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maravedis de vellon, & la piaftre ou pièce de huit
ne valant que , 7 1 maravedis de p la ç a & j io maravedis
de vellon.
P la t a blanca. C’eft une forte de minerai ou
de métal, comme on parle au, Pérou & au Chitly ;
qui fe tire des mines d’argent du Potofi, de Lipes ,
& de quelques autres montagnes de ces deux parties
de l ’Amérique Eipagnole.
Ce minerai eft blanc , tirant fur le gris, mêlé de
quelques taches rouges & bleuâtres, d'où apparemment
il a pris Ion nom, p la ta - blanca lignifiant
argent blanc. . . . 1 °
P L A T E . On nomme ainfi en Hollande ce qu’on
nomme en France monnaie de Suède , c’eft-à-dire
des pièces de cuivre de figure quarrée, marquées au
poinçon de Suède.
P LA T E A U . Se die des baffins des grofiès balances-
particulièrement quand ils font de bois.
P L A T IL L E . On appelle ainfi certaines efpèces
de toiles de lin tres-blarches., qui fe fabriquent en
plufieurs endroits de France , particulièrement à
Cholet en Anjou & à Beauvais en Picardie.
L e sp la tille s fè vende-nt en petites pièces de cinq
aunes de long fur trois quarts 6c demi de lar°e me-
fiire de Paris j les unes plus groffès , les autres plus
fines. Ce fontles Efpagnols a qui elles font toutes
envoyées, qui leur ont donné le nomd e p la tilles.
Elles font pareillement propres au commerce qui
fè fait en quelques endroits des côtes d’Afrique , particulièrement
au-delà de la rivière de Gambie.,.
Il fe tire de Siléfie -, particulièrement de Breflaw
capitale de cette province d’Allemagne, quantité de
toiles auxquelles Ton donne pareillement le nom
àe p la tille s . Ces fortes de toiles qui font â peu près
fèmblables à celles d*Anjoü & de Picardie, lont j
auffi deftinées pour les mêmes pays-, c’cft-à-dire ,
pour l’Efpagne , TAmériqu'e & l’Afrique ,. & y font
portées par les Hambourgeois.
P L A T T E . C’èft le nota que Te tarif de la douane
de Lyon donne à cette forte de cuivre qu’on appelle
r o f e t t e parce qu’il vient ordinairement en plaques
très-minces.
L a platte ou rofette p a y e à Lyon 8 f . du quint
a l d ancienne tax ation, & 12 f . pour la nouvelle
téapréciatîon.
P l a t t e . Efpèce de bateau dont les bords
iont très-plats.
P LE IG E . Caution qui s’oblige en juftice de re-
préfènter quelqu’un , ou de payer lafomme ordonnée
par le juge en cas qu’il ne le repréfente pas au
jour marqué*
En France, & particulièrement à Paris, les marchands
arrêtés prifonniers pour dettes fe fervent
affez fouvent de ces p lc ie e s ou cautions judiciaires
pour fè procurer la liberté pendant quelques temps,
êc avoir le loifîr de traiter eux-mêmes avec leurs
créanciers & d’accommoder leurs affaires. Cela s’appelle
f e mettre en la garde d’un hui (fier; ce qui certainement
a fon utilité,-mais qui aufïTeft très-difpen-
dieux & va à grands fiais y ces officiers fe faiiànt payer
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chèrement a tant par • jour , & prenant d’ailleurs
leurs précautions par de bons effets qu’on leur con-
figne & autres fûretés contre la fuite,du prifonnier ,
fi>nt obligés de repréfenter & de remettre en
prifon fur la première ordonnance du juge , finon
de payer pour lui les fournies pour leixiuelles il
avoit été. conftitué,prifonnier & écrouê.
On ne peut jouir de cette liberté à caution 8c
fortir de prifon en la garde d’un h-uiffier , que le:
juge ne l’ait ordonné contradi&oirement avec la
partie,
P LE T o . Sorte à’étoffe qui fe fabrique- en Ecoffe,
dont les pièces ont ordinairement 24 aunes de Ion—
gueur j il y en a auffi quelques roanu-fa£lures> établies-
en Hollande, particulièrement à Leyden.
