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LAMPE. Vaifieau propre à contenir de l ’huile
ou autres matières grades & onélucufe$ , qui par
le moyen d’une mèche de cotori • qui en eft hume Criée
, Fervent à éclairer pendant la nuit.
L ampe. C’ fcft auffi une Forte d’étamine de laine,
qui Fe fabrique dans quelqués lieux de la généralité
d’Orléans, particulièrement dans les manufactures
d’Authon. Ces étoffes, fe font toutes de laines d’Ef-
pagne ; on appelle aulli quelquefois laines lampes,
les lampes dont elles Font faites.
LAN D I. Foire franche , qui Fe tient à Saint
Denis, ville de Tille de France , à une bonne
lieue de Paris , le lundi d’après la Faint Barnabé.
Cette foire , autrefois fi fameufe que le parlement
& autres jurifdiétions de Paris , aufli-bien que
fon Univerfité , prenoient un jour de vacations pour
y aller , doit fon étabiiffement, à ce qu’on croit
communément, à Charles - le-Chauve , qui lui accorda
la franchife & quantité d’autres privilèges
dont elle jouit encore en partie , avec diminution
néanmoins de beaucoup de Fon commerce & de la
réputation.
L A N G U E . Partie de l’animal enfermée dans fa
bouche , qui Fert au goût & à la voix.
11 y a quelques animaux dont les langues fraîches
, Falées ou fumées , font un grand objet de
négoce à Paris & en quelques provinces & villes
de France. Les langues de boeuf fe vendent fraîches
par les bouchers ou charcutiers , traiteurs &
cuifiniers qui les falent, les fument & les fourent.
I l appartient auffi aux charcutiers de faire la falai-
fon fourure & vente des langues de porcs & de
leurs abbatis & autres.
Les tripières ,. qui Font des femmes qui vendent
au coin des rues quelques iflues & tripes de boeufs
& moutons , qu’elles lavent & font à demi cuire ,
débitent beaucoup de langues de mouton , mais
avec cette fimple cuifTon. Il en vient quantité de
ces dernières Falées & fumées de Tours , de Blois
& d’Orléans , qui àuffi-bien que | les langues de
porc préparées de la même manière dans ces trois
villes Font en grande réputation, & ne font pas
un médiocre objet de négoce. On eftime auffi celles
qui-Viennent de Troyes en Champagne.
t A N G Ù E Y E jJR . O fficier établi dans les foires
& marchés , où il Fe fait quelque commerce de
porcs , truyes & cochons, pour les vifiter & empêcher
Les lan^uiers d’Anjou & du Maine , qui font des
langues de porcs Falées & fumées , auxquelles la
gorge entière -de l’animal eft encore attachée ; font
pareillement forteftimés, & viennent en quantité de
ces deux provinces. Enfin pour que la mer four-
niffe auffi des langues de fes poiffons pour contribuer
qu’il ne s’en vende de ladres. .
LAN T EA S . Grandes barques Chinoifes dont les
Portugais de Macao fe Fervent pour faire le commerce
au commerce , les terreneuviers Falent ' des
langues de morues qui fe débitent le plus communément
en Bourgogne 8c en Champagne, où on
les apporte dans des barils, comme les noues ou
tripes du même poilTon.
L an g u e . Tabac a la langu e, c’eftune des quatre
lortes de tabac que Ton cultive dans l’Amérique. LANGUEYER. Vifiter un pourceau , pourvoir
s’il eft ladre, ce qu’on reconnoît à la langue qu’on
l ’oblige de retirée au dehors avec un bâton.
de Canton. /
LAPIDAIRE. Ouvrier qui taille les pierres pre-
cieùfes. Il fe dit auffi des marchands qui en font
commerce , même des autres perfonnes qui en ont
une parfaite coiinoiffance , & des auteurs qui ont
écrit des pierres précieufes , comme Boot Ber-
gu en , R u (2us , G esner , Durondel, &c.
