
SPARAGON, Etoffe de laine très-méchante ,
cjui fe fabrique en Angleterre où elleTe confo.mme
prefque toute. Les Anglois en envoyent néanmoins
quelques-unes en Efpagne , mais ces envois ne
paffent gueres huit ou dix mille livres par année.
SPA R TE . En Qtecfpàrton. Jufqu’icion a regardé
cette plante comme une efpece dejonc., elle eft
même définie ainsi dans la première édition de l’Encyclopédie
; mais plufieurs botaniftes l’ont placée
dans la claflç des graminées, & Linne'e l’a enfin
reconnue & publiée pour être du genre des J l ip a .
Peiide plantes méritent à autant d’égards que le
/p arte d’être connues. Cette herbe croît naturellement
j on ne pourroit le femer Ê c’eft proprement
le jonc d’un fol maigre & aride, car la terre
où il vient eft fi ftérile qu’il eft impoflible d’^ femer
St d’y élever aucune plante.
Le /p arte d’Afrique eft petit & n’eft propre à
rien , cette plante eft fi abondante dans la partie
citérieure de l’Efpagne Carthaginoife , que les
montagnes en font couvertes. Cette herbe eft nui-
fible au bétail, excepté dans la partie tendre de fon
fonimet.
Pour juger combien cette plante eft précieufe ,
il fuffit de confidérer à combien d’ufages on femployé
en tous pays. Elle fert au gréement des
vaiffeaux , aux machines néceffaires dans les conf-
truétiojis , & à une infinité d’autres befoins de la
v ie , & cependant le ter rein qui pioduit affez de
/p a r te pour tous ces ufages, n’a pasplus. de trente
milles de large fur cent milles de longueur. Ce -
terrein s’étend fur le rivage de Carthagène. Les
frais empêchent de faire venir le /parte de plus
loin. - '
« L e /parte -, dit P lin e , a des feuilles nombre
ufes, même vertes, rondes comme du jonc,
de la longueur d’une coudée , & fortànt de la
même racine nouvelle ; elles font blanches intérieurement,
& ont . quelque largeur ; avec le terris
elles fe ire {Terrent, fe roulent , prennent la forme
du jonc , deviennent dures & confervent cependant
de la flexibilité. Les bords fout tellement unis
qu’on n’spperçoit la fente\ qu’en y prêtant beaucoup
d’attention. Il fort d’entre les feuilles des
tiges un peu plus longues qui portent au prin-
tems' & en été de petites panicules comme les
r-cféaux . & fleatiffent a peu près de même, enfuite
des femenegs oblongues qui refiemblent à celles de
plufieurs graminées. Le /parte a des racines fi-
breufes & vivaces Cplufieurs touffes conrigùes naif
fent au même pied, de forte que fouvent une plante,
ou plutôt un affemblage de plufieurs , occupe l’ef-
pace dedewx pieds de tour , $c davantage.
. Il croît beaucoup de /parte fur les collines fa-
blor.eufes, quLfe trouvent entre Vaéna & A lca la -
Re'aL ; il en vient aufli ailleurs dans Y Andaloujié)
on en trouve une fi grande quantité- depuis les
confins de cette province, jufqu’à Murcie , que lès
anciens ont appelle ce canton le champ du /p an e .
S p a rta tius campus. Il vient aufli du / p a r u dans
le royaume de valence ; il y eft même plus abondant,
& il y vient mieux ; on l’employé crud,
c’eft-à-dire fans être préparé & féché , à faire des
tapis , des naces, des corbeilles & des cordages.
On trouve encore dans ce royaume un autre
/p arte ; il naît principalement dans les endroits humides
; il eft plus délié que le précédent, on s’en
fert rarement ; cependant on en fait des nattes & des
ouvrages de cette nature.
Il croît en France & en Flandres , fur-les bords
fabloneux de l’Océan , une troifiénje efpece de
/p a r t e , que les Flamands appellent halin ; il eft
prefque femblable au précédent , mais beaucoup
plus grand & plus dur, il pouffe par touffes comme
les deux autres ; mais s’étend encore davantage a
la maniéré des graminées. On né lui reconnoit
d’autre utilité que de rendre le fable plus ferme, &
d’empêcher la dégradation de la nier.
