
A Oneille , les huiles d’olives le vendent en barils
de fept rubs & demi , -qui pèlent enfemble autant
que la millerolle de Provence , laquelle revient à
66 pintes mefure de Paris , ou a cent mefures
d’Amfterdam.
RU BA C ELLE. Efpece de rubis qui n’eft pas efti-
mé. Vo y. r u b is .
RU BA N . T iffu très-mince , qui fort à plufieurs
ufages , fuivant les matières dont il eft fabriqué.
L ’on fait des rubans d’or , d’argent, de foie , de
capiton , de laine, de fil, &c. On en fait d’étroits,
de larges , de demi-larges, de .façonnés, d’unis à
deux endroits & avec un envers, de gauffrés, à rai-
feau , de fimples , de doubles , en liffe ; enfin de
toutes couleurs & de tous définis , fuivant le génie
du rubannier, le goût du marchand qui le commande,.
ou la mode du jour.
Les rubans d’o r , d’argent & de foie , fervent
pour l’ornement des femmes & même des hommes.
, Ceux de capiton qu’on appelle p a d o u x , s’emploient
par les tailleurs, couturières, & c ., & les rubans de
laine & de fil, par les tapifiiers, frippiers , Celliers
& autres femViables ouvriers.
Les rubans le ' travaillent & le tiffenc avec la
navette liir le métier. Ceux qui font ouvragés a la
manière des étoffes d’o r, d’argent ou de foie, & les
unis, à peu-près comme le tilferand fabrique la toile,
a moins qu’ils ne loient à doubles lifïes.
Les rubans de pure foie ne paflènt point à la
teinture, quand ils font faits ; les foies de quelque
couleur qu elles foient, doivent avoir été teintes avant
l’ouvrage.
L e commerce de rubans , tant pour l’intérieur
du royaume que pour l’étranger, eft fort tombé
en France1 & l’on peut dire qu’il n’y eft plus un
objet confidérable, en compàraifon de ce qu’il fût
autrefois.
Il s’y en confomme cependant encore beaucoup
& les marchands en font toujours de grands envois,
dans les pays étrangers, où les rubans de la fabrique
de Paris font fort eftimés , & ce qui paroîtroit
fans doute bizarre , fi l’expérience de tous les tems
n’avoit appris que chez toutes les nations la rareté
ou l’éloignement donnent du prix aux chofes, c’eft
qu’à Londres où l’on excelle dans ces fortes d’ouvrages,
on donne la préférencezxrxrubans de Paris,
tandis qu’à Paris on a une efpèce de fureur pour ceux
cf A ngleterre, quoique ceux de Paris ne leur foient
pas inférieurs.
Les lieux de France où.l’on fabrique le plus de
rubans , font Paris & L yon, pour les rubans d'or
& d’argent. Il n’y a même que ces deux villes où il
s’en faffe de cette forte , dont ceux de Paris font les
plus eftimés*
Les rubans de foie fe font aufli à Paris, à Lyon
& à Tours. O n en fait encore beaucoup à Saint-
Etienne en Forêt 8c à Saint-Chaumont, petite ville
du Lyonnais. Ceux-ci pafient communément pour
rubans de Lyon ; mais la fabrique de Paris Remporte
de beaucoup fur toutes les autres,.
Les rubans de laine fe font, pour la plupart, !
Amiens & en quelques autres lieux de Picardie. On
en fabrique cependant une affez grande quantité à
Rouen & aux envirens, & c’eft dans cette dernière
ville qu’on envoyé le peu qui s’en fait en Auvergne.
Les rubans qu’on appelle pa doux , qui font
faits de fleuret, de fîlofelle ou bourre de foie , ainfi
que certaines efpeces de galons qui font de même
matière, mais croifés & travaillés différemment &
qui fervent à border les étoffes employées en meubles
ou en habillemens d’hommes & de femmes, fe
font aufli aux environs de Lyon, en plufieurs lieux
différents, particulièrement à Saint-Etienne en Foreft.
Voy. PA DOUE.
Enfin le ruban de fil, qu’on nomme autrement
rouleau, fe tire prefque tout ( au moins pour celui
qui fe débite par les merciers de Paris ) d’Amberc
en Auvergne, où fe fait le plus excellent de celui
qui le fabrique en France, Les rubans de fil qui
viennent de l’étranger , fe tirent de Hollande & de
Flandres.