LAPIN , que l’on appelle quelquefois CON IL ,
| & dont la femelle Fe nomme LAPINE . Eft un
petit animal fauvage à quatre pieds , qui Fe plaît
furtout dans les bois taillis & buiffons , où il creufe
des trous que l’on nomme terriers , pour Fe loger
& Fe mettre à couvert des injures du temps. L e
lapin a beaucoup de rapport au lièvre pour la for-,
me , mais plus petit. Cet animal fort bon à manger ,
trop connu pour être obligé d’en faire une plus
ample defeription, fournit de deux Fortes de mar-
chandifes pour le commerce & les manufactures ,
qui Font fa peau & fon poil. ✓ 7
Les peaux de lapin revêtues de tout leur p o il,
bien pafFées & préparées , Fervent à faire plufieurs
fortes de fourures , comme aumuffes , manchons,
bas-jupons, couvre pieds , manteaux de lit,^ doublures
de jufte-au-corps , &c. Il y en a de diverfes
couleurs , de noires , de blanches , de grifes , &c.
Les plus belles viennent de MoFcovie , de Flandres
& d’Angleterre , dont les noires de ce dernier pays
Font fort eftiméës. ' _ j
Les peaux de lapin dont le poil eft d un beau
gris cendré , s’appellent quelquefois par erreur
pe tit g r i s , du nom de certaines fourures beaucoup
plus précieufes , faites de peaux d’une efpece de
rats ou d’écureuils , qui fe trouvent communément
dans les pays du nord.
L e poil de lapin , après avoir été coupé de defTus
la peau de l’animal 8c mêlé.avec de la laine de
vigogne, s’emploie dans la fabrique des chapeaux
’ appellés vigognes ou dauphins , & quelquefois,
loutres , quoique le poil de 1 animal nomme loutre
n’y entre en aucune manière , n’étant nullement
propre à la chapellerie.
Outre le poil de lapin qui vient de Boulogne-
Fur-mer , & de quelques autres endroits du foyau-
me , il s’en tire encore quantité des pays étrangers
& furtout de MoFcovie , par la voie de Hambourg
, de Lubeck & de Hollande. L ’Angleterre
& la Flandre en fourriiffent auffi affez confidera-
blemënt.
En France ce font les. marchands de Rouen qui
en font le plus grand négoce .& des envois coniï-
dérables dans prefque toutes les autres villes du
royaume où il Fe fabrique des chapeaux , particulièrement
de celui qui vient des pays étrangers.
L e poil de lap in d« quelque endroit qu il puille
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fe tirer , vient tout en peaux crues & non.appre- i
tées, 8c fe vend' de même aux chapeliers qui le
font couper & carder par des femmes qui ne font
d’autre métier.
Les poils de lapin de MoFcovie & d’Angleterre
font les plus eftimés ,—edfuite ceux .de Boulogne, j
car pour les autres qui fe tirent du dedans du
royaume , les> chapeliers en font très-peu de cas ,.
& s’ils s’en fervent , ce n’eft tout au plifs que pour'
la manufacture des chapeaux cùromuns , en le mêlant
avec quelque autre poil ou laine. Quand le
poil a été entièrement coupé de deffus les pèaux ,
le refte n’eft plus propre qu’à brûler.
LA PIS. Pierre minérale que l’on nomme Couvent;
a \u r , ou lap is la-çuli 8c quelquefois' la p is f ie l-
la tu s , ou la p is cyaneus. Lapis entalis. Efpèce de coquillage dont on
fe fert en médecine. '• Lapis judaïcus. C’eft le nom latin que le tarif
de 1664. a confervé à la pierre judaïque.
Lapis dentalis. Sorte de coquillage que les
apothicaires font entrer dans la compofition de quelques
remèdes. Lapis hématites. C’eft le nom que le tarif des
entrées de France de 1664 a confervé à ’une
efpèce de minéral ou pierre rouge que l’on appelle
hématite, Lapjs bezouard. C’eft-fous ce nom que le
he^oald eft employé & taxé dans le tarif de la
douane de Lyon de 1632.
LA P TO S , qu’on nomme autrement GO U R METS.
Ce font des efpèces de matelots maures
qui aident à remorquer les barques dans les rivières
de Gambie & de Sénégal.
LAQ UE , que l’on écrit auffi LACQUE . Ce
nom eft commun à plufieurs drogues qui fervent
on à la teinture , ou à la médecine, ou à la peinture
, ou enfin à compofer cette cire avec laquelle
on cacheté les lettres , & qu’on nomme vulgairement
cire d’E/pagne.
L a laque des peintres eft de trois , fortes ; la la-
ue fine ou de Venife , la laque plate ou Colombie
& la laque liquide.
