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LARDON. Petit morceau 'delard loîig & étroit
dont onlardç ou pique la viande.
L A R G E . Sve, dit par oppofition à ce qui eft long
dans une pièce d étoffé. L e long eft ce qui a le
plus d etendue , le large ce qui en a moins : ainfi
upe étoffe peut avoir trente aunes,, de long quelquefois
fur moins d'une demi-aune; & un ruban,
comme la nompareille,, qui n'a qu'une ligne de
l^ rB e i a fouvent foixante aunes de long. , - .
, dl ne dépend pas. des ouvriers de faire les étoffes
larges ou étroites a leur gré. Ils ont des réglemens
fur lefquels ils doivent monter leurs métiers, &
qui fixent les portées, c’eft-à-dire , les fils de là
chaîne, de .chaque efpèce différente.
On appelle du ruban large celui qui a quatre
doigts de largeur; <3c demi-large, celui qui n'en a;,
que deux.,,
L arge, de loi. Il fe dit dans les hôtels des mon-
noies de France, des efpèces dont le titre eft plus
haut que celui réglé par les ordonnances. . -
LA RG E S SE . ( Terme de monnoie.) C'eft ce qui J
fetrouve de plus dans les efpèces au-deffus delà
loi & du titre permis par l’ordonnance. Celle de
yeuc qo’on n’y ait aucun égard , & qu’on
n'en tienne point compte aux maîtres des mon-
noies , lorfqu’à f ouverture des bo'êtes-l’on trouve
des deniers plus forts de titre que ne portent les
réglemens.
^:Ce. qu’on appelle largejje par rapport au titre,
fe nomme fo rça g e par rapport au poids. Voye\
forçage , pu, l’article des monnoies.
L A R G EU R . C'eft une des dimenfions des fuper-
fieies des corps ., qui eft toujours comparée avec
fa longueur qui. en eft une autre.
L a largeur a moins d'étendue que la longueur :
ainfi fi dans une pièce d’étoffe , de toile , de ruban
ou de tapifferie, la largeur eft d’un pouce, d’une
demi-aune , d’une aune , & ainfi fui van t l’efpèce
de marchandise, fa longueur a quelquefois cinq
aunes, vingt,, trente , foixante , plus ou moins ,
conformément* aux réglemens.
L a largeur des étoffes & de tout ce qui fe fabrique
fur un métier & qui fe mefure a l’aune, à
la c^nne, ou a quelque autre mefure des longueurs
que ce foit fe prend entre les deux libères;, &
c’eft ce qui y eft contenu qu’on appelle le lé d'une
étoffe.
L e prix des étoffes a proportion de leur nature
& de leur qualité,, augmente ou .diminue fuivant
leur-largeur.
• II; y a quantité de réglemens qui. fixent la lar-r
geur de toutes les fortes d’étoffes d’o r , d’argent,
de foie, de laine , de fil , &c. Le principal eft celui
de 1 66p. On parle ailleurs & de celui ci , &
de tous ceux qui ont été rendus ,depuis. Voye\
-RÉGLEMENT.
LA R GO . Terme barbare qui vient de- l ’Italien,
dontles Provençaux & quelques autres fe fervent dans
les écritures mercantiîles 5 il fignifie amplement.
]i§ vous <ù écrit largo par le dernier ordinaire fur
L A S
la vente de mes velours, c’eft-à-dire , je vous ai écrF
au long, amplement.
LA R IN . C’eft également dans tout l’Orient,
& une monnoie de compte & une monnoie courante
, l’une & l’autre de la même valeur.
L e larin ainfî nommé de la ville de Lar , capitale
de la Caramanie déferte , où l’on en a d’abord
fabriqué, eft d’argent.d’un titre plus haut que l’ecu
de France. Sa figure eft fingulière. C’eft un fil
rond , de la longueur d’un travers de pouce, de
la grpffeur du tuyau d’une plume à écrire , plié en
deux, & un peu applati pour recevoir l’empreinte
de quelques .cara&cres Perfans ou Arabes, qui lui
tient lieu du coin du prince. Il y a des larins de
divers coins , y ayant plufieurs émirs qui en font
frapper. L ’on donne pour le larin depuis cent
cinq jufqu’à cent huit bafarucos, petite monnoie
des. Indes.
