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un grand déchet à l ’ ouvrier aufli bien que beaucoup I
de difficulté a Le débiter.
Dans La vue d’aflurer à la ville de Paris 1 appror
vifionnetnenc des verres à vitres , lorfque l’ufage des .
carreaux de vitres fut fubftitué à celui des panneaux
en lofànge , un arrêt du confeil du 1 1 août 1 7 1 1 > '
avoir réglé la quantité de paniers dev^rre que les I
maîtres des verreries de Normandie feroient obligés I
de fournir aux-vitriers de Paris & de Rouen , & fixe
le prix de cette.marchandife au-deflous de fa valeur ;
réelle. > !
Des arrêts fubféquens des 14 avril 1714,,. 7 niai
17 15 j juillet 17 «p , & 4 mars 17 14 , &c*. ordon- .
nèrent uon-feulement l’exécution du premier; niais I
y ajoutèrent encore de nouveaux articles de police
concernant les qualités , le nombre & le prix des
verres d vitres que ces manufa&ures dévoient fournir
pour la confommation de Paris , & prefcrivirent
la maniéré de les livrer aux vitriers & celle de les
lottir entre ces derniers, après quils feroient dépofés
dans le bureau de la communauté.
Ces réglemens gênans eurent le fâcheux effet que
l ’on devo.it en attendre.
« L e s entraves mifes à la liberté du commerce des
verres à vitres en Normandie, y avoient abâtardi
l ’induftrie à cet égard. On n’y fabriquoit que du
verre à vitre le plus groffier , tandis que plufieurs autres
verreries du royaume ( moins gênées ) avoient
porté à un très-haut degré de perfection la fabrication
du verre b lanc, connu fous le nom de verre
de Bohême. Cette impéritie dans un art précieux
fut dénoncée avec fes caufes en 17 7? , à un miniftre
qui avoit déjà manifefté fes principes contre tout
ce qui pouvoir empêcher les progrès & l’ activité de
l ’induftrie. En conséquence la déclaration du Roi du
h janvier 1776 , remit les choies dans un état rai-
fonnable & naturel ». ■
« Cette police , porte le préambule de cette déclaration,
eft devenue un obftacle infurmontable au perfectionnement
des vei reries de Normandie , &
malgré les augmentations de prix qui ont été fucceffi-
vement accordées, ce n’eft que dans les autres provinces
qu,e l’a r r s’ eft amélioré , en s’élevant à la
fabrication dès verres communs fous le nom de verres
de Bohême & d’ AIJace y>.
« Par une fuite de cet état de contrainte & de liberté
dont jouiffent les maîtres des verreries des autres
provinces, ceux dé Normandie, éprouvent depuis
plufieurs années, le double défavantage de ne vendre
â Paris qu’ environ la huitième partie des verres à
vitres qu’ils y vendoient autrefois & d’être forcés de
les livrer au-deflous même du prix auquel ils font
taxés , attendu la préférence qu’obtiennent les verreries
à qui la liberté du commerce a donné le tems
& les moyens de fo perfectionner ».
a II eft d’autant plus preflant de remédier à l’obf-
tacle qui arrête les progrès de cette induftrie dans
une de nos principales provinces, que les vitriers
fouis profitent, tant contre les maîtres des verreries
que contre le public, d’une police fî onéreufe, & qu’il
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eft notoire , â Rouen, fur-tout, que les confomma*
teurs payent le panier de verres' a vitres ptus du
double de ce qu’il coûte aux maîtres^ vitrier s ».
« A ces caulès & autres, &c. voulons qu'a compter
du jour de la publication de la préfente déclaration
, tous les maîtres de verreries de là province
de Normandie jouiffent de M liberté de vendre à
tousinos fujets des1 villes de Paris , Rouen & autres 'de
notre royaume , lés verres à vitres de leurs-fabriques
j àu prix qui fera librement convenu encre eux
& lès maîtres verriers & autres^ acheteurs; Les dif-
penfous d’entretenir par La fuite aucuns maganns
particuliers pour les vitriers 8c d’avoir dans les villes
d’autres mag.afms que ceux qu’il« jugeront à propos
d’y établir pour l’utilité & la facilité de leur comme
ree i & ce nonobftanc rous- réglemens 8c arrêts
contraires. Donné à Verfailles le 1 z janvier \ l j 6 ».
