
On fe fort auflï de la perche pour l'arpentage des
terres dans quelques endroits de la Guyenne, particulièrement
à Damazan, Puche de Gontault &
Monhurt. On la nomme perche ÆAlbret, parce'
qu’on s’en fort auflï dans cette ville ; les trois quar-
tonnats font la perche ; elle eft différente de celle
de Paris. • .
PERDU. Faire flotter du bois ' a bois perdit.
(Terme de marchandife de bois), C’eft le jetter
dans de petites rivières qui ne peuvent portér ni
train ni bateau , pour le rafTembler à leurs embouchures
dans de plus.grandes, & en former des trains,
ou en charger des'bateaux.
Lorfqu’il y a plufîeurs marchands qûi jettent leurs
bois: à bois perdu dans le même temps & dans le
meme ruiffèau,, ils ont coutume de marquer chacun
le leur à la tête de chaque bûche , avec un
marteau de fer gravé des premières lettres de leur
nom , ou de quelque autre figure à leur volonté,
afin de les démêler quand on les tire à bord.
Ils ont auflï à communs frais des perfonnes qui
parcourent les rives de ces petites rivières des deux
çdtés j &_ qui avec de longues perches^ armées d’un
'croc de fe r , remettent a flot les bois qui donnent
à la rivé, & qui s’y arrêtent.
P E R E , ou POIRÉ. Jus exprimé dés p o ire s , dont
on fait une boiflbn a fiez agréable , qui fert en Normandie
8c ailleurs a la place du vin & des autres
liqueurs.
P E R E L LE . Efpèce de terre grîfe en petites écaille
s , que les marchands épiciers & droguifles font
venir de Saint-Flour, ville de la Haute-Auvergne.
Cette terre fe trouve attachée fur les rochers où
elle eft portée par lès vents, & où enfuite ayant été
mouillée à la pluie , elle fe calcine par l’aideur du
foleil, & devient comme une efpèce de croûte ou
de moufle.
Ce font les payfans Auvergnacs- qui ,1a vendent
après l’avoir ratifiée avec dés inftruméns'de fe r, de
deflus les-rochers , où elle eft ordinairement deTé-
paifleur d’une pièce de quinze fols , 8c fur lefquels
elle fe reproduit peu de temps-après. '
Cette terre n’eft 3’ufage que pour faire une e fpèce
d’orfeille, quoiqu’elle foie néanmoins bien
différente- de la véritable orfeille.
PERIDOT. Quelques-uns difont PELIDOR.
Pie rre précieufe tirant fu r ie verdâtre ; elle eft
difficile a tailler : c’èft une efpèce d’émeraude. Ce
qui la diftingue c’eft qu’elle eft plus dure , & qu’il i
s’en trouve des morceaux d’irn bien plus grand volume
que de la véritable émeraude. Elle prend bien '
le poliment, & eft ordinairement très-nette.
PERIGORD. Sorte de pierre que l ’on nomme
plus ordinairement p é ri gueux,
• P E R IG U EU X . Efpèce de pierre dure, pelante
& noire comme du charbon de terre, difficile àpul-
vérifor. Elle .fe trouve dans de certaines mines en
Dauphiné & en Angleterre, d’où elle vient en morceaux
de différentes groffours $ elle fe vend aux
ém a illeurs 8c aux p o tie rs de te r re : on l ’a p p e lle
autrement perigord ou pierre de perigord.
P E R L E . Subftance d u r e , blanche & c la i r e , q u i
fe fo rm e au dedans de ce rtaine e fp è ce d’huitres.
I l fè p ê ch e des ptries dans le s mers des Indes
o rientales dans ce lle s de l’A m é r iq u e , & en q u e lqu
e s endroits de l’E u ro p e .
N a.c r e de P e r l e , qu’on nomme auflï mere-
perle, G ’e ft la’ c o q u ille de l ’huitre p e r liè r e . E l le eft
en dedans d’ une aüflî b e lle eau que la p e r le m êm e ,
8c e lle n’ a p a s moins d’é c la t p a r le dehors lo r fq u ’ôn
1 a d é couve rte p a r le m o y en de l ’eau fo rte & du.
touret. O n en fa it d ivers o u v ra ge s de b ijoute rie ,
comme ta b a tiè re s , étuis & boëtes à mouches ;' e lle
entre auflï dans la d amafquinerie & le s ou v ra ge s dé
p iè c e s de ra p p o r t. V'oye% N a c r e .
L oupes' de P e r l e s . C e fo n t dès écro iflancë s en
forme de d emi-perles ., q u i s’ é lèvent fu r la fu p e r -
fic ie in té rieure des n a c re s de p e r le s , qu e le s jo y a il-
lie r s fçavent fe ie r adroitement & qu’ ils mettent en
oe uvre au lie u de véritables p e r lé s dans d ivers bijoux-.
