
une différence confidérable entre le gymnafie & lè
p&dotriba. Le gymnafie joignoit à la fcience des
exercices un difcernement exaft de toutes leurs
propriétés par rapport à la fanté; au lieu que le
p&dotriba, peu inquiet fur ce dernier article ,
bornoit fes connoiffances au détail méchanique de
ces exercices | & fes foins à former de bons
athlètes. Néanmoins la plupart des auteurs confondent'ces
deux officiers} & Pollux entr’ autres
(lib. I I I c. 30.feft. CL1V . ) appelle pédotribe &
gymnafie , celui qui préfidoit au lieu d’exercice,
& aux exercices même s. (Acad, des belles lett.t. 1 3
mém. p. 23 y. ) Quoique les termes alipta & ja~
tralipta ne marquent originairement que ceux
dont l’ emploi étoit d’oindre les athlètes , ils s’emploient
auffi pour les maîtres d’exercices j c’eft-à-
dire , pour les gymnases & les p&dotriba. ( Cicéron,
epifi. ad. famil. lib. I 3 epift. 9 , & arifiotel. eth.
çd. Nicloc. I. 13 c. I. ) On ne doit pas croire
que pour être bon gymnafie , il fût néceffaire ,
d’avoir brillé dans les jeux publics} car on en
trouvoit plulïeurs de cette profeffion, au rapport
de Galien, qui n’étoient que de très-médiocres
athlètes, & qu’aucune vi&oire n'avoit illnftrés.
L ’antiquité nous a confervé les noms de plufîeurs
de ces maîtres de paleftre, qiie l’on trouvera dans
l ’agoniftique de Dufaur. ( Lib. I l , c. V I .)
G YMN ASTER IO N , (littér. grec. & rom.)
appartement des gymnafes, fervant de garde-robe
où l’on quittoit fes habits» foit pour les exercices,
foit pour les bains, où l’on-fe r’habilloit enfuite.
Il fe nomrnoit auffi apodytérion & fpoliarium, car
ces deux mots ont le même fens. On conftruifit
cette pièce avec une grande magnificence , quand
les bains reprirent faveur fur la fin du règne de
Né ron} c’étoit dans les termes de Dioclétien , un
falon o&ogone, de figure oblongue, dont chaque
face formôit un demi cercle, & dont la voûte étoit
foutenue par plufîeurs rangs de colones d’une hauteur
extraordinaire.
G YM N A S T IQ U E , l ’art ou la fcience des divers
exercices du corps.
Les hommes acquérant la force & l’agilité dé
leur corps par divers exercices fe font propofés en
les prenant différentes fins : d’abord ils ont eu en
vue de pourvoi à leur sûreté, & de fe rendre plus
propres aux fondions de la guerre, en s’accoutumant
à tous fes mouvemens qui peuvent être de
quelqu’ utilité pour l’attaque ou pour la défenfe,
& c’eft ce qui a produit la gymnaftique militaire.
Voyei Gymnastique militaire.
Le foin qu’ils ont pris de leur fanté, les a engagés
à la fortifier par 'e fecours des exercices les
plus convenables, qu’ils ont affujettis à certaines
lo ix , conformément aux avis & aux décifions des
méde> în-,8c delà - elf née \\gymnaftique médicinale.
Voyei G y m n a s t iq u e m é d i c in a l e .
L ’amour du pîaifir, & fur-tout dé celui qui eft I
inféparable desfpeéhtcles, joint au defir de donner I
des preuves publiques de fa force & de ton agilité, I
en remportant un prix propofé, mit en grande I
vogue une troifième efpèce de gymnafiique, la plus I
fameufe de toutes, la gymnaftique athlétique. Voy, I
Gymnastique a th lé tiqu e.
