
A Pafras, Lépante, Modon & Coran en Marée,
éz 1. de Paris en font 77 378 du pays.
A Corfou, ipo 1. de Venife , poids fubtil, valent
74 à 75 1. du pays , ou 100 1. de Paris en
-valent 1 19 j-*.
A Damas, 62 1. de Paris font égales à 16 ro-
Tolis j-.
A Durazzo en Albanie , 62 1. de Paris valent
'63 à é>4 1. du pays.
A Lazaro & à quelques autres villes fituées fur la
mer Ma jour, 6 1 1. de Paris y font 5 rotolis oupi 1.
Dans*toute la Macédoine 62 1. de Paris en font
74 du pays , ou 200 1. en font 1 ip.
A Majorque 6z 1. de Paris, font 7 1 rotolis.
Dans Pifle de Metelin 6 2 1. de Paris , font n p
rotolis.
• A Alep & Liza en Sirie, 6z 1. de Paris y font 14
rotolis.
A A lg e r, 6z 1. de Paris font f f rotolis.
En Bohême , il y a deux fortes de poids ; un de '
'60 1. & l’autre de 66 , chacun de ces poids fait à
Paris zoo 1.
A Ruccia près de Satalie, 6z 1. de Paris valent
15 p rotolis.
A Burfe & à Caffa fur la mer Majour , 6z 1. de
Paris font 57 rotolis.
Au grand Caire 6 2 1. de Paris font 69 rotolis. j
En Candie 100 1. fubtils de Venife , ou bien
éz 1. de Paris en font 87 à 88 du pays ; 100 1.
gros poids de Candie en font 1 10 gros poids de
Venife.
ACa ta ro, à Valonne, à Dulcigo , en Albanie
& à Larta 6c Sainte-Marthe en Epire , 6z 1.
de Paris y valent 75 1. du pays, ou 100 1. de Parisi
en font 12 1 un-peu moins de tous ces lieux.
A Cefaionie 6 2 1. de Paris en valent 75 du pays , :
le refte comme au précédent.
Dans l’ifle de Chypre 13 rotolis , font 60 1. de
Paris. Y
L a livre delà Chine, comme celle de France ,
a feize once^, chaque once a dix gros que les Chi-
,11 ois appellent tçien , chaque gros dix deniers , &
chaque denier dix grains. L e grain a fes diviflons
& fubdivifions toujours de dix en dix ; mais il n’y
a point de terme François pour les exprimer.
Les marchands & négbcians fe fervent dans leurs
écritures de ce ca-raftère ih , pour marquer que c’eft
de la livre de poids dont ils entendent parler , &
non des livres de comptes qui s’expriment par d’autres
cara&ères , fuivant leurs différens noms & valeurs
comme il fe peut voir dans l’article fuivant.
L e poids d’Angleterre fe nomme livre , ainfi
qu’en France; & l’on a vu ci-deflus fous le titre de
l’inégalité 8c égalité des livres de Paris & des pays
étrangers , les rapports que ces poids ont enfemble.
Par le vingt-feptiéme chapitre de la charte , que
les Anglois nomment par excellence magna charta ,
tous les poids doivent être étalonnés fur les étalons
ou matrices qui font gardés dans -l’échiquier par
l’officier qui pour cela s’appelle le clerc ou contrôleur
du marché. Il y a deux fortes de poids: dont
les étalons s’y confervent , 1e poids de Troye , & celui
d’avoir du poids.
L e poids ou livre du poids de T ro y e réeft que
de douze onces ; & c’eft à ce poids que fe pèlent
les p erles, les pierreries , l’or , l’a rg ent, le pain, 8c toutes fortes de bleds & de graines; Chaque once
eft de vingt deniers , & chaque denier de vingt-
quatre grains ; en forte que quatre cent quatre-
vingt grains font une o n c e , 8c cinq mille fept cent
foixante grains une livre. C’ eft anfli de ce poids
que les apothicaires fe fervent ; mais ils le divifene-
autrement : vingt grains font un fcrupule , trois
fcrupules une dragme , huit dragmes une on ce , 8c
douze onces une livre,' L a livre d’avoir du poids eft de quatre onces
plus forte que celle du poids de Troye;- mais aufli
il s’en faut quarante-deux grains que l’once d’avoir
du poids ne foit aufli pefante que celle du poids d®
T ro y e , ce qui revient à peu près à un douzième ;;
de forte qu’une once d’avoir du poids n’eft que de
438 grains , lorfque celle du poids de Troye eft
480 3.ee qui fait une différence comme de 73 a
80 , c’eft-à-dire , que 73 onces du poids de Troye
feront 80 onces d’avoir du poids, & que 80 livres
d’avoir dii poids ne feront que 73 livres poids
de T roye.