En Perfe , ils font reçus fur le pied de deux
ichayé.
. Huit larins font un or ou hor , & dix ors font
un toman de Perfe.
Le pljis grand cours qu’aient préfentement les
larins , eft dans tout le Golfe Perfïque, lé long de
celui de Cambaye , & dans quelques lieux voifins
de ces deux golfes. -
Autrefois qu’ils étoient reçus par-tout l’Orient,
la monnoie de compte la plus en ufage écoit le.
larin. On s’en fert encore dans tous les lieux où le
larin eft une monnoie courante , & même dans
quelques lieux des Indes où l’on ne voit plus de
larins en efpèces. Voye£ la table des mon-
, NOIES.
L A R IX . Arbre qui jette une gomme à peu près
femblable à celle qui coule du thérébinthe. Il eft
pourtant bien different de celui-ci, quoique leurs
gommes fe reflemblent autant pour l’oaeur que pour,
les propriétés.
LARME. On donne le nom de larmes , aux
gommés & aux réfines qui coulent des arbres fans
incifîon. Les épiciers & droguiftes les eftiment plus
que les autres, & les vendent toujours à proportion
davantage.
LARRÉS. Monnoie dont on fe fert aux Maldives.
Cinq latrés font une piaftre.
LARRON. Celui qui vole èn cachette & avec
fubtilité.
11 y a dans lé commerce & parmreeux qui l'exercent
diverfes manières de s’exprimer , où l’on fait
entrer le terme de larron. On dit qu’il faut être
marchand ou larron ; pour dire , que vendre trop
cher, eft une efpèce'de vol. Un marché de larron
fignifie un marché fur lequel il y a beauaoup a.
gagner. On dit aufli qu’il ne faut pas crier au
larron', quand le marchand' donné fa marchandife
à perte.
LA S SE T . Vo y ei LA C E T .
LASSIS. Efpèce de capitation ou de bourre dp
foié.
L A T
Lassis. On appelle aufli de la forte des étoffes
de peu de conféquence faites de Capiton.
L A S T , L E TH % L E C T H , ou L E S T . Ce font
mots Anonymes , dont on fe fert affez ordinairement
dans le commerce de mer , foit pour exprimer
la charge entière d’un navire , foit pour marquer
un certain poids de marchandifes, foit enfin
pour défîgner une forte de mefure de grains. Voy.
leth , c’efl le mot le p lu s ufité en France.
L A S T -G E L T . C’eft ainfi que fe nomme en
Hollande , un droit qui fe lève fur chaque vaiffeau
qui entre ou qui fort, ainfi nommé de ce qui fe
paye à proportion de la quantité de left ou laft,
que chacun bâtiment entrant ou fortant peut contenir.
Ce droit eft de f fols ou ftuyvers par left en
fortant, & de 10 fols en entrant ; fur quoi il faut
remarquer que ce droit étant une fois payé , le
vaiffeau qui l’a acquitté , refte franc pendant une
année entière, c’eft-à-dire , qu’il peut entrer ou
fortir, & faire autant de voyages qu’il le peut ou
qu’il le trouve à propos pendant douze mois ,
fans qu’il foit tenu d’aucun autre paiement du la ß -
gelt. S '
Il y a une feftion exprès pour -la levée de ce
droit, dans le placard, pour l’exécution de la nouvelle
lifte ou tarif de Hollande de l’année 17 1
LA ST -G H E LD T . Dro it de f r e t , qui fe lève
à Hambourg fur les marchandifes & vaiffeaux étrangers
, qui y arrivent ou qui enfortent.
L ’article 4 1 du nouveau traité -de marine & de
commerce conclu à Paris le z8 feptembre 1 7 1 6 ,
entre la France & les;villes Anféatiques, décharge
nommément de ce droit, fous quelque nom qu’il
puiffe s’exiger , les vaiffeaux François qui vont trafiquer
à Hambourg.
LA ST R E BLANC. C’eft ainfi qu’on nomme à
Smyrne , les carreaux de verre qui fervent à employer
en vitrages. L e la ßre blanc paye à la
douane de cette ville les droits d’entrée , à raifon
de vingt-cinq piaftres la caiflW
II y a aufli du'laftre de couleur , celui-ci paye
jufqu’à trente piaftres.
