
MAlDîN. Petite monnoie d'argent qui Te fabrique
& qui a cours en Egypte.
M A JEU R . Celui qui eft en âge de gouverner !
fon bien , de le vendre , troquer, aliéner, enfin d’en
difpofer de toutes les manières licites & permifes
par les loix ou par les coutumes.
L e droit civil & la coutume de Paris fixent l’état
de majeur à vingt-cinq ans , & la coutume de Normandie
à vingt ans & un jour. Il n’y a point d’âge
certain pour la majorité de ceux qui fe mêlent de
commerce ; & les marchands font réputés majeurs
pour le fait de marchandifes dès le moment qu’ils
entrent dans le négoce. Majeur. Signifie auffi dans le négoce des échelles
du Levant , les marchands qui font le commerce
pour-eux-mêmes j ce qui les diftingue des
commiflionnaires , coages & courtiers. Ceux-ci appellent
aufïi quelquefois leurs ‘Commettans, leurs
majeurs.
M A IL LE ou O BOLE. Petite monnoie imaginaire
ou de compte, eftimée la moitié d’un denier tournois
, ou la vingt-quatrième partie d’un fou tournois.
L e mot de maille fe trouve fouvent dans la bouche
des marchands & négocians. Ils difent qu’il
n’y a pas la maille à perdre fur un marché ; pour
faire entendre , que le marché ne doit pas être
mauvais : qu’ils ne rabattèroat pas une maille ,*
pour dire qu’il n’y a rien- à diminuer du prix
qu’ils propofent : qu’une marchandée ne vaut pas
la maille ; pour faire entendre , qu’elle ne vaut
rien du tout : qu'un fréteur ou garçon a rendu
compte jufqu’à la dernière maille ; pour fignifieu,
qu'i l a tenu compte ju fq u 'à la moindre bagatelle.
Maille. Sc dit auffi chez les marchands orfèvres
& parmi les monnoyeurs , d’une forte de petit
poids qui vaut deux félins , ou la moitié d’un eftelin.
Maille. Eft aufïi un terme de manufacture de
bonneterie ; il fe dit du travail entrelaffé des bas ,
camifollcs , & autres ouvrages de foie , de laine
ou d’autres matières qui fe font au tricot ou au
métier.
Suivant l’article iz du réglement du 30 mars
1700 les bas & autres ouvrages de bonneterie,
tant de foie que de laine , fil, poil, coton , ou caftor,
qui fe fabriquent au métier , doivent être proportionnés
& fuffifamment étoffés , en forte que la
maille foit remplie & faite d’une égale force &
bonté dans toute leur étendue , fans maille double
maille mordue , arrachures ,, ferrures , ni
ouvertures.
Maille. Se dit aufli du tiffu de plufieurs filets
de fer dont éioient autrefois compofées diverfes fortes
d’armures , comme les hauberts , les jacques de
mailles, les chemifés, &c. On en faifoit aufïi des
gants & des efpèces de jambiers. Les chevaux
mêmes en étoient fouvent entièrement couverts.
Tous ces ouvrages aoparteuoient au métier des
chaînetiers qui de-là s’appelloient maîlliers haubert
envers. '
Maille. Eft encore une ouverture en forme de
lozange , qui étant plufieurs fois répétée , fert a
faire les treillis de fil de fer ou de léton. Cet ouvrage
fe vend au pied en quarré plus ou moins fui-
vànt que la maille eft large ou étroite ,.ou que le
fil eft gros ou menu. Ce font les maîtres épingliers
qui font les treillis à mailles.
Maille. En terme de pêché de poifton de mer &
de poifton d’eau douce , eft auffi l’ouverture quarré
e & diverfes fois recommencée, faite avec du fil ou
de lalignette, & travaillée avec une'efpèce d’aiguille
de bois qui eompofe les filets des pêcheurs.
Les ordonnances de la marine ont détermine'la
largeur que doivent avoir les mailles de chaque
filet à raifon de la pêche où on les emploie j & les
ordonnances des eaux & forêts ont fixé fur un feul
moule les mailles de .tous les filets a pecheE en
rivière.