On introduifit même dans les cérémonies de la I
religion, c’eft-à-dire dans le culte divin & dans I
les honneurs funèbres rendus aux mânes des dé- I
funts, la plupart de ces exercices qui n’avoient I
fervi d’abord qu’à difpofer les hommes au métier
de la guerre : or comme il étoit difficile de per-1
fe&ionser tous ces exercices, fans les aflfujettir à I
certaines loix, ou fans les renfermer dans certaines
rèsîes ; on forma de toutes ces chofes une
fctence fort étendue j à laquelle on donna le nom
général de gymnafiique, parce qu’elle enfeignoit
tout ce qui concernoit les exercices du corps. Mais
cette doctrine gymnafiique fe trouve e'parfe en tarit
de livres différens d’antiquité, qu’on doit être fort
redevable aux littérateurs modernes qui fe font
donné la peine de la raffembler. C ’eft à l’exécution
de cette entrepris qu’ont dignement concouru
Mercurialis, Faber, Falconeri, Van-Dale, Meur-
fius & Burette : difons un mot de leurs travaux.
Mercurialis ( Hyeronimus ) a fîngulièrement
approfondi la gymnaftique fes grecs & des romains,
fur-tout la gymnaftique médicinale.
Fabri, ( Pétri ) agonifticor. lib. I I I . peut
fervir de fupplément à Mercurialis. On auroit I
i tort de lui refufer des louanges du côté de l’éru-
j dirion ; ce n’eft pas ce qui lui manque, mais le détordre
qui règne dans ton traité, eft capable de
pouffer à bout la patience des le&eurs les plus
ftudieux. L’ouv.rage de Dufaur y de même que
celui de Mercurialis, eft inféré dans le tréfor des
ant. grecq. & rom. de Grævius & de Gronovius.
Falconerii ( Oftayii.) Note adinfeript. athleticas.
Ce favant antiquaire a recueilli avec tant de foin
tous lesmonumens, les ftatues & les inferiptions
décernées aux athlètes, que ton livre ne. lailfe
prefque rien à defirer en ce genre} on le trouve
auffi dans le tréfor de Gronovius, tome VIH.
Van-Dale a raffemblé plufîeurs particularités
très-curieufes fur la gymnaftique, & lés officier!
des gymnafes, dans fes dijfert. antiq. marmor.
Meurfîus, dans ton petit livre intitulé, de or-
ch&ftrâ, five de Jaltationibus veterum, a furpaffe
tous les autres fur l’orcheftrique par l’exaétitudedu
détail.
Enfin Burette a publié fur la gymnafiique, dans
le recueil de l’académie des inferiptions, des me'*
moires également exa&s, profonds, méthodiquesj
agréables & en même tems fi bien digérés, qu’ils
peuvent
peuvent tenir lieu de tous les écrivains qui l’ont
jtorécédé.
I. Cependant je ne prétends point affurer que ce
fujet ne fournît encore de quoi glaner amplement
à des érudits & à des antiquaires de profeflion,
.qui fe dévoueroient à de nouvelles recherches fur
|es variétés & les circonftances de tous les exercices
gjgymnaftiques, fur la manière dont les^ anciensles
ont fucceffivement cultivés, & les divers ufages
qu’ils en ont fait, toit pour la religion, foit pour
la guerre, toit pour la fanté, toit pour le fimple
diverti (îernent: cette riche mine n’eft point épuifée}
mais le goût de ces fortes d’études a pafféde mode,
& c’eft, je crois, pour long-tems. {D. J.)
| G YM N A ST IQ U E A TH L É T IQ U E , art ou
fcience qui confiftoit à inftruire dans les exercices
des jeux publics, certains fujets que leur inclination
& les qualités avantageufes de leur corps en
rendoient capables.
W L’on appelloit auffi la gymnaftique athlétique du
\pom gymnique 3 à caufe de la nudité des athlètes ,
& de celui d*agoniftique 3 à caufe des jeux , &yans3
qui en étoient le principal objet. La célébrité, la
magnificence & le retour fréquent de ces jeux
établis dans les principales villes de la Grèce , fut
ce qui contribua le plus à mettre en crédit la gym-
• 'naftique athlétique.
B Platon fe déclara le zélé défenfeur de cette
efpèce de gymnaftique ,* car après avoir marqué
dans le huitième livre des loixy de quelle importance
il étoit pour la guerre, de cultiver la force &
l’agilité du corps, toit pour éviter ou pour atteindre
l’ennemi, foit pour remporter l’avantage lorf-
que l’on étoit aux prifes & que l’on combattait
corps à corps; il ajoute que dans une république bien
policée, on doit y propofer des prix pour tous les
exercices qui fervent à perfectionner l’art militaire
, tels font ceux qui rendent le corps plus léger
& plus propre à la courfe} il ajoute que l’on doit
donner l’exclufion à ceux de ces exercices qui font
abfolument inutiles à la guerre.
