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vénitiennes , damaffé , &c. fans or ni argent j &
encore tous les fatins pleins, quelque nom que
Ton puilTe donner à toutes ces étoffes.
Les taffetas & tabis pleins, tant forts que foi-
bles, de toutes couleurs & noirs luftrés , peuvent
être ou de demi-aune moins un vingt-quatrième ,
ou de demi-aune entière , ou de demi-aune demi-
quart : ils peuvent même s’augmenter au-deffus de
cinq huit j ce qui doit auffi s’entendre de tous taffetas
figurés à la marche , rayés en long & en travers
, mouchetés nuancés, & des tabis figures.
Les filatrices & papelines tremées de fleuret, tant ;
pleines que façonnées', demi-aune , & demi-aune
demi-quart.
To.utes les étoffes mélangées de poil de chèvre,
laine, fil & coton, &c. comme Egyptienne , fatin
de la Chine , damas, câffart, camelotine, modene ,
fatin de Bruges , légatine , ferge , dauphine, étamine
du L u d e , tripes de velours , brocatelle , toile
de pourpoint , écharpe de foie , oftade , demie-
oftade, bafin, futaine , rooucayart, ~&c. doivent au
moins avoir demi-aune moins un feize , ou demi-
aune entière , ou demi-aune un feize.
Les moires lifles ou unies, burails , ferandînes, &c^
tant pleines que figurées , tramées de laine , p o il,
f i l , &c. font de quatre fortes 'de laides ; fçavoir ,
quartier & denii, demi-aune moins un feize , demi-
aune entière , & demi-aune un feize.
Les toiles de foie , gazes-,- étamines , crapau-
dailles , prifonnières , & toutes autres femblables
étoffes , auffi-bien que les crêpes crêpes , crêpes
unis & gros crêpes , font faits fuivant leurs largeurs
ordinaires qui ne font pas exprimées dans les
réglemens, mais qu’on peut voir aux articles particuliers
de toutes ces .étoffes , fuivant leur ordre
alphabétique.
Enfin les taffetas à jarretières doivent avoir un
tiers de large.
Ce qui détermine les laides des étoffes, eft la
largeur de leurs rots ou peignes, le nombre de
leurs portées , & la quantité de fils dont chaque
portée eft compofée. Toutes ces chofes fe trouvent
aux articles où il eft parlé de chaque étoffe de foie
en particulier.
L e s laides des toiles qui f e fabriquentdans la ville
& vicomté de L a v a l , ont ainfi été réglementées
en 1683»
Les toiles de Laval eftimées pour le commerce ,
doivent avoir l ’une des quatre largeurs fuivantes
mefurées i l’aune de ladite ville.
I©. Celles appellées de grande lai^e , trois
quarts un pouce & demi en écru pour avoir en
blanc lefdits trois quarts juftes, revenans à l’aune
de Paris ,'à \ f un pouce 6 lignes^.
iO. Celles appellées de hautes laides on moyennes
laides , deux tiers deux pouces quatre lignes
en écru, pour avoir en blanc deux tiers un pouce,
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revenant a. l’aune de Paris a trois quarts trois pouces
deux lignes deux tiers de ligne.
30. Celles appellées de lai^e ordinaire , deux
tiers moins un pouce en écru , pour avoir en blanc
demi-aune demi-quart , revenant aux trois quarts
jufte de l’aune de Paris.
4°. Celles appellées de lai\ot , demi-aune en
écru, pour avoir en blanc denii-aune moins neuf
lignes, revenant à demi-aune un douze de faune
de Paris. l' . . - r. \
LA K EN SE DOZ YNK ENS. D ra p s d'Angleterre
qui fe fabriquent à Nortfolk } les pièces font
de 18 aunes.
LAMANAGE , ou P ILO T A G E . ( Terme de
commerce de mer. ) C’eft le travail des mariniers qui
conduifent les vaifîèaux à l’entrée ou à la fortie
des ports, havres, ou rivières , particulièrement
dans les lieux où l ’entrée eft difficile.
