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Siam, qui a précifément la pefanceur du mayon
monnoie.
Au-deflous du mayon eft le fouang, la paye fuit
celui-ci, & enfin le clam qui pèfe douze grains de
ris. 11 y a auffi la fompaye qui eft la moitié du
fouang. Au-deiïiis du mayon font le tical, le tael,
le çat'isfr& le pic , celui-ci eft pour peler les mar-
ctiandifes de grand volume. Voye^ les tables des MONNOIES.
MAYS. Çeft ce qu’on appelle bled d’ Inde ou
bled de Turquie. Ce bled vient par épis longs de
dix ou douces pouces , ronds & épais , environ de
feize ou dix-huit lignes de diamètre.. Les grains qui
font arrangés & preffés les uns contre les autres font
pour la figure & pour la groffèur allez femblables
aux pois. L a farine en eft très-blanche, quoiqu’il
y ait du mays dont l’écorce tire prefque fur le noir.
Cette farine eft nourrilTante & rafraîchit & engrailTe
beaucoup.
Avant que les Européens euffent fait la découverte
de l’Amérique, non-feulement une partie des habitons
de ce-grand continent s’en fervoient, pour leur
nourriture & pour celle des animaux , mais encore
ils en ufoient comme de menue monnoie , aulfi-bien
que du cacao efpèce d’amende qui de même que lé.
mays y croît en abondance.
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MEAGE. On appelle droit de méage dans quelques
villes de Bretagne , un droit qui fe paye à l’entrée
defdites villes, & qui fait une partie de leurs deniers
communs & patrimoniaux.
méage qui le paye à Nantes eft de deux fols
par muid de fe l, de blé , de vin, &c. palfant par la
ville , tant montant que baillant.
MECASULN1L . Les Indiens appellent ainfi la
gouffe qui renferme la graine de vanille.
MECHOAOAM ou MACADOSSIN. Racine
médicinale , ainfi nommée de la province de Mé-
choacam dans la nouvelle Efpagne, d’ou d’abord
elle a été apportée en Europe. On l’appelle autrement
rhubarbe blanche , & encore fcamonée &
brionne de l’Amérique.
MECOMPTE. Défaut de fupputation, erreur de
calcul. Ainfi l’on dit : il y a du mécompte en cette
addition , en'cette régie j pour faire entendre, que
le calcul n’eft pas bon , qu’on s’y eft trompé.
Mécompte. Signifie auflï ce qui manque au
compte de quelque fomme. Il y a du mécompte à
mon argent.
Mécompte. Se dit .encore du mauvais fuccès
d’une entreprifè , d’une affaire de commerce. Il
trouvera bien du mécompte dans la vente de fes
laines.
MÉCOMPTER. Se tromper, fe méprendre dans
fon calcul.
M ÉD A IL LE . Pièce de métal en forme de monnoie
j faite pour conferyer à la poftérité le portrait
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des gens illuftres, ou la mémoire de quelque a&iott
confidérable.
Le commerce des médailles n’eft proprement
qu’un commerce de fçavans & de curieux, où l’intérêt
n’a aucune part, & qui ne le foutient que par
la noble émulation qu’ils ont d’enrichir leurs cabinets,
& de perfectionner les recueils qu’ils font de
ces précieux monumens de l ’antiquité.
Il ne laifïè pas cependant de fe faire un négoce
de médailles moins défînt.éreffé que celui dont on
vient de parler , & M. Patin remarque qu’il y a plu-
fieurs des principales villes d’Allemagne où l’on
trouve des marchands qu’on peut appeller marchands
antiquaires , puifqu’ils n’amaffent des médailles
que pour les revendre & y profiter ; trafic ,
ajoute ce fçavant homme , qui a fes fraudes & fes
tromperies , comme la plupart des autres négoces,
& où l’acheteur doit bien examiner la marchandife
s’il ne veut recevoir des médailles ou peu rares ,
ou d’un coin contrefait, pour des médailles vraie-
ment antiques & curieufes.
