
nu- l’aatre, quinze ou dix-huit fois pour Tes fo ies
les plus fines, & à plus grand nombre de fois, à
proportion de leurs groffèurs , & qu'elle redivife
pour les palier fur une machine appellée va &
v ien t, & les porter fur le dévidoir. » « Comme la fo ie que produit le cocon n’eft
dans fon principe qu'une efpèce de gomme , &
comme en la tirant de delfus fon cocon, elle eft
encore en bave, pour ainfi dire, il eft îiéceffaire
qu’en Portant de delfus la chaudière , pour aller
fur le dévidoir, elle fafîè des moüvemens lî exactement
irréguliers , que les brins ne puiffent jamais
fe joindre ,. parce que dès qu'ils fe font une fois
touchés & baifés , ils fe collent enfemble & ne
peuvent plus fe Réparer , ce qui fait qu'il eft impof-
iible de dévide^enfuite cette fo ie rnife en écheveaux ,
fans qu’elle le cafte. »
«Ces moüvemens font produits-par celui.d'une
lame de bois’qui; eft placée horifontàlèment au-deffus
delà badine , à environ deux pieds & demie de V afp Le
ou dévidoir ; à cette lame font attachés deux fils de
fer recourbés' en anneaux ouverts q.ue l’on appelle"
griffes, dans lefquels on paflè les deux brins de fo ie
déjà croifés ».
« C’eft cette lame que les artiftes appellent v a -
&-vient, nom. qui en renferme une idée, aulfi claire
que fuccinte ,.puifqu’effective me ut elle ne fait qu’a llée
& venir , & cela fur la longueur , éc toujours fur
une même ligne ; & ce font ces. allées & venues
continuelles qui font que la fo ie Lt croife fur Yafple
ou dévidoir en forme de zig z-ag , fans qu’un brin
fe couche , ni par conféquent fe colle l’un fur
l’autre ».. « On croife enfime les brins de fo ie Sc cette
façon de les croifer fert à les unir tellement en-
lemble , que tous ces brins réunis ne compofent
qu’un fil, q u i,. par cette opération ,.acquiert toute
la confiftance néceflaire pour l’emploi auquel il eft
deftiné ; elle l’arrondit & le déterge, de façon qu’aucun
bouchon ou bavure ne peut paner à l’écheveau ,
qualité néceffaire pour former un parfait organfin ;
on croife les fils les plus fins , dix-huit & vingt
fois au moins , & on augmente lés croifemens à proportion
de leurs groffeurs ».
Toutes les fo ie s ne pouvant être tirées ou filées
& dévidées de cette maniéré , foie parce que les
cocons ont été percés par les vers à foie mêmes,
foit parce qu’ils étoient doubles & trop foibles pour
fouffrir l’eau, foit parce qu’ils étoient trop grollîers ,
foib enfin parce que fur les cocons filés, il refte
ordinairement quelque peu de fo ie ; on fait de tous
ces réfidus une fo ie que Ton nomme fleuret , &
qui néanmoins eft de deux qualités bien differentes
Les fleurets fins qui reflèmblent aflèz à. la plus ;
belle fo ie , fe font des bourres de tous les cocons,
& des fo ies qu’on peut lever ou arracher de defliis les
cocons qui n’ont pas. été mis à l’eau. Cette bourre
peignée ou cardée,.ou même telle qu’elle fort dé
deftus les cocons,, fe file au fufeau ou avec un :
rouet. Les Joies propres à ne font pas moins ïuftrées quceo luedsr pel uqsu ’boenll eesn J ofiaeist,, &fa nlse sl uéfctroeff e&s mfaênms eb eqauut’éo.n- en fabrique ne font pas ouvAe rlt’eésg aarvde cd el esto cuitfeesa ulexs, &co qenu easv ,o, ira ptrirèes lleess fèavvoeisr, pqouuir, vauinefsi qd’uuet illeitsé ,p appuiilslqoun'se l,l-ense ffeornvte npta sà elnac onroeu rdréitquuraet
rde ejso uvros ladialnless d ;e s otner r-liense s loaùif tle’ ontr leems cphearn tgreo ids ’eoauu fcahiarqe upel ujtoôut rb,l apnochuirr elmesp fêlcehuerre tsl.’ inQfeuéalniodn i l,s &fë pfoounrt adme oglolims mpaer cdee ndté clreu fveemr enat qeunid lueiut rl ôet ed ecdeattnes efdpee clea cmoêqmuee ,, o&n qluesi lfaa- irt ebnodu iimllipré npéetnrdaabnlet àu nle’e adue m&'i -ah elu’arier qdaun’isl su onne t léetféli vbei ebni elna vcéos uàl élea &ri vbiieerne , c&la ireen f;u &ite lboirefn- llèécs haéus traeus ffloeïueriel tso ,n a ule sfu Cfeaarude o upo auur rloeus efti.l eCr ecso mflemue
