
Les Indiens le ferment de cette p 'ite a plufieurs
vinvrages, particulièrement à leurs lits ou hamacs ,
nux toiles flont Us font les voiles de leurs canots, &
,;vcx cordages qui en font les manoeuvres. On en fait
auflï du fil très-fort, bien que jrps-fio, qui leur fert
a divers^ ouvrages, particulièrement pour empaner
leurs fléchés & pour la couture , qu’ils ne font néanmoins
avec des aiguilles d’acier, que depuis qu’ils
ont quelque commerce avec les Européens.
P1TIS. Les Javans appellent ainfi une petite
monnoie de très-bas alcù , moitié plomb & moitié
ecume de cuivre , qui leur -eft apportée de la Chine
, & qui a grand cours à Bancan & dans tout le
«eue de 1 it’e de Ja v a , aufli-bien que dans plufieurs
allés voifînes.
Le nom Chinois de cette monnoie eft. ca xa , dont
les deux cent valent neuf deniers de Hollande, ce
qui ne revient pas touc-.â-fait à .onze deniers de
France.
•» qu’on nomme auflî B IZA . P o id s dont on
fc fert dans le royaume de Pégu, 'Voyez la table
DES POIDS. ' . ' ‘ ' P L
PLACARD. Il fe dit en Hollande des affiches
par lefquelles on rend publiques les réfolutions &
ordonnances des états généraux des Provinces-Unies,
for. poux le gouvernement, foie pour ia police, foit
pour le commerce.
Un des plus importans pla cards de cette dernière
efpcce, qui ait depuis long-temps paru en Hollande,
elt celui pour l’exécution de Ja nouvelle lifte ou nouveau
tarif de l’année 1 7x5 , pour la levée des droits
<r entrée & de fortie dans toute rétendue des états,de'
Ja république. Il eft corapofé de articles divi-
fes en 18 feétions ; à la tête fe trou veuf les ordonnances
oïl réfolutions des états généraux , pour
1 établUleraent de cette lifte j & à la fin eft la lifte
elle-même , & quelques éclajrciflemens pour en faciliter
l’exécution.
P LA C E DU CH A N G E , ou P LA C E COM
B îU N E DES MARCHANDS. .C’eft un lieu publi
établi dans les villes de négoce, où les marchands
négocia ns , banquiers , agens ou courtiers de chan
ge, & autres perfonnes quife mêleut du comméra
des lettres & billets de change, ou qui font valoi
leur argent, fe trouvent à certains jours de la fe
marne pour y parler & traiter des affaires de leu
commerce, & fçavoir le cours du change.
A Paris on dit fimplement la p la c e . A Lyon on 1:
nom me auffi lap la c e ; mais quelquefois on dit lap la a
du change; dans quelques villes de France, comme ;
Touloufe , c’eft la bourfe. Ceft atiffi le nom.qu^or
lui donne dans prefque tous les pays étrangers , par
ticulieremept à Londres & â Amfterdara ; celie-c
s appelle néanmoins quelquefois pla c e lombarde.
, “ es traites & remifes de place en pla c e
c ç/t faire tenir de l’argent d’une ville à une autre pai
le moyen des lettres de change,moyennant un certain
droit qui fe règle fuivant que le change eft haut
ou bas.
Il eft très-dangereux a un négociant ou banquier*
qui a coutume deparoîcrefur lap la c e , de s’en ab-
fêii.t.er fans çaufe légitime, une abfence de quelques
jours de pla ce étant quelquefois .capable de fui faire
perdre fon crédit.
Quelquefois le mot de place fe prend pour tout
le corps dps marchands négocians & banquiers d’une
ville. Dans ce fens on dit, que laplace'de Lyon eft
la plus confidérable & la plus riche de la France ,
pour dire qu’il n’y a point dans le royaume de marchands
8c de banquiers fi riches & £ accrédités que
ceii£ de Lyon.. Le principal réglement qui ait été
fait pour la pla ce de Lyon eft.celui de l’année i 66jx
il contient tout ce qui -regarde les paiemens en foires
, autrement dits les quatre paiemens des rois, de
p.âques, d’aoyc & des faints ; les préfentations des
lettres de change ; le virement de S parties ; le prix
du change; enfin tout ce qui concerne le commerce
des lettres de change qui fe fait dans la pla ce .de
cette importante ville. On en parle ailleurs.
On- dit, en termes de commerce , e’eft demain
jour de pla c e ; je vais à la pla c e ; il y a peu d’argent
fur la pla c e ; l’argent de la place eft a tant ;
ce marchand a perdu fon crédit fur la place ; le change
eft hauffé ou eft baifle fur la pla c e , &c. Toutes
expreflîons où le nom de pla c e ne fignifieautre chofç
que Yajfemblée 8c le concours des marchands qui
négocient les uns avec les autres.