Les afiureurs ne font point tenus des frais de
lamanage ou pilotage. Ce font menues avaries
qui doivent tomber , un tiers fur le navire , & les
deux autres tiers fur les marchandifes. Cela eft con-
forme a l’ordonnance de marine du mois daout
1681 , article 30 du titre 6 & article 8 du titre 7(
du livre 3.
LAMANEUR S , qu’on nomme auffi LO C -
MÀNS. Ce font des pilotes établis pour conduire
les vaiffeaux à l’entrée & fortie .des ports & des
rivières navigables ; leur nombre fe régie parles
officiers ordinaires, mais de l’avis des échevins & des
plus notables bourgeois. ,
Les lamaneurs doivent avoir au moins vingt-cinq
ans, & ne peuvent être reçus qu’après un examen
fur les manoeuvres & fabrique des vaifîèaux , les
marées p les bancs , les courans , les, ecuells &
autrçs endroits difficiles des rivières, ports & havres
de leurs établiffeméns.
Ils font obligés, après leur réception , de tenir
toujours leurs chaloupes garnies d’ancres & d avirons
pour être en état d’aller au fecours des navires
au premier fignal.
Nul marinier , s’il n’eft reçu pilote lamaneur,
ne peut fe préfenter pour la Conduite des vaifîèaux ;
permis néanmoins aux maîtres des navires de prendre
des pêcheurs pour les piloter au defaut des
lamaneurs, à la charge pourtant de fe lèrvir du la maneur
, s’il fe préfènte avant que les lieux dangereux
foient pafîes , fur le fàlaire duquel doit être
alors déduit celui du pêcheur qui a fervi avant fon
arrivée.
Tout lamaneur yvre qui £è préfente pour
ter, eft condamné a cent fols d’amende & interdit
pour un mois.. .
Les navires qui font les plus proches doivent etre
pilotés les premiers , à peine de vingt-cinq livres
d’amende contre le lamaneur qui leur aura préféré
les plus éloignés 5 & il leur eft fait pareillement
défenfe d’aller plus loin que les rades au.devant des
vaiffeaux, d’y monter contre le gre du maître, ni
d’en fortir qu’ils ne foient ancrés & amares au port 3
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Sc fi c’eft en fbrtant, qu’ils ne foient en pleine
mer , à peine de perte de leurs falaires & de 30
livres d’amende.
Pour la fureté du vaiflèau & la décharge du la maneur
, le maître doit déclarer combien fon vaif-
leau tire d’eau , à peine de vingt-cinq livres d'amende
, au profit du lamaneur , pour chaque pied
recelé.
Les lamaneurs ne peuvent exiger d’autres falaires
que ceux réglés par les officiers & contenus
dans les tableaux ou tarifs mis au greffe , & affichés
fur le quai , à moins que ce ne foit en cas de
tourmente & de péril évident, & alors ils doivent
être arbitrés par les officiers ordinaires & de l’avis
de deux marchands ; les ordonnances de marine
déclarant nulles toutes promeffes faites aux lamaneurs
dans le danger du naufrage.
Le lamaneur, qui par ignorance, fait échouer
un bâtiment, eft condamné au fouet & privé pour
jamais du pilotage, & â l’égard de celui qui mali-
cieüfement a jetté un navire fur un banc ou un rocher
, ou à la côte, il doit être puni du dernier
fupplice, & fon corps attaché â un mât planté près
le lieu du naufrage.
Enfin c’eft aux lamaneurs à examiner fi les tonnes
& balifès font bien placées, & s’il n’eft point
arrivé quelques changemens dans les fonds & paf-
fages ordinaires, pour en donner avis aux officiers &
au maître du quai & du port..
Au refte il eft libre aux maîtres & capitaines de
navires François- ou étrangers, de prendre tels la maneurs
que bon leur fémble , fans pouvoir être
contraints de prendre à la fortie ceux dont ils fe
font fervis à l’entrée.
Toute cette police des lamaneurs & locmans eft
tirée de l’ordonnance générale de la marine du
mois d’aout ié>8r , & de l’ordonnance particulière
touchant la marine des côtes^de la province de Bretagne,
du 18 janvier 1-685.
LAMAR1E. Ç’eft ainfi que quelques-uns appellent
la plante qui fert a faire la foude. P'oye^ SOUDE.
