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Uhlppocrene, fi vanté par les poëtes de tout
pays , & dont il fuffifoit d’avoir bu pour faire
a exellens vers , étoit fur le ,penchant de l’hélicon ;
cependant Paufanias, qui a décrit avec un détail
extrême jufqu’aux moindres objets, & jufqu’aux
plus petites ftatues que les anciens avoient érigées
•iur cette montagne, ne fait aucune mention de
l 'hippocrene ; quoiqu'il parle de l’Aganippe, fontaine
placée à la gauche de ceux qui alloient dans le
bois folitaire, particulièrement confacré aux mufes.
C e nom eft formé de Itt-fos cheval, & de »gw
fontaine,
H IP PO C TO N IU S , furnom donné a Hercule,
pour avoir tué les chevaux furieux de Diomède.
11 eft fbrméAde (W«s cheval, & de mwa, je tue.
, HIPPODAMIE, fille d’QEnomiüs, roi dePife,
en Elidé, étant en âge d’être mariée , dit Lucien,
fon pere, qui la vit fi belle , en fut épris comme
tous les autres princes de la G rèce, & délirant
conferver ce tréfor, il s’avisa d’un moyen aufïi
criminel que fon amour. Ilavoit le chariot le plus
léger, & les plus vîtes chevaux de toupie pays;
faifant donc femblant de chercher a la fille un
mari qui fut digne d’elle ,- il la pr-opofa pour prix
à celui qui pourroit le vaincre à la courfe ; mais
avec cette condition qu’il tueroit tous ceux fur
qui il auroit l’avantage. Il voulut même que fa
fille montât fur le' char de fes amans, afin que
fa beauté les arrêtât & fût caufe de leur défaite.
Par ces artifices il vainquit & tua jufqu’à
treize de ces princes. Enfin, les dieux irrités des
abominations de ce père furieux, donnèrent des
chevaux immortels à Pélops, qui courut le quatorzième,
& qui demeurant victorieux par Ce fe- •
cours, devint polfelfeur de la belle Hippodamie. \
Les poëtes ont ajouté ou changé diverfes cir- •
confiances de l’hiftoire d’Hippodamie ,fqu’ on verra
aux articles de C h r is ip p e , M y r t i l , OëNQ-
MAiis, P é lo p s .
Hippodamie,maîtreffe d’Achille,étoit la même :
que Briféïs. Foyt^ Br isé ïs .
H ip p o d a m ie , femme de Pirithoüs, étoit fille
d’Adrafte. Foye[ DÉid am ie .
HIPPODETE , furnom donné à Hercule, au
rapport de Paufanias ; parce que l’armée des Or-
choméniens étant venue dans la plaine de Téné- ;
ru s , en Béotie, pour combattre lesThébains,
Hercule attacha leurs chevaux à leurs chars ,
les uns à la queue des autres, & embarraffa fi
bien , par cet artifice, toute la cavalerie des ennemis,
que le lendemain ils ne purent s’en fervir
pour le combat. Ce mot cfi formé de IVîrof. cheval
& de forés lié, ;
H 1 p
H IP PO D R OM U S , journée de marche d’urï
1 cheval.
H IP PO DROM E , lieu deftiné chez les. grecs
aux courfes des chevaux, & dans lequel on dif-
; putoit les prix. ( 3 cheval, & | courfe. )
Les romains ne firent que latinifer le mot grec
hippodromus.
H i p p o d r o m e de Conftantinople. Cirque
commencé par l’empereur Sévère, achevé par
Confiantin, deftiné aux courfes de chevaux, &
qui fubfifte encore en partie aujourd’hui. C ’ eft
une grande place qui a cinq cens pas de long &
cent vingt de large. On y voit encore cinq colonnes,
au milieu defquelles eft un obélifque de
granit, remarquable par fes caractères hiéroglyphiques.
Sur fa bafeon reconnoît l’empereur Théo*
dofe, accompagné de fes deux fils Honorius &
Arcadius. Les turcs appellent cette place atmei-
ûta«, mot qui, dans leur langue, répond à celui
d'hippodrome, At lignifie cheval, & meidan * carrière.
