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H EM A T IT E , mine de fer qui ne fert aujourd’
hui qu’aux doreurs pour faire des bruniflbirs ;
aux pemtres, fous le nom de fanguine, & aux
forges pour en extraire le fer. L es anciens l'appelaient
d'un nom formé de celui du fang, -tuft», à
cauiê de fa reflemblance avec le fang caillé, ou à
caufe de la propriété qu’elle pofsède, ainfi que
tous les %ptiques, mais plus foiblement,d’ étancher
le fang.
Les anciens ont quelquefois employé l’hématite
pour la gravure ; 8c le comte de Caylus en a
publie une ( Rec. d’jlntiq. VI. pl. 44. n°. 2. ),,
îur laquelle il a écrit les réflexions fuivantes.
« La gravure eft: exécutée fur une hématite,
pierre ,qu’on ne voit ordinairement employée que
par les feuls égyptiens. Elle étoit fans doute commune
dans leur pays ; de plus , la couleur
noire étoit de leur goût ; nous en avons beaucoup
d’autres preuves. Cette matière qui prend un
très-beau poli, a donc été empruntée de l’Egypte,
mais le travail , le fujet 8c les attributs dont la
tête eft accompagnée j ne peuvent convenir à ce
pays. Il eft impoflible de méconnoître la tête de
Ganimèdeàla coupe, 8c à l’aigle volant, placés
l’une 8c l’autre dans le champ, non plus qu’à la
difpofition des fept étoiles qui désignent une
conftellation ; d’ ailleurs la tête eft jeune 8e belle,
en même-temps qu’elle eft. coëffée d’un cafque
phrygien ».
« Le defini de cet ouvrage eft jufte 8c grand ,
maïs un peu fec ; cependant je ne puis m’empêcher
de le donner à un artifte grec, dont le talent,
à la vérité , n’étoit pas d’un ordre fupérieur, mais
qui peut l’avoir travaillé en Égypte dans le temps
des Ptolémées ».
Les gravures exécutées fur des hématites font
fouvent des abràxas ( voye£ ce mot ) ou talifmans ,
parce que l’on avoit confacré à Mars le fer dont
Xhématite eft imprégnée.
HEMERODROMES étoient chez les anciens
des fentinelles ou des gardes qui veilloien-t à la
sûreté des villes. Ils fortoient le matin de la ville,
quand on en ouvroit les portes; pendant tout le
jour ils rodoient à l’entour , 8c. ils s’a van coi en t
même au loin dans la campagne, pour obferver fi
quelque corps d’ennemis n’approchoit point pour
fa fu'rprendre. C ’eft ce que nous appelions batteurs
dleftrade.
Les hémérodromes étoient auffi chez les anciens
des couriers qui ne marchoient qu’un jour, 8c j
qui donnoient leurs dépêches à un autre qui cou-
roit le jour fuivant, 8c ainfi de même jufqu’au i
ferme. Voyeç Courier.
Les anciens grecs avoient pris les hémérodromes
des perfes, qui en. furent les. inventeurs, comme
h e m
il paroît par Hérodote. Augufte fit la même
chofe, ou du moins il établit des couriers, Ief.
quels, s’il ne fe relevoient pas tous les jours, fe
relevoient au moins d’efpace en efpace , 8c ces
efpaces n’étoient pas grands.
C e mot eft formé d e , jour, 8c,de tyéftos,
fiourfé.
H ÉMEROSGOP IUM, ancienne ville d’Ef-
pagne. Strabon la nomme célébré ,• 8c comme il
ajoute qu’il y a’ furt le promontoire un temple
confacré à Diane d’Éphèfe, cette remarque fait
voir que c’eft le même lieu qui fut enfuite nommé
, à caufe de ce temple , Dianeum, aujourd’hui
Denis.. Cette ville avoit été bâtie par une
colonie des mafiiliens.
H ÉM IC Y C L E de Bérofe; c’étoit une plinthe
inclinée, coupée en demi-cercle, concave à l’extrémité
fupérieure , qui regardoit le feptentrion. Il y
avoit un ftyle s’élevant du milieu dont la pointe
répondoit au centre de i '‘hémicycle, 8c repréfen-
toit le centre de la terre. Son ombre tombait
fur la concavité de Xhémicycle, ‘8c repréfentant
l’efpace qu’il y a d’ùn tropique à l’autre, mar-
quoit non-feulement les déclinaifons du foleil,
c’eft-à-dire, le jour des mois, mais aufli les heures
de chaque jour. Voyeç Perrault fur Vitruve,
liv. IX. chap. IX. Hémicycle vient des deux mots
grecs vfuros , demi , 8c kvkXoç , cercle.
Cette invention étoît due à un homme très-
célèbre dans l’Aftronomie, à Bérofe, lé fameux
hiftorien de Babylone, qui vivoit du temps
d’Alexandre, 8c au commencement du règne
d’Antiochus Soter , furnommé Théos j il lui dédia
fon hiftoire, laquelle co.itenoit les obfervations
aftronomiques de 480 ans. Il enfeigna cette
fcience à C o s , patrie d’Hippocrate, 8c de là fe
rendit à Athènes > ou on éleva à fa gloire, dans
le gymnafe, une ftatue avec une langue d’or ; mais
il lui falloit plutôt élever une ftatue tenant un
hémicycle.
HEMICYCLUS, furnomdela famille Fl a v i a .
H ÉM ID AN A K IO N , monnoie d’Égypte & de
l’Afie. Voye% PoNDlON.
HÉMIBECTE> douzième de terre, mefure
olympique pour l’arpentage des terres.
Elle valoit en mefure de France rsr« d’arpsnt,
félon M. Pauéton.
