
MEZELIÊJE ou, MEZ E LAIN E . Petite' étoffe
que Ton appelle autrement ligatura ou broçatcllç.
M I
MIEL* Efpèce de fuç doux que font les abeilles
de la rofée qu’elles recueillent for les fleurs ou for
les feuilles des plantes ou des herbes.
Les marchands épiciers & droguiftes de Paris,
vendent de trois fortes de miel y le miel blanc ,
qu’on appelle autrement miel V ie rg e ; le miel
jau n e } & un troifîéme qui tient de l’une & de
l’autre couleur ; le miel blanc eft le meilleur, le
miel jaune eft le moins bon, & celui qui a une
couleur comme mitoyenne entre le blanc & je
jaune, tient aufli je milieu entre les deux pour la
bonté.
Le miel blanc fe tire de Languedoc, de Provence
, & même des environs de Paris ; ce dernier
s’appelle miel blanc de pays. L e meilleur miel
blanc eft celui de Narbonne , qu’on tire principalement
du petit bourg de Corbière , à trois lieues de
cette vilje.
L e miel jaune vient de Champagne , de Touraine,
de Picardie, de Normandie, &c. L e plus
eftimé eft celui de Champagne, le moindre eft celui
de Normandie j ce dernier eft facile à reconnoître,
pon-feulement par fa qualité & fon odeur , qui font
l’une & l’autrè fort mauyaifes, mais encore par
les pots de grais dans lefijuels on l’envoie , fombla-
bles aux pots a heure qu on nomme Talevannes.
L e mi^l qu’on tire de l’ifte de Candie eft excellent;
il eft doré & plus liquide que celui de Narbonne,
mais il a un goût de thim qui n’accommode pas
tout le monde.
Les miels de la plupart des ifles de l’Arçhipel
font aufli très-bons, particulièrement ceux de Tine $
fle Thermie, de Scio, de Samos.
M IGEAU. On nomme ainfi en Rouflîllon, la
laine de la troifîéme forte que les Efpagnols appellent
tierce. Elle eft la moindre de toutes, éç ne
s’emploie qu’à la fabrique des étoffes communes..
M IG L IA RO , en François , millier. Poids de
Venifo, auquel l’huile fe pèfe & fo vend dans la
capitale, & dans les états de terre ferme de cette
république.
L e millier eft compofé de quarante mi rres, &
la mirre de trente livres poids fubtil ou léger de
Venifo, qui eft de trente - quatre pour cent plus
foible que je poids de Marfeille, ceft-à-dire, que
les cent livres de Marfeille en font cent trente-
quatre du poids fubtil de Venifo.
M IG NO N E T T E . Sorte de dentelle de fil dç
lin bjanc, très-fine, très-claire & très-légère, qui
fe fabrique for l ’oreiller aveç des fufeaux & des
épingles , de même que les autres dentelles.
M IGO T. Terme Languedocien emprunté des
peuples du Rouflîllon, avec néanmoins un peu de
çjéguifoment.
babitans dç çettç dernière p ro v in c e ap p e llen t
migeau , la plus commune de toutes leurs laines,
qui eft la tierce des Efpagnols; mais en Languedoc,
migot ne marque que le rebut des laines, & proprement
une laine qui eft encore beaucoup au-deffous
de la troifîéme.
M IL , que l’on écrit plus ordinairement mille* (. Terme d arithmétique ). MILAN ou PARMESAN, qu’on nomme aufli
fromage de Lodi.
MILIO RA TI. Sorte de foie qui fo tire d’Italie;
il y a des miliorati de Boulogne & des miliorati
de Milan ; les négocians d’Amfterdam en font un.
aflèz grand commerce.
M IL LE , que l’on écrit aufli tyLil. Nombre
compofé de dix fois cent ou de cent fois dix.
M IL LER A Y . Monnoie d’or de Portugal, du
poids de fix deniers, 'au titre de vingt-deux carats
& demi; il vaut un peu plus que la piftole d’Efi-
pagne ; mais il n’y a point de cours, Sç ne fo reçoit
qu aux hôtels des monnoies, pour être converti en
efpèces courantes. On appelle aufli ces millerays
dçs: S. Etienne , à çaufe dç la figure de ce faint qui
y eft repréfontée.
