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du même p o id s , du même t i t r e , & pafTent p ou r la
m êm e v a le u r qu e ce lle s du p a y s .
C e lle s qu e le s H o llan d o is font battre à P a l i c a t e ,
fo n t du même p o id s que c e lle s des A n g lo i s , mais le
titre en eft m e illeu r de d eux ou tro is p o u r c e n t , &
p a r cette ra ifo n font p lu s eftimées & p lu s re ch e r ché
e s q u e le s A n g lo i f e s , & mêmes qu e ce lle s d.es
ro is & des ra ja s du p a y s .
Pagode. C ’ eft auflî u n e monnoîe d’a rg en t q u i fe
fab r iq u e a N a r f in g u e , B ifiia g a r & que lq ue s lie u x voi-
fins. C e s pagodes font ordinairement m a rqué e s d’un
c ô te , de la fig u re m onftrueufe d’une id o le In d ie n n e ,
c e q u i le u r a donné le nom de pagode , q u i eft le
nom g é n é ra l de toutes le s fau fle s divinités des In d
iens , & des tem p le s où ils le s adorent ; de l’ autre '
co té , au re v er s de l’ id o le , e ft un ro i aflîs fu r un
ch a r tiré p a r un éléphant-
I l y a d es pagodes de divers p r ix & à d ivers tit
r e s ; le s moindres font de huit ta n g a s , à p rend re le
ta n g a p o u r q u a tre -v in gt-d ix o u cent b a fiirucos des
In d e s .
P A IG N E S . E lp è c e s de tap is ou couvertures,
dont le s N è g r e s des côtes de G u in é e fe couvrent.
E l le s -font o rdin airement teintes a v e c de l ’ in digo . I l
s en fa it un trè s -g ran d commerce p a r le s P o r tu g a is
q u i font établis à C a ch e a & en d’autres lie u x de cette
cô te j ils en fo n t la traite a v e c le s N è g r e s qui le s .
re v en dent enfuite à c e u x che z q u i i l ne s’ en fa it p a s.
P A I L L E . S ig n i f ie , en terme de jo y a ille r ie y un
defaut qui fe trouve dans le s p ie r re s p ré c ie u fe s , p a r ticu
liè rem en t dans le s d iam ans, c’ e ft -à -d ire , q u e lq ue
p e tit endroit o b f e u r , é tro it & un p eu lo n g , q u i fe
tro u v e dans le co rp s de la p ie r re , & q u i en in te rrom
p t l ’ é c la t & le b rillant.
Qu e lq u e s -u n s confondent la p a ille a v e c jla g la c e
& la fu rd it é , mais c e s .trois defauts font différens.
L e s p a ille s diminuent çonfîdèrablement le p r ix du
d iam ant,
. Paille. C ^ f t en c o r e un endroit d é fe& u eu x dans
le s m é ta u x , q u i le s rend caftants & difficiles à fo r - '
g e r ; bn le dit fur-to ut du fe r & de l ’acier,. C e fe r. eft :
p le in de p a ille s . L ’a c ie r a ig re a tou jou rs des p a ille s .
Pailles de f e r , p a ille s d’ a c ie r . C e font des e fp è - ;
c e s d’ é ç a ille s q u i tombent de ces m étaux quand on :
le s fo r g e 4 chaud. E l le s fe rven t à fa ir e le noir &
q u e lq u e s au tre s cou leu rs de p e in tre s fu r .verre.
P A I L L E T . I l n e f e dit q u e des liq u e u r s , & p a r ticuliè
rem en t du v in . L e vin p a illez e ft du vin ro u g e ,
m a is d’ un ro u g e fo ib le & trè s -c la ir .
P A I L L E T T E . Petite p a r t icu le d’o r q u e l ’ on re c
u e ille dans le s la v a d o r e s , dans qu e lq ue s riv iè re s ,
d ans des torrens & dans le s lie u x où i l y a des m in
e s de ce riche m é ta l.T l fe ^fiiit fu r le s côte s d’ A f r iq
u e & fu r ttfut le- lo n g de la côte d’o r , un g ran d nég
o c e de ce s p a illettes d ’o r . O n le s y a p p e lle de la
poudre d'or.
I l y aauffi des paillettes d’argent, mais elles ne
fetrOuvent que dans les mines de ce métal. O n appelle
a r p a ille u r s , les ouvriers des mines qui ont
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Ifoin d’y recueillir tous ces petits grains d’or échappés
à la première recherche^
P a il l e t t e . Se dit aufli des petits grains d’or ou
d’argent ronds & applatis, & percés au milieu, dont
on parfeme quelquefois les broderies pour leur donner
plus d’éclat. On ne s’en fert plus guères que pour.
des ornemens d’églife & pour des habits de théâtre &
de mafque ; mais ces dernières ne font que de léton
doré ou argenté. On fait auflî des paillettes d’acier
qu’on mêle dans les jays blancs 8c noirs dont on fait
des broderies pour le petit deuil des femmes.
