
6-}6 SON ne la farine, renvoi du fo n hors du royaume,
feroit une vraie exportation. Mais grâces aux vues
bienfai’fàntes du Monarque qui nous gouverne, la
liberté accordée , dans l’affemblée des Notables,
au commerce des grains, ne mettra plus d’obftacles
à fon exportation , Sc par cènféqaent cette liberté
s’ étendra jufques fur cette partie du grain , devenue
un des principaux objets dont on fe fert pour faire
l'amidon,
SONDE. Ce qui fert a fonder Sc connoître la
qualité ou la eônfiftance de quelque chofe.
Les commis des barragés dès villes, à l’entrée
delquelles.il fe paie quelques droits, & ceux des
bureaux des entrées & foriies du royaume ont différentes
fo n d e s , pour découvrir fi dans les marchandifes
qui paffent à leurs bureaux, & dont on leur
paie l’es droitspil n»y en à point d’autres plus précieu-
fes ou plus importantes cachées, qu’on vos droit
faire paffer , ou fans acquitter, ou en contrebande.
Les fondes des commis placés aux barrières de
Paris, pour les entrées du vin , font en forme d’une--,
longue broche de fer emmanchée dans du bois ; ils
s’eii fervent pour fonder les charrettes & charriots
chargés de paille ou de foin , ou autres chofes
femblables, dans lefquelles il eft. facile de cacher
quelque pièce de vin, de liqueur , ou autres m-ar-
ehandifes pour en fauver les droits.
Les autres fondes font à proportion femblables ,
mais convenables à la qualité des matières qu’on veut
fonder. '
S onde. G’ eft aînfî que les chaircuitiers appellent
une longue aiguille d’a rgent, dont ils fe -fervent
p our fonder les jambons , langues de boeuf &
autres viandes crues ou cuites qu’i l leur eft permis
de vendre & débiter.
S onde Les éventailliftes & ouvriers qui montent
les éventails , nomment ainfi une longue aiguille de
leçon qui leur fert à ouvrir les papiers pour y
placer les flèches, de la monture. V o y . é v e n t a i l .
SONDER. Verbe. Se fervir de la fo n d e , ou
pour découvrir la qualité d’une marchandée , ou
pour s’aflurer s’il n’y a' point de fraude dans celles
que l’on veut paffer aux bureaux des fermes du
roi. Voye\ les articles précédons.
SONNER DE L ’OR ou DE L ’A R G EN T . C’eft
reconnoître par le/bn d^une efpèce ou d’une mon-
noic qui a mauvaifé façon , ou qu’on éroit doüteüfê,
£ effectivement elle eft bonne ou non recevable.
Les trois;'manières; d’éprouver les mohubiès dans
le commerce ,• font de les fonder-, de les toucher,
ç’eft-à-dire ; d’en faire l’épreuve à la pierre de
touche , & de les ei\àiller. Il n’y a guères que
cette dernière qui foit furè ; bn dit qu‘e lès1 Indiens-
connoiffent le titre de l’or & de l’argent en les
maniant ou en les mettant entre les dents. '
SO N N E T T E . Petite clochette de métal ,r ordî-
»aireiv.ent de enivre , quelquefois d’aigenf,; âinfi
Boramée pour exprimer fôri effet,' qui eft,de. former
©u de rendre un fort ; e’eft du mot fon'nette que
les fondeurs en terre Sc en fable Me la ville & fauxs
o P
bourgsde Paris, ont pris dans leurs ftatuts la qualité
de maîtres fonnetiers. Les autres marchands qui
font commerce de fonnettes , étant obligés de les
acheter d’eux pour les revendre. Il fe fait auffi des
fonnettes de gros verre.
« Les fonnettes , étant comprifes dans la claffe
. des merceries, au chapitre des droits de fortie du
tarif dé 1664 , & au chapitre des droits d’entrée ,
f fous le nom latin de campaxes , doivent les droits
comme mercerie; »
« Cependant, à la douane de Lyon , ellés acquittent
du quintal, comme cloches , fçavbir ;
« Venant de l’étranger , 1 liv. »
« Verrant de l’intérieur, avec l’augafcpntation, 1 h
I f. 8 (T. » - • v
« Celles qui s’attachent, au cou des chevaux,
, acquittent , feulement pour ce droit , par quintal,
fçavoir , venant de l’étranger, i .j fols. »
«Venant de l’intérieur, avec l’augmentation,
: 1 6 fols p den. »
« A la douane de Valence, où elles font toutes
'nommément comprifes au quatrième article du
tarif, elles paient z livres 1 fol-6 den. »
SQNTO. On. appelle à la Chine the-fonto un
; thé qui eft extrêmement eftime. On en porte beau-
I coup, de Canton , ville St port de la Chine, a Batavia.