V e r r e a b c ir e . C’eft un vafe fait de fini pie
verre ou de criftal, ordinairement de la forme d un
cône renverfé , dont on fe fort pour' boire toutes
fortes de liqueurs. ;
L e verre a trois parties : le calice', le bouton
& la patte , qui fe travaille féparément. Les verres a
boire qui n’ont pas de pied s’appellent gobelets.
La fragilité de cette marchandife 'eft caufe que
malgré le5prix modique; de chaque verre , le commerce
qui s’en fait en France eft très-confidérable &
que cette fabrique entretient un grand nombre de
verreries dans les provinces. -■ ' :
Ce font les verriers , les fayanciers & les chandeliers
qui font à Paris le commerce des verres. A la
campagne il y a des colporteurs qui en fourniflent
les villages & même les petites villes.
« Les verres & les ouvrages de verre fontfo]ets
à des droits affez confidérables tant à l’entrée qu’a la
fortie du royaume & à là circulation au .dedans.
Deux arrêts du confeil du mois de décembre^ 74^ s
ont r é g i r a quotité de ces droits dans trois circonfiances
ÔTinême fixé les dimenfions de charettes ,
caifle? & caille tins 'dont on fe fort ordnairement
pour le tranfport des verres & verreries , par un
tarif joint à cet arrêté. » <
« Un autre arrêt du 15 août 1752, , qui a déterminé
les bureaux d’entrée par lefquels les verreries
pourroient être importées dans le royaume, a ordonné
deniettre ces verres dans des caifles féparees,
fans aucun mélange de qualité, & de déclarer le
poids de chaque caille ».
« On ne donnera pas l’état de ces droits parce
qu’ils font très-nombreux & que le détail en feroic
trop long. Ceux qui le -défireroient pourront le
trouver dans le Recueil alphabétique des droits des
traités uniformes & de ceux d entree St de fortie des
cinq girofles fermes imprimé à Noyon en 17 8 6. A%
furplus cet état feroit inutile, fi, comme on l ’annonce,
la foppreffion des douanes intérieures eft
fur le point d’être ordonnée, & va introduire dans la
légiflation fur les droits .d’entrée & de fortie des
changemens avantageux au commerce ».
V E R R O T , Ce n’eft pas la même chofe que la
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verroterie dont on parle dans l’article fui v au t, cette
marchandife étant, plus groffe , 8c ne fe 'comptant
pas par mafles de même nombre. L e ver rot blanc
ou n o i r , eft très - bon pour le commerce dé la
rivière dç Gambie où l’on s’en fort pour la traite des
cires.
V E R R O T E R IE . Menas ouvrages de ver ré qui
fervent au commerce que lés Européens font en plufieurs
lieux des côtes d’Afriqu e , aufli bien que des
filés & du continent de l’Amérique. '
Cette verroterie , qu’on appelle fade autrement raf- ou. rasade , conufte en .divers grains de verre
, de toutes couleurs & de diverfes grolfeurs, percés
par le milieu, pour être enfilés. & .pour en faire
des collie rs , des bracelets, des pendans, d’oreilles
& autres orneniens, dont les habitans , & fur-tout
les femmes de ces pays-là, aiment fort à fe parer.
Cette marchandifo eft fur-tout propre, pour le
S én ég a l, lés côtés de Guinée , & le royaume de
Congo , depuis le Cap - Vert, jufques au Cap de
Bonne-Elpérance. I l s’en débitoit aufli une grande
quantité dans l’ifle de Madagafcar & en Canada, pendant
que les François y avoient des établiflemens.
L e verre dont on fait cette verroterie prend couleur
dans la fùfion même des matières qu’on .vitrifie, en
y mêlant diverfes drogues fuivant la couleur qu’on
veut lui donner. L a rouille de fer toute feule fait
le rouge : le cuivre rouge & le fafre calciné font le
bleu; pouf le verd il faut du cuivre calc iné , de la
rouille de Fer ou du minium ; & pour le violet du
fafre & de la maganèfe.
Le s différentes fortes de verroterie" 8c de verrots
qui font propres avec les fauvages de l’Amérique
ou ïes noirs d’Afrique , font :
Des àmbréades rouges, grofles & petites.
