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rideau de toile pardevant qui puiflè fe tirer , afin de
tenir les marchandifes proprement, particulièrement
quand elles font précieufes. On dit des armoires à
paffèts , des armoires â rayons.
PASSEURS D’EA U . Ce font â Paris des bateliers
établis par les prévôt des marchands & éche-
vins, pour pafler les bourgeois 8c autres particuliers
, avec leurs hardes & marchandifes , d’un rivage
a l’autre de la rivière de Seine , qui coupe en deux
cette capitale.
Ces bateliers compofent une efpèce de communauté
j qui a feS ftatuts , & fes apprencifs, fon chef-
d’oeuvre , mais qui n’a eu des lettres-patentes que fur
la fin du dix fepciéme ficelé qu’ils furent érigés en
titre d’offices fous le nom de maîtres officiers
paffeurs-d'ëau.
PASSIVE. On appelle dette pafftve une dette
a laquelle nous fommes obligés envers quelqu’un ;
au contraire de dette aftive qui eft celle à laquelle
quelqu’un eft obligé envers nous.
PA ST E L , que l’on nomme auffi guefde. Drogue
qui fert aux teinturiers pour teindre en bleu.
Le p a ft e l vieux eft le meilleur , il fe. peut <*ar- |
der dix ans entiers. Une forte couleur de p a fie l j
eft d’un bleu foncé quafi noir, & eft la bafe de tant
de fortes de couleurs, que les teinturiers ont une
échelle qui leur fert à compofer les différentes nuances
du p a f ie l y depuis la plus claire jufques â la plus
obfcure-
II y a encore une efpèce de p a fie l qu’on appelle
p a f ie l bourg ou bovtrdaigne, mais qui n’eft qu’un
p a ft e l bâtard bien différent du véritable; leur graine
à la vérité fe reflèmble, mais non pas la feuille ;
celle du bon p a ft e l étant unie & fans p o il| & le
bâtard ayant la feuille .velue.
L e vouede qui croît en Normandie, & dont on
fe fert auffi pour teindre en bleu , eft une efpèce de
p a fie l.
L e p a ft e l fauvage qui eft une quatrième efpèce
de p a f t e l , a les feuilles plus grandes que le p a ft e l
cultivé , &fort femblables à celles de la laitue. Ses
tiges s’élèvent de deux coudées de haut : à leur cime
il y a de petites vefficules qui contiennent fa graine.
Ses fleurs font jaunes»
P a s t e l . Se dit auffi de certains crayons de toutes
couleurs , faits de diverfes fortes de terres réduites en
pâté avec de l’eau de gomme.
On nomme pareillement des pa fte ls , les ouvrages
que les peintres font avec^ces crayons. Voye\
TEINTURE.
PA T ISSER IE . Ouvrage de çuifîne fait avec
de la pâte , qui fe cuit ordinairement an four. On
appelle auffi pâtifferie , l’art d’aflàifonner & drefler
toutes les préparations de pâtes que font les pâ-
. tiffiers.
PA T IS S IER . Celui qui fai & qui vend de la
pâtifferie.
P A T AC. Monnoie £ Avignon qui vaut un double
ou deux deniers de France. Il a cours & eft aflèz
commun dans la Provence 8c dans le Dauphiné.
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PATACÀ. C’eft ainfi que les Portugais nomment
la piaftre d’Efpagne ou pièce de huit. Il y a
des demi-patacas & des quarts de pà taca s. L e
p a ta ca vaut 750 reis, les demis & les quarts à proportion.
PATACH ou CENDRE.Cette cendre fe fait d’une
herbe qu’on brûle qui fe trouve aux environs de la
mer noire & des châteaux des Dardanelles : elle fert
pour faire le favon & pour dégraiflèr les draps ,
mais elle n’eft pas eftimée. Celles ae la côte de Syrie
& fur-tout de Ttipoli font meilleures.
PATACHE . Petit bâtiment ancré dans'un port de
mer ou dans une rivière , fur lequel réfident 5c
font continuellement en garde le jour Sc la nuit les
commis des fermes du roi pour vifiter les bâtimena
8c bateaux qui entrent ou qui forcent, pour examiner
les lettres de voiture & pafleports , 8c pour faire
payer les droits des marchandifes qui arrivent par
eau. Ces pataches tiennent lieu des bureaux qui
font aux barrières des villes où il fe paye des droits
d’eatrée.