L A T T E . Mefure dont on,fe fert pour l’arpentage
dans quelques endroits.de la Guyenne. Elle eft
plus ou moins grande fuivant les lieux.
L A T T E S , que l’on écrit aufli LA T E S . Ce font
certains morceaux de bois de chêne , minces , longs
& étroits, refendus fuivant leur fil , en forme de,
tringle du régie, qui s’attachent de travers fur les
chevrons du comble des m a ifo n sp ou r y accrocher
les tuiles, ou pour y clouer lés ardoifes. •
Il y a de deux fortes de lattes \ l’une appellée
latte quarrée , propre pour les tuiles ; & l’autrejl
latte vo lïc e, deftiriéè pour les ardoifes.' : Les lattes quarrées doivent avoir quatre pieds ffe long fur un pouce neuf lignes ou deux pouces
de large , & deux à trois lignes d’épaiffeur. Elles fe
vendent à la botte, chaque botte compofée de cinquante
lattes.
L A V if
Les. lattes volices doivent aufli avoir quatre pieds
de longueur fur depuis quatre jufqu’à cinq pouces-
de large & deux à trois lignes d’épaiffeur , chaque
botte contenant vingt-cinq lattes.
Les provinces d’où l ’on tire le plus de la t te s ,
tant de l ’une que de l’autre efpèce, pour la fourniture
de Paris, font la Champagne , la Bourgogne
, la Brie , la Picardie & la Normandie : il en
vient aufli beaucoup de Lorraine.
Il y a une forte de Fois de fciâge que l ’oa appelle
contre-latte.
L A T TO N . Cuivre jaune. Voye\ leton.
LA V AD ERO S , en François LA VO IR S. Ce
font des lieux dans les montagnes de Chily & dans
quelques provinces du Pérou , où fe fait le lavage
de certaine efpèce de terre où fe trouve de l’or. On
appelle aufli lavaderos , les baflîns où fe fait ce
lavage , qui font d’une figure oblongue , & aflez
femblable à celle d’un foufflet à forge.
LAVAGE.Façon que l’on donne au hareng blanc,
en le lavant dans une cuve ou cuvier apres qu’il a
été caque , & avant que de le faler.
LA V AN D E . Plante qui croît en épi , & qui a
des fleurs bleues en forme de graine. Elle a un goût
agréable & aromatique. On en tire une huile que
quelques-uns confondent mal-à-propos avec l’huile
d’alpic , apparemment parce que la plante d’alpic
eft une efpèce de lavande. Les marchands épiciers
droguiftes font venir cette huile de Provence & de
Languedoc;"
LA V AN DER . Efpèce de linge ouvré, qui fe manufacture
en quelques lieux de Flandres*
LA VAN DIER, LA V AN D IÈ R E . Celui ou celle
qui blanchit des toiles.
LAUDANUM . Opium préparé.
LA V EG E . Sorte de pierre dont on fe fert à faire
des marmites & autres pots & uftenfiles de cuifine
qui fe mettent au feu.
Il n’y a que trois carrières d’où l’on tire cette
pierre , l’une dans le comté de Chiàvennes , l’au*re
dans la Valteline, & la troifiéme dans le pays des
grifons. -
L A V E R A DOS.^ L av er à dos de la laine , c’eft
laver la toifon fur la bête avant que de la tondre.:
LA V E R AU P L A T . ( Terme de monnoyage.)
C’eft laver dans un plateau ou baflîn de bois , les
cendres , batayeures & autres chofes femblables
pour en tirer les plus gros morceaux d’or ou d’argent
qui y font mêlés.
LA V E TO N . C’eft la groffe laine qui demeùre
dans les piles des moulins où Ce foulent les draps Sd
autres étoffes de lainerie , c’eft-à-dire , la bourre qui
en fort par la foulure.
Le laveton qui eft gris , fort des étoffes les plus
grofllères , comme des bureaux : celui qui eft plus
blanc , qu’on appelle aufli bournalijfe , vient des
étoffes les plus fines.
On fait de mauvais matelas avec ces fortes de
laines 5 mais il eft défendu aux tapifliers d’en faire’