Meffieurs de Tournefort , Corneille le Brun &
Paul Lucas ; celui-ci dans fes trois relations d’Egypte
; & les deux autres dans leurs voyages au
Levant, parlent d’un pareil commerce, qui fe fait
dans les ifles de l’Archipel & dans prefque toutes
les échelles du Levant , où les habitans du pays
bien informés du. goût que les étrangers ont pour
cette forte de -euriofité , ont fôia d’en ralïèmbler &
de les leur vendre très - chèrement , & fouvenr
avec encore moins de fidélité que les antiquaires
Allemands.
MÉDIAN. Monnoie d’or qui fe frappe à Tre-
meçen , ville & port des côtes de Barbarie. Il faut
cinquante afpres pour faire un médian : deux médians
font un dian , qu’on nomme autrement mians.
Ces deux efpèces font fabriquées par les monnoyers
du dey d’Alger , dont elles portent le nom , avec
quelques lettres arabes.
MEDIN. Monnoie dargent qui a cours dans
l’empire du grand-fèigneur. Il vaut trois afpres de
Turquie, ou dix-huit deniers monnoie de France.
MEDOC. On appelle pierre de Medoc , des
cailloux brillans qui fe trouvent en France dans'
cette petite contrée du Bourdelois qu’on- appelle
p a y s de Medoc. C’eft une efpèce de diamant.
MEGÈRE. Mefure des grains dont on fe fert à
Caftres en Languedoc. Quatre megères font l’émine,
& deux mines le feptier de cette ville; on divifela
me gère en quatre boiffeaux,
MÉGIE. Art ou manière de préparer ou palfer
les peaux ou cuirs en blanc, pour les mettre en
état d’être employées à certaines manufaélures particulières
, dont la principale & la plus importante
pour le commerce eft la ganterie.
Toutes fortes de peaux fe peuvent pafler en me-
g ie ; mais pour l’ordinaire on ne fe fert que de celles
des béliers , moutons , brebis , agneaux , boucs,
chèvres , chevreaux & ifards ou francs chamois
de montagne j , comme ét^nt les plus propres a
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être mifes én oeuvre par les gantiers & peauffiers.
MÉGISSERIE. Négoce qui fe fait des peaux
de moutons & agneaux , & autres paffées en megie.
L a fine mégifferie fe tire particulièrement de
Vendônae, Grenoble & Blois.
Sous le nom de mégijjerie , eft auffi compris le
trafic des laines qui fe fait par les mégiffiers.
MEHON , ou MELT. Plante médicinale^, dont
la racine entre dans la compofition de la thériaque.
MEIDIN , ou MAIDIN , qu’on nomme auffi para , parat & parajî. Petite monnoie d’argent
fort légère , que les bachas du caire font frapper
au nom du grand feigneur , qui a cours dans toute
l ’Egypte, & dont l ’on fe fert prefque dans tous les
paiemens. Voye\ la table des mon noies.
MEIN. Poids des Indes qu’on nomme autrement mon.
L e mein d’Agra capitale des états du grand mo-
g o l , dont Surat eft la ville du plus grand commerce,
eft de foixante ferres qui font 57 livres trois quarts
de Paris. Voye\ man.
MEIRAIN. Bois débité d’une certaine manière
propre aux menuifiers, tonneliers, layetiers & autres
tels ouvriers en bois.
MELASSE. Qu’on nomme auffi doucette ou f i - rop de fucre. C’eft: cette partie fluide & graftè qui
refte des fucres après qu’ils ont été rafinés, & à laquelle
l’on n’a pu donner par la cuifïon aucune con-
fiftance plus folide que celle de fîrop.
M EL IKTU-Z IZ IAR , ou prince des marchands.
On nomme-ainfi, en Perfè générale , celui qui a Yinfpetlion fur le commercé de tout le'royaume , particulièrement
d’Ifpaham. C’eft une efpecé de prévôt
des marchands, mais dont la jurifdiétïon a beaucoup
plus d’étendue.
C’ eft cet officier qui décide & qui juge tous les
diffe rends qui arrivent entre marchands.' Il a auffi j
infpeftion fur les tifferans & les tailleurs de la cour
fous., le nazir , auffi-bien que le foin de fournir toutes
les étoffes dont on'a befoin au ferail : enfin il a la
direction de tous les Courtiers & commiffionnaires
qui font chargés des marchandifes du roi , & qui
en font négoce dans les pays étrangers.1
MEMCEDA. Mefures des liquides dont on fe
fert à Mbcha én Arabie . elle contient trois ch opines
de F rance ou trois pintes d’Angleterre, 40 mem- j
.cédas font un teman.