MAIN. Partie du corps 'de l’homme qui eft â
l’extrémité des bras. Il fe dit figurément de plufieurs
chofes dans le commerce & parmi les artifans.
Acheter de la viande à la main , c’eft l’acheter
fans la pefer.
Lâcher la main , fignijie diminuer du p r ix que
l’on a d’abord demandé d’une marehandife , en
faire meilleur marché , la donner quelquefois à
perte. Si vous voulez vendre votre bled , il faut un
peu lâcher la main. Vous prétendez vendre cette
étoffe comme fi elle étoit encore de mode , il faudra
que.vous lâchiez beaucoup la main fi vous voulez
vous en défaire.
Acheter une chofe de la première m a in , c’eft
Tacheter de celui qui Ta recueillie ou fabriquée,
fans qu’elle ait pafle par les mains des revendeurs.
L ’acheter de la fécondé main , c’eft l’avoir de
celui qui Ta achetée d’un autre pour la revendre.
Les marchands en gros ont coutume d’acheter leurs
marchandifes de la première main, & les détailleurs
de la fécondé.
On dit auffi troifiéme & quatrième main , fuivant
le nombre des marchands par les mains defquels une
marehandife a paffé.
C’eft un grand avantage dansJe négoce d’avoir
les chofes de la première main, & c’eft de cet avantage
que les Hollandois fçavent bien profiter dans le
commerce des épiceriers , dont ils font feiils les
maîtres, & qu’il faut que toutes les autres nations de
l’Europe & même des Indes où elles croiflènt reçoivent
d’eux , c’eft-à-dire , de la fécondé main.
V endre hoils la main. Il fe dit â Amfterdam
des ventes particulières , c’eft-à- dire , de celles où
tout fe pafle entre l’acheteur & le vendeur , ou tout
au plus avec l’entremife des courtiers , fans quil y
intervienne aucune autorité publique , ce qui les
diftingue.-des ventes au baflin qui fe font avec la
permiffion des bourguemaîtres , & dans lefquelles
préfide un vendu-mjcfter ou cotnmiflaire nommé de
leur part. .
Maïn-d’oeuvre. ( Terme de manufactures. ) Il
s’entend de deux manières ; quelquefois il figqifie
Touvrage que fait chaque fabriquant j & quelquefois
il fe prend pour le prix que l’entrepreneur lui
en donne j dans ce derniec-fens un auteur manuferit
qui a traité du commerce, dit que c’eft un grand
avantage d’établir des manufactures dans un état ,
quand, même les marchandifes qui s’y font n’iroient
pas à l’étranger , parce que c’eft toujours profiter
de la main a oeuvre , c’eft-à-dire , épargner à l’état
le prix de là façon qu’il faudroit payer pour les marchandifes
étrangères.
Main. Poids des Indes Orientales qui ne fert
guères qu’à pefer les denrées qui fe confomment
pour l ’ufage de la vie. Il fe nomme plus ordinairement
Mao.
Main de » tpier. Affemblage de vingt-cinq feuilles
de papier pliées eu deux. Chaque rame doit être
compofée de vingt mains.
M AJORITÉ. Temps où Ton devient majeur , ■
âge auquel fuivant la loi ou la coutume, les mineurs
font eftïmés capables d’avoir l’entière adminiftration
de leurs biens , & d’en difpofer fans pouvoir jouir ,
comme dans leur minorité, du bénéfice de la refti-
tution , contre les aliénations qu’ils en auroient
faites.
Ma jo rité des marchands.
L ’ordonnance du mois de mars 1673 , n’a donné
pour, régie de la majorité de ceux qui exercent
le commerce , que le moment auquel ils commencent
à y entrer, & l’article 6 du premier titre de
cette ordonnance porte : que tous négocians &
marchands en gros & en détail feront réputés majeurs
pour le f a i t de leur commerce & banque,
fa n s qu'ils puijfent être reflitués fo u s prétexte
de minorité.
