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laine de layette. Toutes les ligatures font ordinairement
ou a petits carreaux, ou à grandes fleurs de
plufieurs couleurs. Cette forte d’étoffe eft propre 3
taire des meubles,, comme cours de lits de campagne
, tapifleries de cabinet, à couvrir des chaifes ,
& il s’en emploie aufli beaucoup à doubler des
tentes pour l ’armée.
Ligature. C’eft encore une petite étoffe mêlée
de foie & de f i l , & par nonféquent un peû plus
chère que la ligature commune, quoique d’ailleurs
de la même qualité & fabrique. Il s’en fait dans les
mêmes manufactures où fe font les autres , & encore
à Pont Saint Pierre/près de Rouen, à Gand en Flandre
& a Harlem en Hollande.
Ligâtjjre. Terme en ufage parmi les Provenu
Çaiix qui fo n t le commerce de Smyrne , pour lignifier
le noeud duquel font liées les .„mafles de fpie.
ou celles de fil de chevron. Il faut obferver dans le
choix & l’achat de ces forces de marchandifes, que
la ligature en foie petite ; les groffes liga tu re s,
qui ordinairement font fourrées de foie ou c^e fil de
moindre qualité , ayant coutume decaufer de grands
déchets.
L IG N E . C’eft la première & la plus petite des
mefures pour les longueurs, qui pouftant fe divife
encore en fix points} mais cette divifîon n’eft guères
connue que^dans les opérations' géométriques , où
il eft néceffaire d’obferver la plus exaéte précifîon.
L a ligne eft la douzième partie d’un pouce, &
la cent quarante- quatrième d’un pied de roi. Quelques
uns lui donnent le nom dg. grain d'orge.
Les Siamois ont parmi leurs mefures de longueurs
le grain de ris qui revient à ,-notre ligne. Huit grains
de ce légume qui a encore, fa première envelope
font le riion ou pouce,' & ces huit grains valent
aeuf de nos lignes.
Ligne de compte. Terme de commerce & de
teneur de livre. Ce terme fignifie quelquefois chaque
article y qui compofe un regiftre ou un compte..
On dit en ce fens : j’âi mis Cette fomme en ligne,
de compte, pour dire , j’en ai chargé, mon; regif-
tre, mon compte,. Quelquefois on ne l’entend . que
de la dernière ligne de cnaque.article. Dans ce, dernier
fens on ,dit, tirer en ligne dès fommes , c’eft-
à-dire, les mettre vis-à-vis de la dernière ligne de
chaque article , dans les différens efjpaces marqués
pour lçs üvrçs, fols & deniers. Tirer,hors de ligne,, ou hors-li<jNE. C’eft
mettre les .fommes en marge, des articles* devant
& proche la dernière ligne.
Ligne. C’eft aufli un inftrument de pêcheurs
dont on fe fert pour prendre.du poiflon.
Il y en a de plufieurs fortes, entre autres la Zi-,
gne de fo n d , la ligne dormante & la ligne à
verge.
L a ligne de fond, eft faite, de lignette ou groffe
ficelle y longue d’environ 2;o toiles $ le long de cette,
lîgnette font attachés de diftance en diftance d’autres
morceaux de .-lignette d’un pied ou 18 pou--
ces de hauieur qu’on nomme cordeaux 3 . & qui
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'fervent à mettre les hameçons fur pied , c’eftrl-
dire , à les attacher au bout de chaque cordeau. On
met ordinairement 30 à 40 hameçons fur une ligne
de 20 toifes. Cette ligne fè met au fond de l’eau,
& s’arrête avec des pierres qu’on appelle pierres a
ligne. Il n’y a que ceux qui ont droit de rivière
qui puiffent pêcher ou faire pêcher à la ligne de
fond.
L a ligne à verge eft une ligne de crin attachée
au bout d’une longue verge de bois avec quelques
hameçons qui y pendent par en bas. On y met un
peu de liège traverfé d’une plumepour la foutenir
fur l’eau à telle.hauteur qu’on le veut. La pêche à
cette ligne eft permife à tout le monde.
Ligne dormante , c’eft une espèce {te ligne de
fond que des voleurs de poiffons jettent la nuit dans
quelque rivière , vivier ou étang , afin de l ’aller
lever en cachette & profiter induement du poiflon
ui s’y' trouve pris. Cette pêche eft défendue fous
es peines affliélives.
