
SACQÛAGE qu SACCAGE.,Ou nomme ainfi
dans quelques provinces ce qu’on appelle dans d autres
minage, C’eft le droit qu’ont les feigneurs, de
prendre en nature une certaine quantité de grains:, j
& c , &c. fur çhaque fâchée des marchandées qu’on
expofe en vente dans leurs marchés.
SACQUIERS. C’eft ainfi qu’on appelle à L ivourne
de petits officiers nommés! p a r la ville» au
nombre de vingt-quatre pour faire la mefure de tous
les Tels qui arrivent. On les appelle'/*/cquiers parce
qu’ils, fourniffent le s fa c s pour le tranfport defdits
fels. Leur droit de mefurage confifte en une mine
de fel comble 6c deuxpellées pour chaque barque
qu’ils mefurent. Ils donnent d ces deux pellées fura-
bondantes le nom de fiin te -g o u fte .
SAFRAN ou CROCUS. Drogue que l’on tire
d’une plante qui porte une fleur du même nom.
L a racine qui produit le f a f r a n eft une efpece
d’oignon couvert de plufieurs cartilages bulbeux 6c
jaunifîans , d’où la fleur a pris le nom latin de crocus
ou de jaune. La première année de la plantation de
ces oignons, ils ne pr.oduifent que'de l’herbe, & la
fleur ne paroît qu’au bout de deux ans j pn rn fait
chaque jour la récolte en feptembre & en oéto'Bre
avant le lévèr du folèil, parce que l ’oiguon u’eft
que 14 heures à en reproduire une^nouvelle. -
: C’ eft ,du milieu- de cette ;fleuf que fortenc. trois
.filamens rougeâtres accompagnés de petites laaguet-'
tes couleur d’or , & çès filamens' qu’on appelle
attentes oy\ flèche y font proprement le Ja frd n ,* le
refte de la fleur n’étant d’aucun ufage.
On fait fécher: ces attentes ou flèches avec ün
périt fac de charbon placé fous-les claies fur lesquelles
On les a étendues ; lorfqu’eîlésffont fèches" le f a -
f r a n eft dans fa perfeérion & propre a vendre.. On
a remarqué qu’il'faut cinq livres- d’attentes nouvelles
pour en faire une livre de fèçhes.
Les bonnes qualités du fa fra n font que les attentes
ou flèches- en foient belles y longues & larges
qu’il foit bien velouté d’un beau rouge , d’une
agréable odeur, peu chargé dé filets jaunes 6c très
foc.
L e fa fra n de Perfe pafîe pour le, meilleur tîé tous 3
il croît prefque fans culture etr plu fie tirs eùdroits. Le
plus excellent fe trouve fur lès dûtes dey la mer
Cafpienne & aux environs d’Amadan, qui eft' l’ancienne
Suze.
En Europe le meilleurf a f r a n fe cultive îPBoifne
& à Bois-Commun en Gâdnois.j cette plante compofe
prefque toute la richeffe dé cette petite province,
U en. croît encor* en plufieurs-autres endroitS'de
France , comme aux environs de Touîoufe & d’An-
goulême’, & à Mefnil en Normandie. - On en tire
■ âullT de la principauté d’Oiânge: 6c du corntat
d’Avigaon.
Les Ànglois, les Allemands-, les- Hollandais',,
les Suédois , les. Danois/& autres nations,,qui font',
une grande confommation. de féçfran,préfèrent néanmoins
6c avec raifon celui du Gâtinois à tous, les
autres : auifi eft - il toujours: vendu, un tiers, plus
cher.
. ..Celui qui vient d Efpagne.ne vaut abfolument rien
à çaufe de 1 huile, que.les Efpagnols y mettent pour
le conferyer.-.
Le f a f r a n eft d’un fréquent ufage dans la médecine
, & on l’emploie même dans beaucoup de
ragoûts.Les enlumineufes's’en fervent auffi pour faire
: du-.jaune.doré. .... .
« Le/tf/vyjft doit â l’encrée des cinq greffes fermes
; 50 livres,par quintal net. Au tarif de 664 ».
« Venant in dire élément du .levant, il paye indé-
, pendamment du droit du tarif de la province par
laquelle il entre dans le royaume, vingt pour cent
de la valeur, fur l’eftimation de 80 livres ,le quintal
brut, fixée par l’étàt annexé à l’arrêt du 2 2 décembre
: 17 5 0 ». ■ _ r,., <
' « A la fortie des cinq groffes fermes, il doit 40 liv.
par quintal brut, au tarif de 1664 ».