I l y a â Paris deux pataches fur la rivière de
S e in e l ’une au-deffus de la porte Saint - Bernard
poux les bateaux 5c voiture d’eau qui defeendent la
rivière; l’autre un. peu au-défions de la porte delà
Conférence pour ceux qui la remontent.
Les bâtimens 5c bateaux font obligés d’approcher
qu aborder la patache pour y faire leur déclaration
; & les commis qui réfident deffus doivent
y avoir affiché en lieu apparent les tarifs 5c pancartes
contenant les droits qui font dûs pour chaque
efpèce de marchandife.,
En- bien des ports de mer & embouchures de
rivières de France, on dit gabare• au lieu de p a -
tache.
Les fermiers généraux tiennent auffi dans quelques
rades 8c ports de mer , 5c particulièrement au»,
ifles de l’Amérique, des pataches armées de canons
pour courir demis ceux qui fraudent les droits de
la ferme , ou qui finit des commerces étrangers 5c
défendus..
PA TAGON , que quelques-uns écrivent 8c prqi
noncent PA T TA CO N . Monnoie de Flandres faite
d’argent.
Outre les patagons de Flandres, H s’en fabri-
quoit auffi autrefois quantité en Franche-Comté»
P A T AQ U E , en Portugais p a ta g a . Monnoie
d’argent qui vaut environ l ’ccu de F rance de foixante
fo ls. V&ye-ç t A TABLE DES MONN OIES.
PATARD. Petite pièce de monnoie toute de cuivre
, qui a cours en Flandres 5c dans les provinces
voifines. C’eft â peu près le double ou liard de
France : auffi les Picards donnent-ils â ces -deniers
le nom depa tard.
Patard. C’eft auffi en Hollande une monnoie
de compte. Lorfqu’on tient les livres, en florins,
pa tards 8c penins. Le p a ta rd vaut deux deniers de
gros.
PAT ENOST RER IE . Marchandife de chapelets.
Cette efpèce de marchandife eft appellée paftenof*
p a v
tflerie , parce que les grains qui compofent les
chapelets font nommés vulgairement p atenoftres.
Le négoce de la patenoftrerie eft afTez confidéra-
ble en France, particulièrement â Paris, où il feit
partie de celui de la mercerie, fuivant qu’il eft
porte par les ftatuts des marchands merciers-grofe
fiers-joyailliers du mois de janvier 16 13 ,art. 12..
PATRON ou NOCHER. C’eft fe r la Méditerranée
le maître d’un vaiflèau, d’une barque ou de
quelqu’autrè bâtiment chargé en marchandife, Dans
le Pon2nt on dit maître.
PA T T E S 6c QUEUES. On nomme ainfi dans
quelques provinces de France , les laines de la
moindre qualité 5c les plus courtes qui fe lèvent de
m S § l ’animal.
PAU. Mefure pour les longueurs ou efpèce
d’aune dont l’on fe fert â Loangb de Boirie 8c dans
quelques autres lieux de la côte d’Angole enAfrique.
Voye5 LA TABLE DES MESURES.
PAVEUR. Ouvrier qui emploie le pavé, qui en
couvre les grands chemins „ les rues, les places publiques,
8cc.
Les maîtres paveurs compofent â Paris une des
communautés des arts 5cmétiers.
PA V IL LO N . ( Terme de marine. ) C’eft une
tanière, ordinairement d'étamine, qu’on arbor.e fur
le bâton de l’arrière ou â la pointé de quelque mât ,
pour diftinguer les nations d’où font les vaiflèaux, le
cang des officiers généraux qui les montent, 5c la
qualité du vaiflèau par rapport â fon ufege 5c â fon
armement , c’eft-â-dire , pour faire connoître s’il
eft armé en guerre ou ën marchandife.
Les p a villons en général font de diverfes couleurs
& font chargés de diverfes armes fuivant les princes
5c les nations ; ils,. font auffi coupés de différentes
façons pour diftinguer le rang que chaque
vaiflèau tient dans une flote , ou celui de l’officier
qui y commande.
Pavillon marchand. C’eft le pavillon ou bannière
qui diftingue un vaiflèau armé en marchandife
d’avec un vaiflèau armé en guerre.
