
;<*3* S A V
mus aux requêtes delluStel,commecommenfaur de
la maifon du roi.
S A V O N N E T T E . Petit pain , on boule de favon
très-épuré & parfumé de différentes odeurs , qui fert
a faire la barbé & à laver le .vifage & les mains.
L e s favonneaes de Bologne étoieut autrefois
trcs-eflimées, mais elles ont enfin cédé à celles qu’inventa
fous Louis X IV , le fieur Bailly, & que depuis
ce rems tous les parfumeurs ont imitées.
• Ces dernieres ne paroifient pas compofées de
favon- blanc de Marfeille ou de Toulon , comnje
les autres , tant elles ont de p u re té , de légèreté,
& tant leur odeur eft douce & naturelle. Ces favonnettes font fi eftimées qu’il s’en envoye
beaucoup en pjufieurs villes -de Frauce , particulièrement
à Bordeaux, à L yo n & à Montpellier , d’où
elles fe répandent en' divers lieux. d’Italie & du je -
v au t, même des Indes orientales. L e Portugal, l’E f
p a gn e , i’Angleterre, l’Allemagne & quelques villes
du nord en Font auffi beaucoup d’ufage.
Ces efpeces de fayonnettes font de différens prix,
luivant qu’elles font plus ou moins greffes , ou que
l ’odeur en eft plus ou moins précièufe. Elles fe dif-
tinguent par des marques particulières.
COMPQSITION D E S SAVpNNETTE-S COMMUNES E T
LA M A N IÈ R E D E LES F A IR E .
Ces fayonnettes le Font ordinairement .avec du
favon de MarFeille ou de Toulon-, de la meilleure
efpece , & de la poudre à cheveux très-fine : la
proportion de ces matières eft de trois livres de poudre
Fur cinq livres de Favon. L e favon fe h'acjifr en
morceaux bien menus & lorfqu’on l’ a Fait Fondre feul-
.dans un chaudron Fur le feu , en y ajoutant un demie
feptier d’eau pour empêcher qu’il ne brûle ; on y
met d’abord les deux tiers de la poudre, prenant foin
de mêler le tout & de le remuer fouvént afin qu’il
ne s’attache point au chaudron.
LorFque ce mélange eft achevé, & que la ma-
tièm a été réduite en eonfiftançe de pâte , on la ren-
yerie Fur une planche, ou après y avoir mis l ’autre
tiers de la poudre., on la pétrit long-tems & exaéte-
ment de la même manière que les boulangers ont
.çoutume de pétrir leur pâte. En cet état on la tourne
dans les mains , & 1 on donne une Forme ronde aux fayonnettes, en les applatiffant néanmoins un peu
'd ’un côté pour y mettre la marque du marchand , qui
' s’imprime ordinairement avec une efpece de poinçon-
dé bouis gravé en creux.
On obfervera que pour fes bien tourner les faypnnet- , il Faut avoir près de foi de la poudre à cheveux
la plus fine , pour y mettre l e tems en tems les
.mains , afin que cette pâte qui eft très-tenace ne s’ y
attache point. 1
Ceux qui y veulent mêler des parfums répandent
quelques gouttes d’effences Fur la pâte quand on eft
prêt de lui donner la dernière façon.
,« L es favonnettes doivent à l’entrée & à la forcie
d e sçcinq grofTçs fermes, cinq pour cent de la valeur,
S A U
comme omifes au tarif de 1664 : ce qui a été cots-,
firmé par lettre de la ferme générale du 14 feptembre
1765» ».
« A la douane de Lyon , elles payent par quintal,
lavoir, venant de l’étranger, 7 L fuivant rajouté an
. tarif »,
a V en an t de l’intérieur, 2 liv. 3 f. 4 d, comme
mercerie ».
, <c A douane de Valence par aflimilation à
1 eau de naftè , à caufe des effences dont elles font
ordinairement eompofées , 3 liv. 1 1 f. par quintal
net », .
D r o it des h u ile s su r l e s sa vo n n ette s ,.
Indépendamment des droits de traites , les f i~
yonnettes acquittent le droit particulier des huiLes
& f avons , tel qu’il eft fixé par la déclaration du
VI mars 1 7 1 6.
