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pareillement en Allemagne , & qui vaut également'
60 lois de France-, ou la pièce de huit d’Efpagne.
II. n’y a gueres de monnoie qui ait plus univer-
fellement cours que la reiofèflhale ; elle fert également
dans le commerce du Levant, du Norcf, de
Ruflïe & des Indes orientales-, & l’on ne peut dire
combien il s’en embarque fur les vaiffeaux des di-
verfcs compagnies qui y vonr„-
Les quatorze reiehflhales de banque péfent exactement
une livre à Àrchangel, lorfqu’eiles ont tout
leur poids. Autrefois elles y valorem depuis 3 z
j.ufqu'à 54 copecs , parce qu’un copec revenoit
environ à un fol de Hollande-, mais à préfetit elles
en valent davantage-
On a long-teins payé les droits d’entrée à Ar-
changel feulement en reich filiales.. Depuis la fin
du 17 e ficelé*, ils fé paiènt en toutes fortes d’efpèces ,
meme en barres d’argent y mais fi le paiement fe
&it en reiehflhales, & qu’elles fbient légères , il
rhut ajouter au poids ce qui manque des quatorze à
la livre*
Teûtes- îès reich f l liales- ne fe reçoivent point aux
Indes fur le même, pied & pour la- même valeur.
Elles s’ y pèfent ^doivent être du* poids de 77 vais
chacune : fi- elles ne les pèfent pas , celui qui des'
vend doit faire ben • dù poids:.-
L a reichflK'ale, eft au.fi] une monnoie dé compte,
dont plufieurs négocions & banquiers fe fervent pour
tenir leurs livres— Cette manière de compter eft
particulièrement en ufage en- Allemagne , en- Pologne,
en- Danemarck., à Berlin &c.- P.refque
par-tout là reichflhaie dé compte eft fur le pied
de l’écu de France , valant trois livrés tournois , &
eft compofée de 48 lùbes , chaque lube de 15-. den.-
auffi de France--Il y a cependant quelque différence
dans quelques villes ,. comme à Nuremberg, où
elle vaut 6z- fols <1 deniers-, ouroo kreux, le.kreux ;
de .8 deniers, de France. -
RICHESSES.- Les véritables- richeftes font les
pro du étions- que la-terre accorde aux foins affidus
de l’agriculture , & dont la nature fe plaît à recom-
penfer les longs travaux- dû cultivateur. Ce furent
lé befoin & fabondance des prodüétions qui firent
naître le commerce & les arts. Ce font elles--qui.*
comme eau fe première, „attirent dans un royaume
l ’or & l’argent, devenus par une convention générale
, l e ; ligne commun- de tous lçs? genres de
richejfès, car fans cette convention-l’or & l’argent
n’auroiènt d’autre valeur que celle de deux métaux
moins utiles que le. fer aux vrais befoins de
rh’omme.-
R ID E , qu’on nomme autrement'P h ilip p e ou
P h ilip pus. Monnoie d’ôrqui a encore quelque cours
en Flandres. Cette monnoie y a été frappée du réms
& au coin des anciens comtés dé Flandres. Elle
pefe z deniers* iz grains,- 8c ne tire- de fin qu’a
13 carats.
R IF FY i Sorte dé coton qui vient d’Alèxandrie par
la voie de Marfèille.
R IF LA R T ! Efgeee de laine-, la plus longue de «
R I s
toutes celles qui fe trouvent furies peaüx dé îttdli'd
tons non agpretees. E lle fert-aux'imprimeurs à remplir.
cette forte d’inftrumens qu’ils appellent haies
avec lefquelles ils prennent l’encre qu’ils emploient
a Limpreffion des livres. Voy. L aine-. Voy. auffi
B a l e . .
v R E IS C H . Monnoie de compte dont on fe ferî
a R iga, pour tenir les livres des commerçans-.
L a reiehfthale fe divife en 15 rig ifehs-, &le florin-
de Bologne en cinq. Le rigjfchCc nomme aullî quelquefois
marc. f
RIPER. Terme ufité dans les donanesy& fur les
,ports des rivières ,*partieuliéremenrà Paris* Il fignifie
fa ir e couler à force de bras , fu r les brancards-
d un haqu-et, les- b a lle s , jcaijfes ou tonnes de màr*
ohandifes, pour les charger p lu s facilement.