C e mot eft grec, & vient dé ’iiriroi, cheval3 &
de fyiftis 3 courfe 3 du verbe intitulé, typa , je
cours.
HIPPODROME eft aufll le nom du feptième
mois des^ béotiens, qui répondqit, pour le temps
de 1 année, au mois hécatombéon des athéniens,
c’ eft-à-dire, au mois de juin.
H IP PO L ITE , ( C y c l e .pafchal de St. ) Foyer
C y c l e , & c ._ 7 1
H IP PO G R Y PH E , animal fabuleux , fymbole
d Apollon. C ’étoit un griffon , dont le corps étoit
termine en cheval.
H IP P O L Y T E , étoit fils de Théfée & de l’amazone
Antiope , ou Hippolyte. Il étoit élevé à
Trézène, fous les veux du fage Pitthée , fon bi-
faieul. Quoique Théfée eût abandonné Ariane,
aans 1 iflede Naxos , Deucalion, frère de cette
princeffe, ayant fuccédé au trône de Crète, par la
mort de Minos , fon père, fé détermina, par des
raifons de politique, à donner Phèdre, fon autre
foeur, en mariage au même Théfée/ Cette Prin-
cefle, qui defcendoit du foleil, étoit, par cette
raifon, odieufe àVénus. V. P asiph a é , Phèdre,
V énus. Hippolyte , de fon cô té , élevé par Pitthée
dans le.s principes d'une vertu auftère ’ étoit
fage, prudent,chatte, ennemi des voluptés. Uniquement
occupé de la chafle , des courfes de
chars & de chevaux, & de tous les autres exercices
convenables aux perfonnes de fou rang ; Diane
etoit de toutes les divinités celle qu'il honproit
le plus j il ne connoifToit i Amour & Vénus que
pour les méprifer. l a belle-mère & k beau fils.
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Aoient donc pour Vénus deux objets de ven-
! geance; & voici comment elle 1 exerça, le u de
temps aprèsTarrivée de Phèdre à Atnenes, Hippe-
I Ivte s’y rendit pour la célébration des mylteres.
i Ce fut là que la jeune reine le vit pour la pre-
> mière fois, & quelle conçut pour lui cette paillon,
qui devint fi funefte à l’un & a 1 autre. 1 heure
n’ofa demander au roi le retour du jeune prince a
Athènes ; mais, pour fe donner une forte de con-
folation de fon abfence, elle fit bâtir un temp.e
à Vénus, fur une montagne voifine de Trezène,
o ù , fous ptétexte d’a’ller offrir^ fes voeux a la
déeffe, elle avoit le plaifir de voir Hippolyte, qui
faifoit fes exercices dans la plaine voifine ; elle
donna même à ce temple le nom d'Hippolytiod;
& la déeffe, qui y étoit adorée, futfurnommee
' Fénus la fpcculatrice ou qui regarde. Mais le plaifir
de voir de temps en temps, & de loin, l'objet
aimé, étoit bien peu de chofe pour une amante
aufti paffionnée que l’étoit Phedre ; d un autre
côté, comment ofer rifquer une déclaration à un
homme du caractère d‘Hyppolyte. Elle ne put
cependant y réfifter ; elle choifit, pour rifquer cet
aveu fatal i le temps que Théfée étoit defcendu
aux enfers. Sa déclaratiomfut mal reçue *, la prin-
ceffe, défefpérée des mépris de fon beau-fils, re*
folut d’ éteindre, par fa mort, une paflion auffi
inutile que criminelle, & fa nourrice lui infpira
l ’affreux deffein de fe venger de la cruauté du
jeune prince. Sur ces entrefaites, Phèdre, fachant
que Théfée revenoir avec Hercule, c^ui 1 avoir tire
des enfers, & craignant qu’il ne découvrît cette
intrigue, fe pendit, après ayoir écrit une lettre,
par laquelle elle apprenoit aThefee qu elle n avoit
pu furvivre à ia.honte d’avoir ete deshonoree par
Hippdlyte. D ’autres difent que Phèdre eut la-
fermeté d’attendre fon époux , de paroître devant
lui dans le plus grand defordre, tenant'a la main
pépée d’Hippolyte, pour marquer la violence qu’il
avoit voulu lui faire. Théfée, abufe par 1 accufa-
tion calomnieufe de fa femme, & fans autre examen
, fait mille imprécations contre fon fils,^ 1 a-
bandonne à la vengeance de Neptune, qui lui
avoit promis de lui accorder le§ trois premières
grâces qu’il lui demanderoit; il ordonne en-fiifie a
fon fils de quitter fes états. Le jeune prince
fortoit à peine de Trézène, monté fur fon char,
qu’ un monftre furieux s’élance de la mer, s avance
fur le rivage, & pouffe des mugiffemens affreux.
