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la délicateffe de fon enfance | félon Plutarque, La
table iliaque feule nous le reprefente ainu , Sc
Kircko l'y prend pour le dieu Orus». Ileft douteux
qu’Hoius ait auffi le flocon de cheveux.
H AR YIG A } Ces deux mots, dont le premier
fe lit dans Donat, Sc le fécond dans Feftus ,
défignent une vidtime dont on examinoit les vifce-
res adhérens.
HARUSPICES. Voyci A ruspices. .
'H A S TA . Javelot romain , (P o lyb e , lib. 6.
ch. 4.). il n'avoit qu'un doigt d'épaifleur , fur
quatre coudées & demie de long s on le lançoit
de là main.
H A S T AIRE f.- m. Hajîatus. Les haflairés
étoient des foldats de légion qui furent fubltitués
aux vélites ■ quand on eut accordé le droit de
bourgeoifie rout ine à toute 1 Italie Les haflairés.
formoient une infanterie formidable.,. compofée
de 'frondeurs & de gens de trait, qui lançpient
le dard & le javelot avec la-main ; c’elt de-là qu’ils
furent nommés haflairés.
Ils étoient fi prfamment armés, que nous avons
bien de la peine à en concevoir la poflibilité. Outre
un cafque d'airain ou d'acier poli qu'ils por-
toient, ils avoient le corps revêtu d une cotte de
maille, ou d’une cuiraffe, foit de cuivre , fiait de
fer , faite par écailles , comme celles d'un poif-
fbn, & f i artiftement travaillée , qu’ elle obéiffoit
à tous les mouvemens du corps i les cuiffes étoient
couvertes de même, & les bras jufqu’au coude;
ie devant des jambes étoit pareillement défendu
par une efpèce de bottine d'un cuir très-fort.
Polybe nous apprend que ceux qui ne polie- -
doient que quinze' cens livres de biens , portèrent
d'abord fur l'eftomac un plaftron d’airain,
de douze doigts de grandeur en quarré, qui
leur tenoit lieu de cuiraffe ; mais dans la fuite , ils
furent armés comme les autres.
Indépendamment de cette armure, ils avoient un
bouclier de quatre pieds de haut, fur deux &
demi de large , dont be même auteur fait une
defcriprion bien détaillée. Il dit que ce bouclier
étoit compofé de deux ais d’un bois de peuplier
fort léger ; que ces deux. ais étoient. collés en-
femble avec de la colle de taureau, & qu’ils
étoient couverts d'une groffe toile collée de même,
avec un cuir de veau par-deffus; les bords
étoient revêtus de fer , de même que le milieu
qui s'élevoit en boffe, pour foutenlr les plus
grands coups de pierres ou de traits. —■
Leurs armes offenfives étoient l'épée efpagnole,
ce font les termes de Polybe , tranchante des
deux côtés , également propre pour frapper d’ef-
toc & de taille ; la lame de la pointe en étoit
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forte & roide 5 ils portoient cette épée pendue à
un baudrier au côté droit , & un poignard au
côté gauche, "avec deux traits longs de trois coudées
, dont l’un étoit un javelot, & 1 autre un
dard qu’on appelloit hajta , d’où ils avoient été
nommés kafiati , ou haflairés ; car le înot
h a fia ne peut être expliqué , que par le nom de
cette forte d’arme qui étoit un dard qu’on lanç
o it , & non pas une pique.
Le bois de cette efpèce de dard qu’on lançoit
étoit quarré auffi bien que le fer qui etoit de la
même longueur que le bois ; il ne coupoit que
par la pointe ; c’eft la différence qu’Appien met
entre le dard & le javelot qu’il nous reprefente
comme plus léger & plus foible ; mais tous des
deux fe lançoient également avec la main. ( D. J. )
H ASTARIUM, place où les marchandises fe
vendoient à Pencan, ou fous la hafie du préteur,
comme l’on parloit à Rome. Elle en prit Ion nom.
H ASTE pure (la) eft un javelot fans fe r , ou
plutôt un ancien fceptre qui convient à toutes
les déités , parce qu’il defigne la bonté des dieux ,
. & la conduite de leur providence, également
douce & efficace. Juftin(Æé. 43.) marque expref-
fément que la coutume d’en donner à toutes les
déités , vient de la fuperflition des ^ anciens ,
qui dès le commencement du monde avoient adoré
lè fceptre comme les dieux mêmes ; fans doute,
parce que les ftatues n’étoient point alors auffi
communes qu’elles l’ont été depuis. On ne peut
fe perfuader, quoique fes paroles le dirent, qu’ ils
les adoraffent comme de véritables déités.
