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cliands , épiciers, droguiftes, apothicaires d’en avoir,
c en vendre & d’en débiter.
L e quinquina fe vend à Amfterdam depuis* 3 6
jufqu’à 54 fols la livre j la tare eft de n & , i4 par
Jeron ; la déduction pour le bon poids de deux
j?our cent, & celle pour le profhpt paiement d’un
p o u r cent.
Q U IN T . L a cinquième partie d’un tout divifé
en cinq parties égales j ce mot vient du latin quin-
que , cinq ; l’on dit -, j ’a i mon quint dans cette
iociété , dans cet armement, dans cette affaire, &c.
pour dire , j’y fuis intéreffé pour un cinquième.
V o y . CINQUIÈME.
Q u in t . Ce terme] eft- particulièrement en ufao-e
dans l’Amérique Efpagnole , pour lignifier ce qui
e jl du au roi pour le droit qu’il lève fur tout l’or !
& l’argent qui fe tire des mines , ou que l’on y
recueille autrement 5 on voit par le nom de ce
v droit qu’il équivaut à la cinquième partie de l’or ou
de l: argent exploité.
Ce droit eft fi confidérable , qu’on prouve par I
les regiftres de l’or & de l ’argent quintés , que des
feules mines du Potofi, indépendamment de ce qui
s’écoula en fraude , le quint du gouvernement
monta depuis 1545 jufqu’en 1564 à 36,450,0001.
chaque année , c’eft-à-dire , à plus de J i x cens millions
dans l’efpace de dix-huit ans. Mais la pro-
digieufè abondance de -métaux que la nature pro-
diguoit dans cette riche province, ne tarda pas à
diminuer. Depuis 1564 jufqu’en 1585 , le quint
annuel ne fut que 15,187,485» 1, 4 f. Depuis 15 85
jufqu’en 1624, de 12 ,14 9 ,9 9 7 1. 6 f. Depuis-cette
dernière époque le produit de ces mines a fi fen-
fiblement diminué, qu’en 1763 le quint du roi ne
pafla pas 1,364,682 1. 12 f. Pour peu que cette
dégradation augmente , on fera forcé de renoncer
àxeette fource de richeffes. Il eft même vraifem-
blable que cet événement auroit eu lieu , fi au Potofi
, la mine n’étoit fi tendre , fi le.s eaux n’étoient
fi favorablement difpofées pour la moudre , que
les dépenfes y font infiniment moindres que partout
ailleurs.
L e Bréfil eft proportionnellement prefque au/fi
libéral pour les Portugais , que la province du
Potofi pour les Efpagnols ; 'tout homme qui découvre
une mine doit avertir le gouvernement j fi la
veine eft jugée de peu d importance par les gens
de l’art chargés de 1 examiner , on l’abandonne tou- '
jours au public. S i , au contraire , elle eft déclarée
riche -, le file s’en réferve une partie , le-commandant
en a une autre ; la troifiéme eft pour l’Intendant
& l’on en affine deux à l’auteur de la découverte.
Le refte eft partagé à tous les mineurs
du diftriét, félon l’étendue de leurs facultés , arbitrées
par le nombre de leurs efclaves. Les contefta-
tionsr que cette, efpèce dé propriété peut faire
naître , font du reffort de l’intendant ; mais il eft
permis d’appeller de fes ârrêts\a la cour fuprême,
établie à Lifbonne , fous le nom de confeil d’Ou- f
tremer• *
Q u 1
Les obligations des mineurs fe réduifênt à livrer a*
roi le quint ouïe cinquième de l’o r , que des opérations
plus ou moins heureufes leur rendent. Ce quint
fut autrefois confidérable , & il paffa 9,000,000 »
delivres chaque année, depuis 17 28 jufqu’en 17 3 4 ,
on l’a vu diminuer par dégrés. Actuellement , le-
produit annuel de Minas-Geraes , n’eft que de
1 8,750,oop 1. , de Goyas que de 4,687,50© 1. , de
MattogrojJo que de 1,3 12 ,500 1. , de B ach ia 8c
de S t P a u l réunis que de 1,562,500 1. , ce qui
fait en tout 25 ,3 12 ,500 1. dont il revient au gouvernement
Portugais le cinquième ou 5,062,500 1. 3
fon droit pour la fabrication dé l’or en efpèces lui
donne 1,647,500 1. & à raifon de deux pour cent ,
il retire 393,000 1. pour le tranfport que font fes
vaifleaux de tout l’or qui appartient au commerce ;
de forte que fur 25,312 ,500 1. que rendent~les
mines, le miniftère ( avec le droit de quint ) en
prend 7,103,000 1.
