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Le même taffetas noir, étroit, a les mêmes qualités
que le large, mais il n’a que demi-aune.
L e taffetas d’Angleterre de couleur Te fabrique
auffi à L y o n , & il a abfolument les mêmes qualités
, les mêmes largeurs & le même aunage que
les noirs. Ils font de toutes couleurs,’ pleins, glacés
& rayés.
Les taffetas de Tours noirs , tant larges qu’étroits
, n’ont point de luftre, quoiqu’aprêtés. Il s’en
fait de différente force qui fe diftinguent par les
portées.Les larges portent cinq huitièmes , les étroits
demi-aune , & les uns & les autres foixante aunes".
Tours , dont ils portent le nom, eft le lieu de leur
fabrique.
Les taffetàs de Florence fe font à Lyon* Les
pièces font de cinq huitièmes de large fur foixante
aunes de longueur. Ils font très - minces & d’une
médiocre qualité. Les demi-Florence valent encore
moins ; on fait les uns & les autres de toutes fortes
de couleurs.
Le taffetas d’Avignon eft encore plus mince
que le demi-Florence. Il y en a de toutes couleurs,
même de noir. Ce dernier n’eft fort que par fon
apprêt. Ces taffetas ont cinq huitièmes de large fur
foixante aunes de long & fe fabriquent à Lyon & à
Avignon.
Le taffetas Armoîfin eft le moindre de tous
les taffetas-ytytès lé demi-Armoifin quLeft encore
plus mauvais. Il s’en fait de toutes les couleurs.
L e s pièces font de foixante 'aunes & fervent aux
mêmes ufiges que les taffetas d’Avignons Voye-{
A rm o is in .
Les articles. 5 i & ? 3 des trois réglemens de 1 6 6 7 ,,
pour les manufactures de foie de Paris , Lyon &
Tours, règlent les portées & les largeurs de toutes
ces fortes de taffetas. V oÿ. ces réglemens.
Taffetas des ‘Indes. Il fe fait aux Indes quantité
de taffe tas, mais tous peu foyeux & d’une fabrique
allez foibîe. Il y en a d’unis & de façonnés,
de rayés.d’or & d’argent, de mouchetés, d’autres à
fleurs, d’autres à carreaux. Les icalquîets font dès
taffetas à flammes qu’on nommoit jadis , point
d’Hongrie , ou à la Turque, & aujourd’hui taffetas
chiné. Les Ion guis font tous à carreaux. Les
arains font des efpèces d’Armoifîns. Voy. A r a in s
& A rm o is in s des Indes.
Les kemeas font des taffetas à fleurs de foie.
Les longueurs font de Quatre aunes & demie ', de
< * de 7 f , de 8 , de 1 1 & de 2 ? , fur diverfçs
largeurs , depuis deux tiers jufqu’à fept huitièmes.
Taffetàs d’herbe ou dA reda s. C’eft une efpèce
de taffetas d’une qualité affez commune , qui fe
fabrique aufli aux Incfés avec une forte de foie ou
fil doux & luftré que l’on tire de certaines herbes.
Ce taffetas fe nomme Amplement herbes. Les pièces
ont huit aunes de long fur | ou | de large.
Taffetas de la Chine. Il y en a de toutes fortes
le de toutes couleurs, de larges , d’étroits, de rayés,
2 fleurs de foie & à fleurs d’or. Ceux - ci font de
fix aunes & demv de long* Ceux qu’on appelle
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gros de To u rs, à caufe de quelque reffemblanoe
avec ceux de France de ce nom, portent dix-huit
aunes , & les taffetas de couleurs, onze aunes
& demie.
Le taffetas d fa ille s eft une forte d’étoffe à
gros grain , façon de gros de T ours, qui fe fabrique
à Bruges , qui en fait un commerce affez confî-
dérable en Flandres ., ou il n’eft connu que fous le
nom de fa ille s . Dunkerque en fait aufli un très-
grand débit. Cette étoffe a une aune de large mefure
de Paris.
Le taffetas ciré, eft un taffetas enduit de cire
liquide , dont la préparation eft prefqu’en tout fem-
b labié à celle de la .toile cirée & fert à faire dès
parapluies , des capotes & autres ouvrages, pareils.
TOILE CIRÉE.
« Les taffe ta s paient d’entrée ,. comme les droits
de foie , favoirr.
« Au tarif de 16 64 , par livre pelant net, venant
des provinces députées étrangères } dans les cinq
groffes fermes, 3 1*, pafïanc des cinq groffes fermes
dans les provinces.réputées étrangères , 14 f.. »
« A la douane de L y o n , par livre pefant net,
fuivant l ’arrêt du premier mai 17.5-5 ,.ceux' ras 12 f.