PAILLONS. Eft un nom que l’on donne à de petites
.feuilles quarrées de cuivre battu très-minces ,
colorées d’un côté, que l’on met par petits morceaux
àu fond des chatons des pierres précieufes & crif-
taux* P o y s\ B o e s t e a l a f e u i l l e .
PAIN. Maffe de pâte cuite, qui fert dé principale
nourriture â l’homme.
Ce font les maîtres boulangers de la ville de Paris
qui paîtriflent, qui font cuire., & qui débitent le
p a in aux habitans de cette grande ville.
Il eft néanmoins permis aux boulangers des .petites
villes & villages des environs d’y apporter leurs I
p a in s & de les expofer en vente les jours de marchés
fixés aux mercredi & fiimedi de chaque fe-
maine. Les boulangers de la ville & ceux des faux-
bourgs qui compofoient autrefois des communautés
féparées, ont. été réunis fous le régne de Louis X IV ,
par un édit du mois d’aout 17 i l .
Les boulangers de Paris auflî-bien que ceux de
la campagne , qui apportent leur p a in aux marchés
les mercredis & les famedis , doivent les marquer
par deflu-s, afin que le bourgeois qui l’aehette
en puifte eonnoître le .poids.
Pour prendre le poids jafte il faut obforver une
certaine proportion entre la pâte avant de la mettre
au four , & le p a in lorfqu’il eft cuit, à caufe du
déchet de la cuifton qui eft toujours plus confidéra-
ble pour le petit que pour le gros p a in.
L e pain, qui s’expofe au marché eft ordinairement
de douze livres pour le plus gros qu’on appellep
a in de b rafle, & deux livres pour les moindres
qu’on nomme petits pa ins. L a proportion
du poids de la pâte crue 8c de celui du p a in au for-
tir du four , pour les diverfes pefanteurs qui font
depuis les p a in s de douze livres jufqu'à ceux de ■
deux livres, eft d’une livre pour les p a in s de douze,
de;trois quarts pour ceux de dix & de huit , de
| demi-livre pour ceux de fix & de cinq, & d’un quart
pour ceux de trois & de deux. Il fe fait auflî des
pa ins de neuf, de fept & de quatre livres , dont on
régie le déchet fur le pied de ceux dont ils approchent
le plus.
P a in a c h a n t e r . C’eft du p a in finis levain qui
fert â la confécration dans le fiierifice des catholiques.
Il eft fait de la plus pure fariné de froment
entre deux plaques de fer gravées en forme de
gaufrier , que Ion frotte d’un peu de cire blanche
pour empêcher que la pâte- n’y tienne. Ce font
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les pàtHfiers-Oublieurs qui les font ; il y aplufieürs
■maîtres qui ne vivent que de ce métier.
P a in b é n i , ou p a in a b é n i r . P a in que l ’o n
offre â l’églife pour le bénir, & qui fe partage &
fe diftribue aux fidèles qui aflîftent au fervice divin
dans les églifes catholiques. Il femble tenir l i e u .
des agapes ou. feftins facrés des premiers chrétiens.
Ce font les pâcifliers qui le font.
P a in d ’é p i c e . Sorte de p a in aflaifonné d’épices, I
qu’011 paîcrit avec l’écume d"e fucre oti avec le miel
jaune.
On appelle pa in -d ' épicier celui qui fait ou qui
rend le p a in d'épice. A Paris les pain-d’épiciers forment
une communauté particulière qui a des ftattits
& des jurés pour les faire exécuter.
P a in . Se dit auflî deplufîeurs corps ou matières
que l’on réduit en maffe pour en faciliter le tranf-
port & le commerce.
P a in d e b o u g i e . C’eft de la bougie filée q u e l’on
a tortillée ou pliée d’une certaine manière pour s’en
pouvoir fervir plus commodément.
P a in d e c i r e . C’eft une mafle de cire plate &
ronde , d’environ un pied de diamètre & de trois
pouces de hauteur.
P a in d e s u c r e . C’eft du fucre affiné que l’on
dreftê* dans des moules de figure conique , & que
Ion vend enveloppé de gros papier bleu ou gris/
P a in d e s a v io n , qu’on appelle plus ordinaire-!
ment table de favon. C’eft du favon dreffé dans des
moules d’un pied & demi en quarré & d’environ trois
pouces de hauteur.
Il y a cependant quelque différence entre la table
& le p a in de fa von , la table s’entendant du favon
au for tir du moule, & le pain lorfque la table a été
coupée en morceaux.
