ocçafion d’une difpute
que Lyncée & fon frère Idas eurent avec les
Diofcures pour un troupeau de boeufs. Théo-
crite donne une autre caufe de cette difpute.
Voyei HilairI & Phgebé.
Lyncée , fils d’Egyptus, -fut le feul , de cinquante
frères , qui échappa au maflacre des
cruelles Danaides. Il fuccéda à fon beau-père
au thïône d’Argos, & l’occupa quarante ans.
Sa ftatue fe voyoit dans le temple de Delphes,
parmi celles de tous les héros de la grèce. Voye{
Hypermnestre,
Lyncée , fils d’Epitus avoit auffi la vue très-
perfante.
LYNCURIUS lapis. Les naturaliftes modernes
| font partagés fur la pierre que les anciens dé-
fignoient fous ce nom. Théophrafte dit qu’elle,
étoit dure , d'un tiflu folide comme les pierres
precieufes j .qu'elle avoit le pouvoir d’attirer
comme l’ambre, qu’elle étoit tranfparente & d’une
couleur de flamme, & qu’on s’en fervoit pour
graver des cachets.
Malgré cette defeription, Woodward & plu-
fieurs autres naturaliftes ont cru que le lapis lyn-
curius des anciens étoitla bélemnite, quoiqu’ elle
ne poflède aucune des qualités que Théophrafte
lui attribue. Geffner & péoffroy fe font imaginé
que les anciens vouloient par-là défîgner l’ambre j
mais la définition de Théophrafte, qui dit que le
lapis lyncurius attiroit de même que l’ambre, & qui
compare ces deux fubftancés, détruit cette opinion.
Hill conje&ure avec beaucoup de raifon, d’ après
la defeription de Théophrafte, que cette pierre
étoit une vraie hyacinthe fur Jaquéllè on voit
que les anciens gravoient attez volontiers. Les
anciens ont diftingué plufieurs efpèces de lapis
lyncurius , telles que le lyncurius mâle , le lyncurius
femelle, & le lyncurius fin. Hill. penfe
que c’étoient des hyacinthes qui ne differoient
entre elles que par le plus ou le moins dé vivacité
de leur couleur. Voyeç T h é o ph r a s t e , traité
des pierres avec .les notes de- Hill > 8c Voyeç
H y a c in t h e .
L Y N C U S , roi de Scythie, jaloux de la préférence
que Gérés avoit donnée à Triptolème
fur lu i, voulut aflaffinér ce prince lorfqu’il vint
à fa cour : dans le moment qu’il alloit lui percer
le fein , il fut changé, dit-on , en lynx3 animal-
qui eft le fymbole de la cruauté. La reflemblance
des noms a donné occafîon à la métamorphofe.
L Y N X , animal que les anciens ont dit avoir une
vue fi fine & pénétrante, qu’il voyoit à travèrs les
murailles, & même en dormant. C ’eft un animal
qui n’exifte que dans le pays des fables. Il étoit
confacré à Bacchus i fa figure accompagne quelquefois
les images de c e . dieu , elle approche
beaucoup de celle du chevreuil.
Le véritable lynx des naturaliftes modernes ref-
femble beaucoup au chat.
L YO N . Voye[C o p ia , L ugbunvm , te A in à i .
L Y R B E , dans la Pamphylie. aypbeitiîn.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur d’Alexandre fevère,
de Gordien pie, de Dèce , de Gallien, de Salo-
nine , de Valérien le jeune.
LYRE , Ai/g« , , getfSures , >u6c&pa 3 lyra 3
chelys , teftudo , cithara , barbitos. -
Le mot générique lyre défîgne un infiniment,
de mufique à cordes, très-célèbre chez les anciens
& fouvent répété fur leurs monùmens. On ne
fauroit établir les différences de cet inftrument