H Solon ne blâmoit pas la gymnaftique athlétique
en elle-même, il trouvoit feulement, & avec rai-
ïbn, que l’engouément général pour les athlètes
|entraînoit une dépenfe exceffive, que les vi<ftoires
de ces gens-là devenaient à charge au public , &
Jjue leurs couronnes étoient plus dommageables à la
patrie, qu’affligeantes pour les antagoniftes vaincus.
B Euripide fe déclara, on nefart pourquoi, fi peu
favorable à la gymnaftique athlétique, qu’il n’héfîta
pas de heurter, fur ce point, dans une de-fes pièces
latyriques, le goût dominant de toute la Grèce }
$*?ais ceux qui ont décrié la gymnaftique atklé-
tique, fl y en a peu qui l ’aient attaquée auffi vive-
fnent que Galien : cependant toutes ces réflexions
portent plus fur les défauts qui réguoiçnt de ton
m Anufiuçi t j ij9
tems dans cet art, au fujet du régime & d e là
conduite des athlètes, que fur l'art même, dont
on tira de grands avantages avantqu’ileût dégénéré
en extravagances & eh folies. (D . J .)
G YM N A ST IQ U E . M ÉDE C IN ALE. C ’étoit
cette partie dé la gymnaftique qui enfe:gnoit la méthode
de conferver & de rétablir la fanté pat le
moyen de l’exercice.
Hérodicus de Lentini, autrefois Léontini en
Sicile , né quelque tems avant Hippocrate & ton
contemporain, eft déclaré par Platon l’inventeur
de la gymnaftique médecinale, fille delà gymnaftique
militaire. Hérodicus étoit médecin, & de plus
maître d’une académie où la jeuneffe venoit s’exercer
pour les jeux publics qu’on célébroit en divers
lieux d&la Grèce avec tant de tolemnité.
Hérodicus ayant remarqué que les jeunes gens
qu’il avoit tous fa conduite, & qui apprenoient
ces exercices, étoient pour l’ordinaire d’une très-
forte fanté, il imputa d’abord ce bonheur au continuel
exercice qu’ils faifoient; enfuite il pouffa
plus loin cette première réflexion, qui étoit fort
naturelle, & fe perfuada qu’on pouvoit tirer beaucoup
d’autres avantages de l ’exercice, fi on fe
propofoit uniquement pour but i’acquifition ou la
confervation de la fanté.
Sur ces principes, illaiffa la gymnaftique militaire
& celle des athlètes, pour ne s’ attacher qu’ à la
gymnaftique médecinale, & pour donner là-deffus
les règles & les préceptes qu’il jugea néceffaires.
Nous ne favons pas quelles étoient ces règles}
mais il y a bien de l’apparence qu’elles regardoient
d’un côté lès différentes fortes d’exercices que l’on
pouvoit pratiquer pour la fanté, & de l’autre les
précautions dont il falloir ufer félon la différence
des fexes, des tempéramens, des âges, des climats,
des faifons, des maladies, & c . Hérodicus
régloit encore fans doute la manière de fe nourrir
ou de faire abftinence, par rapport aux différens
exercices auxquels on fe iivroit} en forte que la
gymnaftique renfermoitla diététique, cette partie de
Ta médecine auparavant inconnue} & qui fut depuis
très-cultivée.
Hippocrate faifît des idées fi fages, & ne manqua
pas d’employer la gymnaftique en diverfes maladies.
Tous les médecins qui lui fuccédèrent goûtèrenr
tellement ce genre de médecine , qu’il n’y en eut
aucun qui ne le regardât comme une partie effen-
tielle de l’art. Nous n’avons plus les écrits que
Dioclès, Praxagore, Philotime, Erafiftrate, Hé-
rophile, Afclépiade & plufîeurs autres avoient
compofés fur.cette matière; mais ce qui s’en trouve
dans Galien & dans les auteurs qui les citent, fuffit
pour juftifier en quelle eftime étoit la gymnaftique
médecinale parmi les anciens,
Les médecins n’étoient paslesfeuls qui la recom*
nwnflaflfenî, tout le monde fe convainquit fi tort d©
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