Elle valoit 64 hexapodes quarrées ;
o u , olympiques quarrés.
H émihecte, douzième de terre , mefure py-
thi que pour -l’arpe ntage.
H E M
Elle valoit en mefure ancienne 1.666 f coudées '
médiocres qu urées.
Hémihecte, tétramétron, icmi-Jixlemc, mefure
grecque de capacité.
Elle valoit -r fliî de boiffeau, félon M. Pauâon.
Elle valoit en inefures grecques 4 c b oe n ix o u
8 xeftés.
Pour l’évaluation de ces .mefures faites pir M.
de Rome de l’Ifle , voy‘ i M esub.es.
-H EM IN E , vailîeau ferrant de’ mefure ch :
les Romains , & qui contenait fuivant l’opinion la
plus vraifemblable, dix onces de Vin ou neuf onces
d’huile mais félon Fernel & G a ra u t , chef de
notre cour des mon noies, Yhémine romane revient
au deufi-feptkr de Paris, qui ne contient que huit
onces de liqueur. Feftus dit que Yhémine• eft
ainfi nommée du.Grec %m<rôs, moitié, parce qu’ elle
eft la moitié du feptier romain, ce qui eft confirmé ,
par Aulugelle. ( lib. I I I , cap. I V ,
Apulée déclare aufii que la cotyle des Grecs 8c Yhe-
mine romaine étoient fy non y mes, 8c que toutes deux
fe prenoient pour le demi-fepiier , de forte qu’ils
appelloient quelquefois Yhémine, la cotyle d’Italie.
Les Grecs avoient coutume de mettre dans les temples
les originaux de toutes les mefuresliquides 8c
folides, pour v avoir recoursquandon voudroit les
vérifier. Les Romains 8c les Juifs en ufoient de
même , 8c nos légdhteurs modernes or.t adopté
ce fage réglement:l’on garde , pir exemple, dans
]’kotel-de-ville de Paris , les étalons des mefures
8c des poids de cette cap:tale.
Arnaud a donné une diflërtatiori curieufe fur
Yhémine, on peut la confulter ; mais rien n’ a répandu
tant de lumières fur ce fujet, que les ouvrages
de divers favans du dernier fiècle, entr’autres
de ceux de Pelletier, Lancelot, Martenne8cManillon
, publiés à l’occâfion de Yhémine .de vin
-que fiint Benoît ordonne à fes religieux par jour;
car pour déterminer ce qu’il faut entendre par
Yhémine de faint Benoît, fi c’étoit huit, dix ou
douze onces, plus ou moins ,- ou fi c’étoit une
mefure particulière à fon ordre; les habiles gens
que je viens de nommer ont tellement épuifé dans
leurs conteftations tout ce qui concerne Yhémine
des anciens, qu’ ils n’ont rien laiffé à délirer ni
à glaner après eux.
H ém in e , cotyle, tryblion, corboni, mefure
de capacité de l’Àfie 8c de l’Egypte.
Elle valoit en mefure de France .— £§ deboifleau,
félon M . Pauéton.
H ém in e , mefure de capacité des folides d’Afie
& de l’Égypte. Voyei M in e .
H E M
H émine , mefure de capacité pour les liqueurs
des romains. Voye% Sexunx.
H ém in e , trulla, livre d’huile, mefure de capacité
pour lés liqueurs des anciens romains.
Elle valoit -r’-fVS de pinte de France, félon M.
Pauéton.
Elle valoit en mefure du même peuple 2 quarts
riu s ;
ou , 4 acétabules ;
o u , 6 cyathes;
o u , 24 ligules.
H ém in e , trulla , mefure de capacité pour les
grains j 8cc. des anciens romains.
Elle valoit-IVjrf de pintes de France, félon M*
P a u & o n .
Elle valoit en mefure du même peuple 4 aeé-
tabules
o u , 6 cyathes ;
ou, 24 ligules.
HÉMIOPE ( flûte ) ; efpèce de flûte qui avoit
des trous petits. Ce mot eft formé de îjfurue,
demi, 8c «V*?, trou.
HÉMITHÉ A , étoit fille de Cygnus & de Pro-
clea, 8c foeur de Ténés. Quand Ténés fut dif-
graeîé par fon père, f 11 la faufte accufition de
leur belle mère commune, ( V .T enés.) Hémithéa
fut fi défilée de la difgrace de fon frère, que Cygnus
l’enferma dans le mène coffre , fur lequel il abandonna
fon fi's à la merci de-s flots : d’autres ont dit
que c’étoit de fon bon gré, -qu’elle avoit voulu
courir les mêmes rifques que fon frère. Elle étoit
fort belle ; 8c quand Achille alla piller Ténédos ,
il en devint amoureux J 8c voulut la violer. Ténés
s’oppofa au deshonneur de fa foeur , 8c fut tué ;
pour Hémithéa, les Dieux la garantirent de l’en-
treprife d’Acliille , en la faifant engloutir par la
terre.
H ÉM ITH É E , divinité de Caftabala , .ville de
de Cdicie , où elle étoit en fingulière vénération ;
on venoit de fort loin offrir des facrifices 8c des
riches préfens dans Ton temple , parce qu’on
croyoit que tous les malades qui y dormoient,
Te trouvoient guéris à'leur reveil, 8c que piu-
fieurs v avoient été délivrés de maux prétendus
incurables. Ondifoit auffi qu’elle préfidoit auxac-
couchëmens difficiles 8c périlleux, 8c q u e je s
femmes qui avoient recours à elle , en étoient
toujours foulagées. L’ opinion de fon pouvoir étoit
fi grande, non-feulement chez les habitans de
Caftabala | mais dans toute l’Afie mineure,