II s’achette vingt taels le p ic à Canton , & fe vend
deux cens cinquante patagues à Batavia.
« Le thjé-fanto acquitte , fuivant l’arrêt du 8
juillet 1752,, par quintal net, 6 liv. » Voy. thé.
SOPHISTIQUER. Mélanger , altérer des drogues
& des.marchandifes , en y en mêlant d’autres
de différence ou moindre qualité. Il fe dit • particulièrement
des remedes & drogues qui fe préparent &
fe vendent dans les boutiques des apothicaires &
épiciers droguiftes , que l’ on ne foupçonne pas
toujours donner des drogues &. remèdes purs &
fans mélanges», parce que c’eft, dans ces forces de
marchandifes qu’il eft plus aifé de couvrir les
moyens illégitimes dont on fe fert pour tromper le
public. Le mot fophifiiquer eft toujours pris en
mâuvaife part, il a , comme on l’a déjà remarqué,
du rapport avec l’épithète de fo phifle , donné à un
homme dont les principes font faux & dangereux 5
e’eft à-tore que l’on écrit ce mot , fo fijîiqu er.
SOPHISTIQUERIE. Mélange de drogues de
rirauvaife qualité que l’ on vêtit faire paffer avec‘des
bonnes , pour en. augfnenter le y plume.
SOR ou SAUR. On appelle ainfi le hareng
fa lé qui eft devenu de couleur dorée Sc ©bfeure,
pour avoir été fumé & feché. On le. nomme àuiîî
fo ret ou faîiret. Dans fa primeur 00 l’appelle cra~
iquelot, & on lui donne quelquefois le nom d’ap-
p e titÿ màfs ce dernier terme n’eft «uères ufité que
par le menu «peuple de Paris , & particulièrement
par les ^femmes des marché qui le vendent. Voy»
hareng vers la f in de Varticle.
- Comme le'nom de _/ô? n’eft donné au hareng que
lorfqu’il a acquis une couleur dorée,; ce mot poun*
S O R
roit tenir à celui de f o l , f o l e i l , dont la couleur or
a toujours été l’emblème.
SOR ou SO L. Efpèce de raifin égrainé, feché
au f o l e i l , qui s’envoie d’Efpagne.
C’eft encore du mot f o l , f o l e i l , que ce fruit,-
. ainfi féché a pris fon nom , qui fignifie fr u it féché ■
aU/ soleil. Vo y . raisin d’A rcq et au soleil, i
SORBEC. Pâte préparée avec du citron , du
mufe , de l’ambre & autres parfums , & du fucre ■
clarifié, dont on compofe une boiffon fort en ufage ;
dans le Levant : celui d’Egypte eft ferme Sc eftimé. j
Voy. C IT RO N .
« A l’entrée des cinq groflès fermes, 'il paie
cinq pour cent de la valeur, comme omis au tarif, !
& le même droit à la fortie , s’il n’eft pas juftifié '
de l’acquittement de celui d’entrée. »
« A la douane de Lyon , de tel endroit qu il
vienne , fuivant l’ajouté au tarif , il acquitte 7 liv.
par quintal net. »
« A la douane de Valence, où il eft nommément
défignéau deuxième article du tarif, il acquitte auffi
par quintal net, 3 liv. 1 1 fols. » ~ . ,,
« Indépendamment des droits dus à l’entree du
royaume fur le forhec'., ■ fuivant la province par
laquelle il entre , il acquitte encore, en venant de
l’étranger, en conféquence de l’arrêt du u mai
16^3 , un droit additionnel de zo fols par livre,
pefant net. «
SOR ER ou SAURER . Verbe, qui fignifie fa i r e ,
fumer & fécher les hârengs Jà lé s .
Les habitans de Dieppe diCeatforir. Voy. hareng
vers la f in de Varticle.
On fait auffi fo rer des fardines. Voy. sardine.
SORET ou SAU R E T . Signifie la même chofe
qiie fo r on faur. Voy. sor.
Soret. Ëft auffi un des noms que l’on donne à
une des fortes d’atier. Voy. acier.
SOFÏ. Les anciens appelloient ainfi une efpèce
de matière vitriolique que l’on prétend aujourd hui
m’être autre chofe que le chaleitis ou coleotar. Voy.