On ne connoiftbit le /parte à Paris , avant l’éta-
bliffement de M. Gdvoty de Berthe, que par l’emballage
des foudés d’Efpagne, que tout le monde
nommoit jonc\ qui eft le /parte de qualité inférieure
qu’on treffe en Efpagne , en larges lizieres &
à grandes mailles. Mais la Provence, le Languedoc,
le Rouflilion de^ tems immémorial comme l’Efpagne
même , ainfi que les ports d’Italie , de' Sicile
, de Sardaigne , de Corfe, employent le /parte
en cordages , en nattes, en paniers & .corbeilles,
cabas de mefurage, 8c pour le tranfport des bleds
8c autres marchandifes , en filets de pêches, en
cables, Ôt à toutes fortes, d’ufages civils & domef-
tiques.
La Provence fur-tout fait de oc travail un objet
de main d’oeuvre, digne de remarque par le nombre
de perfonnes qui s’occupent à préparer cette
plante $ cette province néanmoins, ni aucune autre
du royaume de France, ne récolte le /p a r t e , on le
tire tout de l’étranger.
« L e/parte doit à toutes les entrées du royaume,
fcûvant la décifion du confeil du n feptembre i 77?>.
5 f. par quintal. »
« Il paye en outre lès fous pour livre , comme
il a encore été décidé au Gonfeil le '-zi mars
1776. »
j « A la douane de Lyon , il acquitte , à raifon de
deux & demi pour cent de la valeur.
« A lâ douane de Valence , 15 fi 8 deü.[ par
quintal. »
SPARTERIE. Nom que l ’on donne en général
aux ouvrages fabriqués avec 11 /parte.
C’eft à M. Gavoty de Berthe , que Paris - doit
le bel étàbliffemcnt ou manufacture Ae/parierie ,
établie au fauxbourg Saint Antoine ; non-feulement
il a enrichi cette-ville d’une branche de/ commerce
qui lui manquoit , mais il a encore porté-l’art de
travailler le /parte à un très-haut degré de perfection
; on peut confulter le tome deuxième des
arts & manu/aclures, (nouvelle Encyclopédie)
article Sp a rt t r ié , on y trouvera le détail d«u travail
du {parte , & des moyens que M. de Berthe
a jrmpîoyé pour rendre-cette plante , d’une grande,
milité, P o y . sparte.
SPECACUANHA. Nom de cet.excellent reine
de pour la diïïenterie , qui a paffé -de l’Amérique
en Europe. OnT’ appelle plus ordinairement
I pecacüanha. Poye^cet article. . ^
SPECIA. Tqrme dont quelques marchands négociais
& banquiers fe fervent a fiez fouvent dans leu'rs
écritures, pour fignifîer ce qu’on.nomme commune»
ment/olde , /dute on/oude d’un compte. Poye%
COMPTE- •
SPECUL ATION. Sorte d’étoffe non croi fée,
qui fe fabrique pour l’ordinaire ^à Paris , don; la
chaîne eft de foie cuite ou teinte, & la tréme de
fil blanc de Cologne , ou de fil de coton blanc.
Sa largeur eft communément de demi - aune
ïnoins un feize , nie (tiré de Paris. Il s’en fait
de moirée 8c de non moirée , de diftére-ntes couleurs.
„
SPERMA-CETI , en François SPERME ou
BLANC DE BALE I NE. • Drogue d’une odeur
fauvagine que vendent les épiciers,,dont ori fe fert
dans quelques mixtions pour blanchir la peau.
« Cette drogue eft portée" dans le nouveau recueil
de droits de traités &c. fous le nom de nature
de haleine. Celle de pêche françoife a été
exemptée de tous droits de traites , jufqu’à la pre-
mièfe deftination, par décifion du confeil du r 7
oâfobre 1784.»
,« Celle venant de l’etranger & des provinces réputées
étrangères dans les cinq ' groffes fermes ,
doit au tarif de 16 6 4 , par quintal net 15; 1. »
« Panant des cinq groffes fermes aux provinces
réputées étrangères 8c à l’étranger cinq pour cent
de 4a valeur, à moins qu’on ne juftifie de l’acquittement
du droit d’entrée. »
« A la douane de Lyon , il acquitte fuivant le
tarif de 163 z , où il eft défîgnë fous le nom dé
hlanc.de haleine , du quintal net-, de tel endroit
qu’il vienne 3 liv. 10 f. ; à la douane de Valence,
comme droguerie, 3 livres 1 1 f. du cent pefant \
net. »
I
Dans une lettre adreffée par M. de Calonne ,
Contrôleur-général , à M. Jejfèr/on, minifteé .plénipotentiaire
des Etats-Unis d’Amérique , le u
oftobre 17 8 6 , ce miniftre explique ainfi les intentions
de famajefté, à l’égard du /perma-ced.