Les millerays à la petite croix font proprement
des demi-millerays du poids feulement de deux
deniers dixrfopt grains, mais d’un demi-carat à plus
haut titre que les S, Etienne , c’eft à peu près la
demi-piftole d’Eipagne.
Mil l e r Ay. C’eft aufli une des monnoies de compte
de Portugal; mais en ce fons on entend toujours le
piilleray à la petite croix , ç’eft-à-dire , cinq livres
dix fols.
M IL LERO L LE , Mefure dont on fo fort en Pro-
yence pour la vente dçs vins & des huiles d’olive,
L a millerolle revient à foixante & fix pintes m©»
fore de Paris, & à cent pintes mefure d’Amfterdam ;
çlle pèfe environ cent trente livres poids de marc,
M IL L E T . Sorte de graine que les marchands
épiciers de Paris , & les grainiers vendent ou eu
coque ou mondée.
M IL L IA R . Nombre d’une étendue extraordinaire
compofë de mille millions.
Après les milliars, on compte encore dizaine de milliars & centaine de milliars. Ançiennement ou
difoit bimillion.
MILIASSE. Il fe dit des nombres extraordinaires
f & dans le détail defquels il eft difficile
d’entrer. Quelquesruns néanmoins le mettent dans
les opérations d’arithmétique au-defliis des milliars«
M IL L IER . Nombre qui renferme en foi mille
ou dix fois cent chofos d’une même efpèce. Un millier d’aiguilles , d’épingles, dé clous de cuivre
doré, d’ardoifos , de tuiles, de fagots, de coterets,
de planches, &c.
Quand on parle d’un millier de lattes, d’écha-
las ou de perches, cela yçut dire mille bottes de
chacune de ces efpèces de marchandifos; chaque
botte compofée d’un certain nombre de lattes,
d’échalas ou de perches.
On dit aufli un millier dç foin, un millier de
paille, pour dire mille bottes de l’une de ces fortes
de marchandifos. Un millier d’ofier, un millier
de ployon, c’eft mille bottes de ployon ou d’ofier.
Mil l ie r . Se dit aufli d’un certain poids compofé
de dix quintaux ou dix fois cent livres qui
font en tout mille livres.
On le dit encore dé la ehofo pefée ; un millier
de poivre , de laine, de plomb, d’étain, de cuivre,
de fe r , de fonte, &c.
On dit qu’un marchand eft riche à milliers ,
pour dire qu’il eft extrêmement riche.
M IL L IO N. Grand nombre compofé de mille
fois mille , ou dix fois cent mille , ou de cent mille
fois dix.
MILMILS. Sorte de toile de coton qui vient des
Indes Orientales ; les pièces ont vingt-fept cobres
de long & un cobre & demi de large.’ Dans les
ventes que la compagnie des Indes de ■ Hollande
fait de ces fortes de toiles, les lots ou canelins ont
coutume d’être de cent-cinquante pièces. En 17 * 0
les milmils furent vendus depuis huit florins trois
quarts, jufqu’à neuf florins la pièce. ‘
MILT RAI N. C’eft la mi-moeda ou demi-piftolé
de Portugal. Voye-{ l a t a b l e d e s m o n n o i e s .
MINAGE. Droit que le roi prend en quelques
lieux.par chaque mine de bled , foigle, avoine ou
autres grains qui fo vendent dans les marchés. C’eft
quelquefois aufli feulement un drofc? de Teigneur
haut-jufticier, dont l’origine eft le loyer des abris
& place de la halle publique, celui des mefures.
Ce droit eft légitime pourvu qu’on le reftraigne à -
ceux qui ufont librement & volontairement de ces
abris, places & mefures. Mais pour augmenter la
perception du d r o i t fo rce r le marchand qui n’en
a pas ni le befoin ni la volonté, à venir au mar- ■
ché ; c’eft l’abus qui ëtoit devenu trop commun ,
& qu’on a corrigé par des loix falutaires.
M INA LTO UN . Monnoie de compte dont on 1
fo fort en quelques, endroits de Perfe. Au-defïbus
du minaltoun eft l’yonaltoun qui en vaut la dixiéme 1
partie ; l’abàfli vaut deiix yonfaltoun, & cinq abaffis
• le minaltoun. L ’yonaltoun s’appelle aufli mamoudi-
laciçe.