P lace. On appelle encore p la ces , certains en»
droits deftinés dans les ports de mer pour mettre les
bâtimens marchands.
L ’art. 4 dutit. 3 duliv. 1 1 de l’ordonnance de marine
du avril 1689 , porte que le capitaine de
port marquera les places des bâtimens marchands ,
en obfervani qu’ils ne foient point mêlés ni engagés
parmi ceux de fa majefté.
]Les bâtimens marchands ne peuvent prendre leur
-place dans le port, qu’ils n’aient auparavant déchargé
leurs poudres & les autres matières combuftibl.es
qu’ils peuvent avoir fur leur bord.
P lace, C’eft encore un lieu public dans lequel fs
tiennent les foires & marchés, où les marchands
ont leurs échopes ou petites boutiques, & où ils*
étalent leurs denrées & marchandifes.
Quelquefois ces places font franches, c*eft-â-dire,
qu’on y étale, fans payer aucun droit; quelquefois
au contraire il y eft dû un droit 4’étalage, ou au.
ro i, ou aux feigneurs particuliers.
PLACER. Mettre une chofe. eu fa place, la
ranger. .
Un marchand en détail doit p la c e r a s marchandifes
avec ordre dans fa boutique , enforte qu’il lésait
toujours fous la main quand il vient dés chalans.
P la c er fon argent. C’eft l’employer à quelque
chofe ; quelquefois c’eft le mettre à profit. Je viens
de placer mes fonds, polir dire je,viens .d’en dif-
pofen. J ’ai p la c é mon argent à la grofle avanturg. Je
l’ai p la cé fur un tel vaifteau. U
Ï1 faut qu’un Marchand foit attentif a bien placer
fes fonds s’il veut réulfir dans le Commerce.
On dit pla cer un jeune homme ; pour dire, le
mettre en apprentifîage. J ’ai bien pla c e mon fils , je
l ’ai obligé à un mercier auffi honnête homme qu’habile
marchand.
Une boutique bien placée , c’eft celle qui eft
bien expofée a la vue des chalans, qui eft dans ua
quartier achalandé & de grand débit. On dit aufti ,
un marchand bien p la c é , pour fîgnifier la même
chofe,
PLAINDIN. Serge qui fe fabrique en Écolïe ,
qui porte ordinairement vingt-cinq aunes~.de longueur.
Ils ne peuvent entrer en France que par les
ports de Calais & de Saint-Vallery , fuivant les
arrêts des io novembre 16 8 7 , & 3 juillet i 6p z.
PLANCHE. Ais ou pièce de bois de feiage,
large & peu épaiffe. Les bois dont on fait le plus
ordinairement les planches font le chêne , le hêtre!,,
le fapin, le noyer, le poirier 8c le peuplier.
PcAN CH E Y EU R S ou PLANCHEYERS. Petits
officiers de ville , commis & établis fur les ports
de Paris par les prévôt des marchands & échevins,
pour pofer dés planches madriers & traiteaux fur
les bateaux chargés de marchandifes qui y arrivent,
foit pour entrer dans ceux qui font les plus près du
rivage, foit pour traverfer & paffer d’un bateau à
l’autre , & faciliter le tranfport des marchandifesi :
Les droits & les fon&ions des officiers p la n - ,
cheyeurs font réglés par les ordonnances de la ville.
Il eft défendu aux déchargeurs de vins, cidres &
autres breuvages & liqueurs , de rouler & labourer
les vins qu’ils déchargent par deflus les planches
pofées par Xts plancheyeurs , mais feulement par
des chemins conftruits & établis par eux-mêmes avec
de grofles & fortes pièces de bois.
PLAN TEU R S. Les Anglois nomment ainfi les
habitans qui paflent dans de nouvelles colonies j
pour établir des plantations, ce qui les diftingue
des avanturiérs qui font 'ceux qui prennent des
aftions dans les compagnies formées pour foutenir
ces colonies. Les p la n teu rs fe nomment en France
h a b ita n s colons ou concejjionnaires ; & les a va n-
tu r ie r s , actionnaires.
PLAPPER. Petite m onnoie de billon qui fe fabrique
â Bafle en SuifTe, & qui n’a point de cours
dans les autres cantons.
PLAQUES. Nom que l’on donne à certains morceaux
d’or ou d’argent de divers poids & titres ,
qui ont retenu la figure des vaifTeaux dans lefquels
îls ont été fondus. On tire des Indes & d’Efpagne de
l’or & de l’argent en pla que.