Les chevaux effrayés mordent leur frein , ne con-
* noiffent plus ni la. main , ni la voix de leur maître ;
ils s’ élancent au travers des rochers ; le char fe
brife, Hippolyte eft r'enverfé & traîné par fes chevaux
avec les rênes, dans lefquëlles il eft erabar-
raffé; fon corps, enfin, eft déchiré, & fa tete
eft brifée. C ’eft ainfi qu’il devient la viétime de
l’amour de Phèdre, & de la crédulité de fon
père.
« Diodore raconte que T h éfée, doutant de la
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» vérité de l’accufatïon, manda à fon fils de venir
» fe juftifier d’un crime dont on l ’accufoit : le
» jeune prince, monté fur fon char, apprit en
» chemin cette calomnie : il en eut l'efprit li-
» troublé, & il jetta un fi grand cri, que fes
» chevaux en furent effarouchés : fon char fut
« rompu; & lui-même, s’ étant,embarraffé dans
» les rênes, fut t r a în é e tué malhenfement par
» les chevaux. Mais comme il avoit toujours été
» irréprochable dans fa conduite, les trézéniens
» lui rendirent les honneurs divins ». Ce fut dans
un temple que Diomède lui fit bâtir; : Ce prince
inftitua un prêtre perpétuel pour avoir foin de ce
nouveau dieu , & lui çonfacra une fete annuelle.
Les jeunes filles, avant de fe marier, coupoient
leurs cheveux, & les con'facroiënt dans fon temple
, accompagnant leurs offrandes de leurs larmes
Fur le malheur de fa mort. Dans là fuite, les
! prêtres de ce temple publièrent qu ‘Hippolyte n’é-
toît pas mort entraîné par fes chevaux, mais que
les dieux l’avoient enlevé & place dans le ciel
parmi les conftellations, où il formoit celle qu’on
nomme bootés, ou le conducteur du chariot.
Du temps de Numa - Pompilius, il parut en
Italie un faux Hippolyte, qui voulut paner pour
le fils de Théfée ; il habîtoit dans la forêt d’A r id e ,
&. fe faifoif nommer Virbius, comme qui diroit deux
fois homme, publiant qu’Efculape l’âvoit reffuf-
cité- V ir b iu s .
Le nom grec à!Hippolyte eft forme de iVw.ïj
cheval, & de xia , j e mets en pi'eces.
H i p p o l y t e , un des géans qui firent la guerre
à Jupiter : il fut tué par Mercure, armé du cafque
de Pluton, dit Héfiode.
H i p p o l y t e , reine des amaz.ones. Euryfthée
ayant commandé à Hercule de lui apporter le
baudrier ou la ceinture de cette amazone, le héros
alla chercher ces guerrières , tua Mygdon &
Amycus, frères A1 Hippolyte, qui liii difputoiont
le paflage, défit les amazones à Thémifcire, &
enleva leur reine, qu’il fit époufer à fon ami
Théfée.
Elle fe nommoit aufti A n t io p e . Voye^ ce mot
-pour rendre l'article complet..
H IP PO L Y T IO N ; c’eft le nom du templaque
Phèdre fit bâtir fur une montagne près de T ré zène
, en l'honneur de Vénus, auquel elle donna
le nom d’Hippolytion3 & ou , fous prétexté d aller
offrir fes voeux à la déeffe , elle avoit fouvent
occafion de voir fon amant, qui faifoit fes exercices
dans la plaine voifine. Dans la fuite, on
l’appella le temple de vénus-fpéculatrice, ou qui
regarde.