rpeatss ,d qeu foaiqiruee dmeso ifnodireess qau ec oleusd prer emafileèrzs Ï, unfetr léaeisfl,e n&t desL eétso ffes aflèz fines, mais prefque fans luftre. France ffoainess ■ê tdrees fipléaeyss,- éyt rraençgoeivrse nqt ucie tvteie nfnaeçnont , e&n cm’èafnt uofradcitnuarierse m&e ndt edsafanbs rleiqs ulieesu xd 'oétùo fffoens t détéaf boliiees ^ de&s lp’louns aan vcuie nlso ndgut.e rmoysa uléms ef a, bnr-ei qvuoaunlso ird e feT ofeurrvsir , qluees du Lfeilsa gdei f&fe rednus daépvpidraêgtse qdue el eul’ro nv ildleoinne aux fo ie s •pmoaunru-flaecst urreensd dree sp-értoopffreess dà.e être employées dans les fo ie , font, lé f i la g e ,
lper ednédv ifdoaugs el,a -l ed émnoomuliinnaatgioen & d lea teinture. On comles
opérations que fobiflènt les moulinage, toutes du tirage, jufqu’a la cuite , au.fdoéiceusr adgeep uoisu càe lllea teinture; on a déjà parlé d’nrr fila g e & dévidage : cqouni sn ;’ eiflt s’pargoipt rper oqpur’eàm teirnetr i clià fdoui fei ldaeg ed e&fl udsé lveisd acgoe
ddéus rfooyieasu,m ger,a oinue sq u&i feen timreantt adfeess pqauyis foéntrta: ndgue rcsr,u* clee* dfiélvaigde'o ifre, ofani t feo uf eartu. druo udeérv ioduo iaru à fluàfe amu.a iPno ouur vdied edré vpidluofiierus rms oéncthéesv feuaru xu neen fmemacbhlein. eA q uli’ épgeaurdt ddéu
Pmiéomuloinnat,g me,a cohnin feë qfeurit lp'eomurp olret ef afiorre tdouu tmeso luelsin a ude
atrveasn tiangveesn ,t,é eefst àd ecveetn u-eef fedt’ u, n &u fàqgue ig, éàn écraaul;f eo nd.ep efuest adve ebc ocbei nmeso uà:l lian fmoiosu &li neenr fauirnee aturtèasn-gt-rda’nécdhee vqeuaaunxt.ité
Dénominations diverfes dé la fo ie .
opéLraa ftoioines pqruen’edl leu nr ençooimt , poaur tidcue lile’ré tdaet s odùi ffeélrleen tfeës qtruoautvree faoprrtèess , fleasv oaivro, ilra froeiçeu gesr.e \Oe, nla lcar udei ftoiun géucer ueenr la cuite & la déc ruée ou décrufée«
L a so ie g r è z e , g r a iz e ou g r e g e , eft celle,
quelle que foit fa qualité & fa deftination , qui n’a
encore été foumife qu’à l’opération du tirage ; ainfi
toute J'oie immédiatement dévidée de deflus le cocon
eft'de la fo ie grèjë. On l’appelle auffi fo ie en ma-
tajfe. Ces fortes de fo ies viennent par pelottes ou
en maflè , & ce font pour l’ordinaire des fo ies
étrangères.. . . \ :
L a so ie c ru e ou é c r u e eft celle q u i, fui van t
fa diftinClion , fans avoir été débouillie, a été tordue
ou retordue par l ’opération du moulinage.
L a plus grande partie de ce qui fe recueille en
France de cette forte de fo ie , ne paflè gueres que
pour une efpèce ’de fleuret très - fin , dent on file
des fo ies à coudre fort belles & fort luftrees , &
dont on fabrique des étoffes de f o i e , à la vérité de
médiocre qualité , mais qui ne laiffènt pas d avoir
quelque luftre & quelque beauté; ce que na pas le
véritable fleuret.
Les fo ie s entes des pays étrangers & furtout du
levant, d’où il n’envient guères d’autres, font très-belles
& très fines; ce font particulièrement ,A le p , Tripo-
l y , Seyde,\és ifles de Chypre & de Candie, qui pro-
duifent cette fortë de fo ie ; cette différence de qualité,
vient de ce qu’en France les plus beaux & les
plus parfaits cocons font filés à l’eau bouillante , &
que c’eft des moindres & du rebut qu’on y fait des
Joies crues ; & qu’au contraire dans le levant on
ne fait aucun filage ou dé vidage au feu , & qu’elles
font envoyées en pelottes ou en maflè telles qu’elles
font tirées de demis les cocons;.de forte qu’on ne
les diftingue que par leur qualité de fine s , de médiocres
& de, greffes. V oy. ci-après V art. des fo ie s
de P e r fe , & autres fo ies étrangères. V.