P laques ou planches. Se dit auffi de certaines
grandes pièces de cuivre peu épaifîes, plus longues
que larges , dont les poids font différens, qui s’emploient
par les graveurs en taille douce & par les
chaudronniers.
PLASMES. E m eraudes brutes propres â broyer
pour faire entrer dans quelques médicamens. Les
meilleures font celles qui font d’uo verd un peu gay.
Commerce. Tome î l ï . P a r t. I I .
P L A S T t lE . P ie r re fo ffile q u i fert à plufieurs ufa-
g e s dans le s bâtimens , & que l’ on em p lo y é auffi
dans la fcu lp tu re p o u r m o u le r & fa ire des ftatues ,
des b a s - re lie fs , & autres ornemens d’arch ite& u re .
I l y a d eux fortes de p lâ tre , l ’un que l ’on a p p
e lle plâ tre cru & en pierre , & l ’ au tre qu ’on nomme
p lâ tre cuit & battu.
L e plâ tre cru , ç ’e ft-à -d ire , q u i e ft te l q u ’on le
tire de la c a r r iè r e , e ft du nombre des p ie r re s qu e
l ’on nomme moilons ; i l fe me fure & fe vend à là
to ife com me le s autres m o ilons , & eft p ro p r e ainfi
qu ’ e u x â être em p lo y é dans le s é d ific e s , mais feu le ment
dans le s fondemens , à c au fe qu ’i l s’am o llit
aifém'ent à l ’ a ir .
L e plâ tre cuit eft c e lu i qu e le p lâ tr ie r o u ch au fo
u rn ie r a mis au fe u & calc in é dans un fo u r , &
qu’ il a enfuite battu 8c réduit en p ou d re ; ce lu i-c i
qui. fe r t de lia ifo n & com me de ciment dans le s bâtimens
, fe vend au muid qui eft de trente-fîx fac s ;
chaque f a c , fuiv ant le s ordonn ances de p o lic e , d o it
être de deux b o iflé au x ra d e s , en fo rte q u e le muid de
p lâ tre contient fo ix an te & douze b oifle au x .
C ’ eft ce p lâ tre qui bien tamifé 8c réduit en p o u dre
im p a lp a b le , fe r t aux o u v ra g e s de fcu lp tu re 8c
d archité é ture ; i l eft bon auffi à en le v e r le s taches
de g ra ifle de deflus les étoffes de fo ie & de la in e .
P L A T . O n nomme ainfi q u e lq ue fo is le s baffins
des grand e s balances , p articuliè rement de ce lle s q u i
font deftinées à p e fe r le s m archand ife s de g rand
poid s o u de grand vo lum e . O n le s a p p e lle ain fi d e
la fo rm e q u ’ils ont o rd in a irem en t, c e s baffins étant
faits des planche s quar ré e s & p la t t e s , à ch aq u è a n g le
desquelles font attachées le s co rde s qui le s fo u tien -
nènt.
P la t . Se dit encore dans le commerce du cuivre
des plaques de la rofètte qui n’ont reçu aucune
façon , & qui font telles qu’on les apporte des
mines.
P la t d e v e r r e . C ’ e ft un g ran d m o rc e au de
v e r re de fig u re ronde , au m ilieu d u qu e l i l y a un
g ro s noeud qu’ on nomme oe il de boe u f o u boudiné.
Le p la t de verre a un peu plus de deux pieds de
diamètre ; il fert à faire des vitres. Il fe vend au
panier ou à la fomme de 24 plats chacun.
P L A T A . C e terme E fp a g n o l lignifie de Y argent ;
& de même le mot de vellonq u ’on p ro n o n c e v e illo n ,
lignifie du cuivre.
O n fe fert de ces d e u x te rme s n on -feu lem en t
p ou r e xp r im e r le s e fp è c e s de ces d eux m étaux q u i
font fab riq u ée s en E (pagne , on q u i y ont c o u r s ,
mais en co re p o u r mettre de la d iffé rence entre plufieurs
monnoies de com pte dont le s E fp a g n o is fe
fervent p o u r tenir le u r s liv re s dans le com me rce .
L ’on dit dans cette d e rniè re lignification , un
ducat de p la ta & u n ducat de v e llo n ; un ré a l de
p la ta & un ré a l de v e llo n ; enfin un m aravedis de
p la ta 8c un maravedis de v e llo n : c e q u i augm en te
o u diminue le s fommes de p rè s de la m oitié ; trente-
quatre m aravedis de p la ta fa if ànt fo ix an te & trois