dote rapport? que les égyptiens repréfentoient
cet-*e deefie^ avec des cornes de boeuf, de la
messie manière que les grecs reprcfenroient Io ;
& Plutarque dit que Mercure mit une tête de
boeuf fur celle d'Ifis , à la place du diadème
quHoms venoit de lui ôter. Mais comme il ne
faut pas beaucoup s'arrêter à ces fortes de traditions
je penferois plutôt que le s cornes de boeuf
ayant ete dans les plus anciens temps l'emblème de
la puiffance , elles entraient dans le nombre des
attributs qui caraClérifoû nt les princes & les dieux ;
& je me fonde fur un paffage de Sanehoniaton, où
il eft dit , qu'Aftarte mit fur fa tête la marque de
la royauté, c ’eil-à-dire une tête de taureau.
fC On d o it, d t Winckelmann, afligner une
haute antiquité aux deux grandes llatues de femmes
confervées au cabinet du capitoIe ces ilatues
font âpparemmnt d'Ifis, quoiqu'elles n'aient pas
de cornes fur la tête. Les cornes de cette déeffe
indiquent les phafes de la lune, ainfi que nous le
voyons par une de ces figures en bronze, exécutée
dans le llyle égyptien le plus ancien ». s
. oe Quelques figures de femmes, ou , pour mieux
dire , auelques images d'Ifis, portent fur la tête
une parure qui reffemble à un tour de cheveux
poftiches ; mais à la plupart de ces figures, & fur-
tout a la grande Ifis ducapitcle, ce tour paroît
çompofé de plumes. Ce qui donne le plus de vraisemblance
à cette conjecture, c'ell une Ifis que
fa i inféré dans mes monumens de l'antiquité; on
voit fur fa coëffure une poule de Numidie , dont
les aile s fe rabattent fur les côtés, & dont la queue
dçfcen d pan-derrière»,
« Le vêtement des deux Ifis grecques eft garni
de franges, ainfi que lé font les manteaux des
fois captifs ; par-là , à ce qu'il paroît, on a
voulu défigner une divinité dont le culte étoit
venu des pavs étrangers, Cette forte de vêtement,
appelle gaufap um , étoit garni dé filets : dès qu'il
fut introduit à Rome, les femmes en portèrent
l'hiver. Après cette remarque , j’ai obfervé toutes
lés figuresd'Jfis par rapporta l'habillement; & j’ai
découvert que toutes, fans exception, portent le
minfeau de çe tte déeffe. C 'e ll au moyen de çe
caraôlère que j’ai reconnu pour une Ifis le torfe
d'une ftatue çoloffale, placée contre le palais de
Venife à R om e , & appellée par le peuple la
filona Luoretra . Ç'eft ainfi au'eft ajuftëe encore
une belle Ifis d e bronze, delà hauteur d'une palme,
çonfervée au c abinet d’Herculanum. Il en eft de
même de deu x ou trois figures plus petites de
cetta déeffe du même cabinet. Toutes ces figures
©nt les attribu ts de la Fortune».
Pour compléter l'article d'Ifis, je vais donner la
defcriptÎQn d'; qu eîques unes des pierres gravées
# §tofçh, rçlaçiy çs à çgtte déçfic, , . , Sur une pâte
de verre dont l’original étoit au collège de St.
Ignace de Rome, on voit une belle tête a*Ifis. L’ornement
qui eft autour du cou, & qui defeend
jufqu’à la gorge, ell'une efpèce de mantclct ou
mantil'e, compofée de plulieurs rangs de globules
faits comme des perles , ainfi qu’on en voit
à quelques momies. Un des plus beaux ( Venuti,
Collect. Manum. tab. III. J.canoprs de bafalte du
cardinal Alexandre A'bani,, a une mantille fem-
biable 5 on croit y difti :guer au premier rang le
fruit du Perfiea , dont le bas reSemble à un coeur,
au fécond*, les feuilles de cet arbre qui avoient
la figure'd'une langue, & .au trôifième, une file
de globules.
Sur une pâte antique, tête d'Ifis en face, avec
dès cornes^ \
Sur une fardoine , tête A'Ifis en face, coëffée
d'une peau de vache-, avec une maffue au côté
droit, & au gauche une corne d'abondance.
