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Parchemin- v/ë/ge. .C’eft celui-qui eft fait'de la
peau d'un agneau ou a un Veau mort-né. C’eft pro-; ,
P renient du vélin.
L e mercure vierge eft; celui, qui fe trouve- tout
liquide dans les mines , ou qu’on tire du .minerai par
de (impies lotions fans y employer les vaiffeaux fut
blimatoires ni le,feu. ïfo y . v i f - a r g en t .
V IEU X . Il fe dit également de ce qui eft; ancien,
de ce qui a fqrvi, &. dei ce quieft..gâté.
Il'y a diverfes marebandifes qui font tarifées.fous •
le nom de v ie ille s , comme de vieux lin g e , dé
vieux oing , de vieilles Bottes, de vieux fo u lie rs ,
de vieux m a n t e a u x 8c de vieux drapeaux..
« Suivant, l’an et la n août 17 7 1 , le vieux
linge paye lés droits d’entfée àç rai fou de 2» f. du cent'
pefant. Il eft exempt; à la circulation. La fortie eft
prohibée »...
« I. - vieux oing, 1 PM f. auffi le cent pefant, for-
tant des cinq grofîes fermes ».
« Les vieilles lottes , 10 f. la douzaine de
paires ».
« Les v ieu x fouliers , z fols la douzaine de
paires ».
« -Les vieux manteaux, ■ ■ le cent pelant-, z liv»
t o jf. 8C\ les vieu x d ra p eau x , x f. auflï au cent
pelant ».
« Les droits-de-(ortie du vieux oing [ont 1 1. le
eént pefant ».
Les droits de la : douane de Lyon font, favoir :
«... Les vieilles caboches, 4 T le quintal ».
« Les vieilles armes, 1 1. 10 f. de la halle ».
« Les vieux corcelets ,, 5 f. de la pièce ».
« L e -vieux f e r , % f . , du quintal ».
« Et le vieux p a r chemin ^ 3 f. »,
V IE U X S T IL E . C’eft une manière de compter
ou de fnpputer les jours qui (e pratique chez quelques
Nations qui foivent l’ancien calendrier appellé
calendrier Julien. Il n’y a plus aujourd’hui que la
Ruflîe qui l’emploie.
L e vieux f l i le diffère du nouveau de onze [ours ;
enforte qu’une: lettre- de change-qui ; ferait, tirée de
Péterflbourg, for Paris, payable au onze mars vieux
ftile., ne fer oit exigible à Paris que. le zz du même
mois. C’eft pour cette raifon . que d’ordinaire les
peuples qui fui vent le vieux J l i l e mettent à la tête
de leurs lettres de change les deux dates celle
du vieux j l i l e defliis, & celle du nouveau ftile de(>
fous. Par exemple, à Péccribourg ce ïnz.ts^JToy.,
NOUVEAU STILE.
V IF - A R G EN T ' ou MERCURE. Mîwékal - ou
demi-métal liquide &-très-pefant, mais qui n’étant
ni dur ni maléablé, ne mérité nullement le rang.que
quelques chymiftes veulent lui donner parmi les
métaux parfaits.
L e v i f •argent fe tire o.u-de fes. propres min es;,
ou. des mines desrautres- ipétaux.avec 1-cfqùels il fe
trouve mêlé. Il faut que 3es mir.e-s; qui prodijifent-ce
•minéral foiént bien abondantes, puifqüe n’y ayant
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guères en Europe que celles de Hongrie , du FriquL,
province d’Italie, dans les-états de la république de
Venife,. 8c celles d’Almàden en Efpagne ; il s’en Fait
néanmoins une confomm ition incroyable, (ur-tou;
pour l’ufage des mines d’or & d’argent, du Pérou
des autres provinces de l’Amérique Efpagnole ou
tout celui dJ Efpagne eft tranfpqrte.. .
' La ville d’Ahnadenen-Efpagne eft renommé^par
fes mines de vif-argent ; il J'y- en trouve de deux
fortesj l’un qu’on appelle v ifa rg en t vierge , qui
Coït, naturelle ment du.,minerai, c’ eft- à ‘dire des pierres
minérales qui paroiffènt au dehors des mines , celui-
ci eft Je meilleur ; l’autre qu’on eftime moins fe trouve
fous terre. Les rochers d’où on les tiré l’un & L autre
font rouges a càufe de la quantité' de minium ou de
vermillon qu'i y eft mêlé.