MÉMOIRE. É qrit fommaire qu’on drefle pour i
foi-même , ou qu’on donne à un autre pour fefou-
'venir de quelque chofe.
On appelle auffi quelquefois mémoires chez les
marchands & chez les artifans , les parties qu’ils
fournifTent à ceux à qui ils ont vendu de la marchan-
dife ou livré de l’ouvrage.
Ces mémoires ou parties, pour être bien drefîes,
doivent non-feulement contenir en détail la nature,
la qualité & la quantité des marchandifes fourhies^ou
des ouvrages livrés à crédit ; mais encore l’année ,
le mois , & le jour du mois qu’ils l’on t été,. à qui
©n les a données, les ordres par écrit s’il y en a , les
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prix convenus ou ceux qu’on a deffein de les vendre,
enfin les fommes déjà reçues à compte.
Les marchands , négocians & banquiers appellent
agendas , les mémoires qu’ils dreuent pour eux-
mêmes , & qu’ils portent toujours fur eux , & con-
fervent le nom de mémoires à ceux qu’ils donnent
à leurs garçons & fadeurs , ou qu’ils envoyent à
leurs correfpondans' ou commiffionnaires.
Les mémoires que les* commiffionnaires dreffent
des marchandifes qu’ils envoient à leurs commet-
tans s’appellent fa c tu re s , & ceux dont ils chargent
les voituriers qui doivent les conduire , fe noni-
ment des lettres de voitures.
Les marchands ; banquiers & négocians ont auffi
une efpèce de journal qui leur fert de mémoire & fur
lequel ils écrivent chaque jour le détail de leur négoce..
On le nomme plus ordinairement mémorial.
MÉMORIAL. Livre qui fert comme de mémoire:
aux marchands, négocians , banquiers & autres qui
fe mêlent de commerce & fur lequel ils écrivent
journellement toutes leurs affaires , à mefure qu’ils
viennent de les finir.
L e mémorial eft proprement une efpèce de journal
qui n’eft pas au net ; auffi l’appelle-t-on quelquefois
brouillard ou brouillon , parce que les
chofes qu’on y écrit y font comme confondues &
brouillées.
Ce livre tout informe qu’il paroiffe , eft le premier
& peut-être le plus utile de tous ceux dont
fe fervent les marchands , defquels il eft comme la
bafe & le fondement, confervant & fournifiant les"
matières defqûelles les autres livres doivent être
compofés.
M EN CA U L T , ou MAUCAUD. Mefure des
grains dont on fe fert en quelques endroits de Flan^
dres , entr’autres à Landrecy , le Quefnoy & Caf-
teau, &c.
A Landrecy le mencault de froment pèfe poids
de marc 97 l iv ., de méteil 5)4 , de feigle 90',. 8c
d’avoine 7 z. IL faut remarquer que pendant fept mois
de l’année , qui font depuis & y compris août, juf-
qu’à & y compris février, le mencault d’avoine fe
mefure comble à Landrecy, & fait fept boiffeaux ~
mefure de Paris , ou 1 1 rations , comme difent les
munitionnaires ; & que pendant les autres cinq mois
il fe mefure a main tierce , c’eft à-dire, ra z , & ne
fait que fix boiffeaux | mefure de Paris, ou dix rations.
A Saint-Quentin le feptier contient quatre boiffeaux
mefure de Paris. Il faut deux mencaults pour
faire un feptier ; ainfi le mencault eft de deux boiffeaux
de Paris.
Au Quefnoy le mencaut de froment pèfe 80 , de
méteil 7 6 , de feigle'79 & d’avoine 7 1 .
A Câfteau-Cambrefy le mencault de froment pèfe
85 , de méteil 80 , de feigle 72 , d’avoine 60 : lè
tout poids de marc comme à Landrecy.
M EN ILLE , qu’on nomme plus communément
manille. Efpèce de bracelet ou de carcan de cuivre
& quelquefois d’étain & d’argent , qui fert dans la