
l'art, liv, II. chap. I, ) , des Ifîs grecques du Capitole
& du palais Barbarihi,eft garni de franges,
ainfî que le font les manteaux des rois captifs ;
pai>là, à ce qu'il paroît, on a voulu défigner une
divinité, dont le culte étoit venu des pays étrangers.
Cette forte de vêtement > appellé gaufapum ,
étoit garnie de longs poils : dès qu'il fut introduit
à Rome, les femmes en portèrent pendant l'hiver.
Lorfque j’eus fait cette remarque , .j!obfervai toutes
les figures d'ifis par rapport à l'habillement,
& j'ai découvert que toutes , fans exception,
portent cette même efpèce de manteau -, agencé
de la même manière , d'où j'ai conclu que cet
ajuftement eft une marque diftinétive de la déelTe.
C'eft au moyen de ce cara&ère que j'ai reconnu
pour.une Ifîs , le torfe d'une fiatue coloffale,
placé contre le palais de Venife, à Rome, &
appellé par le peuple la Donna Lucretia. C'eft
ainfî qu'eft ajuftée encore une belle Ifîs de bronze,
de la hauteur d'un palme ( huit pouces ) , confer-
vée au cabinet d’Herculanum. Il en eft de même
de deux ou. trois figures plus petites de cette
déefle du même cabinet. Toutes ces figures ont
les attributs "de la fortune ».
G AU TO . Muratori ( 1986. 9. Tkef. infer. ')
rapporte l'infcription fuivante, gravée en l'honneur
d’un Gautus, divinité inconnue :
d e o
G A U T Q
P A T
G A Z A , en Paleftine. rAZAEGN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent*
RRR. en bronze.
O. en or.
Cette ville a fait frapper des médailles împé- ,
riales grecques en l'honneur d'Hadrien , de Trajan,
d’Antonin , de Marc-Aurèle, de Fauftine jeune,
de Vérus, de Commode, de Caracalla, de
Plautille, d’Elagabale , de Sévère, de Domna,
de Paula. Voye^ les Ere s .
G A ZE DE C O S , Coa veftris, dans Tibulle &
dans Properce. C e lu i-c i dit : <& tenues Coavefte
movere finus. Horace l’appelle Coa purpura. Cette
ga^e avoit été inventée par une femme nommée
ramphila ; qu’il ne faut pas fruftrer, remarque
Pline, de la gloire qui lui appartient, d'avoirj
trouvé ce merveilleux fecret de faire que les;
habits montrent les femmes toutes nues, non,
fraudanda gloria excogitata rationis , -ut denudet
feminas veftis, ( Hift. nat. I, XI, cap, X XII. )
En effet , cette étoffe étoit fi déliée, fi transparente,
qu'elle Iaiffoit voir lé corps comme à
nud y c ’eft pourquoi Varron appelloit lés habits
qui en étoient faits, vitreas togas : Publius Sirus
les nomme gaiement ventum textilem , du vent
tiffu , & nebulam lineam, une nuée de lin j
aquum eft, dit-il, indutre nieptam Ventum textilem ,
& palam proftare nudam in nebulâ liileâ 1 « Eft - il
» honnête qu'une femme mariée porte des'habits
” de vent, & paroiffe nue fous une nuée de lin » ?
Les femmes & les filles dans l'Orient, & en
particulier celles de Jérufalem, étoient vêtues
d'habits femblables à la ga^e de Cos^, & qu'Ifaie
nomme IletÇetv^ huKaviKui , interlueentes laconicas,
On faifoit la ga\e de Cos d'une foie très-fine
fo u de bijfus ) qu on teignoit en pourpre avant
que de l'employer, parce qu après que la gaçe
étoit faite, elle n'avoit pas affez de corps pour
fouffrir la teinture 5 c'étoit à Mifiras , aujourd’hui
Mafcari, tout auprès I’ifle de C o s , qu'on pê-
choit les huîtres qui produifoient cette pourpre
dont on teignoit la ga^e 3 pour en rendre encore
les habits plus précieux.