Elles font fujettes â ce droit quoiqu’elles viennent
de rro-vence 3 l ’abonnement de cette province n’ayant
lieu que pour la confommation ; là ferme gêné*
raie l ’a marqué à fon direfteur à Lyon le i j octobre
SA VO UR EUX . Fruits égruns 8c favoureux•
Ceft ainfi que ont qualifiées dans les ftatnts des
Fruitiers de la ville & Faux bourgs de Paris les marchai
idif es qu ils ont la permifïion de vendre.
r ,oa ^OR> Nom que l’on donne au hareng
laie, lèche & fumé j ce mot eft le même que so r e t .
; v o y e ç so r . 1
SAURER., SORER o u SORIR. Faire fumer 8c
iecher d u hareng, voye^ .a a r e n g .
SAU R E T ou SO RET. Nom que l’on donna
au hareng feehe , fale & fumé j ce mot fe prononce
ordinairement sa u r ou so r . v o y . so r . -
SAU T A G E . Terme en ufage dans le commerce
u hareng b la n cp o u r défigner l’action de ceux
qui foulent le poiffon à mefure qu'on la pacqué
dans les barils. Il en coûte huit deniers par baril
pour-faire le foulage & fa u t âge. Ce mot eft principalement
en ufage en Normandie 8c en Picardie
; il vient du latin s à l t a r e , s a u t e r , voyez
HARENG.
S AU V AG A G I. T oile de coton blanche qui-vient
des Indes orientales , particulièrement de Surate ; les
pièces de ces toiles ont treize à treize aunes & demie
de long fur cinq huit de large.
article premier de l ’arrêt du 1© juillet 1785 ,
defend 1 introduction , dans le royaume , de toute
efpece de toiles de coton blanches ou .écrues fabriquées
dans 1 Inde ou chez l’étranger, (&par confé-
quent celle appcllée/auvagagi), autre .que celles qui |
proviennent du commerce de la compagnie des în-
des , ou des retours à l ’orient, des vaifleaux particuliers^,
jouiflant de la permilïïon portée en l’art. X II
de l’arrêt, du 14 avril 1785,
Il n’y a été dérogé, juÇqii’à préfent, qu’en faveur
du commerce direét des Français établi au levant,
J-es negocians de Marfeille ayant adreffé des repr.ç-
fentations
S A U
îenfations àtt Confeil, fur ce qu’ils l e t ro u v e r o ie n t
prives de cette branche de Commerce, il e ft intervenu
le 3 -feptembre i^Sÿ , une' décifion. q u i , par
provifion , permet'l’entrée des toiles de coton blanches
provenant de notre commerce au levant, à la
charge que le fd ic e s toiles n’auront de plus grande
largeur que cinq huitièmes d’aune. Cette requête. &
cette grâce ne regardent point, comme on vo it, les
toiles blanches venant de l ’ In d e .
Les toiles de coton, telles que le fa u v a g a g i,
venant du commerce de la compagnie des Indes ,
payeront par quintal, â l’orient, 15" liv. , fuivant
lart. III de l’arrêt du 19 juillet 1760.
Ces mêmes toiles de coton , fuivant l’art. V I de s
lettres patentes de 17 doivent recevoir un plomb
dont l’empreinte portera d’un côté le nom du bureau,
8c de 1 autre ces mors: toiles de coton blanches.
Cette marque eft a f fe é ie e feulement aux toiles de la
compagnie des Indes. Revêtues de ces plombs elles
jo u i f ie n t de l’exemption des droits â là circulation
& a la fortie pour l’étranger. Article V i des le t t r e s -
p a te n t e s du 28 o c t o b r e ipyp.
SAU V AG IN E . Nom que l’on donne aux peaux
crues ou non apprêtées'de certains animaux faw-
pages qui,fe trouvent communément en France,
tels que peuvent être les renards, les lièvres, les
lapins, les blaireaux , les' putois , les fouines , les
belettes, 8cc.lLa.fauvagineï).’eft regardée que comme
uno pelleterie commune qui ne s’emploie que pour
les fourrures de peu d’importance.
Tz fauvag ine ou pelleterie commune 8c non apprêtée
, acquitte par quintal, fuivant le tarif de 1 66a,
lavoir :
j <( Venant de l’étranger & .des provinces réputées
étrangères , dans les cinq grofles fermes, 10 1. ».
«'raflant des cinq greffes fermes aux provinces
réputées étrangère^ & a l’étranger, 3 1. ».