C ’ eft à la livre d’avoir du poids que fe pefênt
toutes les marchandifes groflieres & de volume ;
comme cha ir, beurre , fromage , fer , chanvre y fi—
laffe , fu if , c ire , plomb, acier , &c»
Cent douze livres d’avoir du poids font le hun»
dret ou quintal; cinquante-fix livres le demi-quintal
, & vingt-huit le jod ou quart de quintal. Les-
bouchers appellent jlotie un poids de huit livres-
d’ avoir du poids dont ils fe fervent: a pefer leuç
viande» Livre. C’eft aufli une monnoie imaginaire dont
on fê fert pour les comptes : elle vaut plus ou
moins fuivant le nom qu’on ajoute & qu on donne
à la livre du pays où elle eft en ufage. .Ainfi 1 on
dit enFrance , unelivre tournois rijîs ,, une livre p a- ,* en Angleterre , une livre fierling ,* en Hollande
& en Flandres , une livre de gros» L a livre tournois eft de vingt fols tournois, 8ç
chaque fol de douze deniers aufli tournois. Cette livre étoit la valeur d’une ancienne monnoie d ar—
gent qu’on appelloit franc , terme qui eft encore
Anonyme avec livre ,* car l’on fê fert fouvent de-
franc au lieu de livre : ainfi l ’on d it, deux cent livres
ou deux cent francs j & c. On a joint le mot de tournois
pour différencier la livre de vingt fols d’avec:
les autres monnoies de compte , auxquelles l’or»
donne pareillement le nom de livre. On la diftingue
aufli par-là d’ avec la livre de poids».
L a livre pari fis eft de vingt fols parifis ,, & le lo i
parifis de douze denjejrs parifis ; chaque fol parifis
pvaalrainfti squinze deniers tournois ; enforte qu une livre vaut vingt-cinq fols tournois ; ce qui eft un
quart en fus plu« que livre tournois. L e moidç
L I V
tut ri f is Ce dit par oppofition à tournois, à caufe au
prix de la monnoie , qui valoit un quart de plus à
Paris qu’à Tours»
L a livre fie r lin g d’Angleterre , que l’on appelle
aufli p u n d t , & quelquefois pièce , vaut vingt fols
fterling ou vingt fehelins , le fol fterling valant douze
deniers fterling ou douze peninsi
. I l eft abfohiment impoflible de déterminer d’une
manière fixe 8c permanente une jufte proportion
entre la valeur .des efpèce;s courantes de France &
d’Angleterre, à caufe des différens changemens qui
arrivent en France , ou l’argpnt eft tantôt plus
haut, tifntôt plus bas ; au lieu que les Anglois ne
changent point du tout la valeur de leurs efpèce;s.
Les marchands , négocians ou banquiers fe fervent
dans leurs écritures de quelques caractères ou
lettres-initiales , pour exprimer en abrégé les différentes
fortes de livres de compte ; comme L . S T .
pour fignifief livres fie r lin g ,• L de G , ou L . G.
pour dire , livres de gros , & L . ou Ö , pour faire
entendre que ce font des livres tournois.
L ’arithmétique apprend à calculer les livre s, les
fols 8c les deniers , & à réduire les fols en livres 8c
les livres en fols.
En Hollande une tonne d’or eft eftimée cent mille
livres. . ;
Un million de livres c’eft le tiers d’un million
d’écus, ou d’un million d’or.
On dit que des créanciers feront payés au fol la
livre ou au marc la livre , lorfqu’ils font colloqués
à proportion de ce qui eft du , fur des effets mobi-
liaires , ce qu’on nomme p a r contribution • ou lorf-
qu’en matière hypotécaire ils font en concurrence
ou égalité de privilège, & qu’il y a, manque.de
fonds ; ou encore lorfqu’en matière de banqueroute
ou de déconfiture , il faut qu’ils fupportenc & par-'
tagent la perte totale » chacun en particulier aufli à
prppprtion de fon dd.
