
L e livre des acceptations ou des traites»
L e livre des remijfes.
L e livre des dépenfes.
L e livre des copies de lettres.
L e livre des ports de lettres.
L e livre des vaijfeaux.
L e livre des ouvriers.
A ces treize l’on peut encore en ajouter quelques
autres, ce qui dépend du plus ou du moins
à exactitude & d’ordre des marchands & banquiers ,
ou des différens commerces que peut faire un feul
négociant ; mais pour l’ordinaire ces treize peuvent
fufEre.
L ivre mémorial. Ce livre eft ainfî nommé d
caufe qu’il fert de mémoire. On l’appelle auflï livre
brouillon , ou livre b rouilla rd, parce que toutes
les affaires du négoce s’y trouvent comme mêlées
confufëment, & pour ainfî dire brouillées enfëmble.
Ce livre eft le premier de tous , & duquel fe tire
enfuite tout ce qui compofe les autres , auflï ne
peut-il fe tenir avec trop d’exaétitude-& dé netteté,
fur-tout parce qu’on y a'recours dans toutes les \
conteftations qui peuvent’ furvenir pour èaufe de'
commerce.
L e livre métnorial fe peut tenir de deux maniérés;
la première en écrivant Amplement les affaires
a mefure qu’elles fe font , comme acheté d’un tel,
vendu à un tel , payé à un t e l , prêté telle femme
, & ainfî du refte.
L a fécondé manière de le tenir eft en débitant &
créditant tout d’un coup chaque article ; Un-eftime
celle-ci là meilleure , parce que formant 'd’abord
une efpèce de .journal, elle épargne la peiné d’en
faire un autre..
Quelques-uns pour plus d’exaétitude divifènt le
livre mémorial en quatre autres , qui (ont le' livre
d’a cha t, le livre de vente , le livre de caijfe , 8c
le livre de notes. Des négocians qui fuivent cec
ordre , les uns portent o abord les articles de ces
quatre livres fur le grand livre J fans faire de journal
; & les autres en mettant ces1 quatre livres au.
net en font leur journal , dont ils portent enfuite
lê-s articles fur lç grand livre.
Livre journal. L e nom de ce livre fait allez
entendre fon ufage, c’eft à-dire, qu’on y écrit jour
par jour toutes les affaires à mefure qu’elles fe
font. ,
Chaque, article qu’on porte fur ce livre doit être
çompofé de fept parties, :qui font la date , le débiteur
, le créancier, la fomme , la quantité & qualité,
l ’aélion ou comment payable , & le prix.
. Ordinairement ce livre eft un regiftre in-folio de
cinq à fix mains de papier , numéroté,& réglé d’une
ligne’ du coté de la marge, & de trois de l’autre
pour y tirer les fonimes;, ■>
C’eft du livre journal dont l’ordonnance du mois
de mars 1673 entend parler , lorfqù’il y.eft dit au
titre 3 , art. 1 , 3 & y , que les négocians & marchands
tant en gros-qu’en détail , auront un livre
qui contiendra tout leur négoce , leurs lettres de
change , leurs dettes aétives & pafli-ves , &c. Et c’eft
auflï fôute de tenir ce livre 8c de le repréfénter,
que les négocians lors des faillites peuvent être réputés
banqueroutiers frauduleux , & en conféqiience
pourfuivis 'extraordinairement & condamnés aux
peines' portées au titre ix ? art» i ’ï 8c 1 1 de la
, même ordonnance.
Modèle d'un article du livre journal»
........- " ■ ................« rp février 1708. --------;------------— -
Vin doit à Caiffe — f 1,600 : — : — : achetée de Duval ’ comptant
16 mu ds de vin- de Bourgogne- à . . . . . • . , f 100:■ } . . • f '1,600
G rand livre. Ce livre outre ce nom qui lui 1
vient de ce qu’il eft le plus grand de tous les livres j
dont fe fervent les négocians, en a encore deux
autres , fçavoir , livre d’extrait &• livre de ràifon.
On l’appelle livre d ’extrait \ à caufe qu’on y porte
tous les articles extraits du livre journal ; & livre
de raifen , parce qu’il rend uraifon à celui qui ie
tient de toutes fes affaires.
Sa forme eft d’un énorme volume in-folio com-
pofé de plufieurs mains plus ou moins de papier
très-fort, très-large, & très-grand. Chaque page fe1
régie à fix lignes, deux du côté de la marge , 8c
quatre du côté des fommes. .