LAME. Partie des épées , des poignards , des
bayonnettes & autres telles armes ôffenfîves , qui
perce Sc qui tranche. On dit auffi la lame d’un
couteau, la lame d’un rafoir , pour exprimer la
partie de ces uftenfiles de ménage qui coupe ou.
qui rafe. Toutes cês fortes ,de lames font d’acier
très-fin ou du moins de fer bien acéré. Les lames
.des armes fe font par les fourbiffeurs & les lames
dés couteaux par les couteliers.
L a bonne qualité d’une lame d’épée eft d’être
bien pliante & bien évidée : on en fait à arrête, à
dos & à de mi-do s>
Les lames de Damas & d’Angleterre fôfit lës plus
eAimées polir les étrangères 5 & celles' de Vienne1
en Dauphiné pour les lames qui fe fabriquent en
France;.
L ame. Signifie encore de \yor ou de f argent
trait, fin ou faux , qu’on a battu ou écaehé entre
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deux petits rouleaux d’acier p o li, pour le mettre
eh état de pouvoir être facilement tortillé ou filé
fur de la foie ou fur du fil de - chanvre ou de lin.
Quoique l ’or & l’argent en lame foit prefque
tout deftiné à être filé fur la foie ou fur le f il, on
ne laiffe pas cependant d’en faire entrer de non
filé dans la compofition de quelques étoffes , même
de certaines broderies , dentelles & autres femblables
ouvrages , pour les rendre plus brillames&
plus riches.
L ame. Les confifeurs nomment lames d’écorce
de citron, lames d’écorce de limon & lames d’écorce
d’orange , l’écorce de ces fruits qu’ils ont levée
de demis la pulpe ƒ & coupée en tranche- pour les
confire & les tirer au fec.
LAMÉ. Terme de manufacture & d ’ouvriers-
en drap d or & d argent. Un ouvrage lam é , un
drap d or ou d argent lame , c’eft un ouvrage ou
une étoffe où il entre de la lame d’or & d’argent.
Il n’y a que les plus beaux draps d’or & d’argent
qui foient lamés. On le dit auffi des broderies & des
dentelles.
LAMIS. O11 appelle à Smyrne draps lam is ,
tme des fortes de draps d’or de Venife , que les
vaiffeaux Vénitiens y apportent. Les lamis paient
les droits d’entrée à la douane du grand-feigneur,
âraifon de 3 piaftres ~ le picq.
LAMON. Bois de BréfiJ, qui vient de la baye de
tous les Saints dans l’Amérique ; on l’appelle auffi
B ré f i l de la baye & B réfil de tous les Sa in ts.
LAM PANT E . Les Italiens & les Provençaux
appellent huile lampante , celle qui eft claire 8c
bien purifiée.
LAM PA R ILLA S, ou NOMPA REILLES. Sorte
de petits camelots très-légers , qui fe fabriquent eu
Flandre , particulièrement à Lille & aux environs.
(Il y en a de diverfes' façons , les uns unis , les
autres à petites fleurs, & d’autres rayés. Leur largeur
ordinaire eft de trois huitièmes , ou un quart
& demi d’aune , mefure de Paris, & les pièces font
plus ou moins longues, fuivant la.fantaifîe des 011-
j vriers*-
_ Il s'en fabrique tout de laine ou de laine mêlée
d’un (il de laine en chaîne. Le mot de lampa rîllas
eft Efpagnol , aufti la deftination de la plus grande
partie de ces'étoffes eft-elie pour l’Efjjagne. On
des nomme en François nompartilles , à caufë
qu’elles n’ont point, leurs pareilles en largeur qui
eft-toute des plus étroites. Les Flamands leur donnent
aitfli quelquefois les divers noms depolimittes
polemits ou polomiites.
L AM P A S . Étoffes de foie damaflees de la '
Chine...- V
LAMPASSES. Toiles peintes , qui fe font aux
Indes orientales , particulièrement en plulîeurs lieux
de la côte dè’Corpiiiaiidél. Elles ont dix-huit cobres
de long fur deux de la rg e, à raifon de dix - fopt:
pouces & demi de roi le cobre ; elles font bonnes
pour le commerce d’Inde en Inde , furtout pour
»les Manilles,
B i j