Sur une fardoine, tête d'Ifis en face, coëffée
comme la pre'cédente, & trois étoiles autour.
Cette confit llation étoit appellée ( Horapollo.Hier.
5 lib. I. c. III. ) Sothys par les égyprens, & Afiro-
kynos par les grecs ; c’étoit la canicule.
Sur une fardoine , tête d'Ifis jointe à une tête
de vache.
Sur une agathe*-onyx on voit une femme aflife
tenant de la droite un papillon. Elle a au-deffus de
fa robe une écharpe de plumes qui lui couvre les
jambes. Il y avoit à Rome , au fiècle paffé , un
fragment égyptien qui repréfentoh une Ifis, avec
des ailes attachées à les hanches , qui étant pliées
la couvraient jufqu’ aux jambes. Une (P/gnor.lit.
2. ) Ifis de la table Iliaque a la même efpèce d’ailes
d'une longueur à lui couvrir même les pieds.
Sur une calcédoine, en forme de fearabée,
paroît Ifis debout tenant un ferpent dans la main
droite ; Apulée ( Metam, /. XI. p. 360. ) , dans fa
vifion , la repréfente avec cet attribut
Sur une pâte de verre, Ifis debout en face tient
un fiilre de la main droite, & de la gauche une
cruche, qui défigne le vafe rempli d'eau qu’on
portoit devant toutes les procédons ( Apuleius
Metam. I, XI. I. C, ) qu’on faifoit en fon honneur.
C e vafe port“ pa,r Ifis , fe nomme en latin
($erv. ad l. VIH. Æheid■ p. yyo. ) cymbium ou
fitella. Le même fujet s’y voit encore fur une cornaline
& fur une prime d’éméraude.
Sur une cornaline, Ifis debout tient de la main
droite un fiftre, avec la cruche fufpendue au bras
gauche , & de cette main une patère d’où s’élève
un ferpent.
Sur une cornaline, Ifis debout tient de la main
droite un fiftre & un timon, & de la gauche une
corne d’abondaneç. Il nefl pas ordinaire de trou»
Ver le timon pour attribut d'Ifis ; mais comme on
voit fur un médaillon ( Buonarroti OJferv. Sopra
Alcuni Medaglioni, p. 22 f . ) de l’empereur Ma-
crin des Néméfis avec le timon , & que Néméfis
eft coëffée avec des plumes d’oifeau de Numidie ,
à la manière d'Ifis, le timon peut encore convenir
à Ifis.
Sur une cornaline, Ifis-Pkaria debout tenant
des deux mains une voile de vaiffeau.
Sur une cornaline, Ifis aflife tenant fon fi's Ho-
rus dans les bras, comme on la voit fur le revers
( Trifian, tom.I.p. 510. Patin Num. Imp. p. 197 )
d’ure médaille d’Hadrien , 8e fur une autre pierre
gravée. C Pignor. tab. 1. Ifiac. pl. 34. ) Mais ce
qui Fait le prix de la nôtre , c’ell qu ‘ ifis eft dans
l ’attitude de mettre le doigt dans la bouche d’Ho-
rus., pour ( P lut arch de If. & Of.p. 636- edit.Eu
Stcphani. ) l'allaiter ainfi , au-lieu de lui donner
la mamelle j ce qui ell conforme à la tradition. Sur
un jafpe rouge on voit le même fujet.
Sur une cornaline, Ifis paroît à cheval fur un .
chien. La bête inconnue au P. Montf-ucon ( Ant.-
expi. tom. I I .p . 2S4. ) , dans une médaille qu’il
ne cire point, fur laquelle on voyoit Ifis à cheval,
peut donc être un chien , animal qui étoit parti- '
culiérement confacré à Ifis. Les chiens ( Diod.
Sic. lib. I.p. 78. A. ) précédoient l'image de-cette
déeffe dans les procefiions folemnelles. Cette
pierre eft d’une belle gravure.
Sur une pâte de verre, Jupiter-_Sérapis eft afiis
dans une barque, & derrière lui eft la Fortune
qui' a aufii un boifieau fur la tête comme Sérapis.
Devant Jupiter on voit une tê te , & Ifis debout
qui gouverne le vaifleaur car c ’étoit là ( Lucian.