Il eft vrai qu'il n'y eut dans les commence-
mens que les courtifanes qui ofaffent mettre à
Rome de tels habits, mais les honnêtes femmes
ne tardèrent pas à les imiter j Iâ mode enfubfîf-
toit même encore du temps de St. Jérôme : car^
écrivant à Læta fur l'éducation de fa fille, il
recommande ut talia vefilment a paret quïbus peU
latur frigus, nom quibus veftita eorpora nudentur*
Horace, dans une de fes odes,( ode XIIT,
! Ub. IV . ) traite L y cé , une de fes anciennes maî-
treffes, de ridicule, à caufe qu'elle portait des
: habits tranfparens de C o s , pour paroître jeune ;
S nec Co&referunt jam tibi purpura; e c Cioyez-moi ;
» lui. dit-il, ,ces habits de ga%e de Cos ne vous
» conviennent plus ». ( D . J. )
On répète cinq fois Cos dans cet article fut
la ga%e j cependant on ne peut taire que de favans
’ critiques prétendent que c’eft dans l'iflede Céos a
ou Céa, aujourd'hui Zia , qu'on a trouvé l’in—
! vention de faire des étoffes de foie pour des habits
de femmes, & non pas dans l'ifle de Cos\
aujourd’hui Lango , ou Stango. Voyeç les notes
duP.Hardouin, fur le XX IIe. chap. du liv. XI. de
Pline 5 Dapper fur l'ifle de C or,&c.N ous n'avons
garde de décider la queftion. Ducange a encore
un fentiment particulier j il croit que la gaze ,
ga^atum, a été ainfî nommée , parce qu'elle eft
venue premièrement de Gaza, ville, de Syrie.
GAZELLE. Le comte deCaylus fRec.d'Antiq,
V. p. 2go. ) a publié des bas-reliefs trouvés en
17C1, à Scrofano, fur lefquels on voit deux
gabelles, Voye£ D q r çADE.
G AZE TUM.
G À Z E TU M . Voyei Marseille.
GAZIURAj dans le Pont galatique. rAZiOYP^N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O . en or. ’
O. en argent.
Leur type eft un aigle pofé fur un foudre.
jfjj**> fille d'Hypfiftus-, félon Sanchoniaton,
époufa Vranus fon frère, dont elle eut plufîeurs
enfans, Çronos, ou Saturne-, Betylus, Dagon
& Atlas, r y, lignifiant terre, de même que
oûpctvôç lignifie le ciel, les poètes ont feint que
Saturne & fes frère-s- étoient fils du Ciel & . de
la Terre. Voye£ Ur a n u s .
G E A D A , ou G E D A , nom du dieu des anciens
habitans de l’ifle de la Grande - Bretagne.
On le nomme auffi Geta. Coslius Sedulius , poète
écoffois ( c’eft-à-dire; hibernois ) -qui vivoit fous
le jeune Théodofe , en. parle dans fon poème
pafchal, adreffé à l'abbé Macédonius, & il
charge Geta de ridicules. C e fut d'un roi du
pays, père de; Fi ngo dw u lr , aïeul de Frithuwulf,
vingtième roi avant Alfiède-, roi des anglo-faxons,
que Jean A (Te rus, évêque de Sarisbéry., vers l’an
900 de Jéfus-Chrift, fait defeendre Géada par
Frithuwulf. Il tâche de prouver enfuite que ce
Géada étoit la dixième génération depuis Noé.
( Vojfius , de idolol. lib, I. cap. X X X V I . )
GEANS., qui firent la.guerre à Jupiter: Hé-
fiode fait naître. ces; géans du fan g- qui fortit de
la plaie d'Uranus. Apollodore & Ovide lesfont
fils.de la T erre , q ui, dans, fa colère., les avoit
vomis de fon fein , pour faire la.guerre aux dieux
exterminateurs des Titans , fes premiers enfans..