On ne parlera ici que des rubans de foie & de
laine , renvoyant le padoue , le gallon & le rouleau
à leurs propret articles.
Rubans de fo ie ,
L a plupart des rubans de fo ie unis qui fe font
en France ont certaines largeurs fixes qui s’expriment
8c fe connoiflent par divers.numéros. On en.
donnera une note après avoir dit quelque chofe de
ceux de la fabrique de Paris.
Les largeurs de cette fabrique n’ont rien de réglé
& les ouvriers les font fuivant que les marchands
les leur commandent. Il s’y en fait cependant peu
d’étroits. Les largeurs font à peu-près comme le
ruban de Lyon , n°. 1 1 , dont on parlera dans la
fuite. Les unis & les façonnés de Paris fe vendent
également à la douzaine, compofée de douze aunes,
avec cette différence cependant que les pièces de
ruban uni, font ordinairement de deux douzaines ,
& les façonnés feulement d’une douzaine. Il n’y a
guères que Paris où les rnbanniers faflent le façonné,
les métiers de Province n’étant prefque tous montés
que pour l’uni. On ne comprend pas dans cette
réglé les rubans d’or & d’argent, puifqu’on a
déjà remarqué qu’il s’en fait à Lyon comme, à
Paris.
Les rubans unis ou pleins qui fe fabriquent à
Lyon , ou plutôt ceux de Saint-Etienne & de Sainr-
Chaumont, qui paffent pour fabrique de Lyon , fe
vendent par pièce & par demi-pièces. Les pièces
de foixanté aunes, e’eft-à-dire, de cinq douzaines,
& les demi-pièces de trente , ce qui revient, à deux
douzaines & demie. Comme les autres, fabriques du
royaume , qui ufent de numéro , né-font pas différentes
de celles de Saint-Æûenne , ou du moins le
font peu , on fe contentera de donner les numéros
de cette dernière..
Il y en a de onze efpèces, c’eft-à-djre de onze
largeurs ou onze numéros ; car pour les couleurs,
ou autres diverfités des rubans unis, ces numéros n’y
ont aucun rapport.
Il faut pourtant obferver que les deux premières
largeurs ont des noms & non des numéros ; ce qui
les réduit à neuf numéros , mais leurs noms diftin-
guentou plutôt défigneut leur largeur. Ces noms font
la nonpareille & la fa veur.
La nonpareille eft large de deux lignes.
La faveur l’eft de cinq lignes. .
N°. jf , eft large de fix lignes -8c demi,
N°. { , eft large de fept lignes & demi.
N°. z , de dix lignes.
N°. 3 , d’un pouce & une ligne,
N°. 5', d’un pouce cinq lignes.-
N°. 7, d’un pouce neuf lignes.
N°. 8 , eft large de deux pouces.-
N®. 1 1 , l'eft de deux pouces quatre lignes &
demi.
Enfin le numéro 13 eft large de deux pouces
neuf lignes & demi. Le tout à prendre fur le pied
de la mefure qu’on appelle en France pouce de
roi. "'
Autrefois il fe faifoit à Saint-Etienne 8c ailleurs
des rubans nos-. 4, é , ro & 12 qui ne font point employés
dans Fêtât ci'-deffus j mais ces largeurs ne font
plus en ufage.
En d’autres endroits les rubans pleins fe défignent
par portées , en commençant p arles plus larges,
c’eft-à-dire par le plus grand nombre de fils, dont la
chaîne de chaque efpece de rubans eft compofée ;
ce qui fe fait dans l’ordre fuivant. Les premières largeurs
font les fix portées, enfuite les cinq , après les
» au-défions, 1 6 fols , venant d’Avignon, 1 livre
» 4 fols.
» L e s rubans tijfus j d ’or & d'argent f a u x ,
» payent de fortie 12 fols ; ceux tiffus d’or & d’ar-
» gent fia , mêlés ou non mêlés de foie , 2 livres.
» Ceux à la digue en fo ie & dorure, paient à
» la douane de Lyon venant du Fore ft, 1 livre
» 4 fols , venant de Paris, comme dentelle d’or ou
» d’argent, 2 livres 8 fols.