C o l ier de P e r l e s ou F il e t de P e r l e s . C e font
plufîeurs perles affortiés & enfilées enfemble.-,: que
les femmes mettent autour de leur col pour, leur
fèrvir d’ornement. On dit auflï un efclavage dop
e ries , un bracelet de perles, une attache de per-*
les y pour fîgnifier divers autres ouvrages fa its
avec des perles, que les dames font entrer dans
le u r p a ru re .
G r is de P e r l e . Couleur qui approche de celle
des perles, ,
P e r l e s fau sse s . C e fo n t dès perles contrefaites
au xq u e lle s *on. donnes une e au ,. o u . couleur- q u i a p p
ro ch e a fle z de c e lle des vra ie s perles.
A u t re fo is on les- fa ifo it feulement d e v e r re a v e c
une fo rte , d é teinture de v if-a rg en t en d ed an s ; depuis
on s’eft forvi de c i r e couve r te & enduite d’u n é
c o lle de poifTon fine & b rillante :; enfin ,on a inventé
en F ran c e - une manière, de le s fa ire lî ap prochante
de l’é cla t & de l ’ e au dès perles fine s ,. qu e le s y e u x
y font trompés-, & qu’i f n’ eft gu è re s d é damesV
qui ne s’ en fe rv en t au defaut dés v ra ie s perles à®ne
e lle s .m ép r ifen t le s petits co llie r s , & d o n t- le s g r o s
font q u e lq ue fo is d’un trop grand p r ix . L e com me rce
d e -c e s fortes de .perles qui im it e n t .le na turel eft
tres-confidé-rablè à P a r is ; & i l s’èn fait auflï des en -
v ° i s ; uon-feujement dans le s p ro v in c e s ,. m ais en co re
dans le s p a y s étranger s. -
P E R M I S S IO N . O n nomme en F la n d r e , en B r a bant
& en Z é la n d e , argent de permiffion, c e qu’ on
nomme ordinairement dans le com me rce argent de
change, c ’e ft-â -d ire , l ’ évaluation fu r la q u e lle fe
fo n t le s rémifês & le s chang e s de ces p ro v in ce s dans
lè s p a y s é tran g er s.
P E R R t E . M e fo re de g rains dont on fo fért a
V a rié e s 8c à A u r a y en B rè tagn e . L a pence n’e f t
p a s é g a lé ‘ dans ces deux v i lle s , c e lle , de Vannes,
étant p lu s fo rte de d ix p o u r cent q u e c e lle d’A u - '
ra y . Dix perrées font le-tonneau dans l ’ une & l'au t
o v i l l e , av e c cette d ifférence que le tonneau d’Àu»
ttiy eft égal â_ celui de Vannes, 8c que celui de
Vannes rend à Nantes dix pour cent de bénéfice.
L e tonneau de Nantes eft un peu plus que les trois
quarts du muid de Paris.
PERRIERE. Carrière d’où l’on tire des pierres
Il fe dit principalement en Anjou des ardoifières.
PE R R O Q U ET . Nom que l’on donne quelque1
fois d la plante qu’on appelle plus communément
aloes.
P e r ro q u e t . ( Terme de marine ) ; c’eft lé mât le
p lu s é le v é du vaifleau i l y en a ordinairement
q u a t re , autant que de p r in c ip au x mâts : p’ eft au
haut &es perroquets que fe mettent le s giroue tte s.
^ PERRUQUE. Faux cheveux avec lefquels. on
tache d’imiter la chevelure naturelle en les treflant,
les étageant, & leur donnant une frifure qui en approche.
'
PERRUQUIER. Celui qui fait des perruques ou
qui en fait négoce.
En 1656, le roi Louis X IV créa par édit du mois
ùe décembre, un corps & communauté de 200 bar-
biers , perruquiers , baigneurs , étuyiftes , pour la
ville & fauxbourgs de Paris, mais l’édit n’eùt point
• exécution. Enfin par un autre édit du mois de
mars 16 7 3 , il s’en fit une nouvelle création à peu
près fur le pied de celle de 1 6•y 9 ', 8c c’eft cette communauté
qui fubfîfte encore aujourd’hui.
PERS. Ce qui eft 'de couleur bleue ou tirant fur
le bleu ; on le dit particulièrement du filet ou fil à
marquer le linge.
L article y9 des ftatuts & réglemens de 1669 ,
pour les maîtres teinturiers en foies, laines & fils,
porte que le fil pers appelle vulgairement f i l à
marquer, retors & fimple , & le bleu brun clair &
mourant', feront teints avec inde plate ou indigo.