L e quint eft auffi du pour toutes fortes de pierreries
; & fous ce nom font compris, non-feulement
les pierres qu’on appelle préci'eufes 8c qui ont
de l’éclat, mais encore le beçoard, le corail rouge,
l’a im a n t, l e ja y s , Y arc an fo n 8c le vitriol.
Q U IN T A L , mot qui fignifie, le poids ou la
pèfauteur l e cent livres. Ce terme eft plus en ufage
dans la Provence & dans le Languedoc que partout
ailleurs : on s’en fert cependant dans prefque
toutes les provinces de France pour lignifier un
cent pefant.
On voiture des marchandifes par mer, par les
rivières & par terre, fur le pied" du q u in ta l, ou du
cent pefant. On vend , on achette , on eftime certaines
marchandifes à raifon du quintal.
Comme la livre n’eft pas par- tout/ compofée de
fe i\ e onces , comme à Paris, le q u in ta l, quoique
toujours de cent livres n’eft pas égal par-tout ÿ i l
diffère quelquefois de cinq , de dix ou de vingt
pour cent , plus ou moins , fuivant que la livre
eft compofée de plus ou moins d’onces , ou que
les onces font plus fortes ou plus foibles , dans le»
lieux où l’on charge , où l’on vend & odl’on achette-
les marchandifes.
Par exemple ; le q u in ta l, poids de Paris rend
à Marfeille , centvingt-trois livres^ & le qu in ta l,
poids de Marfeille , ne rend à Paris que quatre
vingt-une livres 3 cette différence provientde cé que
la livre de Paris eft compofée de feize onces , &
que celle de Marfeille n’eft composée que de
treize ce qui doit s’entendre poids de marc, car
la livre de Marfeille eft auffi de fe î\ e onces, poids -
de table.
Lorfque l’on convient du prix d’une voiture ,
pour traniporter des marchandifes , ou que l’on fait
quelque achat ou quelque vente auffi dé marchandifes
à raifon de tant le q u in ta l, p o id s de marc9
on entend que le quintal doit pefer cent livres l e
fe i\e onces chacune , parce que la livre , po ids
de marc-, eft toujours compofée de feize onces 5 fi ,
au contraire, on traite fur le pied du q u in ta l, fans
aütre explication , le quintal fe prend fut le pied
de la livre des lieux j c’eft-à-dire, que fi la livre
n’eft que de treize onces, poids de marc, comme
à Marfeille , le quintal ne fera que de quatre-
vingt-une liv r e s , auffi poids de marc ; il en doit
être de même des autres lieux où la livre eft compofée
de- plus ou moins d’onces , poids de marc.
L a livre de quintal fur mer , lorfqu’il s’agit du
fret ou nolis d’un vaiflèau , n’eft réputée que de
quinze onces ,* & par confequent le quin ta l de mer
11e doit peler que quatre - vingt • treize livres , à
prendre la livre à raifon de fei^e onces, poids de
marc.
Quintal. L e quintal de Conftantinople, eft
eftimé le plus pefant de tous les quintaux dont on
fe fert au Levant : il eft de quarante-cinq ocqùes ,
l’ocque pefant quatre cent dragmesj ou deux livres
neuf feizîémes 3’Amfterdam.
Ce quintal pefé , par confequent, cent doutée
livres trois quarts d’Amfterdam , cent quatre-
vingt-une de venife & cent fo ix a n te de Livourne#
On peut auffi divifer ce quintal en rotte s, à
faifondé cent rottes par quintal. L e rotte eft de
cent quatre-vingt dragmes.
Q u in t a l . L e quintal eft. un des quatre poids
auxquels fe pefent & s’achettent à Smirne les raâr-
chandifes qu’on en tire pour l’Europe. Il eft com-
pofé comme celui de Conftantinople , de cent rottes
que l’on nommé auffi rotons, ou de quarante-cinq
ocos, qui doivent faire cent quarante livres d ix
onces , .poids de Marfeille , quoique les coagis ou
les eommiffionnaires n’en donnent compte à leurs
commettans que de cent trente-trois livres.
Ce | qu’011 nomme au Caire quintal g èrouiti, eft
le poids le plus fort dont on fe férve dans cette
capitale & dans les autres villes de commerce de
l’Egypte pour pefer les marchandifes les plus pe-
fantes ou du plus grand volume. Il eft de deux cent
dix-fept rotoles ou rotolis du Caire, dont les cent
dix font cent huit huit livres de Marfeille.