V IT R IO L . '
SORIE. Laine d’Efpagne. Il y en a de deux fortes,
la fô rie Ségoviane ou de los R i os , & la fo rie
commune. Vo y . laine d’E spagne.
SORIN. C’eft le nom que l’on donne à celui
qui fait fo re r les harengs , c’eft-à-dire , qui les fait
fumer & fécher. Ce mot n’eft ptefqu’en ufage-qu’à,
Dieppe-V par-tout ailleurs on dit forijfeur. Voyez
ce mot.
SQFIR. Manière de prononcer à Dieppe le
verbe fo rer qui fignifie fa ir e fumer & fécher des
harengs fa lé s . Voy. sorer. Voy. auffi hareng
vers la fin de l’article.
SOR ISS A G E . Façon que l’on donne au hareng
en le fumant à un feu, de bois ou de charbon , dans
les lieux qu’on appelle mit fa b le s . Ce terme eft en
ufage dans plufieurs endroits de Normandie & de
Picardie, Voy. hareng: sc r .
SORISSÈUR. Celui qui fait fo rer le hareng; on
le nomme auffi fo rin . Le maître forijfeur fe pave
S O R £ 7 7
par jour & eft nourri ; de fon habileté dépend
tout le fuccès de cette façon ; la moindrè négligence
de fa part expofant le hareng a être entièrement
brûlé, ce qui eft difficile à reconnpitre en le mettant
en baril .'V o y . 'comme ci-dejfus» _
SOR - SÉGO V IE . Ç ’eft; la laine d’agnelins oit
de petits agneaux qui vient de Ségôvie, ville d Ef-
pagne. Il y en a de lavée Sc de non lavee. Il vient
auffi des fo r s de Moline , de Caftille , d Albarafiil
Sc de Navarre. Vo y. la in e où i l eft p a r lé des
agnelins.
SORTE. Genre , efpèce. On dit vendre^des marchandifes
de toutes_/b/'£e.r , Sc né vendre qu une feule
forte de marchandifes,de toutes efpeces^ de tout genre,
ou n’en vendre que d’un genre, d’une efpece , Scc.
Les chapeaux, qu’on appelloit autrefois des f ip t
fo r t e s , que fabriqu'oient les chapeliers de Paris,
n’étoient que .des chapeaux de vigognes communs,
ainfi nommés parce que le public étoit perfuadé
qu’il entroit dans leur fabrique de fept Jo n e s de
laine ou de p'oil. Voy., ch a p eau .
S o r t e . On fe fert auffi de ce terme dans le
commerce des pierreries en parlant des éméraudes
qui ne fe vendent qu’au marc ; ce qui en marque
les différentes grofleurs qui vont en diminuant depuis
la première forte jufqu’à la troifiéme: on dit auffi,
première , fécondé & troifiéme couleur. Vo y. ém e r
a u d e .
SO RTIE . Ceft le paffage d’un lieu à un autre ;
dans le commerce ce mot s entend des marchandifes
qui paffent d’une province dans une autre ou des
états d’un prince, dans ceux de fon voifin. 11’ n eft
guères de fouverains qui n’aient établi des droits
fur les marchandifes qui entrent dans leurs états ou
qui en fortent, auffi n’appartient-il qu’à eux d’en
impofer, & la plupart font trop jaloux de leurs
droits pour laiffer eelui-là fans effet, & mettre ainfi
des entraves à la liberté du commerce, car ce droit
d’impofition eft une prérogative de la fouverainetéj
les autres impôts -qui peuvent fe trouver établis &
qui fe payent _dans les terres de certains feigneurs
particuliers & à leur profit, ne font qu’une éma- .
nation de la fouveraine puiffance qui les accorde ou
permet en vertu de lettres-patentes.
Les1 droits qui .fe paient en France à la fortie du
royaume , ou des provinces réputées étrangères, ne
s’y peuvent percevoir que par les commis pvepofes
aux bureaux & fur les. tarifs qui en font dreffés en
conféquence des édits , déclarations & arrêts qui en
ordonnent lp paiement. •
Les marchands Sc négbcians qui font leur commerce
au dehors du royaume qu dans les provinces
qui font fujettes aux droits de fortie , iie fauroient'
trop être inftruits dé la qualité defdits droits; le
nouveau R ecu eil alphabétique des drpits de traites
uniformes, de ceux d!entrée & de fo rtie des cinq
grojfcs fermes , publie au commencement de 1786 y
eft p refqu’îudifp en fable pour eux ainfi que pour toits-
les marchands en général. Vo y. t a r i f . Çhi a auffi
ajouté dans ce Dictionnaire, à la fin de chaque arti