En terme de commerce dé mer, on dit livre à
livre , au lieu de dire , au fol la livre. '
LIVRÉE. Se dit , parmi les marchands de toiles,
d’un fil de foie d’une certaine couleur attaché à la
lifière des batiftes & linons du côté du chef. C’eft:
dans ce fil* qu’eft pafte lè petit morceau de parchemin
quarré , fur lequel eft écrit le numéro de la
pièce.
Chaque marchand fe fert de foie de couleur particuliere
qu’il ne change jamais , & c’eft ce qui a
donné lieu d’appellèr cette foie livrée,
LIVRER. Donner , mettre entre les mains de
q:elquun, en fa poflêflion , en fon pouvoir , une
cfiofe qu’on lui a vendue , dont on lui fait préfent
ou qui lui appartient.
Ce terme eft également d’ufage parmi les marchands
& parmi les artifans. Je dois livrer cent pièces
de ce drap pour l’habillement des. troupes. Je ne
vous payerai point que vous ne m’ayez liv ré ma
marchandife. Les artifans difent aufli, j’ai aujour-
d lu i livré ma befogne.
LIVR ES au pluriel. S’entend, en terme de com•
L I V
merce , de tous le s regiftres fur lefquels: les marchands
, négocians & banquiers écrivent par ordre,
foit en détail-, foit en gros , toutes les affaires de
leur négoce , & même leurs affaires domeftiques
qui y ont rapport. Ainfi l’on dit : les. livres de ce
marchand font en bon état; C e banquier tient un
grand ordre dans fes livres. I l n’y a nul ordre ,
nulle exactitude dans les livres , 8cc, de ce négociant.
On djt néanmoins quelquefois livre au fingulier
en parlant du journal d’un marchand» J ’ ai chargé
mon livre de cette forome. J e vous donnerai un
extrait de mon livre. J aitnis cela fur mon liv r e t
& quelques' autres. •
L e s marchands ne peuvent abfolument fê palier
de Uvt es , & ils font même obligés d’en avoir par
les. ordonnances : mais ils en ont' befbin de plus
ou de moins, félon la qualité du négoce & la quantité
des. affaires qu’ils font , ou félon la manière
dont ils veulent tenir leurs livres.
On les tient ordinairement ou en parties doubles,
ou en parties Amples. Ceux qui fe contentent de
les tenir en parties Amples ■( ce qui ne convient
J guères qu’à de petits merciers, ou du moins a des
î marchands qui font peu d’ affairés ) peuvent fê pafler
i de très-peu de livres. Un journal 8c un grand livre
leur peuvent fuffire, l’un pour écrire les articles de
fuite , 8c à mefure que les affaires les fourniifent ;
& l ’autre pour former les comptes à tous les débiteurs
créanciers du journal. Mais pour les gros ne-
gocians qui tiennent leurs livres à parties doubles
( ce qui eft le plus d’ufage préfencement ) il leur en
faut quantité dont on peut voir l’utilité & 1 u fage
dans les articles fui vans.
Prefque tous les auteurs conviennent que ce font
les. Italiens & particulièrement ceux de V e n i fe ,
Gènes, & Florence qui ont appris aux autres nations
la manière de tenir les. livres en parties doubles»
Livres en pa rties doubles,
L e s trois principaux livres pour les pa rties doubles
font , le mémorial , que l’on nomme aufli
brouillon, & quelquefois brouillard ; le journal &
le grand liv re , qu’on appelle aufli livre d’extrait ou
livre de rai fon*
Outre dès trois livres dont on ne fe peut p a flè r ,
il y en a encore jufques à treize autres & même
davantage qu’on nomme livres d’aides ou livres
a uxiliaires , dont on ne fe fert qu’à proportion des
affaires' qu’on fa it , ou félon le commerce dont on
fe mêle. Ces treize livres font :
L e livre de caijfe 8c de bordereaux.
, L e livre des échéances qu’on appelle aufli livre
| des mois , livre de notes o,u à’annotations , o »
des payemens 8c quelquefois carnet.
L e livre des numéros.
L e livre des factures*
L e livre des comptes cour ans. u livre des commi[fions, ordres on avis>