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néceffité fît naître , la ferrurerie ne Toit un des plus
anciens, par le befoin que les premiers hommes qui
vécurent en focrété , ne tardèrent pas d’en avoir.
Son utilité s’étend fur une fî grande quantité d’objets,
que la profeflïon à. laquelle il a donné lieu , eft
devenue une des plus précieufes que l’homme puifïe
embrafler. Quelle liaifon & quelle folidité.pourroit- J
on donner aux bâtimens , lt l’art du ferrurier ne
fui fourniffoit des ancres, des tirans, des cram-J
pons, des harpons, des boulons, dès étrierfets, &ç. j
Ses autres ouvrages , plus légers , ne font ni. moins J
néceflfaires, ni moins commodes j les pentures, les |
gonds , les pivots, les fiches, les couplets fervent!
a fufpendre les portes , les chaffis , les volets, les J
Gontreveçts «c.'les guichets j. & pour les fermer, on-j
fe fert* dé loquets , de fléaux , de verroux & d’efpa-
gnolettes , invention des derniers teins, rapportée
d’Efpa<me & rendue fî commode & fî agréable
en France. Enfin, fans entier dans un plus .grand
détail de tous les autres ouvrages- de ferrurerie qui
fervent à la cüifine ,'dont on peut voir l’énumération.-
dans l’article 54 & fuivans des ftatuts des maîtres
ferruriers , on dira feulement que c’eft à l’art de la
ferrurerie que l’on doit ces baluftrades travaillées
avec tant de goût, &-fî bien defîinées, dans lefquelles
il femble que le fer ait perdu fon inflexible dureté
feus la main des ferruriers- François , fer-tout de
ceux de Paris, tant il y a de délie.ateffe-& de perfection
dans les contours , les fleurons & les autres
ornemens. dont elles font embellies- Les grilles du
choeur de la.métropole de Paris, de Saint Germain
l ’Auxerrpis, de Saint-Euftache & de Saint- Denis,
& dans les bâtimens , les grilles de Verfailles & de
•Maifons juftifieront l’éfoge que nous venons de faire
de cet art utile. _ .
SERRURIER. Artifan qui travaille â divers ouvrages
de fe r , & particulièrement en ferrures , d’ou
i l été nomm§ fe r rimer. Voy. les art. précèdent..
Il y a à Paris une communauté de* maîtres ferru-
r ie r j , dont les anciens ftatuts font du mois de
novembre 141 1 , fous le règne de Charles V I ; ils
furent confirmés'au mois de mai 1543 , fous celui
"de François premier j & enfin Louis X IV , par
fes lettres patentes données fur le vu dès officiers
du châtelet , les ren.ouvella avec quelques chan-
gemens x & les confirma le- \ z\.décembre 1652.
Ces dernières lettres de confirmation ne furent vérifiées
& enrégîtrées au parlement que le 27 janvier
j 65 4 , à caufe de l’oppofition fermée à l’enrégître-
ment par quelques maîtresdè la communauté,, qui
en furent déboutés par arrêt du même jour.
Ces nouveaux ftamt£ contiennent en 6 8 articles,
non-feulement tout ce qui regarde la. difeipline de
la communauté , & les divers ouvrages qu’il lui
appartient de forger-& de fabriquer 3 mais encore
les ré^lemens entre les maîtres ferruriers & les
maîtres des. autres corps-, dont les ouvrages ont
quelques rapports-avec ceux de la ferrurerie.
L a communauté-des maîtres ferruriers èfKgdu-
vernée par un fyndic.: & par quatre jurés. On fait
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fous les ans Péleétion du fyndic & de deux jurés,-
L e fyndic veille & a infpeétion fur les jurés mêmes^
& ceux-ci avec lu i, fur do refie des maîtres, fur
les apprentifs & fur tout ce qui dépend du métier
de ferrurier• Leurs vifîtes d’ obligation & pour
lefquel-les on paie feulement le droit de vifîte,
font réglées à cinq par an.
Nul ne peut être reçu à la maîtrife qu’il n’ait-
été apprencif, & qu’il n’ait fait chef-d’oeuvre , à
l’exception des fils de maîtres qui ne font tenus
qu’à une Ample- expérience , & à qui le fer vice-'
chez leur pere tient lieu d’apprentiffage.
Aucun maître ne peut avoir plus d’un1 apprenti?'