Dial. Deor. 111. p. 208. ) la fonction de cette
deeffe. L'original (. Mufeum Florent, tom. I. tab.
LVJI. C. ) de cette gravure eft dans le cabinet de
S. M. I. à Florence.
Sur une pâte de verre j Mercure debout, parle
avec une femme drapée & voilée, aflife fur
un rocher, & derrière laquelle on apperçoit une
branche d’arbre avec quelques feuilles. On pour-
roit croire que c’eft ici une intrigue galante de
Mercure, peut-être avec Acacallis , fille de Mi-
ftos roi de Crète, (félon le fchoiialte d'Apollo
nius ) de même qu’avec Rhéa, & qu'avec Herfé,
fille de Cecrops roi d’Athènes.
Mais comme le voile ne convient pas à une jeune
fille , & qu'il convient' mieux aux matrones & aux
déeffes, on peut aufîî croire que la femme aflife
eft Ifis ; ce qui devient d'autant plus probable,
que Mercure, félon la tradition,étoit le confeiller
& le premier miniftre.d’J/îf (Diod. Sic. L. 1. p.
2 j. lin. 26. ) pendant fon gouvernement en Egypte
, comme il Ta voit été d'Ofiris auparavant. Sur
îe tombeau d'Ifis il y avoit une colonne t avec
cette infeription : Je fuis Ifis , la reine de tout le
pays., inftruite par Mercure , &c. Or félon cette
idée , comme les feuilles , que l’on voit au bouc
de la branche qui eft derrière la femme voilée B
reffemblent affe^ à celles du lierre, ce feroit là
encore de quoi appuyer notre conjecture > dit
Winckelmann , puifqu’Ofi.iis , mari d ' I f i s avoit
découvert ou introduit cette plante en Égypte.
( Diod3 Sic. Lib. i , p, £.3. ad fin. )
Ifis-Athenodofia , ftatue d'Ifis, faite par Athé-
nodore, un des fculpteurs du fublime groupe de
Laocoon, étoit placée dans la douzième région de
Rome, félonViClor.
Ifis-Atrypha ( Muratori Thef. infer. 73. I. , qui
fuit la joie : épithète relative aux larmes d'Ifis*
Ifis-Myrionyma , à mille noms.
Ifis-Patricia , monument d'Ifis , placé dans la
cinquième région de Rome. Nous n'en connoif-
fons que le nom.
Ifis-P elagia, qui pre'fîde à la navigation. Elle
avoit à Corinthe un temple fous cette dénomination.
( Paufan. Corinth.
_ Ifis.-Pharia , de Pharos, ifle fituée en Egypte,
vis-à-vis Alexandrie.
La trôifième région de Rome portoit le nom
d'Ifis.
Isis eft le nom d’un des cinq jours que les coptes
ont ajouté à.leur année, pour la faire de trois
cens foixante-cinq jours : le quatrième des cinq
jours qu’ils ont ajoutés, s’appelle Ifis. Voye? le
P. Kirker, Fabricius , & ç . Selon l'AltroIogie des
égyptiens, Ifis ell la divinité qui préfide au ligne
du mois Parthénape, qui eft le premier de l’année
des égyptiens , & qui répond au mois de Sep-,
tembre. Voye^ Welfchius, Kirker, &c.
Isis ( fête du vaiffeau d* ). Voye^ I s ia q u e s *
ISITERIES. Voyc[ E is it e r ie s .
ISLES. Voyez Ile s .
ISM E N E , foeurd’Antigone, & des deux frères
ennemis Etéocle&Polinice, naquitd'CEdipe
8c de Jocafte. Dans l’Antigone de Sophocle-, I f i
mène n’ofe contrevenir aux ordres du ro i, en entreprenant
d’enfévelir Poünice j mais lorfqu’elie
apprend que fa fçeur, pour l’avoir entrepris , eft
condamnée à mort par le tyran , elle vient prendre
part à fon malheur, & fe déclare complice. L’action
ell trop belle , "dit-elle, pour la défavouer.
Mais ' Antigone ne veut pas lui céder la gloire du
crime & du fupplice , & déclare au roi, qu'Jfmhe
n'y a aucune part. V oyez A ntigone.
ISMÉNIAS. Voyez T hèbes.