« A la douane de Lyon , elle paye également du
quintal, favoîr :
• w Venant de. l’étranger , non compris le quart en
fus g 3 1. | ô f
« Venant de l'intérieur , avec l’augmentation de *715 , i f 14 f 3 d.V. '■ « A la douane de Valence elle acquitte 2 1. 6 f.
■8 d. comme la pelleterie apprêtée ».
t SAU V AGU ZÉ E S . Toiles blanches de côton qui
viennent des Indes orientales. Il y en a qu’on appelle
balayées, qui fe fabriquent à Surate ; 8l d’autres
qu 011 appelle fauvagu\ées-doutis. Elles ont treize
aunes .& demie*, fur deux, tiers de large. Voyez
SAUVAGAGT,
SAUVEMENT. ( Te rme de commerce de mer ||
On dit qu’un vaiffeau marchand eft arrivé >en bon
fauvement, pour dire qu’il eft arrivé à bon port,
fans aucun accident. 'rC
«jarchandifes perdues en mer, foit par le naufrage
ion par le jet arrivé pendant la tenipête.
Les ordonnancés de la marine de France 1er
Lenunem*. Tm? U L P a n . U.
S A Y
| accordent un tiers des marchandifes qu’ils auront ifàuvées.
SA X A F R A S , que l’on nomme autrement bo is
de caneli/e ou pavame. B ois odoriférant qui croît
dans la Floride & que i’ôn employé avec fuccès dans
la médecine. On écrit plus ordinairementfa jfa f r a s .
Voy. SASSAFRAS.
SA X IFR A G E . Plante que *on croit fonveraine
pour diffoudre la pierre dans la veille , ce qui Lui
a fait donner le nom de f a x i f rage , de fa xum 8c
defrang e re.
O11 diftingue en médecine la fa x if r a g e blanche
C fa x ifra g a alba ) de la fa x ifr a g e des p r é s (f a x i -
f rao a p eutenfis) j la première croît naturellement
fur les. montagnes de l’Europe, & 'la fécondé particulièrement
en Angleterre.'Ces deux plantes font
peu d’ufage à préfent, malgré les vertus diurétiques,
apéritives & lythontriptiques qu’on leur a attribuées
autrefois.
La fa x ifr a g e poufle des feuilles prefque rondes
, dentelées, grafïes & luifantés , allez femblables
à celles du lierre térreftre. Du milieu des feuilles
's ’élèvent des tiges d’environ un pied de haut, qui
portent à leurs fommités de petites fleurs blanches
à cinq feuilles difpofées en rôle. Sa femence qui eft
très-menue eft renfermée dans les eapfules d’une cofle
prefque ronde. Sa- racine fe partage en plufîeurs
fibres , au bas..defquelles fe forment de petits grains
femblables à la coriandre. Ce font ces grains que l’on
appelle proprement femencede fa x if r a g e , qu’oa
emploie ordinairement en médecine.' L a meilleure
manière, de s’en fervir eft de les prendre infufés
dans du vin blanc, ou en décoélion daiis. de l’eau,
commune.
« Sortant des cinq grofTes fermes, elle paye cinq
pour cent de la" valeur , comme oniife au même
tarif ; a moins que l’on ne jùftifie de l’acquittement
des droits d’entrée ».
« A la-douanë de Lyon , elle acquitte par ufage
de tel endroit qu’elle vienne , z li-v. par quintal
net ». _
« A celle de Valence, elle doit, comme droguerie
, 3 1. ».
SA YA . Etoffe de foie qui fe fabrique à la Chine.-
Ce mot fèmble être le même que notre mot fo ie .
SA Y E. Sorte de ferge ou étoffe très - légère
toute de laine, qui a quelque rapport aux Jerges
de Caen, & dont quelques religieux fé fervent pour
faire des efpèces de chemifes , 6c qui fert auflî'ordi-
'nairemem pour faire des doublures d’habits & de
meublés.
Il fe fabrique beaucoup de f a i es à Houdfcot à
YpreS , & à Tourcoing en Flandres.1
Celles' d’Ypres & d’Houdlcot ont environ une
aune de large ; & celles de Turcoing, qui font très-
fines , & toutes de laines de Ségovie ou d’Angleterre
ont fept huit de large.
Il s’en fabrique auffi en Artois avec des laines da
LUI