C’eft fur ce livre qu’on forme tous les comptés!
en débit & crédit, dont on trouve les fujets pour
lç livre journal. Pour former chaque compte, il faut .
fe fervir des deux pages qui au folio où l’on veut
mettre fe trouvent oppofees l’une à l’autre. L a
page à gauche fert pour le débit , & la page à
droite pour le crédit. Le débit fe marque par le
mot doit y que l’on met après le nom du débiteur, a
& le crédit par le mot avoir,'
Chaque article doit être eompofé de cinq parties
ou membres, qui font; i° . La'date. z°. Celui
à qui on débite le compte ou par qui on le crédite»
3°. Le fujet, c’eft-à-dîre, pourquoi on le débite qu
crédite, 4°. L e folio de rencontre ; & enfin 5°..La
fomme ou le montant de l’article.
Deux exemples , l’un d’un article de débit ,
l’autre d’un article de crédit , feront mjeuxconqouçs
la forme 8c l’ ufage de ce livre,
Exemple i f un article- en débit.
708 14
,S Janvier
I I7 0 8 . 8
Janvier
.Antoine Robert Doit
à Caisse , payé par fort ordre à Thomas • • F° 16 f ij?oo
Exemple du n article à crédit»
AVOIR
F 0, 16 f Ij9CO 0
Pour faciliter l’ufage du grand livre , on fait un
livre d ’alphabet , que l’on nomme .auflï table y
index:8c répertoire. Cette .table fe forme d’autant
de feuillets de papier qu’il y a de lettres dans
l’alphabet commun, c’eft-à-dire , vingt-quatre. Sur
l ’extrémité de chaque feuillet découpé en diminuant,
on met en gros cara&ère une des lettres dans leur
ordre naturel, & fur chaque feuillet ainfî marqué
l ’on écrit foit la première lettre du nom, foie celle
du furnom des perfonnes avec qui l’on a^ compte
ouvert, avec le folio du grand livre où le compte
eft débité & crédité , de forte que l’on trouve avec
beaucoup de facilité les endroits du grand livre !
dont on a befoin.
Cet alphabet n’eft guères néceffaire que pour
les gros marchands ; car pour ceux c^ui ne .font
qu’un négoce médiocre, il leur fuffît d une fimple
table fur lès deux premiers feuillets du grand livre.
Ce qui doit aufli s’obferver dans .tous les autres lir
vres dont l’on fe fert dans le commerce.
Livre de caisse & de bordereaux. C’eft
2e premier & le plus important des treize livres
qu’on appelle livres d’aides ou livres a u x ilia ires•
On le nomme livre de ca ijfe , parce qu’il
contient en débit & crédit tout ce qui entre dar-
Article en d éb it, qui doit
C A I S S E D O I T
o-ent dans la câifle d’un négociant , & tout ce qui
en fort ; 8c livre de bordereaux , a caiife que les
efpèces de monnoie qui font entrées dans la caiffe >
ou qui en font forties, y font détaillées par bordereaux.
Quand le marchaud 11e le tient point lui-même,
il le, fait tenir par un garçon ou commis qu 01*
appelle caiffier. .. \
Sur ce livre s’écrivent toutes les fommes qui fe
reçoivent & qui fe paient journellement ; la recette
du côté du débit , en marquant de qui on a reçu ,
pourquoi.,.pour q u i, en quelles efpèces ; & la
dépenfe du côté du crédit, en faifant auflï mention
des efpèces, des raifons du paiement, 8c de ceux
pour qui & à qui on l’a fait.
Le, titre de ce livre fe met de la manière qui fuit.
Tous les autres livres en changeant feulement le
nom, ont aufli leur titre de même.
L I V R E D E C A I S S E E T D E
B O R D E R E A U X .
N °. A . 1 7 0 8 .
Les articles du débit & crédit, fe forment fuivant
les modèles ci-après.
être à la p a g e à gauche*
-----------------------------------------« J_,e z p janvier 1708. . --------
R e ç u de Paul Creton pour z tonneaux de cire vendus le 6 du courant. • • . ƒ 1,38 0 O
-Un fac de . . . • • . f 1,000 — : — r
Pièces de 10 f. . . . . ƒ 3 00 — : — ;
Douzains. 80 : — : — t
b oc
' S
Article en c r é d i t q u i doit être vis -à-v is de celui ci-dejfus , à la p a g e à droite.
A v o i r
— ——----------------- - Du 14 janvier 1708» . ...
P a y é a Charles Harlan pour deux tonneaux de cire achetés le z du courant • « / I.JfO Un fac de • • • • • . f 1,000 S . 4t : — : *
Pièces de zo f. • • 1 P P 3 0 .0 : — : — :
Douzains. . . . «
ƒ 1,350 : ;