PLEU R E S. Ce font les laines qui. fe coupent
fur la bête après qu’elle eft morte ; elles font d’une
tres-mauvaife qualité , auffi ne les employe-t-orr.
qu a la fabrique des couvertures les plus groffières,
en les mêlant avec les laines de Barbarie. I l en.
vient de Mulhofen, de Wifmard , du Rhin;
PLI. Ce qui fait qu’une chofe n’eft pas uüiè. I l
fout prendre garde de donner de mauvais p lis , de-
fouxJp,/fj’ aux étoffés , cela les appiétrir. & les met:
hors.de vente-.
■ ^ P l i . Signifie an AT la marque qui reftè le long'
d-iine.étoffé qu’on a .pliée par le milieu dans, toute
fa longueur. Le p l i d’un drap , le p l i d’une forge..
L e p l i de ce drap de Hollande eft tout mangé j on a
• donné la greffe trop forte à cette forge ; elle eii.
coupée à l’endroit du p li.
P L IA G E . Man ère de plier les étoffes.Le p lia g e '
: ^es étoffés de lainage fe fait fur une efpèce de table
ou métier qu’on appelle///<?/> ; lorfque le p lia g e
eft achevé, on l’affure en mettant la piece entre deux
plateaux & la ferrant raifonnablement dans une
- prefle. On plie, les étoffes après qu’elles ont été;
k faudees 6c devant que de les appointer.
Les manufacturiers & marchands ne peuvent avoir
trop de précautions d’ans de p lia g e de leurs étoffes,
mais furtout ils Le doivent, faire avec beaucoup de
s bonne fo i, y .ayant des p lia g e s frauduleux & qui':
peuvent faire paroître les étoffes glus-larges qu’elles,
ne le font.
Lorfque lès marchands achètent des marcKandifos;
qui fortent des manufactures fujettes au mauvais
p lia g e , ou qui en font foupçonnées ,-ils doivent les
bien examiner , & furtout prendre garde fi le pli .eft
bien au milieu;
Le p lia g e de petites étoffes fo fait avec un infiniment
de bois plat en;forme de grand couteau y les.
marchands de drap s’en fervent auffi pour replier les-
draps qu’ils ont dépliés fur leur bureau pour la.
montre & pour la vente.
P L I S . S o r te s de la in es de la moindre q u a li té , qui-
fè lè v en t de deffus le s bêtes tuées p o u r la bouche
rie .
U y a de trois-fortes de p lis ; de fins, de moyens
& de gros. Les fins s’emploient dans des ratines ,
des forges & des revêches de certaines qualités j les
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autres fervent à faire les cordeaux R lifîère9 des
étoffes. Le réglement pour la draperie & fergetterie
de Beauvais de 1670 , marque en plufieurs articles..j
dans quelles fortes d’étoffes les bons & fins plis, peuvent
être mis, & dans lefquelies il eft défendu de
les employer.
P l i s . On appelle cours p l i s dans la fabrique &
commerce de toiles qui fe ■ font en B re ta g n e le
pliage qui n’eft pas conforme aux réglemens., &
ipnt les p l i s ont moins d’une aune de longueur.
PLOC. Signifie proprement p o il ; cependant il
«e fe dieguères que des poils de vaches, de chèvres,
de chevrotins & de chiens;
Le plo c de vache' fort particulièrement à faire des
couvertures. Il y a dé ces couvertures qii’011 appelle
couverture à p lo c 6c d’autres couvertures à
p o il.
PLOK-PENIN.- On nomme ainfi à Amfterdam
Ce qu’on .donne dans les ventes publiques au dernier
encnériflèur d’une marchandife. C’eft une,efpèce de I
denier-à-dieu , par lequel ou lignifie qu’elle lui a été
adjugée. L e plok-penin eft différent fuivant la qualité
des marchandises & le prix des lots ou çavelins.
Ordinairement il eft depuis vingt fols jufqu’à cinquante
fols. Quelquefois il eft arbitraire & dépend
de la volonté de l’achéteur, & quelquefois il eft
réglé par les ordonnances des bourguemaîtres. Par-
exemple , les plok-penins des vins de France font
fixés à deux florins , ceux de vin mufeat de Fronti-
gnan à vingt fols ,; ceux des vins du Rhin & de la
Mofoile à deux florins ; pour les vinaigres ''vingt
Cols, & pour les eaux-de-vie trente fols ; ce qui
s’entend néanmoins fuivant la qualité du cavelin ou
lo t , qui eft pareillement fixée par l’ordonnance. Il
y a auffi des marchandifes od l’on ne donne point
de plok-penins, & d’autres od les plok-penins font
Couvent du double de ce qu’on a dit jufqu’ici.
