
le commerae intérieur, il fe fait entièrement par
aps marchands Ruffes, & c’eft avec eux que les
'oegociaüs étrangers ont coutume de traiter dans
tons les objets de commerce , tant pour la vente
des marchandîfes qu’ils ont reçues de dehors que
pour celles dont les Mofcovitçs ont befoin, Ces
marchands , qui font payfans, ferfs d’origine , entendent
très bien _ce négoce , & comme J s font en
general auffi afhfs qu’habilès à profiter dqs çirconf-
tances favorables a leur commerce, ils amaflent
communément des richéflës confidérables. H y a
deux claffès da marchands qui font lç commerce
intérieur, L a première eft celle des marchands fé-J
dentaires qui habitent les grandes villes ydeineu-
: j ' nt ,Pî-ef<ï ue ^ “ s B l <° n*r ’• ils s’occupent d’un ou.
' de plufieurs genres de trafic. L a fécondé claffe eft
celle des marchands ambulans : ceux-ci font des
voyages1 dé trois & quatre années, Sç ne revien-
nent ordinairement; chez eux qu’avec de grandes ri-
chelles: par exemple , un marchand cm Aîofcau
jpa.rt de cette ville au mois de mars, pour arriver
a la mi-j*uin à la foire de Makai je w , ville du gouvernement
de Nifçbnei - Nowogqrod Ses affaires
hnies dans cet endroit, il fe met en route pour
la foire d’irbitakaja , ville , du gouvernement de
1 obolsk, en Sibérie. Cette foire fe tient dans le
mois de janvier1; notre voyageur fait donc en forte
d y arriver en ce temps. Il y échange les marchandées
dont il s ççolt muni à Makariew contre d’antres
qu’il préfume devojr lui être plus’ avantageufes i
ïrkqttlç , capitale du gouvernement de ce pom en
Sjbérje, od il doit aller en quittant Irbttzkaja. S ’il
ne débite pas-toutes ccS tnarchàiidifes à Irkutzk il
va a Tobolsk, od il çft fiîr de les vendre pendant
Ihiver a un gros bénéfice : il part au primeras de
1 obolsk, parcourt toute la Sibériç, toujours en
commerçant, & revient à Irkutzk en automne, ou
pour le plus tard au commencement de J’iiyêr à
moins qu’il ne foit furpris par les glaces ; U fait
Ion commerce pendant cette faifon avec les Cintrais
, tant à Kjacijta qu’ à Jakurzk, villages dont
nous avons parlé, fitués1' fur ï f f frontières de la
Srbérie du cfité de }a Chine, De Jakiitzk, il fe
rend au printemç i Irkutzif, afriye en automne à
1 obolsk , frequente en hiver & pendant l’été fuiyanc
les foires d Ibitzkaja & de.Makatieur, & s’en revjsnr
pttfiu a Mrfcoti après tige tournée de quafre «is
de demi. Ce voyage eft long & pénible, comma'
.i on voit, mais il n’eft guères d’hommes iutelligçûs
| qui l’aient^faiç, fans avoir décuplé la valeur de ce
iquils avaient emporté en partant de Mofcou y à
moins qu’ils n’aient effiiyé quelque malheur dans
leur route. Les marchands d’Archangej, deÇafan,
dp d Uftjug-^eliki, de Lalskoi-Polad <Sç de Maka-
nçv?-, font a\ifti dans J’ufage dç faire ces longs
voyages.
Le gouvernement, de Mofcou ,, çomprend on?ei
provinces.
A r t i c l e I I .
Commerce extérieur de Mofcovie.
Il fe divife en quatre parties , fçavoir le coin*»
merce- d A rch ang el, le commerce de Peter#-
bourg, celui de JCarélie, & celui de Liyonie 8e
• d Frjihonie : ^ comme chacune de ces parties exige
de grands details, no »s les étendrons autant que
les bornes de cet ouvrage peuvent nous je permeç-»
tre ; dans les quatre paragraphes fuiyans.
§. I. Commerce Archangel.
A*ichan6E£ , ou Archangelshoigorod , eft la’
capitale du gouvernement de Ion nom. Cette ville ,
fituee Ions le 64e, degré 34 minutes de latitude
leptentrlonale, fut découverte’ en 1553 par les Anglais
, qui ,, les premiers, obtinrent des czars la
1 pemiflion d’y faire commerce, Peu après vinrent les
Hollandois & divers autres peuples qui partagèrent
cet avantage avec les Anglois. L ’argent étoit dans
ce temps-là très-rare, & les étrangers>iétoient obliges
d échanger leurs marçhandifes contre d’autres
marchandifes , & fouvent même de donner encore
J^ rgent* La plupart des commerçans étrangers
demeuroient à Mofcou, & fè rendoient en été 4
Archcingel, où ils tenoient Jeurs comptoir?. Cette
manière dp faire le commerce fubfîfta jufqu’en 1 7 2 1 ,
que Pierre Ier. tranfporta le commerce à*Archcingel
à Peterfbourg, & força ainfi les étrangers à y.|rah£-
férer auifi leurs comptoirs 3 dès-lors, le commerce
d'Arçhangel déchut' beaucoup 3 celui qui s’y fait
encore aujourd’hui n’eft pas confidérabfe, On ea
peut juger par la note fuivante des marchandifes
qui ont été expédiées de ce port, dans le cours
ae l*année 17 8 0 , feavoir :
MO S M O S 287
Dejlination des tiiûrchandifes. :
oms des marchandifes.