» A la douane de Valence , par quintal net,
. » venant de l’intérieur ,- 7 livres 2 fols ; & venant
» d’Avignon , avec l’augmentation , 1 p livres 13 t. »
quatre, puis les crois enfin celle d’une & demi,
& la derniere d’une. Les faveurs & les nonpareilles,
qui font les plus petites, fe défignent par leurs noms
comme dans l’autre état.
« Les rubans de foie venant de l’étranger, paient
»•à Marfeille & au Pont-de-Beauvoifin pour être
» conduits à- Lyon ( les deux feuls endroits par où ;
» ils peuvent entrer en France ) par livre pefant, ;
»net , 1 livre 6 fols 8 deniers de droit principal. De
» droit additionnel, fuivant l’arrêt du 15 mai 17.60,
» 1 livre t o fols.
. » Pour la douane de Valence , du quintal net, à
»■ caufe de l’augmentation des deux tiers , 1 1 1. 16 f.
» 8 dën.
»Au tarif de 1664 , venant des provinces repn-
»* tées étrangères dans les cinq groffes fermes, 4 livres
» par livre , p.efant net. v
» Paflànt des cinq groffes fermes aux provinces
» réputées étrangères , fçavoir,. ceux tiffus d’or ou
» d’argent faux & foie, n livres; tiffus d’or &
» d’argent fin avec foie, ou mêlés d’or & d’argent
»■ avec foie , 2- liv.
» A la douane de Lyon, les rubans de foie
» paient par livre pefant net,, fçavoir , ceux du Fo-
» reft, fous la dénomination de pajfemens de Saint-
» Chamond, au tarif de 1632 , 3- fols; ceux des
» fabriques au deffus de L y o n 8 fols des fabriques.
Rubans de laine.
Cette forte de rubans fe nomme rouleau, ainfi
que les rubans de fil, parce que , fans doute, ils
font roulés, en forme fphérique , autour d’un petit
cylindre de carton ou de papier.
On a dit- ci-devant que la majeure partie des .
rubans de laine venoit de Normandie, de Picardie
8c d’Auvergne, parce qu’il s’en fabrique dans plufieurs
autres endroits du royaume , mais en moindre
quantité. Au refte , la plupart de ceux qui fe débitent
à Paris, viennent d’Amiens ou de Rouen y
ceux d’Auvergne étant envoyés dans cette dernière
ville , pour y être calendrés.
Les rubans de laine font ordinairement par
pièces ou par demi-pièces ; mais le plus fouvent ils
ne fo vendent que par demi-pièces de vingt-quatre
aunes de longueur.
Leurs diverfes largeurs fe défignent par numéro ,
’ de 'même que les rubans de foie pleins. L a chaîne
de chaque numéro doit être compofée d’un certain
nombre de fils , du moins pour les rubans qui fe
fabriquent à Amiens , dont la quantité eft fixée par
" les ftatuts de la foie crue de cette ville , du mois-
d’août 1 666.,
Ces numéros font au nombre de fept. On pourroic
en ajouter deux autres , donc on parlera par la
fuite ,. mais les ftatuts n’en difent rien.
L a première forte eft appellée n?. 3 , dont la
chaîne eft compofée de 45» fils.
L a fécondé, n°. 4 , de 69 fils.-
L a troifiéme, n°. £ , de 85» fils.
La quatrième, n°. 6 , de iop fils.-
L a cinquiémè , n°. 7 , de 1 1 5 fils.-
L a fixiéme , n°. 10 , de 169 fils., -
Lafoptiéme, n°. 1 2 , de 20p. fils.-
De ces fept numéros, celui nommé ra°. zo, eft-
peu en ufage, & il ne s’en fait guères.
Les deux autres numéros réfervés pour les plus
grandes largeurs , dont cependant il n’eft point fait
mention dans les ftatuts-, quoiqu’il s’en faffe beaucoup
en plufieurs endroits, font n°. 16 & n°. 18 ,,
le premier, portant de large environ un demi-quart
d’aune & l’autre un demi-quart & un pouce. Ces
numéros ne font jamais qu’en demi-pièces, aufli de-
i vingt-quatre aunes , comme les autres.
•j Tous ces rubans s’envoient par pa^uçjsconr