Ce n’ëft pas- qu’il, ne fe trouve des mines de v i f
argent ailleurs. On prétend qu’il y en. a en France*
Celui qu’on apporte de la Chine prouve qu il:y en
a en Afïé. L ’on fait qu’au Pérou même , affez près
duPoton, il y a une montagne nommée Ju a n ca le -
luca , dont là mine profonde de cinq à fix cent pieds*
fournit de très-bon mercure.
Quoiqu’il en (oit ? depuis que le vif-argent d’Ef-
pagne eft devenu màrçhandife de contre - bande;
pour toutes les autres Nations', prefque tout celui
qui fo confomme en France eft de Hongrie & de-
,Frioul.
Celui de Hongrie (e tire de Vienne par la voie
de Hollande. Les Hollandois ayant u.11 engagement.
avec les Allemands , pour prendre d’eux tout le for-
plus de ce minéral qu’ils ne peuvent confommer
chez eux. On le tranfporte dans des peaux de moutons
enchappées ou renfermées dans de petites futailles
ou barils, dont les plus gros du poids denviron
cent quatre-vingt-dix à deux cens livres, fe
nomment Bouillons de v if-a rgen t, & ceux qui ne
pèfcnt que quatre-vingt-quinze à cent livres s appel®
lent demi-bouillons.
Les Anglois fourniffent auflï à la France quelque
peu de v if -a r g e n t qu’ils envoyent dans des
bouteilles d’un verre très-épais ,■ de différentes grof-
feurs & poids; mais cette dernière forte - n’eft’ pas
fort e (limée , ayant déjà fe r v ii fépar.er l’argent de
la mine, ce qui en a dmiinué en quelque manière
la qualité.
: Il y ade deux fortes de vif-argent, le vifa rg en t
vierge , 1 e v i f argent commun ; l’un eft celui qui
n’a point fouffert le feu, & l’autre celui qu’on a tiré .
de la mine par l’ignition. .
Le v i f argent vierge.eà encore de deux efpèces.
■ Il y en a qui coule, naturellement par les cavités,
du rocher off eft la mine., qui y forme de petits
rudffeaux de demipouc.e dé groffeur, ou même davantage,
mais-qui tariflent- au bout d’un jour ou
deux,,..&-il y en a d’autres .qu’on ne fépare de la mine
que par plufieurs lotions , & après l’avoir fait
paffer par divers tamis. Ces deux mer cures font
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très-bons, maïs le prémier l’ eft encore plus que
le fécond,
L e v if argent commun & q u i paffè par le fe u ,
fe tire de la mine lavée & réduite en poudre, qu’on
met dans, de grandes cornues de fer auxquelles on'
lutte des récipiens où la violence du fou fait monter
le mercure. L e caput.morttaqh qui refte au fond
des cornues, fe pile une fécondé & une, troifiéme
. fo i s , 8c, eft toujours; remis au feu jufqu’à ce que
le vif-argent s’en foit entièrement exhalé. Ç’ eft de
cette manière .que l’on travaille lamine en Hongrie
8c dans le Frioul.
En Efpagne, la fonte ou exhalation du vifa rg en t
fe fait avec plus d’induftrie, & dans une machine
plus ingéaieufe, dont l’on peut voir la defeription
dans la Differtation fur les mines, dont la France eft
remplie , qui a paru en public en 1 7 0 6 , & qu’on
fait être de M. de Rhode.
A l ’egard de la terre ou matière avec laquelle le
trouve mêlé le mercure, celle des mines d’Efpagne
n’eft pas femblable à.celle, de Hongrie , & celle du
Frioul eft même 'différente de cette dernière. En
Efpagne la mine eft rouge , tachetée de blanc &
de noir , & (î dure qu’on ne peut l’ arracher qu’avec
la poudre à canon ; en Hongrie elle eft quelquefois
en pierre affez dure , mais le plus fouvent
en terre brune 8c un peu roug e , & dans le Frioul
H, y a de la terre molle où le v ifa rg e n t vierge,
fo trouve par petites larmes , & de la pierre dure
dont on tire le v i f argent commun. L amin e d’ Id ria,
qui eft une de celles du F iiou l , eft (î riche qu’ elle
' rend toujours moitié de v if-a rgent, & quelquefois
les deux tiers.
On ‘doit choifir le v i fa r g e n t , blanc , coulant,
n e t , bien v i f , 8c d’ une belle e au ; (î au contraire la
couleur en eft brune & plombée , qu’il s’attache aux
mains, qu’il fe rédüife en petites boules, ou qu’il
faffe des tra în é e s ,' ç’ eft 'ligne qu'il n’ eft pas pur ,
qu’il y a quelque mélange de plomb , & par con-
féquent qu’il ne vaut rien , & qu’il ne faut pas s’en
charger.