Quantité.
Pour ■
Hollande.
Polir '
Angleten
Pour
PortügaU
Pour
Effagnt,
Pour
France.
Pour
Danî'm?
etjsorveg.
Pour
Hambour.
et Bremen*
Proment, . * . . . c\etwers, 2080 40776 • J 394 , . t 6 96 » . f 1306
204J» • • « 1287, • • • ’ • 1056 6536
Semence de lin, • • • • . ditS y 58558
Goudron, • • • * • • barils, 4 1 1 0 6 4245)2 • * . , . , , , . . . . 3*5 *
1 Brai • • pOUdS y 40152 8£pf2 • . • • * • 4056 328
Su if, 78873 60748 * 3747,
Chandelles de fuif, • • • • dits y 13 37 1538 96
F e r , . . • , , , • • • ditS y 8 4 0 0 2 4 5 1 1 5 Cuirs de Roufli, # ... 8 » 5 9
. • 8 4 4 3 . , 6 8 2
So-ie de pourceau , • • • • ditS y I J 5 S 1 6 8 1 1 2 l 8
Chanvre, • • . • 164 .35 1 3 3 2 7 I BQ . • 1 0 5 H 6 0 6 '
Huile de chenevis , * » . dits , 1 0 0 7
Huile de poifton, • . • • ditS y . . . • • • • • • * • . 3 1 4 4 8
C ire , . • . . . , • . • ditS y 82- Ï 3 2 1 2 0 • • • • . * 16 3
Nattes, • • , * • , • • pièces,, . * 0 1 5 0 0 1 0 2 1 4 . 0 5 4 ^ 0 . . 1 2 0 0 27.00 1 8 8 0 2 0
Toiles à voiles , • », ditef , ■ » - 106’
Pelleteries , . . . . » 9,3 8.5 1 4 6 3 0 0
Toiles de napage, • * ,* , . arcji. .57.711 6 Na rres, • . • • • . « , 45 IP - , 5 Igg » 1 1
On voit par cette note, que les principaux articles
vaut depuis 250 jufqu’à 3^0 copecks, plus ou moins,
qui s’exportent üA rch a n g e l, font dubrai, du
le czetu^er j le feigle depuis 150 jufqu’à 250 copecks
goudron, du froment, du feigle, & de la femence de
, la même mefure; la femence de lin eft presque
lin, dont nqus placerons ci-après les comptes fimulés
toujours au même taux que le frçment de la
tefpeètifs. On y troùve d’ailleurs en 'affez grande
abondance, du . fuif, dont les prix raifonnent fuivant
lès qualités, depuis 20 jufqu’à zç roubles, plus ou
moins, le berckov/itz de 400 ifc j du chanvre net
qui vaut depuis 10 jufqu’à 1? roubles, plus ou
moins , fuivant les circonftances ; des nattes dont
le millier vaut communément depuis '40 jufqu’à ;
45 roubles , plus ou moins \ enfin-, -de’ la- foie’ de ;
P9.ff fe paye, fuivant la qualité, d e p u is ju f*
qu a 8 roubles , plus ou moîtis , le poud de 40 tfe.
Les prix du froment., du feigle & de la graine de
lin , varient fuivant les circonftances 3 ,1e froment
meilleure qualité. Les révolutions dans les prix du
brai 8t du goudron, font encore plus étonnantes.
D’une année à l’autre on les voit monter ou defcen-
dre de iôo-, 200, & même 30b pour cént. En;
17 7 8 , le brai valut jufqu’à fyo copecks lè baril 3
^n 177^ , ce prix baiflà jufqu’à zoo 8c 196 copecks,
taux auquel il eft refté cette année ( 1780 ). Il en
eft-de même du goudron q u i, de 3 2 5 dopécks le
baril qu’il valut en 17 7 8 :, defeendit :en 17 7^ à 1
prix auquel il eft encore* Nous en avons néanmoins
formé des comptes fimulés , en prenant les prix
moyens &les plus communs.
Comptes jimüles dun chargement de 800 barils de brai & de 1,800 dits de goudron y fe a v o ir :
800 Earils de bra i, à 250 copecks. * • • * • • « .* • * • • • • •
F rais d* expédition.
Droit a 8 cop^ le baril , r°. 64 dont la ^ en argent -ruftè Rp.
«claotre moitié i i M cop. en rdir. *»j. 30 & i 1 1 , copecks la rixdale .
lixpédinon & frais <le douane , à i copecks
Aubrtiment- ordinaire & extraordinaire , à 9 popeçks
Keception , rabatag,e de baril? & port à bord , à 1,0 cop. • • • • ; x •
Erais extraordinaires 1 p g , & courtage d’achat - p - . 9 . . . . . . ,
Dioit nommé fpendatie_ i p | , & l’églife | p^’ * . °.
Lommimon .d’achat fur r°, 2,278 , 4 1 p | . . , , # , , , , # ,
. •. .* •* RJ ° .
3 l Il H :
34 56
12 n u
7l2> n. ir
88 lin
3° c i l II
10 y II II ■
45 * 6
2,000 Ht!
324 12
Roubles 2,324 12;