PLOMB. Métal très-groffier , le plus mou & le
|ilus facile à fondre de tous les métaux quand il eft
purifié. Les chymiftes l’appellent faturne.
Les marchands le nomment ordinairement f i n ition
6c les plombiers navette.
L e plomb en Angletèrre fe vend à la foudre:,
qui eft , pour ainfi dire, une efpèce de quintal extraordinaire
, ou plutôt un poids qui n’exifte pas , mais
qui fignifîe d ix - n e u f cent quintaux., à .cent livres
;le quintal.
Ce font les marchands merciers 6c les épiciers en
gros qui font à Paris le négoce de plomb en navettes
& en faumons. Ces maffes font de différens
poids : les petites font de. cent à cent cinquante livres;
il y en a de trois à trois cent cinquante y 8c les plus
groffes font de cinq cent.
Du plomb e n t a b l e . Eft du plomb fondu &
coule de plat fur une longue table couverte de fable
bien uni. Sa largeur ordinaire eft depuis quinze
pouces de roi jufqu’à foixante-d'ouze, 6c fon épaif-
ièur plus ou moins forte , fuivant les. chûfos. à quoi
Ü peut .être deftiné.
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Ces maîtres plombiers font tenus fuivant l’article
3.5 .de leurs ftatuts ,.de jetter le plomb en table
avec telle égalité , que tous les bouts , endroits 6C
côtés foient d’une épaiffeur pareille , fans qu’ils en-
puiflènt vendre ni mettre en oeuvre , qu’elles ne
foient débordées;, ceft-à-dire , que les deux, côtés
ou bords des tables n’ayent été coupés & unis avec
la plane , qui eft un infirmaient ou outil tranchant
propre à cet ufag e ..
Les. plombiers appellent du plomb blanchi , les
tables de plomb qu’ils ont étamées ou colorées
avec de l’etain de même que le fer blanc. Dans les
bâtimens neufs les.plombiers font obligés, fuivant
l’article y y de leurs nouveaux ftatuts, d’employer
du plomb blanchi fur les,enfoîcures , enufures , 6c
amortiffemens , chefneaux, cuvettes , tuyaux de défo
cente & autres endroits qui font en vue."
Du plomb en culot. Ç’eft du vieux plomb qui
a fervi, & qu’on a fait refondre & épurer dans une
poele de fer. On lui donne le nom de plomb en
culot y à caufe de la forme ronde de culot que le
fond ou cul de la-poêlé lui a donnée; ou pour le
diftinguer du plomb neuf, qui s’appelle du plomb
en faumon ou navette. Il eft défendu à toutes per-
fonnes autres que les maîtres plombiers , d’acheter,
fondre & mettre en culot les vieux plombs.
Plomb minéral. Il y en de trois fortes : Tua
que Ton nomme ordinairement a lquifoux , qui n’a
; autre ufage en France que pour les potiers de terre ,
qui s’en- fervent, après l’avoir pulvérifé, à vernir
leur poterie.
L ’autre eft une drogue qu’où confond fouvent
avec le premier, quoiqu’elle foit de nulle valeur.
. Pour n’y point être trompé, en voici la différence.
Il eft plus dur , & ne fè fond point au feu. Quand
il eft cafte , il paroît d’un gris de fouris, & eft d’un
grain fort aigre, quoiqu’affez doux par-deffus ; ce
qui lui donne quelque reffemblance avec le crayon
noir.. 1
L e troifiéme eft proprement ce qu’on appelle
mine de plomb n o ir , plomb de mine ou crayon.
Il y a auffi de la mine de plomb rouge appellée
minium.
Plomb en poudre. Les potiers de terre s’en fervent
ait lieu de l’alquifoux ou plomb minéral, pour
vernir leurs ouvrages. Il fe fait en jettant du charbon
pilé dansJ du plomb bien fondu , & en les remuant
long-temps. Pour en féparer le charbon, l’on n’a
qu’a le laver dans l’eau & le faire fécher. Les potiers
fe fervent auffi de la cendré ou écume de
plomb , qui n’eft autre chofe que les feories du
plomb que l’on a purifié pour quelque ufage , ou
qu’on a employé pour faire du menu plomb & de la
dragée.
P lomb b rû lé . C’eft une préparation chimique
qui a quelque ufage dans la médecine. Des lames de
plomb commun fondues avec du fouffre dans un pot,
feréduifent en une poudre brune, & c’ eft-là le plomb
., brûlé des. chynûftes*
Çcc ij