& ceux non ras 10 f. ».
« A la douane de Valence , tous payent par
quintal net 7 1. 2 f . ».
TA F F IA . Eft le nom que l’on donne aux ifles
Antilles , à l’eau-de-vie qu’on y fait avec les gros
fyrops du fucre brut. Les François l’appellent guit- aive , 8c les Anglois, qui en font aufli dans leurs
colonies , particulièrement à la Jamaïque, la nomment
rum. Voy. suc r e a la fin eft parlé des eaux-de-vie de canndees T. a rticle oiï il Il fe fait une très - grande confommation.de ces
eaux.de-vre dan-s toute l’Amérique. Les.nègres, les
petits habitans & les gens de métier des ifles n’en
recherchent pas d’autres, le bon marché 8c la force
de cette liqueur la leur- faifant préférer, malgré fon
odeur défàgréable.
On en porte beaucoup aux Efpagnols dans tous
leurs, établilfcmens de l’Amérique. Les Anglois en
confomment aufli beaucoup , non - feulement, dans
leurs colonies, mais même en Europe.
« L ’întroduérion & le commerce de cette liqueur
dans le royaume ©nt été défendus par l’article premier
de la déclaration du Roi, du 24 janvier 17 13 ».
« Depuis , une décifîon du confeil du 12 juin
1752, a permis 3’en apporter pour être mis en entrepôt
a la deftî nation de Guinée ».
« Une déclaration du '6 mars 177T a-permis l’entrepôt
en France des ta f ia s des ifles à condition
1 °. qu’a leur arrivée Ils feront mis- en entrepôt à la
charge de les réexporter à Tétranger. 2-°. Que Ta
durée de l ’entrepôt fera de deux ans. 30. Que fi à
l’expiration de ce délai, les t a fia s n’ont pas encore
été exportés , le confeil pourra feul y pourvoir ».
TA FFO ÜS SA ou TA FOU SI. Drogue méde-
cinale que l’on trouve dans les royaumes de Cam-
boya & dfc Siam. Les chinois & quelques, autres
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peuples des Indes orientales en font grand c a s , &
elle fait une des principales marchandifes des car-
gaifons de leurs vaiffeaux, quand ils reviennent de
C a ® boy a & de Siam.
TA IL LAN DER IE . Ouvrages que font les taillandiers.
O11 donne aufli le même nom à l’art de
fabriquer- tous ces ouvrages.
On peut réduire, à quatre claffes les ouvrages de
taillanderie ; {'avoir : les oeuvres blanches , la
vrillerie, la grofferie 8c les ouvrages de f e r blanc
& noir.
Les oeuvres blanches font proprement-les ouvrages
de fer tranchans & coupatis qui fe blanchiflent
en les aiguifant fur la meule, ''comme,-les coignées
befaigues ,.ébauchoirs, cizeaux, tarrieres , eflettes,
tarrots , planes , haches , doloirs , arrondiffoirs ,
grandes foies, grands couteaux , ferpés , bêches ,
ratiflbirs, couperets, faux , faucilles, houes, hoyaux
& autres, tels outils & inftru.mens fervans aux charpentiers
, charrons , menuifiers , tourneurs, tonneliers
, jardiniers , bouchers , pâtiflîers &c. On comprend
aufli dans cette première claffe , les griffons,
& outils des tireurs d’or & d’argent, &les marteaux
& enclumes fervant aux potiers d’étain, orfèvres &
batteurs de paillettes.
L a claffe dé la vrillerie , ainfî nommée des vrilles
, petits inftrumens fervant à faire des trous
dans le bois, comprend tous les menus ouvrages &
outils de fer & d’acier qui fervent aux orfèvres g graveurs,
chaudronniers, armuriers, fculpteurs, table-
tiers , potiers d’étain, tourneurs, tonneliers, libraires",
epinglièrs & menuifiers; tels que toutes fortes
de limes , fouillères , tarots , forets, cizeaux, cisailles
, poinçons , tous les outils fervant à la
monnoie , enclumes , enclumeaux , bigorneaux ,
burins, étaux , tenailles à vis , marteaux , gouges
de toutes façons, villebrequins , vrilles , vril -
lettes , perçoirs à vin, tire - fonds , marteaux à
ardoifes , fers de rabots, fermoirs , eflettes, cizeaux
en bois & en pierres , & quantité d’autres
dont les noms & les ufages font à peine connus à
d’autres qu’à ceux qui les font & qui s’en fervent.