RIS. Plante qui produit une femence ou graine
propre a la nourriture de l-’hom-me & des animaux*
Le. ris- eft auffi de quelqu’ufage dans la médecine,
pour faire*' des remedes ou boiffons'qui purifient
Je- rang., nourriffent & rafraichiffent.-
Le ris_ pouffe fés tiges jufques à quatre pieds de
hauteur, fuivant la qualité de la terre où-on le ferne,
& de l’eau- qu’on pèut donner-aux-rifieres. Ses rk es
font plus fortes que-celles du blé, & ont plufieurs
noeuds d’fefpace-en.efpace. Ses feuilles font larges
longues , épaiftes , affe« fembkbles-à celles du
•poireau. Ses-fleurs naiffent au -foipmet des tiges &
font à plufieurs étamines-comme celles de lkro-c*
Enfin fes graines ‘difpofées en- bouquet & terminées
-chacune par un-filet.', font enfermées dans des cap-
Jules jaunâtres,& rudes,- Le-grain du ris dépouillé de
fon envelope eft-court j prefqu’o v a le d u n , blanc
luftre* 8c comme tranfparent.
Le t is ' vient dans des lieux-humides & marécageux,
& lorfque les terroirs font un peu trop fecs* ,
on conduit dans les rifieresy-par de petits canaux -,
les eaux de- quelque ruifïéau. voifin $. ces* canaux
étant difpofés de manière qu’on peut donner ou ôter
1 eau a fön gré,. &. fuivant que les terres en ont :
beioinv
Dans prelque ‘tout l’orient le r ij monde eil la
principale nourriture , . & y- tient lieu de pain.
Dans les indes orientales -, ce font les femmes qui ;
égrainent, mondent & nétoient le ris.- *
: L ’Efpagne & fltalie font les états de l’Europe
qui produifent le plus de ris , & prefque tout celui
qui fe confomme à Paris ,,en vient. Les marchands
épiciers qui en font commerce, en tirent particulière**
ment du Piemont, & l’eftiment le meilleur. Il fe Vend
en gros & en détail ^le gros au minot-, ,au boift'eau,
le detail au litron & à k livre; •
' -ris- doit être choifi nouveau , bien :mondé,
g ro s, blanc, bien net, -ne fentant ni la poudre , ni
Je rance. IL n y a,gueres^ que celui du Piemont qui
ait toutes ces qualités, le ris d’Eÿagng étant ordk
mairemeiK-. rougeâtre &*d’un goût laie.
L e plus; grand commerce de ris qui fe faffe a
Paris eft pour le carême, où il fe mange en grain,,
creye dans leau -8c enfuite cuit dans le,lait, ou.art
•R R i
glas. On en fait auffi de la farine dont on-fait
d’excellente bouillie, - dès gâteaux & plufieurs autres*
mets.
Dans lès tëms-de famine ', comme cèlles qui réduf-
lîrent la France à de fi grandes- extrémités en 16514
8c 1709 , le ris eft uiiè rèffource pour la nourriture'ij
des pauvres. Il en entra dans le royaume , pendant
ses deux années , pour des foraines cônfidérâbles.
Les Chinois font un vin de ris-dont la couleur &
le goût reiïèmblent au vin d’Efpagne, & dont ils font
leur boiffon, ordinaire»
En quelques lieux de l’Europe on en tire une eàu-
de-vie très-forte ; niais elle eft défendue eu France,
ainfi que les eaux-de-vie dé grains & de melafle.
« Par le tarif de 1664., le rir payoit d’entrée' 14 f.-
» du cent pefaiit. •
» Aujourd'hui',- vènàht de l’étranger , il doit à'
» toutesTes’ entrées du royaume , fuivant la déci-
» fion du confeil dû 14 feptembre 177 S', 7. deniers
»ÿ 8c démi par quintal. -
» Venant iadireétemerit dû lcvârit j il ac'quiftè iri-
îÿ dépendamment dé cè droit zo. pouf cerit de la
î» valeur fur l’eftim-ation dé i z liv. p,ar quintal fixée
>» par l’état annexé à l’arrêt du zz dêcémbre 1750.
» Ceux: originaires dé la Caroline en font exempts ,
» lorfque leur origine eft prouvée. Décifiôn-dû con-*-
» feil au 13 o&obre 1769.
» Les ris-for tant des cînq'gfoflès fermés pour
» l’étranger , payent iz f. par quintal. S’il en fortoit
» par le Dauphiné , il dévrôit pour la douane dé v'a-
•s lencè, 1 liv. 9 d. par' quintal «.
RISAGAL ou R EA G A L . Sorte d’arfenic rouge.
Voy. Reagal.-
RISCO. Ternie italien , dont plufieurs négocians
Français du Dauphiné & de la Provence fe fervent
pour- lignifier rifque , p é r i l , ha^prd , . danger.
(Voy: r isq u e .
RISDALE. Monnoie d’argent qui Ce. fabrique en
Allemagne. F b y . ricüedale, qu’ i l f a u t écrire &
prononcer ReîchSthâlr.