» Un jour dit Winckelmann, que le cardinal
Alexandre Albani faifoit la revue de fon magafm
d'anciens fragmens de marbre, auquel rrous avions
donné le nom de cimetière , nous trouvâmes une
ftatue affife fur un fîèse., fur le focle duquel on
lifoit ces lettres, E Y P I ........Contre le dos du
liège on avoit appliqué une mince bande de pierre
portant les titres des dix tragédies d’Euripide,
dont l’autre morceau avoit été' jetté dans un coin
du collège romain des Jéfuftes. J’y courus vite ,
& je trouvai que la grandeur & la forme du
fragment , dont j’avois pris le deffin , fe rappor-
toient parfaitement avec le morceau que je ve-
nois de découvrir. On prit donc ce morceau en
échange contre quelques anciennes médailles d’argent
des empereurs. Les anciens monumens ont
fouvent le fort de ce voleur, qui lailfa une oreille
à Madrid & l’ autre à Naples. Il n’y a fur cette
pierre que les noms de trente fept-tragédies ,
que les anciens regardoient fans doute comme les
meilleures; & j’y ai trouvé les titres de cinq tragédies
dont perfonne n’a jamais parlé. Confidér-z
à préfent vous-même combien une chofe aide
à en trouver une autre , & vous en conclurez
qu’il faut avoir tout vu quand on veut fe faiie
oaffer pour antiquaire.. On nç pouvoÿ reconnpî- .
tre cet*e ftatue fans avoir vu auparavant un des;
quatre'tableaux découverts, en dernier lieu , a
Herculanum. ( C ’ eft Infécond tableau des quatre
dont la defeription fe trouve dans, la lixieme
1-ttre à M. Bianconi.) Il y a des marques certaines
qlie cette ftatue a tenu à la main une hafie-
pure , ou fceptre ; quoiqu'il femble que cet ornement
n'àpparfient qu'à un poete qui, comme
Homère , a joui’ de l’Apdthéofê.En Voyant cette
ftatue , j’ ofai néanmoins foutenir le.ççntraire , Sc
j'avançai pour preuve de mon feiitiment lè poete
tragique de Portici ; je citai de plus une epi-
gramme grecque, dans laquelle on donne a Euripide
non-feulement la haflf, mais encore lethyrfe.
Q u ’on change maintenant Ig halle en thyrfe ; qui
n'étoit qù'ûne hafie entourée de lierre , Si l’on
aura un fceptre ou bâton dé commandement.
Les déeffes pofteiênt$iffi; On
voit fur une pâté antique de^Stofch , une deefle
avec un fceptre long,, hajta. y fans autre attribut.
qui la caraétélife. Les quatre'déeffes qui font avec
Mars & Mercure fur. Je côté :dUin autel Jriangu-
Jaite de la villa Borghéfe , .porte àuffi h hafie
pure Sc le diadème'.
H. C . I. R.
Honore contentas impenfant, vel impendium remifu,
^oy^-STAT.ÙES. ’ ’ ’ -
HEBDOMÉES, fêtes. q u i f é lo n Suijas Sc
Proclus ( ht Hefmii diehus 768. ) fe célébroient à
Delphes , le'feptième jour de chaque mois lunaire,
en l’honneur d’Apollon, ou feulement, félon Plu-
tarque ( fytnpof. f^III qus.fi • /. ) & d autres auteurs,
• le feptième jour du mois qui étoit le premiermois
du printemps. *>’:■ ,» • ' • _ J
Les habitans -de. Delphes dlfoient fivnw pour
s-ru'woy, parce que dans leur dialectelé.;/? prenait
fouvent la place du .^ùc-tos cik foi me du prétérit
parfait de ffuôctviB'oti interroger i, parce .qu ot) avoit
dans ce mois une entière liberté d’interroger l’oracle.