Dans la claffe de la grofferie font tous les gros
ouvrages de fer qui fervent particulièrement dans le
ménage de là cuifîne , quoiqu’il ÿ en ait aufli à
d’autres ufages. Voici les principaux ; toutes fortes
de crémaillères communes ou à trois barres, des
fommiers , des haftiers , des poêles , poêlons, liche-
fri tes,- marmites, chaînes & chaînons de cuifines,
chapelles peur l’armée , grands 8c' petits tripiers,
pelles & broches de toute efpèce, chenets de fer,
pincettes , feux de cuifîne & de chambre , chevrettes
de fer carré & fondu , tenaifies à feux , fourneaux
a diftiller_& à faire des confitures , réchaux de fer,
foies ,. fourches à fumier , truelles, e{fieux de fer,
battans de cloches , fléaux , ferrures de canons , de
moulins, de bateaux , de preffes,. & enfin toutes
les montures de fer qui font néceflairesaux uftenfiles
de cuivre fervans au ménage'. C’eft aufli dans la grof-
fs rie qu’on m.et les piliers, de boutique ,le s malles,
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pinces , marteaux, pinfoirs & couperets à paveurs,
les coins à bois & à carriers, les valets 8c fergens
de menuifiers , lés crocs à puits & à fumier , toutes
les efpèces de têfos , marteaux & deffeintroirs des
maçons & tailleurs de pierres, les* fers de poulies 8c
autres fembiables.
Enfin la quatrième claffe comprend tous les ouvrages
qui peuvent fe fabriquer en fer blanc & noir
par les taillandiers-ferblantiers , comme plats, affiet-
tes , flambeaux, aiguières & autres meubles pour
le ferviçe de la table4 & de la chambre, lanternes ,
entonnoirs , rappes , lampes, girouettes, tourtières
pour pâtiffiers , moulles à chandelles, plaques de
tôle , chandeliers d’écurie & quantité d’autres.
Tous ces divers ouvrages de groflè & menue ta illanderie
peuvent fe faire par tous les maîtres taillandiers
de Paris ; mais ils forment pour ainfî dire
quatre fortes de métiers , favoir : taillandiers en
oeuvre blanche, taillandiers groffiers > taillandiers-
vrilliers-tailleurs de limes, & les taillandiers ouvriers
en fer blanc & noir.
L a taillanderie eft comprifo dans ce qu’on appelle
quincaillerie, qui fait une des principales
parties du négoce Te la mercerie. Voy. qu in ca ilxe
& q u in c a il l e r ie .
T A IL L E . On nomme ainfî chez les marchands
en détail, un morceau de bois fur lequel ils marquent
par des hoches ou petites incifions la quantité
de marchandifes qu’ils vendent à crédit à leurs divers
chalans ; ce qui leur épargne le tems qu’il
faudroit employer à porter fur un, livre tant de
petites parties. Chaque taille eft compofée de deux:
morceaux de bois blanc & léger , ou plutôt d’uct
feul fendu en deux dans toute fa longueur, à la.
réferve de deux ou trois doigts de l ’un des bouts.
La plus longue partie qui refte au marchand, fe
nomme la fouche; l’autre qu’on dorme à l’acheteur
s’appelle l’échantillon. Quand on veut tailler les
marchandifes livrées, on rejoint les deux parties, ère
forte que les incifions fe font également fur toutes
les deux ; il faut aufli les rejoindre quand on veut
arrêter de compte. L ’on ajoute foi aux taille s re-
préfontées en juftice, & elles tiennent lieu de parties
arrêtées.
T a il l e . On nomme ta ille dans la Fabrique &
le commerce des peignes à peigner les- cheveux ,,
la différence qui fe trouve dans leur longueur, 8c
ce qui fort à en diftinguer les numéros. Chaque
taille eft environ de fîx lignes qui ne commencent
à fe compter que depuis les oreilles ; c’eft-à-dire ,
entre les grofles dents que les peignes ont aux deux
extrémités, p e i g n e . Tailler le pain, îe vin ou les autres denrées &
marchandifes qu’on vend ou qu’on prend à crédit».
Vo y, ci-deffus r a i l l s .
TA LA GO G N E S . C’eft le nom qu’or*. donne en
Languedoc à. des bois débités en petit. Ils paient
les droits forains & la réapiéciation comme Les jbar
lançons. Voy. balançon.
TA LAN CH E . Droguer qui fe fabrique dans plu*