Cette .jurifprudence mercamtille concernant la
majorité des marchands & banquiers , étoit déjà
établie en France bien avant l’ordonnance , & Ton
a plufieurs arrêts du parlement de Paris & de quelques
autres parlemens, qui décident que tout mineur
faifant le commerce devient majeur pour le
fait de fon négoce , & que les enfaris de famille
faifant marehandife n’ont pas befoin du confente-
ment de leur pere pour s’obliger , ce qui néanmoins
s’entend toujours pour ce qui regarde leur
négoce, ne jouiflant de cette efpèce d’émancipation
qu a cet égard, & reftant encore comme auparavant
en minorité & fous la puiffance paternelle
pour tous les autres engagemens qui n’y ont pas de
rapport.
MAIRRAIN , que quelques-uns écrivent auffi
mairain, merrain , meirain , merrein ou merin.
^Çeft du bois de chêne refendu en petites* planches
plus longues que larges.
Il s en fait de deux fortes3 Tune propre à lamenuiferie
que Ton appelle mairrain à panneaux ;
& l’autre deftinée pour faire des douves , autrement
douellesou doelles pour la conftru&ion des tonneaux,
que l ’on nomme mairrain à fu ta ille sK
MAISON. Batiment propre à loger à mettre à
couvert fo i, fa famille , fes gens , fes meubles ,
marchandifes, &c.
Maison de ville. Lieu où s’aflemblent les officiers
municipaux auxquels la conduite des affaires
& la police d’une ville font confiées.
C’eft dans l’hôtel ou maifon de ville de P a r i s ,
que le prévôt des marchands & les échevins tiennent
leur bureau , & exercent la jurifdiétion qu’ils ont
fur plus de dix-huit cent officiers établis fur les ports
& étapes de cette capitale du royaume j & c’eft auffi
à leur audience qui fe tient les lundis , mardis , jeudis
& vendredis' de chy^ie femaine , qu’ils règlent &
décident tout ce qui concerne les marchandifes de
vins & autres boiflons , de grains , de bois, de charbons,
de chaux, de plâtre , &c. qui arrivent à Paris
par la rivière , & qui fe vendent ou fe déchargent
fur les ports.
Maison. Lieu de correfpondance que les gros négocians
établiflent quelquefois dans diverfes villes
de grand commerce , pour la facilité & fureté de
leur négoce. On dit en ce fens qu’un marchand ,
négociant -, ou banquier réfidant dans une ville, tient
maifonAàds une autre , lorfqu’il a dans cette dernière
une maifon louée en fon nom , où il tient un
fadeur & fouvent un aflfocié , pour accepter &
payer les lettres de change qu’il tire fur eux , ou
pour procurer les paiemens de celles qu’il leur envoie
payables dans cette ville ; faire les achats &
ventes des marchandifes j enfin pour fe mêler de
tout le détail de fon commerce , comme s’il l ’exer-
çoit lui-même , & que ce fut le vrai lieu de fa réfi-
denee & de fon négoce.
Il y a plufieurs gros négocians & banquiers de
Paris , de Lyon , de Rouen , &c. qui tiennent de
ces maifons, non - feulement dans les principales
villes du royaume, mais encore dans les pays etrangers
j comme pareillement il y a des étrangers qui
ont maifon dans plufieurs yilles de commerce.de
France.
On dit qu’un marchand fera bonne maifon, quand
il eft habile , heureux & accrédité , & qu’il fait un
commerce confîdérable.
M A IT R E , ou MAISTRE. Celui qui eft le fupé-
rieur , qui commande, qui gouverne , Scc.
Maître de vaisseau marchand. C’eft ainfi
que Ton appelle fur l’Océan celui à qui la conduite
: d’un naviré ou bâtiment de mer eft confiée , qui le
commande en chef & qui eft chargé des marchandifes
qui font dans le bord : fur la Méditerranée , on
le nomme nocher ou patron , & fur les vaifleaux
importans, particulièrement fur ceux deftinés pour,
les voyages de long cours, il eft appeiié capitaine.