L a so ie c u it e eft celle que l ’on a fait bouillir
pour en faciliter le filage .& le dévidage. Elle
eft la plus fine de toutes les fo ie s dont on fe fert
dans les manufactures de France ; auffi ne s’emploie
t-elle que dans fes plus beaux ouvrages de
rubannerie & dans les plus riches fabriques comme
dans celles de velours., fatins , taffetas, damas,
brocards , crêpes & autres étoffes de fo ie du premier
rang. Il y a néanmoins une autre forte de
fo ie s cuites, ce font celles qu’on prépare pour le
moulinage , & qui ne pourroient recevoir cet apprêt
fi elles n’avoient auparavant pafle par l’eau bouillante.
Il eft défendu par le 4e. article du réglement
pour les manufactures d’étoffes or ; argent & fo ie s
de Lyon , du 19 avril 16 5 7 , de mêler la fo ie crue
avec' la cuite, premièrement parce qu’elle eft de
fauflè teinture ; fecondement parce que la crue corrompt
& coupe la cuite.
L a s c ie d e c r u é e , d e c ru sè e ou d e c r eu s é e ,
eft celle qui a été bouillie au favon , comme préparation
neceflaire au blanchiflèment & à la teinture.
Efpèce.s & qualités des fo ie s .
Outre ces quatre différentes & principales dénominations
de la fo ie que l’on vient de rapporter ,
il en eft encore d’autres , moins générales., dont
on va donner la lifte.
S oie d e . S a in t e - L uc ie , autrement organfin de
Sainte-Lucie. Ce font des fo ie s toutes apprêtées
& moulinées que l’on tire de Me/fine , ville du
royaume de Sicile , & de quelques autres villes
d’Italie , comme Milan: Boulogne , Bergame ,
Reggio , &c. Il y a auffi des organfins de Piémont
& de Breflè.
Il s’emploie quantité de ces fo ie s dans la fabrique
des ferandines, grifettes & moires unies qui fe
fabriquent à Paris. On en fait auffi les chaînes
des raz de Saint-Maur de la même fabrique ; car
pour celles de Lyon , les fabriquans fe contentent
de l’organfin de Piémont, qui eft d’une qualité
inférieure. Les organfins de Bologne font en grande
réputation ; les plus belles étoffes , les velours , les
fatins. en font en partie fabriqués.
L organfin eft compofé de deux brins de fo ie
grèye ; il y en a de trois & de quatre , mais les
plus ordinaires font de deux brins. La préparation
de cette qualité de fo ie eft bien différente de celle
des autres , l’organfin ayant befoin d’une force
extraordinaire , pour qu’il puifîè réfifter à l’exten-
fion & aux fatigues du travail de l’étoffe dont- il
compofe la chaîne ou toile , dans, laquelle la trame
eft paflee.
Il y a une efpece de fo ie qu’on appelle tors
fa n s f i l e r , qui eft très - difficile à diftinguer d’avec
le véritable organfin avant la teinture. Cette fo ie
a ainfi que l’organfin de Sainte-Lucie , quatre
brins , mais ils n’ont pas été filés,deux à deux,
& féparément fur un premier moulin , avant de
l’être de nouveau tous quatre.
L ’article 6ï du réglement de 1669 , pour les
étoffes d’o r , d’argent & de fo ie de la ville de Lyon ,
défend de vendre le tors fans filer , pour organfin
filé.
Une troifième forte d’organfin eft celui qu’on
appelle clochepied. Il eft ordinairement de fo ie ,
f in a , & s’emploie dans la fabrique des gazes. L a
différence de i’organfin & du clochepied confîfte
dans le nombre dés fils ; l’organfin en ayant quatre
comme on vient de le dire ; & le clochepied feulement
trois , deux tors & un non tors.
S oies t r êm e s . Ce font des fo ies qui fervent à
faire les trêmes de plufieurs étoffes. Les trêmes de*
Boulogne s’employënt dans les raz de Saint-Maur,
L es so ie s fouba fiis , le g is , arda (fines,
ardajfes , le g is bourmes ou bourmis , chaufi ou
choufi, cherbaffis , fu rie s , belledines , houjfet t
p a y a s , fe id a v i , chaufettes, buratines, tripo-
lines, chipriottes , f in a , nanquin , &c. font toutes
fo ies graifes & en matajfes , qui viennent du
Levant -, de Perfe , ou des Indes & de la Chine ,
dont il fera traité ci-après à l’article des soie s
é t r a n g è r e s .
S oies p l a t t e s . Ce fom; des fo ie s non torfes ,
que l’on prépare & que l’on teint pour travailler eu S f f f I i