L ’ordonnance de la marine de 16S9 porte , que
le pa villon ou enfeigne de poupe des vaiflèaux
marchands François fera bleu avec une croix blanche
rraverfante , & les armés du roi fer le tout, ou
telle autre diftinéfîon qu’ils jugeront à propos ,
pourvu que le p a v illo n ne foit pas entièrement
blanc. - |
Outre le p a v illo n les vaiflèaux marchands mettent
quelquefois aux mâts d’artimont de petits p a villons
ou font les armes de la ville ou du lieu dans
lefquels le maître faitf fon domicile ordinaire ; 5c au
mat d avant les armes des villes 5c lieux où demeurent
les affréteurs.
Non-feulement les vaiflèaux marchands des plus
ptiijïantes nations de l’Europe qui font le commerce-
de mer , comme les François, Anglois , Espagnols,
Ho-llandois , 6cc. ont des p a villons qui les diftin-
gueut des vaiflèaux de guerre; mais encore toutes les
Sfilies Anfeatiques 9 5c celles qui font fituéeg fer
f a y m
Focéan germanique, dans le nord , & dans la mer
Baltique ont le leur; telles font entr’autres Hambourg
, Emden, Bremen, Berghen , Lubek , Dant-
fick , Conifoerg , Elbing, Stralfendt, Stetin , Riga,
Revel, 6tc. mais il feroit trop long de les rapporter
toutes , 5c l’on peut les voir dans le Di&ionnaire
de marine , imprimé â Amfterdam chez Pierre Brunei
en 170a.
Amener le pa v illo n . C’eft le baiflèr ou le mettre
bas par refpe& ; les vaiflèaux marchands amènent
celui qui èft arboré â leur poupe.
Faire pa villon. C’eft arborer le p a v illo n par
lequel on veut fè faire connoître.
On fait p a v illo n blanc, quand on rèut traiter 5c
avoir pratique dans les lieux ennemis ou fufpeéts ;
on fait auffi pa v illo n blanc quand on demande
quartier 6c qu’on fe rend â des vaiflèaux de guerre A
à des corfaires , des pirates ou des armateurs.
PAUME. Efpcce de mefure qui fe dit de la hauteur
de la main fermée ; ce qui fait environ quatre
doigts, ou trois pouces ; on ne le dit plus guères
que de la manière de mefurer les chevaux.
Quelques-uns confondent la paume avec l ’ani-
pan ou palme ; mais il y a certainement de l i
différence , l’ampan étant de beaucoup plus grand.
Paume. Jeu d'exercice auquel on joue avec des raquettes 5c des pelottes ou balles.
P A U M I E R . Celui qui fait des raquettes &. des
balles, ou autre chofe fervant au jeu de paume. C’eft
auffi celui qui tient un jeu de paume , 8c qui four«-
nit aux joueurs les balles 6c des raquettes.
Il y a â Paris une communauté de maîtres paio-
miers , raquettiers, fa ifeu r s d'eft oeufs , pelottes,
5c balles.
PAU TKA S. Toiles de coton des Indes. Il y ea
a diverfes fortes qui ont différentes longueurs 5c
largeurs fuivant leur qualité.
Les pautkas vhit font des toiles de coton blanches
, qui ont quatre aunes de long fer deux tiers
de large.
Les pautka s broun font auffi de coton, mais
écrues , elles portent cinq aunes fer deux tiers.
Les pautkas blou font des toiles de coton bleues
leur longueur eft de cinq â onze aunes , & leur largeur
d’un tiers â deux tiers.
PAU TO NN IER . Celui qui eft commis pour 1a
perception des droits de pontenage ou pontonage qui
fe lèvent fur les marchandifes,
PAYAS. Soies blanches du Levant , qu’on tire
particulièrement d’Alep. Elles fe pèfent à la rotte
de fept cent dragmes, qui reviennent â fept livres
fept onces 5c demie, poids de Marfeille.
Payas. Ce font auffi des cotons filés qu’on tire
du Levant par Alep. On fe fert de ce nom & de ce-
lui de gondo\olettes pour en diftinguer le filage.
Les plus gros s’appellent f ilé s p a y a s , 5c les plus
fins , f i l s gondoiplettes.
Payas pemontassin. Sorte de coton f i l é qui a
peu de débit jen France.
PA YA BLE . Qui doit être payé , qui doit êtr&-
Zz ij