« 11 ne peut être exempt de.ee droit qu’autant
qu’il juftifie avoir payé celui .d’entrée, ou bienXortir
de Lyon, où il eft cenfé avoir acquitté ceux, de
; douane à Ton arrivée ». -
a Cè droit eft , par quintal net, au tarif de 1632,,
favoir :
tenant-de l’étranger , 3 1 1. 6 £ 8 d.
Venant de l’intérieur avec 1 1. 15 T. 3. d. d augmentation
dé iz 1. 15 f. 3 d.
«. Celui. d’Orange & d’Avignon, eft traité comme
s’il venoit de l’étranger, d’apres les arrêts des 18 juille
t 17.24 &. 13 novembre 173 1 ».
« A la douane de Valence, iLpaye par quintal
; net 7 L 2 X. »r . r .
• < x f a f r a n .du cru d’Alface eft exempt des droits
! de traites 6c de celui de vingt.pour cent, à fo,n .paf®
fage en Franche-Comté.., fuivant l’arrêt.du î z janvier
1706 n,.
C ommerce du sa fran ! a A m s t e r d am .,
Les- différentes fortes, de f a f r a n qu’on vend -à
Amfterdam ,-font. celui-dé Gâtinois celui de M.on-
taubauj celui .d’Efpagne c elu i,d’Angléteçxe..Ils Te
vendent tous à la livre & fe tarent aux-poids 5 favoir ;
une. demi-livre par fàç dey & livres-, ou, -| ;pqAj,r;eéùt'
pour fac de 25 livres. Ils .donnent tous également
un., poux cent de, dé du dion pour le. promp.t .pay.e-
j mentï
Le prix du f a f r a n de Gâtinois nouveau, eft depuis
18 florins J£ j jufqù’â 13 florins la- livre. -f
Le f a f r a n de Gâtinois vieux & celqi de Mqu-
j tau-ban , fe vendent 18 florins ,. c.e,- qui équivaut .1
18 liv.
Enfin, . celui d’Efpagne;, depuis 6 florins- juf-r
qu’â 8 'florins pu 8 livres.
y Lç.fiîjfian s’apprécie dans, le., tarif de. Hollande,
; & paye., les droits d’entrée &..de. fortie. à raifon de la
] livre pefant;
a L ’appréciation du f a f r a n d’Angleterre eft.de
• i5 florins la.livre-, 6c.celle du.fafïan de France fou?-
lement de 10. Ils payent également 4 fols d’entrée j
8c autant de fortie avec une augmentation de z fols.
S’il entre ou fort par l’Eft , l’orifond ou le belt ».
S a fr a n -bo u rg ou sa f r a n -b a t a rd , que l ’on
nomme auffi quelquefois ca r tham e & sa fr a n um .
Efpece de fa f r a n différente de la précédente 6c
qui vient de Provence & d’Allemagne, particulièrement
des environs de Strafbourg. L a planté qui le j
produit & qui eft fort commune s’élève environ de
deux pieds de haut ; Tes feuilles font rudes, piquantes,
longues., vertès & dentelées $ au bout de chaque
branche il fort une tête écailleufe qui jette une
quantité de filamens rouges & jaunes dont on fait
le fa / ra n )-bourg. Ce fa fra n eft quelquefois employé
par les teinturiers pour faire la couleur que
Ton nomme jiacara de bourre \ mais cette drogue
leur eft" défendue parce qu’elle ne donne qu’une
fauffe couleur. Les plumafliers néanmoins s’en fervent
pour teindre leurs plumes en incarnadins d’Ef- :
pagne eu mêlant dans fon fnc du jus de citron.
L ’on apporte auffi du levant, fur-tout d’Alexandrie,
une efpece xit fa fra n bâtard qu’on nomme ordinairement
fafranum.
C’eft la fleur d’une petite plante haute de deux
pieds qui a la feuille à peu-près comme l’amandier.
Cette fleur eft rouge & jaune fur pied, mais après
avoir paffé au moulin elle devient tpute rouge , on la
met enfuite dans l’eau & on la fait fécher à l’ombre,
le foleii lui étant contraire 5 elle croît fur le
bord du nil aux environs du Caire.
Lès’teinturiers 'en foie de Lyon & de Tours én
confomment beaucoup pour les couleurs rouges
vives , comme pour les incarnadins crEfpagne , les
ïtrearnats , la couleur de feu , les couleurs de rofe,
&c. .
Le fa fra n qui fe recueille â Smirne eft d’une
affez bonne qualité j fa récolte y peut aller, annéè
commune , â vingt quintaux.
« Entrant 'dans lesv cinq groffes fermés, le fa f r a num
en général’ doit aû tarif de 16 64 , par quintal
net 1 1. 5 T ».