C es géans étoient; dit-on, d'une taille monftrueufe,
& d'une force proportionnée à cette prodigieule
hauteur : ils a voient cent mains, mais non des fer-
pensau lieu de jambes. Réfolus de détrôner Jupiter,
ils entreprirent de l'afliéger jufques dans le ciel,
ou l'olympe, & entâfsèrent pour cela- le mont
Ofa fur le Pélion , d'où ils effayèrent d'efcaladér
le ciel, jettant fans .ceffe , contre les dieux, de
grands quartiers de pierre, dont les unes, qui
tomboient dans la mer , devenoient des ifles , '
& celles qui retomboient fur terre, formoient
des montagnes. Jupiter, effrayé à la vue de fi
redoutables ennemis, appella tous les dieux à
fon fecours j mais il fut affez mal fécondé par
eux : car ils s’enfuirent to,us en Egypte, où la
peur les fit cacher fous différentes formes d’animaux.
Un ancien oracle avoir dit que les géans
feroient invincibles, & qu’aucun des dieux ne
Antiquités , Tome III.
pourroit leur ôter la v ie , à moins qu’ils n’ appel-
laflent quelque mortel à leur fecours. Jupiter
ayant défendu à l’Aurore, à la Lune & au Soleil,
de découvrir fes deffeins, devança la.Terre qui
cherchoit à fecourir fes enfans j & , par l’avis de
.Pallas, fit venir Hercule, pour combattre avec
.lui: à l’aide de ce héros, fl vint à bout de défaire
tous les géans y & les précipita au fond du
1 artarej ou,, lèlon une autre fable, il les enfé-
velit tout vivans fous le mont Etna : ces géans
étoient Agrius , Alcyonée, les deux Aloïdes , Cdy-
tius , Encelade , Ep nialte & O tus, Eurytus , G ration
, Hyppolite , Pallas , Polybetés , Porpkyrion ,
Tkaon s Tithyus ; & le redoutable Typhon , qui
feul, dit Homère, donna plus de peine aux
dieux, que tous les autres géans enfemble.
Outre ces géans, enfans de la Terre , qui firent
la guerre aux dieux, les poètes & lès anciens
hiftoriens font mention de plufieurs autres per-
fonnages d’une taille gigantefque. Homère , parlant
des héros qui afiiègeoient T roy e, dit qu’ i’s
lançoient des pierres que quatre hommes de fon
temps, auroient eu bien de la peine à lever feulement
de terre. Virgile en dit autant de Turnus.
Du temps.de T ib è re , un tremblement de terre
découvrit, dit- on, le tombeau de plufîeurs géans ,
où l'on trouva une dent d'un pied de longueur ;
de quelle grandeur devoit donc être la bouche
qui cont.enoit trente-deux de ces dents, & de
quelle raille étoit le corps d'un homme qui avoit
la bouche fîgrande? Phlégon affure qu'on trouva
de fon temps, dans une caverne de la Dalmatie ,
des cadavres dont les côtes avoient plus de
feize coudées de longueur 5 & un tombeau près
d'Athènes, qui étoit long de cent coudées, dans
lequel avoit été mis le corps du géant Macro fins.
Phiîoftrate le jeune d it , après Paufanias, qu'Ajax
avoit onze coudées, c'e ft-à-d ire , près de dix-
fept pieds de hauteur j qu’Aryadès , dont le corps
avoit été découvert fur les bords de l'Oronte ,
en avoit cinquante-cinq j qu'il y avoit un autre
tombeau au promontoire de Sigée, dans la Troade,
long de vingt - deux coudées 5 & qu’on avoit
trouvé dans l'ifle de Lemnos , un cadavre , donc
la tête étoit fi grofle, qu'à peine pouvoit- on la
remplir d'eau, en y vuidant deux cruches de
C rè te , qu'on fait avoir été très-grandes. Serto-
rius , au rapport de Plutarque, s’étant rendu
maître de la ville de T in g i, fit ouvrir le
tombeau du géant Antée, dont le cadavre avoit,
d it-il, foixante coudées. Nous lifons dans Pline,
qu'une montagne de rifle de C rè te , s'étant
écroulée, on vit un corps , qui étoit debout,
haut de quarante fix coudées. Et Solin dit qu'on
fit voir au proconful Métellus, un cadavre gi-
gantefque, qui avoit trente-trois coudées. Paufanias
, après avoir parlé de la taille gigantefque
d'Ajax , fils de Télamon, & de l'indien Oronre ,
ajoute : « vis-à-vis de M ile t, il y a l'iflede Ladé,