Voye^ B l e v . 0 ■
P E R S E . R a fe de p e r fe , forte de pe tite étoffe de
la in e qui fe fab riq ué à R e im s .
d RSE ’ k n i au:® des toiles peintes qui viennent
«e Perfe, & quon fuppofè y avoir, été fabriquées
& peintes ; quoique fouvent ce foient des toiles indiennes
qu’on fait paflèr pour Perfannes. Les perfes
font les plus eftimées de toutes les toiles qui vien-
■ nent d Orient ; & fur-tout en France , les dames les
preferent a toutes les autres, même aux Mafulipatans,
que les connoifleurs 11e croyeut pas cependant devoir
leur céder.
Pour faire l ’éloge d’une toile peinte , on dit fïm-
plement, c eft une perfe ; quelquefois on ajoute,
ceft une vraie p e r fe , pour les diftinguer de celles
*m*ce en HoIIande , dont quelquefois il eft
difficile de connoître la différence.
PERT E . Dommage que l’on fouffre : diminution
de bien 8t de profit. Ce marchand eft de bonne foi;
s fl a manqué v ce font les grandes pertes qu’il a
faites depuis deux ans, qui font caufe de fa faillite.
Vendre fa marchandife, donner fa marchandife à
perte ; c eft la vendre, c’eft la donner a moins qu’elle
ne conte. Je vous donne ce velours, cette panne â
1 perte ,* ils me reviennent à beaucoup plus que vous
i ne m’en payez. ! Perte. Se dit auflï vre ordinairement écrude’u, nqe ufio rftee dfaeb troiqiluee d âe cVhiatnré
& â la Guerche en Bretagne , mais plus particulièpreemllee
nt en un village dçs environs de ces lieux apP
e r t e y d’où cette toile a tiré fon nom.
Les pertes ont toutes trois quarts de large me-
fure de Paris, & s’achètent fur le pied de-l’aune
courante de Bretagne qui eft de fept fixiémes d’aunes
de Paris. Il s’en fait de fines & de fortes ou communes.
Les premières s’emploient ordinairement à
faire des draps de lits, & l’on fè fort des autres pour
faire des menue» voiles de navires. Il s’en envoie beaucoup
aux ifles Françoifes de^T Amérique, en Angleterre
& en Efpagne.
PERTU IS. Ancien mot qui fignifîe un trou ; qui
rfeft plus guères d’ufàge en ce fens que parmi les
tireurs d’or ou autres ouvriers qui réduifont les métaux
en f i l , pour fignifier les ouvertures ou trous
des filières â travers defquels ils font palier fucceflï-
vement ces métaux. Chaque pertuis a fon embouchure
& fon oeil ; l’embouchure eft le côté par où
entre le f i l , & l’autre par où il fort. On paifo le
lingot par plus de fept vingt pertuis avant de le
porter jufqu’au fuperfin,
P e r t u is . Signifie auflï, en termes de voituriers
p a r ea u , & de gens de riv ière, un ptijfage étroit
fait par le moyen des digues & des jettées-d'ont l’ouverture
fo fermé en forme d’éclufo par des barres &
des aiguilles..
Comme ces pertuis conftruits pour hauflèr &
retenir J’eau , font préjudiciables au commerce qui
fo-fait par les rivières , plulîeurs ordonnances y ont
pourvu en France , entr’autres celle du roi Louis
X I V , pour la ville de Paris, du mois de décembre
1671,
L ’article 4 du chapitre 1 de cette ordonnance ,
défend en général de mettre aucun empêchement
fur les rivières , â peine de tous dépens , dommages
& intérêts des marchands & voituriers. L’article 5 enjoint à ceux qui par conceflïons
gbioerns && pdeuretumiesn, t doe blteeunru deos,m oinnet rd 2ro4i tp die’advso aiur amrcohiness
ldae blaarrrgee utoru, rdneé ele, se tne nfiorr toeu qvueert sl eespna ftïoaugte tefomitp sl i;b r&e atruaxin sv o, itluorrifeqrus ’iml oyn, taa ndt e8ucx apviaeldasn t dl’eeuarus ebna treiavuièxr e& t&u rqe uadne dl eleusr se aux font plus baffes, de faire l’ouverfont
requis, paveerct udiésf etnofuot esa u&x gqauradlietsé s dfeosi s ils en pertuis de rien recevoir pour l’ouverture ou fermeture des
pderurptulei.s , à peine du fouet & de reftitution du quaL
’article. 6 veut que lorfqu’il conviendra de faire
quelques ouvrages aux p e rtu is ,. gors, arches, vannes
, moulins, &c. pour leur réparation ou autrement,
les propriétaires foient tenus d’en faire faire
la publication dans les paroiffès voifînes un mois
auparavant de les commencer, & d’y déclarer quand Aaa ij
✓