La laque fine a confervé Fon nom de laque de
Venife , d’où d’abord elle_étoit apportée en France 3
mais depuis qu’on en a fait à Paris d’auffi belle ,
nos peintres n’ont plus guères recours à la laque
étrangère , & il n’en vient que très-peu de Venife.
L a laque qui fert aux teinturiers;, & dont-on
fait auffi la cire d’Efpagne , eft une efpèce de
gomme ou de cire rougeâtre , dure , claire 8c tranf-
parente qu’on apporte des Indes , Furtout des royaumes
de Pégu & de Bengale. Elle eft attachée à de
petits bâtons ou rofeaux de la grofFeur du doigt,
a’où on l’appelle laque en hâtons.
L a meilleure laque eft celle qui eft claire , tranf-
parente bien fondante, fans.mélange de gomme
noire & d’ordures , & qui étant mâchée teint la
fàline en rouge.
Cette gomme a divers noms Fuivant les différen-
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tes formes que les etrangers & furtaut _ les Anglôi
& les Hollandois lui donnent. .Y .r '
On appelle laqué éft bâtons , cellfe^èjpr .tft telle
qu’elle 9üe
Ton a fait pâffer légèrement entre deux meules pour
en exprimer la fubftance Ta plus préciéufej /uyr/e
p la te , celle- qu’ori a- fondue ’& âpplatié.Tur un
marbré j 8c'laque en orêiUe*. ,’'certaine--làkfue très*
fine &--très belle faite en-*manière, d’ôrèilles-, que.
les Anglois apportèrent il ÿ :â qüdlques années en
.France., & dont on ne voit prefque plus âùjourd hui.
; Un fçayànt académicien de 1 académie des feien- .
c es , qui a fait l’analyfe de là! laque Indienne,- Contient,
par des raiforis & des expériences affez convaincantes
, qu’elle eft compofée a là maniéré des
ruches dé nos mouchés à miel & qu’on y découvre
aifément les alvéoles où ces infeftes volans à qui
On doit la laque , renferment leur effain , & qu’ainû
elle ne peut être1 -hiifé au nombre des gommes ,
mais que c’éft feulement une efpèce dé cire.
Enfin la laque qui eft en ufage en médecine, eft
le vrai cancamuin que l’on confond mal-a-propos,
les uns, avec la laque en bâtons dont oh vient dé
parler, les autres, avec la myrthe , & d’autres , avec
le benjoin ou le terramerica.
Le cancamum eft unè gomme que produit un
arbre de moyenne hauteur , dont les feuilles Font'
affez femblables à celle du' myrthe & qui croît en
quantité 'en quelques lieux d’Afrique , au Bréfil, &
dans l’ifle S. Chriftophe. Cette gomme a cela -ffe
fîngulier qu il femble que dans chaque morceau il
y ait quatre efpèces de gommes comitie liées en-
femble & parfaitement diftinftes. L a première eft
pareille à l’ambre, celle qui fuit eft comme l’ar-
cancon, une autre eft de couleur de corne , & une
quatrième féçhe & blanche ; c’eft cette dernière
qu’on nomme gomme animée,, 8c qui eft celle qu’on
voit plus communément à Paris , les autres y étant
affez rares chez les marchands épiciers-droguiftes.
L e cancamum fondu avec l’huile eft bon pour
les plaies, pour appaifer la douleur <des dents où
l’on dit auffi qu’il eft propre 5 il faut rappliquer tel
qu’il vient de l’àrbre.
LARD. Graifle ferme qui eft entre la peau & la’
chair de quelques animaux. O11 lè dit particulièrement
des pourceaux , des baleines , 8c des mar-
fouin-s.
L e la rd fait une partie du commerce des charcutiers
qui le vendent en flèches entières ou en
morceaux , mais toujours au poids & à la livre.
Une flèche de la rd eft une longue pièce de cette
graiffe que l’on lève dé deffus les côtes de l’animal
& que l’ on fait faler pour les ufages de la. cuifine..
Les rotiffeurs en font des bardes ou le coupent en
menus lardons pour en larder & piquer leurs viandes.
Les-cuifiniers & les pâtiffiers s’en fervent dans
l’apprêt de leurs ragoûts & pâtifferie.
LA RDO IR E . Infirument de bois ou de cuivre ,
pointu d’ an côté & creux*de l’autre , dont on fe fer;
pour lard'er.