Des comptes de la it , gros & petits.
Des eriftaux fins, gros & petits.
Du galet rouge & d’autres rayés.
Des grains rayés.
Des margriettes de diverfes couleurs.
Des olivettes citron, d’autres blanches.
Du pefant jaune & du pefant verd.
De la rafla de citron.
De quatre fortes de verrots ,* favoir, du rouge ,
du jaune , du blanc & noir , & du mélangé de
toutes couleurs. I l y a de deux efpèces de toutes
ces forces de verrots ; favoir, du gros 8c du menu.
Enfin du compte-brodé noir, jaune & rouge. Voy.
RASSADE.
V E R SO . F O L IO V E R SO . Ternie ufité parmi
les teneurs de livres. C ’eft la page qu’on trouve
quand on a tourné un feuille t, autrement la féconde
page d’un feuillet. On s’ en fort pour indiquer jufte
a Pag e d’un livre ou regiftre-, dans laquelle eft
porté quelque article de débit ou c rédit, ou autre
fomblablexchofe que les marchands, négocians ,
& 'ban qüiers ont coutume d écrire fur leurs livres. Folio verfo eft oppofé à folio reéto. Ce dernier fe Commerce. Tome III. Part. IL
V I E go*
' met ainfi en abrégé F . R 0. , l’autre de la forte F . V°*
Voy. fol io.
V E SOU . On nomme ainfi aux ifies Antilles Fran-
çoifes ,, le fuc des cannes à fucre avant qu’il ait été
réduit eà firop. On lui donne aufli le nom de vin.
J^oy. SUCRE. .
V EU L E . On le dit des étoffes qui font mal fabriquées,
qui ne font pas fuffifamrnent frappées, ou
qui' ne font pas affez fournies de laine. Un drap, une
forge veilles.■
V eule. Se dit aufli de cette elpèce de caftor qu’on
appelle autrement cajlor Je c , c à jlo r maigre & caftor
d’été. Voy. c a stor sec.
v 1
V IC E - CON SUL . Officier qui fait, les fonctions
dè coh fu i, mais fous fes ordres I ou en fo*
abfonce.
Il y a plufieurs échelles du levant & quelques
places maritimes de l’Europe , où la France &
les autres Nations n’entretiennent que des. vice-
confuls ; ce qui dépend ordinairement de l ’importance
du lieu 8c du commerce qui s’y fait. Voye^
C onsul.
V IC IÉ .V IC IÉ E . Ce qui a quelque tarre, quelque
défaut. Il fe dit dés marchandiles qui n’ont pas
été bien fabriquées, ou à qui il eft arrivé quelque
accident dans l’apprêt ; ou enfin qui fe font gâtées
dans le magafîn ou dans la boutique,’ enforte qu’elles
font hors de venté. Un drap v ic ié , de la morue P i- -
ciée , du vin vicié. Ce terme' eft générique & 'comprend
toutes les tarres & défauts qu’une marchandifo
peut avoir.
V IC TU A IL L E S , Terme de commerce de mer
qui fignifie les vivres ou provijions de bouche ,
qu’on embarqué dans un vaifleau. On appelle v ie- •
tuailleur ou avicluailleur , -celui qui s’eft engagé
à fournir les victuailles.
On peut faire des afluranc.es for le corps & quille
du vaifleau , fes agrès, apparaux & victuailles.
Art. y du tit. 6 du liv. 3 de Vordonnance de la
marine-, du mois d’août 16 8 1.
V IC TU A IL L EU R . ( Te rme de commerce de
mer.) Celui qui-fournit les viéluailles ou vivres d’un
vaifleau marchand. Voy. a v ic t u a il l e u r .
V IERG E. Se dit figurément de diverfes chofos qui
font encore dans leur pureté naturelle, ou qui .n’ont
point fervi.
La cire vierge eft cèlle qui eft telle qu’elle fore
de la ruche. Vo y. c ir e .
L ’huile v ie rg e , c’eft celle qui n’a point été pref-
forée. Voy. h u il e .
On dit aiiffi de l’or vierge., de l’argent vierge,
du cuivre vierge , pour fignifîer .ceux de ces métaux
qui n’ont point encore été fondus. Vo y. leurs
articles.
Kkkkk