Les delphiens prétend oient ,qu’ Apollon étoit né
le feptième jour de ce mois; c’eft pour cela que ce
dieu eft far nommé par quelques écrivains Hcbdo-
magènes, c’eft-rà-dire, né le feptième jour; & c’étoit
proprement ce : jour-là qu’Apollon venoit à Delphes,
comme pour y payer fa fête^;& qu’il fe livro.it
dans la perfonne de'fa pretreffe à tous ceux qui, le
confultoient.-
C e jour célèbre des hebdomées étoit appelle
vro?<v0ôoo$ 3 non parce qu’on mangeoit beaucoup de
ces gâteaux faits de fromage & de fleur de froment,
dits ç,êo7s't mais parce qu’Apollon étéit fort, importune
par la multitude de ceux qui venoient le
confiilter.
-Antiquités , Tome III,
iTaAJpôôo? flgnifîe la même chofe que «Vwlqfi
Otl 7rohV7rotVT60TOf.
La cérémonie des. hebdomées confiftoit a porter
des branches de laurier, & à chanter des hymnes
en l’honneur du dieu; en même-temps les facyifices
failhient le principal devoir de ceux qui venoient
ce jour-là confulter l’oracle; car on n’entroit point
dans le fanéluaire qu’on n’eût facrifié; fans cela,
Apollon étoit fourd, & la Pythie éto.'t muette.
HÉBÉ , décile de la jeuneffe, étoit fille de Jupiter
& de Junon, félon Homère, Héfiode &
Apollodore. Des écrivains poftérieurs lui donnent
une origine plus extraordinaire. Junon , difent-ils ,
jaloufe de Jupiter, qui avoit produit tout feul la fage
Minerve, voulut produire à fon tour delà meme manière,,
Sr mitidu monde la belle Hébè. On raconte
enèore fa naiffance d’une .autre manière ; invitée ~
pari Apollon à un.feftin dans le palais de Jupiter,
Junon iy mangea des laitues. fauvages,,. & .devint
fur-le-champ enceinte, ayant étéllerile julqu ace
temps-là ; elle accoucha A’Hébé. Jupiter, épris de
,fa beauté,.lui donna l’honorable fonétion defeivir
à boire aux dieux & aux déeffes.; mais un jour
■ qu’elle ferv.oit les dieux dans;un grand feftin, elle
fielaifla;tomber.de manière que.fes habits, en fe
relevant, laifsèrent voir a nud ce que la pudeur
veut que l’on tienne toujours cache. C e malheur
fut le prétexte de fa deititùtion. Jupiter, qui pou-
voit avoir quelques inquiétudes fur fa naiffance
’ ( voyer J u n o n ) , & qui d’ailleurs fouhaitoit
ardemment .que Ganymède fût fon échanfon ,
: profficà ' de dette .conjoriéture pour deftituer Héjte,
Sc pour la faire remplacer par fon favori-Mais
junon la retint à fon; fervic'e, & lui donna le foin
d’aftelef ion char, comme on le voit dans Homère
( Iliai. lib. H. ). Hercule, déifié après fa,
mort, étant monté au ciel, Jupiterlui donnaHébe
en mariage; il e u t , félon Apollodbte , une fille
nommée Alexiaite , Sc un fils appelle Anicctus. A
,1a prière Û’.fjerciile, Héié. rajeunit Jolaiis. Voyej
: Jol A iis., Elle a, eu piufieùrs temples , un entr’au-
tres à Corinthe , qui avoit le privilège des afyles.
Son nom grec, H>v/;eft le même que celui
qui lignifie jeunejfe ; c’eft la fans doute le fondement
de cette, fable. Les latins l’appellèrent Hebe
Sc Inventa. Paufanias dit qü’élle porta auffi le nom
de Ganymède ( Corinthiac, ) Voye^ H om è r e ,
X I e. livi de l’Odyffée , la Théogonie d’Hefiode,
vers 91 1e Se 952:'T Apollodore liv. I.
! Entre toutes les repréfentations des dééffes
les plus rares, font celles A’Hébé. Deux ouvrages
travaillés de relief nous offrent la partie fupérieure
de fa-figure ; fur l’un ', qui reprefente la réconciliation
d’Herculeydans la villa Albani , on voit le
nom à côté de la ’figure ; fur l’autre, qui eft un
grand baffin de marbre dans Ja même villa, fe
trouve une figure parfaitement femblable à-Ia pré