à la fois , ni l ’obliger pour moins de cinq ans.-
Il peut néanmoins avoir un proche parent pour
fécond apprencif, en faifant fa déclaration au greffe
du-dégré de par,enté , &, même une autre apprenti?
étranger , la dernière année de l’apprentiffage du
premier.
Tout apprentif, au fbrtir d’apprentiflage, doit
J fervir encore les- maîtres cinq années avant de pou-
1 voir afpirer à la maîtrife.-
r Les fils & gendres de- maîtres, paient aux jurés
j & anciens bacheliers, le droit entier pour leur
j aflîftancemais feulement la moitié du droit qui
! eft-du à la bourfe de la communauté.'
| Les veuves ,- tant qu’elles reftent en viduité,
iouiffent des privilèges de la maîtrife dè leur mari,
à la réferve toutefois de; celui de faire des apprenti
fs. Elles peuvent feulement les continuer.
Les maître s-de Paris ont droit d’exercer le me rie‘r'
dans toutes les villes du royaume-,- où il y a maîtrife,;
en faifant preuve de-leur réception ,.- & eme-
gi.rer, leurs lettres au greffe du lieu où ils veulent'
s’étâbliri . ' .
Les apprentifs des' autres villes né font reçus I
la maîtrife de Paris, qu’après- huit ans de fervice
chez les maîtres..
Les-compagnons qui travaillent à leurs pièces,
& ceux qui travaillent au mois ou à l’année , nè;
peuvent quitter leur maîtrè , qu’ils n’aient achevé ,
les uns les pièces qu’ils ont est r ep rifes-, & les- autres-
le tems dont ils font convenus.
; - Enfin , p#r une précaution fage’ , & qui fait
la fureté' publique, aucun maître, compagnon ou-
apprentif, ne peut faire ouverture de ferrures,. de
cabinets"; coffres forts’ ou autres; portesco chères ,
; portes de chambres &c. qu’èn préfence des per-
fonrtes à qui ces lieux- ou cès chpfes appartiennent,
;foùs peine de punition corporelle non plus que
dè forger ou faire .forger des'clefs , fans avoir la
ferrure, ou f e r des moules dé cire & de terre.
On remarquera que le roi Louis-XIV ayant créé
.par fe- déclaration du mois de mars i'6 y r , des
chargés dè jurés en titre d’office , dans tous les corps
-8c communautés de Paris , celles des ferruriers'
‘ furent réunies &incorporées à leurs corps par lettres
patentes du 22 mai-de la même année-; réunion
qui n’apporta aucun changement à leurs ancieps
-ftatuts,, mais qui a feulement augmenté quelques-
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droits pour les réceptions à l’apprfentifTage , & à lamaîtrife.
’ . - . . . , . r • Les principaux outils qui fervent a la ierrurene
& à la forge des fe rru rie rs, font le foufflet, l’auge
de pierre pour l’eau de la forge , l’archet ou archon
avec , fes forets & leurs boetes , l ’écouve-tte , les
bigornes , les broches rondes ou quarrées -, les
burins de diverfes fortes , les bruniffoirs, les clou-
vières, les chafles quarrées , rondes & demi-rondes ,
les limes de toute efpèçe,-depuis les gros carreaux
jufqu’aux carrelettes , les coins à fendre, les chevalets
poiir. forer & blanchir les calibres , les cro-
.cliets , les cizelets, les cizeaux à divers ufâges, &
de diverfes formes , les compas , les enclumes,
l ’équerre , les étaux , les échoppes , l’établi, les
étampes , la fourchette , les fraifes , les filières ,
plufieurs fortes de gratoires , quantité de marteaux
& autres outils , pour former & refferrer les trous
.quand?ils font perces , les poinçons ronds , carrés , ,
plats., les perçoires. de toutes figures. & a divers
•ouvrages , la palette à forer , les tiffonniers , les
rifloirs , le rochouer, le rabot ,1e repouifo-ir , le
tranchet & la trauche , plufieurs tenailles de fer
droites, crochues., rondes & d’autres feulement
d e ' bois , les lattaux , les taraux , les -tourne à
gauche, le viilebréquin & les valets. Outre ce
grand nombre d’outils & quelques autres de moindre
conféquence , les ferruriers fe fervent aufli de
quelques outils de menuifier & de tailleur ^de
pierres, pour entailler la pierre & le bois , lorfqu ils
veulent mettre leur ouvrage en place.