Commerce du v if - argent dans VAmérique
Efpagnole.
L a meilleure marçhandife que les Nations d’Eu-
rope , qui font un commerce de contrebande avec,
les Efpagnols de' l’Amérique ^ puiflènt leùr porter,;
eft le v ifa rg en t ; fu r -to u t (î qe, commerce fo fait
dansles endroits voiïîns dès mines, Lorfqu’on trouve
occafion de traiter cette marçhandife, le prix ne fe i
d.ifpute p oin t; on donne poids pour p oid s,, àrgent !
pour mer dure. ' • ;
'. Ce profit; comme onv v o it , eft très-grand ; car il !
faut feize pièces dè huit pour faire',1e poids .d’une I
livre , & le niêrç)|re ne vaut ordinairement que quà- j
tre: Trafics ou cent fols la livré.
Ceux qui veulent augmenter leur profit fe font
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payer poids pour poids, en petites mon noies comme
font les réelles demi reales ; -parce que les recevant
au poids , & trouvant oeçafion de les donner an
compte , il y a foüVent deux quelquefois Crois
écus de gain par livre.
- « Par le tarif du 18 fepteitib're 16 ^ ^ , Ie v i f
'argent doit payer le^ droits d’entrée du royàume
a raifon de ƒ 1. du cent pefant, ‘comme argent-vif ;
•8c comme dans ce tarif c'etlè for té de marçhandife
fe trouve comprife pour Tèutrëe à l’article des
drogueries & épiceries , elle ne doit payer aucuns
droits de fortie , pourvu qu’il Toit bien & due-
ment juftifié du payement qui a été fait de ceux
d’entrée ».
« LeS droits de la douane de L y o n , fon^, favo
ir , z liv. du quintal ; ou s’il èft én bal on de
cent cinquante livres pelant, z liv. f f. d’ancienne
taxation & de réapréciation'a proportion ».
« Par le tarif arrêté en 1 699 entre la France & la
Hollande:., les droits que le vif-argent xavoit juf-
qu’alo.rs payé à la fortie. des terres & pays de l ’o-
béiftance des Etats - généraux des Provinces-Unies
furent modérés à 4 florins le cent pefant, lorfqu’il
eft déclaré pour être tranfporté dans lés.pays de fa
majefté très-chrétienne ».
; « L e v ifa rg e n t fe vend à Amfterdam, 44 1. la
livre , argent de banque. On le pefe avec les peaux
fans faire aucune déduction»,
V IG AN S . Gros draps qui- fer vendent à la foire
de Beaucàire & qui font partie du commerce des
draps que les François enfioyent à Conftamînople',
à Smirné & dans quelques autres échelles du: levant.
Ce font des efpèces de, pinchinats dont le petitrpeuple
fe fert au levant à faire des veftes de- deffous pour
lhyver. On en fait auflï une forte de manteaux dé
pluie que lés Turcs'portent toujours quand ils vont
en campagne. Voy. Vart• T urquie.
V IGO G N E . Animal de la grandeur d’une chèvre
8c de la figure d’une brebis , qui fe trouve dans les
montagnes: du Pérou depuis Aricà jufques a Lima.
Les Efpagnols l’appellent ordinairement vicunnii
dont nous avons fait vigogne. Il ne faut pas le confondre
avec le Glama ou l’Alpaenè , deux autres
animaux dont il a été parlé dans leurs articles particuliers
, & qui lui reffemblent.
Le vigogne a le pied fourchu comme le boeuf,
il pçrte fa tête comme le chameau , qui-a quelque
reffemblance à celle de cet animal; il va affez vite
8c s’apprivoife facilement.
Les plus ' g ran d sq u i quelquefois le deviennent
autant qu’une petite genifle ou qu’un âne de grandeur
moyenne, fervent au tranfpbrt des vins, des
anarchàndïfes' 8c autres fardeaux. Ils peuvent porter
jufqu’à cinq atrôbes qui.reviennent à 1 lîv. pefant
de France. Ce font des animaux qui vivent en fociété
8c • votif tou jburs par troupeaux ; ils fervent ordinairement
-a porter dans les vignes de là fiance d’or-
féaux fauvages dont on fe fert pour engraiffer les
terres dans le Pérou.
Kkkkklj