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K a BAK. On nomme ainfi en Mofcovie, les lieux
publics , ou fe vendent les vins , la bière, l'eau-
de-vie , le tabac, les cartes à jouer, & d’autres mar-
chandifès , au profit du czar, qui s’en eft réfer vé le
débit dans toute l’étendue de (es états. Il y en a de
deux fortes. Les grands k a b a k s , où toutes ces
marchandas fè vendent en gros , & petits kabaks ,
ou elles fe vendent en détail. '
K A B E SQ U I, ou CABESQUE. Petite monnoie
de cuivre, qui ne fè fabrique &qui n’a cours qu’en
Perfe j il en faut dix .pour faire le chayé. Il y a
aufiî des demi-Ka be fquis.
K A L I. Nom que les botaniftes donnent à une
forte de plante, dont on fait la foude. Voye% SOUDE.
KAMINE - MASLA , en François beure de
fiERRE. C’eft ainfi qôe les Mofcovites nomment une
efpèce de minéral , ou de drogue médecinale qui
fe trouve fur les plus hautes montagnes & les rochers
les plus durs de la Syberie.
Cette drogue eft l’effet de la plus grande ardeur
du foleil qui l’attire par trartfpiration des pierres lés
plus compares, & qui paroiffent le moins contenir
d’humeur. Elle s’y attache comme une efpèce
de chaux, & y forme un enduit que les habitans
•ont foin d’enlever quand le kamine a reçu la parfaite
coCtion. Il fe diffout dans l’eau comme le fe l,
& eft auffi fort que la couperofe.
Les Mofcovites attribuent à cette drogue quantité
de vertus, & l’emploient à la guérifon de di-
verfès maladies, particulièrement pour la diflenterie.
Elle fert auffi aux maux vénériens. Mais elle eft fi
•violente dans quelques remèdes qu’on la mette, qu’il
®*y a guères que des Mofcovites, c’eft-à-dire , dès
gens accoutumés aux plus viqlens purgatifs , qui
ofent en faire ufage.
K A N . Voye% Chan & caraveusera.
K AN ASTER. P a n ie r ou manne propre à emballer
des marcharidifes. Ce terme eft étranger ; on
s’en fert pourtant dans quelques provinces de France,
KANTERKA AS. Sorte de fromages qui fe font
en Hollande : il y en a de verd & de blanc ; de
ronds & autres formes. On met ordinairement dans
les blancs de la graine du cumin , ce qui en relève
le goût ; mais .alors ils ne font plus réputés kan~
te rk a a s, & paient différemment les droits de for-
tie. Ceux-ci ne paient que deux fols le cent pelant.
KAOUANNE. Efpèce de tortue qu’on nomme
auffi. cohoanne.
. Efpèce de gomme ou de re'fine. C’eft
Je véritable ambre jaune.
KARAGNË , OU CARAGNE. Gommt fort effi-
Commerce, Tome U I 9 P a r t ,
mée pour la médecine , qui fe trouve dans la nou-»
velle Efpagne.
KARA-GROCHE. C’eft ainfi que l’on nomme
à Conftantinople la riche dale d’Allemagne.
K A R A T , ou C A RA T . Petit p o ids qui fert I
pefer l’or ou à en eftimer la valeur.
KA RA TA . Efpèce d’aloës qui croît dans l ’Amérique.
JKARDEL ou Q Ü A R T E E L , en François quar-
taut. C’eft une efpèce de futaille ou de tonneau ,
dans lequel-les pêcheurs de baleine mettent le lard
de ce poiflon. Ces fortes de kardels contiennent
jufqu’à 60 & 64 gallons d’Angleterre., à prendre le
gallon fur le pied de quatre pintes de Paris.
Kardel. Se dit auffi des petits quartaux dans
lefquels on met les huiles de poiffon , particulièrement
à Hambourg, & fur toute la rivière d’Elbe •
il eft d’environ 12,8 pintes de Paris.
K A R E SÉ , ou CARISET. Les Anglois & les
Ecoiïbis appellent ainfi le crefeau, qui eft une e fpèce
d’étoffe de laine croifée qui fe manufacture
chez ces deux nations.
KARKRONE. L ’on nomme ainfi à Ifpaham
la maifon où font établies les manufactures royales.
On y fait des tapis, des étoffes d’or & d’argent -
des brocards, des taffetas , des velours & de tous
ces autres ouvrages précieux qu’on eftime tant en
Europe.
Les orfèvres , les lapidaires , les armuriers, les
peintres fur les toiles de coton, & toutes les autres
fortes d’ouvriers du roi y ont auffi leurs atteliers.
En un mot le karkrone eft à Ifpaham, ce que
l’hôtel royal des Gobelins eft a Paris.
K A T T SQ U IN . Toile de coton bleue qu’on tire
des Indes orientales, particulièrement de Surate.
Les pièces de kattequin n’ont que deux aunes
cinq huit de long , fur cinq fix de large.
K A V IA , K AVI AC , ou C A V IA L . Ce font des
oeufs d’efturgeons que l’on met en petites Valette®
épaiffes d’un doigt, & larges comme la paume de
la main, que l’on fait faler & fécher au foleil.
Les Italiens établis à Mofcou en font un grand
commerce dans cet empire, .parce qu’il fe prend
une quantité incroyable de ce poiffon à l’embouchure
du Voiga & des autres rivières qui tombent
dans la mer Cafpienne.
Après avoir falé & feché le ka v ia , ils le font
remonter par ce fleuve.jufques a. Mofcou , & de-li
ils le diftribuent dans toute la Mofcovie, 9d il eft
d’un grand feconrs aux Mofcovites, à caufe de leurs
trois carêmes qu’fis obfèrvent avec une exactitude
fuperftitieufe.
» L e meilleur ka v ia de Mofcovie, eft fait
A
avec