SERSUKERS. Etoffe des Indes foie & coton,
rayée de foie , & travaillée à peu près comme la
moitfïeline. L a longueur des pièces eft de fept, | de
neuf, de treize & de feize' aunes, fur deux tiers»
trois quarts & fept huitièmes de large.
SERV E LE T T E S . Marchandifes employées dans
le tarif de Lyon de 1 6 3 2.
« Lés fervdettes du pays & autres paient ï 5 Fols
par balles. »
SERV IET T E S . Linge de table , dont tout le
monde connoîtl’ufage* Douze ferviettes, une grande
nappe & une petite font ce qu’ on appelle unfervice
de table.
« Les ferviettes en général paient les droits de la
douane de Lyon , à raifon de 5 f. pour tout droit,
par pièce. »
« Les ferviettes de Flandres 1 livre aufli de la
pièce. »
« Les droits de fortie, comme linge de table,
fuivant le tarif de 1664. » vo y e 3: linge de table.
S erviettes a c a f é . Etoffes de foie venant de la
Chine , divifées en morceaux de la longueur propre
a ffaire des ferviettes. L a longueur, de chaque
pièce eft d’onze aunes. Il en vient beaucoup
moins qu’autrefois, la mode de s’en fervir étant
paffée-
SESELI. Plante qui eft une efpece de fenouil ,.
& qui en a prefque toutes les qualités. Quelques
perfonnes prétendent qu’il approche davantage du
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perfil de Macédoine. Il vient dans diverfes provinces
de France , particulièrement en Provence , en
Languedoc & en Franche-Comté. Il y a encore le fefeli de Candie & de la Morée , & celui qu’on
nomme fefeli des Prés ; mais les droguiftes de
Paris ne vendent que de celui de Provence , que ,
par diftin&ion, ils appellent fe fe li de Maffeille „
à caufe que celui qui fe recueille aux environs de
cette .ville paife pour le meilleur.
On n’emploie que fa femence q u i, pour être
bonne , doit être de moyenne longueur , un peu
longue , pefante , bien nette , verdâtre , de bonne
odeur, & d’un goût âcre & aromatique.
' S E STE . Mefure dont on fe fert à Siam pour les
grains , graines & légumes fees. Il faut quarante
lacs pour faire le fejle, & quarante fejîes pour le
coh i;' enforte qu’en évaluant le fejle fur le pied
de cent càtis , ou cent vingt-cinq livres poids de
marc, le fac pèfe un peu plus de trois livres, &
le cohi cinq mille livres jufte.
SE STER . C ’eft ainfî que les Flamands nomment
une certaine mefure que l’on appelle ailleurs, verge, velte, & c . voy. ja u g e .
SE STIER. Qu’on nomme suffi fétier 8c feptier.
Mefure dont on fe fert à Paris & en d’autres lieux
pour les grains , les graines '& les légumes fecs. voy. SEPTIER
S e s t ie r . Eft aufli une mefure des liquides. Voy.
comme ci de fu s .
S E T , qu’on écrit fept. Nom de nombre. P’oy,
SEPT.
SE T IE . Eft le nom que les Turcs donnent à
certaines barques avec lefquelles ils font le commerce
de proche en proche.
SÉTIÈME. Voy. s e p t ièm e .
SÉ T IER . voy, SEPTIER.
SEU LA G E . Terme de Normand , qui fîgniffe
magafinage , ou le loyer que les marchandifes
paien t pour avoir été mi fes en magafîn.
SEU LE . A Rouen & dans le refte de la Province,-
lignifie magafîn.
S E U R E T E , qu?on doit écrire aujourd’hui s û r e t éô
Voy. ce dernier mot.
S E X T U L E . Périt poids dont les apothicaires fe
fervent pour pefer leurs drogues. Il péfe un fcmpule
plus que le dragme ou gros. voy. g ro s .
SE YD A V I. Ce font des foies qui viennent de
Seyde^, &. qui font du pays. Elles fe vendent au
damafquin de fix cens dragmes , qui font quatre
livres onze onces poids de MarfeiÛe. Voy. s o i e s
du L ev a n t , ,
s H
SHAUB ou BA F FE T A S . Etoffe des Indes,
foie & coton de diverfes couleurs. Elles ont fept
aunes de long fur trois quarts de large.
s 1
S L C’eft le nom qu’on donne en Normandie $
Ppppij