L igne au pluriel. Signifie une lettre miffrve très-
courte, ce qu’on appelle un billet. Je vous écris
ces lignes pour vous donner avis que, &c.
L IG N E T T E . Médiocre ficelle dont les pêcheurs,
oifeliers & autres ouvriers font quelques - uns des
filets qui fervent pour la pêche 8r pour la chaffe.
L IM A IL L E . Ce qu’on enlève avec la lime ’ de
deiïus les métaux. De la limaille -d’acîer, de la
limaille de fer , de la limaille de cuivre.
Cés limailles font défendues aux teinturiers par
la grande inftruéiion pour les teintures de l’année
1680 » article 12 1 ; &. cependant font utiles &
néceflaires. Ce qui a fait tomber le réglement en
défuétude.
LIME. Outil d’acier long & étroit, taillé & incifé
de divers'fehs i fervant aux ouvriers qui travaillent
fur les métaux , particulièrement aux ferruriers &
autres ouvriers en fer. Elle fert à ces derniers pour
dégrofliï , blanchir & polir les ouvrages.
•On nommé gros carredux Scgros.demTcdrredux}
de groffes & pelantes Z/mer-,'rudes, & taillées profondément
; qui fëfvént pour ébaucher & limef à
froid. I l y -â: aufli des carreaux S<: demi-carreaux
doux p our-’adoucir-.
Lés gtoffës carlettes fervent- à limer & dreffer
les groffes ' pièces y après .qu’on s’ëft fervi du carreau;
& demi-carreau. Les--carléttes fönt des limes
douces. - „
Toutes .les autres Zimer cqnfervent leur'nom de
limes y en. y ajoutant quelque terme pour les fpé-,
cifier ou en marquer l’ufage. Les unes font pla te s,
d’autres rondes ;ou dçmi-rondes, d’autres en c a rré ,
d’autres en tr iangle , & d’autres encore en forme
de feie avëc un doflier. '
Il y a aufli des limes iynatir &,' fies,limes, de
cuivre à main y les unes pour les tailleurs <k. graveurs
de monnoies & de, médailles , & les autres^
pour les ouvrages de pierres.de. rapport. Pour ces
deux dernières efpèees de limes, on peut voir l’ar-
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•icle de la gravure fü r acier & celui des pierres
de rapport. ’
On peut mettre'aufli au nombre des Unies , les
outils ou inftrumens que les arquébufiers appellent
des calibres y foie qu ils foient (impies-, foie qu’ils
foient doubles, dont ils fe fervent ou à dreffer le
deflous des vis, ou à roder les noix des platines.
L a plupart de toutes ces diyerfes efpèees de limes
dont on fe fert en France & particulièrement 3
Paris, où il s’en fait une grande, confommation,
fe fabrique à Paris même, & dans quelques provinces
du royaume , ou bien viennent d’Allemagne ,
particulièrement de Nuremberg, d’où les marchands
de fer & quincailliers qui en font le commerce , en
tirent en quantité. Celles de Nuremberg arrivent
ordinairement à Rouen par les vaifleaux Suédois.
Les carreaux de toutes fortes '& les groffes càr-
lettes fe taillent prefque tous à Paris par des ouvriers
du corps des taillandiers qu’on appelle tailleurs de \
limes , parce qu’ils ne font'que cette partie du métier
de la taillanderie. Ils fe vendent au poids, plus
ou moins fuivant le temps ; mais pour l’ordinaire
pas au-deflous de 6 fols, ni au-delfus -de 8 fols la
livre.
Les limes d’Allemagne, qui commencent ordinairement
aux groffes carlettes, fë vendent au paquet,
les unes, depuis une lime an paquet, jufqu’à fix , &
les autres depuis trois jufqu’à douze , chaque paquet
fe vendant le même prix ; c’eft-à-dire, pas plus le
paquet de douze que celui de trois , & pas moins le
paquet d’une feule lime que celui Ap fix. On les i
vend aufli en détail & àlapièce chez les quincaillers.