Comme il a été obfervé dans le comité qu’on
» percevoit un droit de fabrication confidérable
» fur les huiles de baleine;Sa majefté confent à
» abolir ce droit de * fabrication à l ’égard des
» huiles de baleine & /perma-ceti , venant direéte-
>>. ment des Etats-Unis à bord .des bâtirnens Fran-
» çois ou Américains; de manière que ces huiles &
» /perma-ceti lï’auront à payer pour tous droits
» quelconques , pendant dix ans , qu'un droit de
»> 7 liv. 1 o f. & les lo f . pour liv. , devant finir en
»> T79o.V»
SPIÀUTE. Po y e\ zing.
« L e/piaute ou Tpng-toutenage t
Commerce. Tome III. P a n . IL doit à l’entré,e
& à la {ortie des cinq groftes fermes , cinq pour
ceîit de l i valoir, comme omis au tarif de 1664,
fuivant la lettre de la ferme générale au direéteur
de Lyon du 14 octobre 177^. ».
^ a Celui provenant du commerce des François
dans l’Inde , ne doit que trois pour cent dé la valeur
& lorfqu’ii eft deftiné pour Lyon , il n’acquitte
au bureau de ' l ’orient que le quart de - ce
droit, en affurant par acquit à caution le payement
à Lyon de celui de,douane. »
« Ce- droit de tel endroit que le fp laute vienne*-
e ft, fuivant l’ajouté au tarif, de 1 liv. f fi par
quintal. »
« Pour la douane de Valence , il acquitte à
caufe de fa nature métallique 15 fi 8 den-, du
quintal. »
SPIC-NARD ou NARD. Plante médecinale qui
entre dans la compofirion de la thériaque. C’eft le
fpica-nardi des droguiftes & des botaniftes. v o y e%
SPICÀ NARDI.
SP ICA -NA RDI, chez les droguiftes & épiciers
SPIC-NARD. Plante qui entre dans la compo-
fition de la thériaque.
Il y a trois fortes de /p ic-na rd ou de nard ,
car on lui donne aufli quelquefois Amplement- .ce
nom ; le nard Indique, le nard de Montagne, &
le nard Celtique ou François.
L e nard Indique , ainfi appelîé parce -qu’il
vient des Indes, eft de deux fortes , le grand 8ç
le petit. L e p e tit n a rd , auquel le grand reflem-
ble prefque en tout, à la réferve de la couleur
qui eft plus brune & plus rougeâtre ( 'ce que Bon
croit même venir de quelque teinture ) eft une
efpece d’épi de la longueur & de la groffeur du
doigt, tout garni de petit poil brun 8c rude, que
produit une racine affez approchante de celle de la
pirette , mais pas toutefois fi longue. I l fort à
fleur de terre plufieurs épis de la même racine,
& du milieu il s’élève une tige longue & mince.
Le goût' de l ’un & de l’autre nard des Indes eft
amer, & leur odeur forte & dcfàgréable.
L e nard de montagne qui vient de Dauphiné ,
eft d’un gris de* fouris. Sa racine eft de la groffeur
du bout du petit d oigttournée comme au tour
& garnie de petits filamens, & fa tige qui fort du
milieu des épis eft rougeâtre.
Enfin le nard Celtique qui fe trouve fur les
montagnes des Alpes & en d’autres endroits’ , 8c
que les marchands de Paris reçoivent par la voie
dé Marfeille & de Rouen , eft une plante dont
la racine eft écailleufe & remplie de fibres. Ses
feuilles font longues , étroites, par en bas , larges
par le. milieu v pointues par le bout. , Sa tige n’a
guères plus d’un demi-pied ; à fon extrémité font
quantité de petites fleurs d’un jaune-doré en forrhe
d’étoiles. Ce nard eft ordinairement apporté par
bottais.
De ces trois fortes de nard / In d iq u e eft le plus
eftimé & le plus xher; le Celtique fuit après ; &
quant à celui de montagne, les habiles marchands
V v v v
\