MINE DE PLOMB, qu’on appelle aufli plomb
minéral, plomb de mine, & crayon. C’eft une
efpèce de pierre minérale d’un noir argenté & luj-
fant, qui le trouve dans les mines de plomb, &
qui femble du plomb qui ne feroit pas encore arrivé
à fa maturité.
Il y a trois fortes de mine de plomb , la fine,
la commune, & la mine où crayon en poudre.
L a fine eft trèsr-rare & très-chère : la meilleure
vient d’Angleterre, Il faut la choifir bien brillante
& bien argentée, ni trop dure ni trop molle, point
graveleufe , d’un grain ferré & fin, fo feiant aifé-
ment, & fe réduifant facilement en beaux & longs
crayons. La plus grande partie de tire de Hollande. Elle ne peutl afo mcoiunpe erco emn mcruanyeo nfse, & aufli elle n’eft propre qu’à mettre des planchers
en Couleur , & à parer certaines marchandifos'des
marchands chauder.onniers qui vendent du 'vieux.
T ou t le choix confifte à la prendre fans p ie r re ,
fans mâchefer & fons menu.
L a mine ou crayon en poudre eft de la mine de
plomb de l’une &vide Irautre forte , bien broyée &
réduite en poudre impalpable^
Il y a aufli de la mine de plomb rouge, que
les marchands épiciers droguiftes appellent quelquefois
minium. Elle’ vient d’Angleterre, & eft de
quelque ufage dans la médecine à caufe de fa qualité
ficcative. Les peintres s’en fervent, mais rarement.
Les potiers de terre en font la plus grande
' confommation pour vernir leur poterie en Couleur
rougeâtrëi
Cette forte àe mine n’eft. point un minéral naturel:
elle eft faite avec!dé l’alc^uifoux ou: plomb
minéral mis en poudré & calcine au feu.
Mi n e , fe .dit encore d’une mefure eftimative q ü i ’
fort, à mefure r les grains , les légumes focs & le s
g rain es, comme le froment, le foigle , l’orge , les
fè v e s, lés lèntille s, les pois , le millet, la navette ,
le chenevis , &c.
L a mine n’eft pas un vaifîêau réel tel que le mi- 1
not, qui forve 'de mefure de continence, mais une
eftimation; de, plufieurs autres- mefures;
A Paris la mine de grains,. de légumes ou d e 1
graines/^ieft compofée de fix boiffeaux ou de deux
minots rades & fans grains fur 'bord. II.faut deux
mines pour lë foptier, & vingt-quatre mines ipoxsx
le muid.
A Rouen , la 'mine eft de quatre boiffoaux.
A Dieppe, les*'dix-huit mines font un muid de
Paris , & dix-fept rauddes d’Amfterdam.
A Peronne, la mine fait la moitié du fepùier. L a
mine de froment pèfe poids de marc 44 liv. , de
méteil 4 3 , de foigle 4% , & d’avoine î ç . On n’a
qu’à doubler chacun de ces poids pour avoir le
produit des- foptiers.
Il faut remarquer que l’avoine fo mefure au
double des autres grains ; en forte que chaque mine,
d’avoine doit être comptée pour douze boiffeaux
ras : cependant le muid d’avoine , ainfi que celui
des autres grains, n’eft compofé que de douze
foptiers ; mais chaque foptier d’avoinë eft pris fur
le pied de vingt-quatre boiffeaux , an-dipn que le
foptier des autres grains n’eft que de douze boiffoaux.
Min e . C’eft pareillement une mefure de grains
dont on fo fort en. quelques lieux d’Italie , particulièrement
à Gènes*■ Vingt-cinq mines de'Gènes
font un laft d’Amfterdam.
Min e . Eft aufli une mefure de charbon de bois,
qui n’eft pas un vaifleau , mais un compofé de plufieurs
autres mefures.
L a mine de charbon contient deux minots on
foize boiffeaux. I l faqf vingt mines de charbon pour
faire un muid; ce qui doit s’entendre lsrfque c’eft
pour le bourgeois ; car quand c’eft pouï le marchand
, il n’en faut que foize. -