Les limes depuis une jufqu’à fix font à queue
ronde ou carrée 5 les- autres jufqu’aux plus petites \
font à queue platte. Il y en a de fi foibles, de fi
minces , de fi étroites & de fi courtes de. toutes les
efpèees, que le papier a prefque autant d’épaif-
feur, & qu’elles ont à peine un pouce de longueur
& une ligne de largeur. Les paquets de ces limes
viennent a Allemagne entortillés de paille, s
Il vient aufli quantité de limes de Forez des
mêmes efpècës que celles d’Allemagne j niais elles
font de moins bonne qualité , foit pour la taille ,
foit pour la force , étgnt toutes foibles. & petites
fuivant leurs fortes , & faciles à s’égrainer. Elles
viennent par grofïcs de douze douzaines, & fe débitent
en détaif j aucune n’a la queue plate.
LIMON, Pi èce de bois de feiage ordinairement
de chêne , dont on fe fert pour les efcaligrs.
LIMONS. Se dit aufli de ees deux longues pièces
de bpis de charonage qui font la principale' partie
dune charette , entre lefquelles on pla.ee le plus
fore cheval qui Ja doit tirer. Toutes les fortes de
bois ne font pas propres 3 faire des limons de cha-
rette, n y ayant que le chêne , l’orme & le frêne
qu on puiffe y employer utilement $ mais le chêne
1 emporte fur les deux autres pour la .bonté.
> LIMONADE, Breuvage que l’ori fait'avec de
1 eau, du fucre & des citrons pu limons. Cette
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liqueur fa&ice a donné- fon nom a une nouvelle
communauté de la Ville & fauxbourgs de Paris. .
LIMONADIER. Celui qui fait & qui vend de la
limonade.
L a communauté des limonadiers , marchands
d’eau-de v ie , eft très-nouvelle à Paris.
Ces marchands qui n’étoient auparavant que des
efpèees. de regrattiers, furent érigés en corps de
jurande , en exécution de l’édit du mois de^ mars
’1673 , qui ordonnoit que tous ceux qui faifoient
profeflîpn de commerce , & qui n’étoient d’aucun
corps de communauté , prendrorent des lettres, &
qu’il leur ferôic dreffé des ftatuts.
L a communauté fjppriniée par édit de décembre
1704 , ayant été* rétablie fix mois apres par un
. autre édit du mois de juillet ryoy , un troifiéme du
mois de feptembre 1706 , eh ordonna de nouveau
la fippreffion, lui fubftit'uari: une création de 500
privilèges héréditaires au, lieu des 150 ci devant
créés & révoqués.
i . Enfin les privilège s héréditaires n’ayant pu prendre
faveur, & le traitant ne pouvant s’en défaire comme
il l’avoit efpéré, les anciens limonadiers furent pour
la troifiéme fois réunis en communauté par un quatrième
édit du mois de novembre 17 13 , qui caftant
& annullant ceux de 1704 & 1706 , ordonne que
celui de 170Ç , enfemble la déclaration rendue en
conféquence, feroient exécutés félon leur forme &
teneur ; ce faifant que. la' communauté des maîtres
limonadiers , vendeurs d’eau-de-vie , efprît de vin ,
& autres liqueurs, feroit.,& demeureroit établie comme
elle étoit avant l’édit de 1704*
Cet édit du récabliffement des limonadiers fut
enre^iftré en parlement le zo décembre de la même
année 17 13 .
LIMOSINAGE. Ouvrage de maçonnerie feulement
de moelon qui eft fait par les limofins foie
avec du mortier à chaux & à fable, foit Amplement
avec de la terre détrempée & courroyée avec de
l’eau.
L ïM OSINERIE . Art de travailler au limofi-
nage. 11 fe dit aufti de l ’ouvrage des limofins. ,
L IN . L a graine de lin a bien des propriétés.
Elle entre dans la compofition de plufieurs médica-
unensj 'on en tire par expreffion , ainfi que tie la
graine de navette, ou de chenevi, une forte d’huile
dont les qualités font à peu-près femblables à celles
de l’huile de noix ; aufli l’emploie-t-on quelquefois
à fon défaut dans les peintures , & à brûler.
Celle qui a été tirée fans le fecours du feu eft très-
pftiméè en médecine, & l’on prétend qu’cile eft propre
à la guérifon de bien des maladies.
Le négoce des huiles de lin eft aftez confidérable.
L a plupart de celles qui fe confommenc à Paris ,
viennent de Flandre & du côté de Rouen où il s’en
fait une très-grande quantité.
L a linette y c’eft ainfi qu’en bien des endroits on
appelle la graine de cette plante, eft. for: lu jette
à déecnérer’ï & l i t a des terres, comme celle* de
5 ' . • E ij