Q u in ta l ( l e ) d’Angleterre qu’on nomme hun-
dred r mot qui fignifie la même chofè , eft com-
pofé de cent douze livres d’avoir du poids ; le
demi-quintal -eft de cinquante-fix livres 8c le quart
qu on appelle jo d le-vingt-huit.
Qu in ta l megho. C’eft aitifi qu’on appelle, en
Efjpagne , à Buenos-Aires & dans le refte de l’Amérique
Efpagnole , un quintal qui eft de moitié
plus fort que le quintal commun , ce qui lui ‘a
fait donner le nom de quintal mecho , ou de
Quintal & demi. Il eft de f i x arrobes, & le quin-
t a l ordinaire ti’eft que de quatre, c’eft-àdire, que
1 un eft de cent cinquante livres & l’autre de cent,
a prendre 1 arrobe fur le pied de vingt-cinq livres j
ce qui rend , poids de Paris , quatre-vingt-treize
livres pour le quintal commun , & cent trente-
n e u f livres _& demie pour le quintal-mecho.
e . Livourne le quintal eft plus ou moins fort
iuivant les marchandifes qu’on y pefe. Par exemple ,
le quintal de l’alun de Rome, delà morue, du
hareng fumé ou falé 8c du faumon auffi falé , eft
de cent cinquante Livres j 8c le quintal de mof-
couades & des fucres du Bréfil, de cent cinquante-
une livres.
Q u in t a l . O n dit fur la Méditerranée,, charger
au quintal , pour fignifier ce qu’on entend fur
l’océan par charger a cueillette , c’e f t- à - d ir e ,
rajfembler des marchandifes de divers marchands
pour faire toute la charge d’un navire, jVoy*
c u e il l e t t e .
Q U IN T E ou Q U IN T IN . Sorte de toile de lin
très-fine 8c très-tranfparente , qui tire fon nom de la
ville de Quintin en Bretagne, où & aux environs de
laquelle 011 la .fabrique. V o y . to il e , où. Von p a r le
de celles de Bretagne.
Q uin t e -e s s en c e . Par ce nom qui femble défi-
gner ( quint ) la cinquième partie ( ejfencè ) de ce
qui compofe un être , les apothicaires , Jdroguiftes
& chimiftes entendent ce qu’il y a de plus exquis,
de plus pur & de plus fubtil dans les corps naturels,,
tiré ou extrait par le moyèn du feu.
Q uin t e -es sence d e r o m a r in . V o y . r o m a r in ^
Q uin t e - es sence d’a n is . V o y . â n is .
Q u in t e -es sen ce d e c a n e l le . Vo y . c a n e l l e .
Q U IN T E L A G E ou Q U IN T IL A G E , que les
Flamans prononcent Q U IN C E L A G E . Terme de
marine dont on fe fert en plufîeurs endroits pour
fféfigner ce qu’on nomme plus communément le jl»
Vo y. l e s t .
Q u in t e l a g e . Ce mot fignifie auffi en baffe
Bretagne Yordinaire ou le port des hardes des matelots
, c’eft-à-dire , ce qu’il eft permis à chaque
matelot qui s’embarque de porter avec lu i, ce qui
fe régie au poids, & dont ils conviennent en s’engageant.
C’eft ce qui s’appelle ailleurs matelotage.
Vo y. m a t e lo t a g e .
Q U IN T E R L ’O R E T L ’A R G E N T . Expref-
fion particulièrement en ufage dans les naines du
Potofi, du Chili & de la nouvelle Efpagne , d’où
elle eft paffée en Europe parmi ceux qui font le
commerce de Yor 8c de T argent en matière , & non
en efpèce. Elle défigne l’adfion de marquer l’or
& Y argent après l’avoir effàyé & pefé & en avoir
fait payer le droit de quint au roi. V o y . les articles
de ces métaux.
Q U IN T É ou Q U IN T É E . O n appelle un lin-
got d’or quinté, une barre d’argent quintée , ces
métaux en barres ou en lingots , après qu’ils ont
été effayés, péfés & marqués par les efîàyeurs 8c
commis royaux. Vo y. comme dejfus.
Q U IN T IN . Voy. q u in t e.
Q U IN Z A IN E , que l’on prononce K IN Z A IN E .
Nombre qui renferme en foi quinze unités, ou
chofèsde la même efpèce , une quinzaine -de pifto*
les , une quinzaine a’écus , delivres, &c.
Q U IN Z E , que l’on prononce K IN Z Ë , nombre
impair compofé de 10 & de y.
Q U IN Z IÉM E . Partie d’un tout divifé en quinze
portioris femblables. On dit ordinairement ; j’ai un
quinziéme dans cette entreprife, dans cet armement,
Pppij: