
.clies d'un gris cendré , & qui paroiflent toujours
:i.cches & arides , pouffent quantité de petites feuilles
: étroites., .fermes & pointues par le bout, d’un verd
foncé d’un côté , & blanchâtre de l’autre.. Du
milieu de lès feuilles , &c attachées À la branche
.meme, naiffent en très-grand nombre., de petites,
fleurs bleuâtres à quatre feuilles qui font rayées de
quelques .fflet.s d’un bleu plus foncé. Toute cette
plante , branches, feuilles pc fleurs , eft d’une odeur
:très-aromatique& d’un goût fort & piquant.
On cire du romarin dlvenies marchandifes, qui font
,d un grand ufage dans la médecine. Les principales
font des huiles , .des .effences , des eaux ., desfels,
des conferves féçhes ,8c liquides , fans compter .les
•jfteurs & la femence de cette plante dont on fait
auflî quelque commerce^
L huile de romcirj.n , a laquelle on donne auflî
le nom d’effence ou quint ejfence, fe fait avec fes
feuilles Sc ies fleurs de la plante , dont on tire,
par le moyen du feu , une huile blanche,, claire,
pénétrante & très - odorante,. L a rareté .& ja cher,té
de cette huile , eft caufè .qu’elle eft prefque toujours
fofiftiquée , fpit en y mêlant de l’efpiit - de - vin ,
fçit avec des bulles d’afpic , de lavande 8f autres „
femblabfos , ou même, fans prendre tant de p ré - !
•cautions, en débitant, fous fon nom , de (impie f
huile de .chér.ébenüne , préparée ayec de la poix {
.& de l’orcanette.
L ’eau dp la reine d’Hongrie n’eft.qu’un excellent
.efprit-dè-vin , bien déflegme, empreint'des qualités
des fleurs de romarin, L a grande confommation qui
fp fait de cette pau , à caufè de fes propriétés, ou
peut-être de fa réputation bien ou mal açquife ,
bien loin d’engager ceux qui la font, à s’attacher
à la faire bonne, a été caufo au contraire .qu’on l’a
fophiftiquée , 8c que celle, qu’on débite dans beaucoup
de boutiques , n’eft qu’une (impie eau-de-
vie diftillée avec les feuilles .de romarin , fouvent
jtoutes pures, ou quelquefois chargées de leurs
fleurs , au lieu de n’employer que les feules fleurs
bien mondées , avec le meilleur .e(prit-de-vin;
quelquefois encore ce n’eft que l’eau-de-vie diftillée,
fur laquelle on a jetfé un peu d’huile blanche de
romarin ayant de les mettre dans les bouteilles.
« L e romarin ( droguerie ) , doit à l’entrée des
» cinq grofles fermes, au tarif de 1664 , par quintal
» net, 15 fols à la fortjp des cinq grofles fermes ,
ja cinq pour cent de la valeur , a moins qu’il ne-
» (oit juftifîé de Facquittement des droits «Feutrée,
» A la douane de L y o n , de tel endroit qu’il
vienne , fuivant l’ufage , 7 fols,
» A .celle de Valence, comme droguerie, 3 livres
» 1 1 fols. »
ROME. On appelle f ir g e fié R om e , des (èrges
rtrès-fines qui -fe fabriquent à Amiens. Leur aunage
reft de demi-aune de large ? 8c de vingt-une aunes
dè long. Vo y. s e r g e s .
R ome, qu’on écrit plus exactement rum. Eaur-
.de-vie très-forte, extraite de la melaffe de fucre 9
On la nomme dans les colonies Françoifes 1
de l ’Amérique , tafia $ dans les ports de Frasfi&f
guildive , & en Angleterre , ainfi que dans fes
colonies , rum,. Elle eft excellente pour toutes les
meurtriffures & coritufions employée enfriétions, ou
avec compreflès bien imbibées de cette liqueur que
l’on applique fur fospariies bléffees. Elle fort,
mêlée avec du jus de citron , du thé & du fucre , à
faire une liqueur chaude & ennyvrante , dont les
Anglois , qui l’inventèrent les premiers , ufent quelquefois
(ans modération , 8c que les Ângiomânes
François ont mife depuis quelques années , en
vogue dans leur patrie, malgré tant d’autres boit»
fons plus faines & plus agréables qui abondent
chez .eux., Voy. t a f ia ppur les droits.
ROMPRE , ( f e ) fîgnifîe ( en termes de mar-r
chauds de vin ) i’épreuve que font les marchands
& les cabaretiers 5 pour en connoître la bonne ou
.mauvaife qualité..
Cette épreuve cônfifte a mettre du yin dans un
yerre &.â le .laiffer découvert pendant quelque tems
à l’air. S’il ne le rompt, c’eft-à-dire , s’il ne change
pas fle couleur, il eft bon ; & au contraire 9 fl (a
'couleur s’altère .( ce que les marchands de vin nomment
f e rompre ) il n’eft pas de garde, .& eft fujet
à fe gâter.
RONAS. On no.mçne ainfi une -racine qui court
dans la terre , comme la régliffe, & qui eft â peu
près dè la même groffeur. On en trouve en quantité
aux enyirons de la ville d’A.ftahar, fltuée dans l’Arménie.,
à une lieue de la rivière d’Araxe. Son prin-»
cipal ufage eft poux teindre en rouge , & c’eft
du jus de cette racine que font peintes toutes les
toiles qu’on nomme les véritables P e r fe s , auflî
bien que celles qui (è font dans les états du Mogof,
Les fujets de ce dernier prince en tirent tous les
ans de Perfe poùr de grandes femmes.
On en tire de terre des morceaux très - longs,
mais qu’on co-upe de la longueur de la main., pour
en faire des paquets , & en mieux remplir les facs
dans lefquels' on les transporte*
Le rouas donne une teinture fi vive & fi forte.,
qu’elje dure, pour ainfi dire, plus que la toile
même , fa. vivacité augmentant !à mefure qu’elle
vieillit.
Il arrive â Ormus des caravanes entières chargées
de cette racine. pour l’envoyer aux Indes dans les
navires qui y retournent.
RO NDE LETT E S. Soies rondelettes. Ce font
les moindres & les plus communes de toutes les
foies. On les nomme au (fi bourres , j l r a f f s , 8ç
c outrai lie s. Voy. bo u r r e s , & au f i l so ie s»
R ond Emettes.. On nomme aufli de la forte des
toi les a voiles qui fe fabriquent en Bretagne, dans
quelques endroits dç l’év.êçh.é de Rennes', particulièrement
à Vitré.
L ’artipla 7 du réglement de 17 14 pour les noyales
& autres1 toiles â .voiles , ordonne que les ronde-
lettes d’un f i l f e r o n t de vingt-quatre poüces de
laife, & compofées de feize portées dé quarante
fijs chacun. L a cbaînç doit être de pur brin , 8c
' ' la
R O S
Sa tefture de chanvre dont le brin eft tiré fans aucun '
«nêlange de lin.
RONSTIQUE. Petite monnoje de cuivre qui fe
fabrique à Stokolm , & qui a (fours dans toute la
Suède. Les huit ronfiiques valent le marc auflî de
cuivre, c’eft-à-dire, environ deux fols fix deniers
de France. Il faut vingt ronfiiques pour la petite
chriftine d’argent, & trois pour faire le fol de Suède.
RO O T ENO BE L . Voy. noble a la ro s e .
ROOTSCHAAR. On nomme ainfi en Hollande,
la troifième efpèce de ftokvis j c’eft celle qu’on
appelle autrement le ftokvis court. Les deux autres
font le rond & le long. Voy. sto k f ith & s to k v is .
RO Q U E T T E ou cendre du Levant.Cendre d’une
efpèce d’herbe, nommée roquette, dont les fabriquans
de favon & de verre fe fervent. Il en vient d’Ac re ,
•de Tripoly , de Syrie. La roquette d’Acre, eft la
meilleure. On l’apporte dans des facs gris, & celle
■de Tripoly dans des facs bleux. Voy. c en d r e .
RO Q U IL LE . Petite mefure des liqueurs, à
laquelle on donne le nom de poifion. C’eft la
moitié d’un demi-feptier , ou le quart d’une chopine
de Paris. Vo y . poisson.
ROSCONNES. Toiles blanches- de lin qui fe
font en quelques endroits de Bretagne. Vo y. toile.
ROSE. Fleur très-connue , tant par fa beauté que
par fon excellente odeur. 11 y en a de bien des
fortes; de blanches, de rouges, de panachées, de
(impies, de doubles, des rofes à ©ent feuilles , des
rofes de Provins , des rofes mufeats , des rofes
■de damas & des rofes de Gueldre ; celles-ci cependant
font une efpèce bien différente des autres.
On tire.de toutes ces elpèces de rofes , â l’exception
de celles de Gueldres , une eau très-eftimée
pour les maux d-’yeux , & pour plufîeurs autres
ufages , tant dans les parfums que dans la com-
pofition des paftilles de fucre , ‘ des conferves , &c.
L ’eau de rofe eft très eftimée en Perfe , â la
Chine & dans beaucoup d’endroits de l’Orient , où
il s’en fait un commerce très-confidérable , foit par
les nations Afiatiques qui en chargent tous les ans
plufîeurs, bâtimens à Bender Abaflî & dans d’autres
ports de la Perfe, foit par les nations de l’Europe
qui trafiquent d’Inde en Inde.
Les rofes de Provins font celles dont on fait le
plus de commerce. L ’on en a porté ju(qu’aux Indes,
où elles ont un tel débit, qu’elles s’y vendant, pour
. ainfi dire, au poids de l’or. Quoiqu’il fe trouve de
cette elpèce de rofes prefque par-tout , il femble
qu’elles n’aient pas- ailleurs les. mêmes vertus & les
mêmes propriétés qu’aux.environs de Provins , ville
de la province de Brie , de qui elles ont emprunté
leur nom , foit. que- la cpluire s’y faffe avec plus de
foin , foit que là terre y foit plus propre , ou plutôt
que les habitans foient plus adroits â' plus-attentifs
à les faite bien fecher.
Les rofes de Provins font de la grande ou
de la moyenne forte. Les unes & les autres, pour
être de la bonne qualité , doivent être, d’un rouge
îio ir , velouté , biçn feches > bien odorantes, fans
Commerce. Tome l l l . P a rt. Il*
R O S
graines ni petites feuilles , & que leur couleur n’ait ;
point été augmentée par quelque acide.
Il faut pour les conferver, les tenir dans un lieu
foc , ne leur point laiffer prendre d’air , les prelier
& les fouler fortement. En cet état, elles peuvent
durer un an & même dix-huit mois fans perdre ni
leur qualité , ni leurs vertus.
On fait â Provins avec des rofes , des conferves
1 blanches & rouges , & une autre conferve liquide â
laquelle on attribue de grandes vertus pour les
maux de coeur & d’eftomach. L e miel rofat qu’on
en apporte eft infiniment meilleur que celui que
l’on fait ordinairement chez la majeure partie des
apothicaires de Paris. Il s’en fait cependant chez
quelques uns, qui vaut encore mieux que celui de
Provins.
L a Chine tire de cette fleur, des efprits, des
huiles , des fels ; & les marcs qui reftent dans les
alembics, ne font pas même inutiles, puifqu’apres
les avoir feches au foleil, on les vend fous le nom
de chapeaux ou p a in s dei rofes.
« Les rofes doivent à l ’entrée des cinq grofles
» fermes , au tarif de 1664 , par quintal net, à la
» (ortie des cinq grofles fermes, celles du cru de
« France , aufli par quintal brut, fuivant le même
» tarif 5 livres; les autres doivent cinq pour cent de
» la valeur, Ci elles ne font accompagnées d’acquit
» du droit d’entrée.
» A la douane de Lyon , fuivant le tarif de 1632 ,
» elles doivent, venant de l’étranger, par quintal
» net, 1 liv. 5 fols ; venant de l’intérieur, avec
» l ’augmentation de 4 fo ls, 1 livre 9 fols.
» A la douane de Valence , du quintal net, 3 I.
» 1 1 fols. »
R ose , bois de ro fe , ou de R h o d e , qu’ on nomme
bois marbré, eft un hois que l’on compte parmi les
elpèces d’afpalathe , & que bien des gens confondent
avec le bois de Chypre , quoique les connoiffeurs
en faflènt une grande différence. Il ne s’appelle bois
de rofe que parce qu’il eu a l’odeur.
Cet arbre qui eft très-commun dans les îles Antilles
, s’élève fort haut & fort droit ; fés feuilles
longues comme celles du châtaignier ou du noyer,
font blanchâtres?, fouples , molles & velues d’un
côté. Ses fleurs qui font blanches & d’une odeur
agréable , croiuent par bouquets , & font fuivies
d’une petite graine noirâtre & liftée ; l’écorce de
fon tronc eft d’un gris blanc, & prefque femblable
à celle du chêne ; le bois au dedans eft de couleur
de feuilles mortes., & différemment marbré , félon
la différence des terroirs où l’arbre a pris naiffance.
Ce bois prend un poli admirable , & l’odeur qu’il
exhale quand on le met en oeuvre, ou quand on le
manie , eft très-douce & très-agréable.
On emploie ce bois dans les ouvrages de marqueterie
& de tour. Les diftiliateurs en tirent une eau
qu’ils vendent fouvent pour de véritable eau de
rofe. Réduit en poudre , on le mêle parmi les
paftilles. Les chirurgiens & les barbiers en parfumaient
autrefois Fe.au dont ils fe fervoient pour