RISQUE ( Terme de commerce de nier). Hazârd,
péril , danger qùi peut caufèr de la perte , ou du
dommage, foit au corps du vaiffeau , à fes agrès,
&c., fôit aux' marcHândifes dont il eft charge.
Pour né point courir dé rifque, dans les envois
de marchandilés que l’on fait par mer , la prudence
veut qû’on lés faffe1 affurér. Voy. assuraisce.-
Tous contrats de gfoffe , oli à là greffe , demeurent
nuis par la perte entière des effets fur lefquels'
on a prêté , pourvu qu’elle arrive par cas fbrtùits'dans
le terns 8c dans les lieux des rifques.
Lorfqoe le te ms dés rifq îles n’ëft point réglé par
le contrat , il'doit courir à l’égard du vàiffeau de
fés agrès, des appareaux & dé feS vivres, du joùr
qu’il à fait voile , jufqu’à ce qù’il foit ancré au port
de fa deftination , & amarré à quai, fi 'cette dernière
opération eft poffble.
A l’égard des màrchandifes, le rifqùe court fi tôt
quelles ont été chargées dans le vaiffeau,..ou dans
R 1 z- J8>
des gabarres.pour les y porter, jufqu’a ce qùelles•
foient délivrées à terre’.
Cette po lic e efl confornie a u x art. 1 1 & 13 du
tit. g du liv . g d e Fordonn* de la marine du mois
d’août' 168 i .
i Lorfqu’on fait à quelqu’un des envois de marchan-
! dîfes qu’il a demandées, èc qu’on lui écrit qu elles
font parties ou qu’ elles partiront par tel vàiffeau! y
pour fon compte , 8c d Ces rifques', p é rils & f o r tune
, cela veut'dire q»e s’il arrivé quelque perte-
ou dommage à là mairchandife qu’on lui envoyé , ce*
féra'lui qui les Apportera.1
Prendre un billet à fes rifqiie s, p é rils 8c fo rtunï , -
c’cft s’en charger purëment ’& fimplement& renoncer -
à tous "recours vers celui de qfii on le tient, en càs -
dè banqueroûte oû d’ïiïfô-lvabilité- dé celui qui a-
foiiicrîc le billet. '
RISQUER. Expefer fon bien’, fa màfchandife ,*
8cc. Voy. R'isQu e.
On dit en ' matière dkffuràûcé- qu’il riè faut pas;
tout- niquer'fur le même vaiffeau , pour faite enten-'
drè qü’un affureùr ne-doit pas trop hafarder fur
chaque navire, ayant plus à efpéretde plufieurs qûe-
d’un feu ï;
RIV AG E ! Ori appelle à Paris , droit dé rivage, -
un ôftroi qui eft levé fur tous les bateaux chargés1
de’màrchandifes qui y arrivent par la rivière & qui'-
fejoùrnent dans les ports.
R iv a g e . Se dit auffi du chemin' que les ordonnances
réfervent fur les bords dés rivières pour le '
tirage & le halage des' bateaux; P a r l ’ordonnance '
de la V ille de P a r is de i6yz , le chemin, ou '
rivage doit'être de- 14 piéds dë large , ou de lé ,
comme dit cette oïdbnnance. En d’autres endroits1 il*
n4e faut que 18 jpieds.
R IV E ilA G È . Droit domanial & quelquefois feu-
lémênt feign'eüiiàl, qui fe paye-pour chaque couple
de chevaux qui tirent les bateaux , foit en montant, ■
foir'eii :defcendam les rivières.' Ce'droit eft établi-
pour l’entretien des chemins qui font référves le long
•des rivages , p.6ur le tirage des coches &• des. ba- '
teaux.
En 1708 , il fût ordonné*, par déclaration' du Roi :
du zp décembre, une levée par doublement, -au.-
profit de Ci maj'efté , dé tons les droits dê péage ,■
pontonage ", rivetage' &c. dans toute l’étendue da •
royaume.
RIVES. Les méfuréurs de grains appuient ainfi
les deux bordsf ou côtés de la radoire, ou ràcloire,
dont ils fe fervent pour ràder les grains de deffus -
les mefures. Voy. radoire.
R lX -D O L LA R . Voy. d a il é r .
! R IX :MARC. Monnoie de panemarck , qui*vaûc
vingt fcnelings danois , ou dix fehelings-lubs.
RIX-OORTH . Autre monnoie,danoife qui vaut '
vinut-anatre fchëlinp-s danois, ou. un quart de rcichf--
thàfc.
R IZ É . On appelle 'ainfi’ dans les Etats du gi-filul '
Seigiieur, un tac de quinze mille ducats 3 .ce qy.t1