« Et. én fortànt dés cinq groffes fermes. , cinq
pour cent de la valèur / s’il ne jiiftifie de Tacquitte-
ïnént dès droits d’entrée »..
« A la douane de Lyon , de quelque endroit qu’il
vienne il doit également, fuivant le tarif de 1 63 z ,
i l. 5 f par quintal net ».
» Et' â celle dé Valence ,• où il eft défigné au
deuxieme article du.tarif,' 3 L u f. ».
Safran Iridès , de Malabar & de Babylone.
C’eft là racine qirion nomme communément-1 errant
eri ta. Voy. TERR A-MERITA.
Safran de Venus. Vo y. cuivrev
Ça fr a n um . Efpece de fa fra n qui vient du levant.
Voy. Sa t r an -b;o'U^g;
«, Le fa fm n dm on J iiffd t i. dti levànt^ eft du nombre
dés^ marchandifes venant du- levant, fujettes au
droit de vingt pour cent., fuivant l’arrêt du 1 y août
r è ^ » .
SAFRE ou Z AF RE. Minéral de couleur d’ecil
de perdrix, que les verriers 6c les fayanciers em-
ployent pour donner une couleur bleue à leurs-
verres & à leurs fayancés;-
L e f i f r e vient des Indes orientales ; ce font les
Anglois les Hollandais & les Hambourgeois qui
l ’apportent de Surate en France. 1
Les marchands épiciers-droguiftes de Paris le vendent
ou en poudre où en pierre 5 celui qui eft en
pierre doit être préféré parce] qu’il- ne peut être
contrefait, & que celui en poudre eft fujet à êtr^
fbfiftiqué , aufli ce dernier ne fe prend - il qu’à-
l ’épreuve.
Il fert auffi â colorer quelques émaux, & le-faux
lapis n’eft que dé l’ étain calciné , coloré- avec ce
minéral 3 les- faphirs faélices tiennent également leur
couleur du fafré.
« L e Tafre que lé tarif de 1664 nommtfaflle doit,'
fuivant' ce même tarif, à l’ entrée des. cinq groffes
fermes , 3 f. par quintal ».
ci Et en fortant des cinq groflès fermes, cinq-
pour cent'de la valeur , comme omis audit tarif. «. '
SAGAPENUM , autrement SARAPINUM , en;
François GOMME SERA PHIN. C’èft une gomme
dont l ’odeur approche Fort de celle du lin , ce qui
lui a donné fon no-m latin qui-paroît avoir été écrit:
ainfi-cera-pinum. Elle découle du tronc d’une plante
qui-Croît en- Perfe j Tes feuilles font très-petites ,- fa
graine eft ronde & plate, femblable à celle du gal-
banum, mais beaucoup moins groflé ) elle fe trouve
dans des ombellgs qui pouffent-au bout de fa tige. '
Il faut choifîr cette gomme en belles larmes claires&
tranfparentes y, d’une odeur forte j la plus
blanche & la Moins, remplie d’ordure qu’il fe pourra 3
on voit quelquefois du fàgapenum ‘dont la blancheur
, tant au dedans qu’au dehors , ne lé cede
en lien à celle du lait 3 c’eft certainement le meilleur,
mais il eft très-rare. Cette d-rogue eft eftimée
fouveraine pour l’ëpilepfîe, l’aftme & la paralÿfie.
<k Ven-a-nt de l’étranger &• des ptbvincès- répùtées
étrangères 'dans les cinq groffes' fermes,! le fa g 'a -
pemtTii: de-it -, au tarif de 16^4- , par quintal .fletr.
6 1. 5 f.».
« V errant indire élément du levant-, i-1 paye-, indépendamment
des drôit's de la- province par laquelle
il entre , vingt pour cent delà valeur fur l ’eftimarioiï
de" 246 livres le quintal brut , fixée par l’état annexé
à l’arrêt du • 22 décembre I.71Q foüs le. nom; de
gomme féràphin e » .
d Paffant 'des1 cinq grofîes fermes' aux provinces
réputées étrangères crû à l ’étranger, cette gomme
jouît de l’exemption de^ droits, 'comme- droguerie-
■ étrangère »v - r-
« A la douane de Lyon-, elle doit au- tarif de
1^32 , de tel endroit qu’elle vienne, par quintal net
3 T z f . è d. ‘ - y ^
■ ■ '-SAGGIO. Petit poids dont on- fe fert à Vênilê.y.
c’èft la fixieme oartie de l’once*de cette ville, dont la.
livre ai onze onces , chaque once fix-fàggiv i& cbfa»
| ane fa g g io v'mvt carats.'
SAGXJ >; SAGO U ou SÀGD U . Efpece de fe?-