P a in d e c r a y e . C’eft un morceau de craye de
forme quarrée , arrondie , long de fix pouces &
épais de trois à quatre.
P a in d e l i e . C’eft la:/iefeche que les vinaigriers
tirent de leurs prefles après en avoir exprimé tout
le vin pour faire leur vinaigre.
P a in d ’a c i e r . C’eft une forte d'acier qui vient
d Allemagne ; il eft d ifféren t de celui que l ’on appelle
acier en bille.
P a in d e r o s e , qu’on nomme auflî chapeau de,
rofes. C’eft le marc des rofes qui -refte dans les
alembics après qu’on a tiré l’eau , l’huile ou lès
autres extraits.
. P ains , que Ion appelle autrement meules 8c
quelquefois pièces. Ce font de grands fromages
plats & ronds , de la forme des meules à remouleurs.
Il en vient d’Italie,- de SuifTe & d’Angleterre
de diverfes grandeurs & de différens poids. ^
P AINS DE NAVETTE, DE l £n, DE C oL Z A T , &C, On
nomme ainfi en Hollande & en Flandre le réfîdu de
ces graines , dont on a exprimé l’huile par le moyen
de la prefïe ; on les appelle auflî gâteaux.
PAIRE. Signifie deux chofesparfaitement fem-
b la b le s, dont l’une ne fe vend prefque jamais fans
1 autre. Une paire dependans d’oreilles , une p a irs
Commerce* Tome U J . P a n . Z,
PAL 3îî de bas, de gants, de jarretières, de fouliers, de pantoufles
, de chauffons , de chauffettes, de manches,
de manchettes, de chenets, de piftolecs d’étrivières,
d’étriers , & c.
P a i r e . Se dit auflî de certaines marchandifes
cpmpofées de deux parties pareilles, encore qu’elles
ne foi eut point divifées.. Une p a ir e de lunettes, de
mouchettes , de cifeaux , de forces , de tenailles, de
'pincettes, de fanglcs, &c.
P a i r e . Se dit encore par extenfion d’ùne chofe
feule qui n’eft point appariée. Ainfi l’on dit, une
pa ire de tablettes, line pa ire d’heures, unep a ire de
vergettes , de décrotoires , &e. pour dire des tablettes
, un livre d’heures , des vergettes, des décrotoires.
. .
PAISSEAU. Nom que fon donne dans quelques
provinces à ce qu’on appelle , à Paris & ailleurs,
des échallas. P o y e% é c h a l l a s .
P a is s e a u , C’eft auflî une étoffe de laine croifee,
une efpèce de ferg e qui fe fabrique en Languedoc ,
particulièrement à Sommiers & aux environs. P o y .
SERGE.
PAK LAKENS. Sorte de draps qui fe fabriquent
en Angleterre ; ils s’envoient ordinairement en
blanc & non teints ; les pièces font de 3 7 3 3 8 aunes.
PALABR E. On appelle ainfi furies côtes d’Afrique,
particulièrement à Loango de Boirie, âMelimbo
& à Cabindo., fîtués fur celles d’Angola , ce qu’on
nomme avanie dans le levant; c’eft-a-dire, un préfenc
qu’il faut faire aux petits rois & aux capitaines nègres
, pour le moindre fujet de plainte qu’ils ont
véritablement , ou qu’ils feignent d’avoir contre les
Européens qui font la traite avec eux, fur-tout s’ils
fe croient les plus forts.
Ces p a lab res fe paient en marchandifes , en eau-
de-vie , en raffade & autres chofes fem blables, fui-
vant la qualité de l’offenfe , ou plutôt la volonté
de ces barbares.
PALANQUER. Se fervir des palans pour charger
les marchandifes dans les navires ou pour les en
décharger.
Il y a des ejpèces de marchandifes que les matelots
des navires marchands font tenus àepalanquer,
c’eft-à dire, de charger & décharger, fans qu’ils en puifi
fent demander de falaire au martre ou au marchand.
Tels font, par exemple, les planches , le mérain &
le poiflon verd & fec; ce qui fe comprend tout fous
le terme de maleage.
PA LEA G E . Aétion de mettre hors d’un vaiflèau
les grains, les fels & autres marchandifes‘qui fe remuent
avec la pelle. Il fe dit auflî de l’obligation
qu’ont les matelots.de travailler gratis à cette décharge:
il n’eft rien dû aux matelots pour le maneao-e & le
p a leag e : mais ils font payés pour le guindage & lè
remuage.
P A L EM P U R E Z . 'ta p is de toilepeinte qui viea-
nent des Indes , iis portent ordinairement deux
aunes & un quart.
PA L IX AN DR E. Efpèce de bois violet propre
au tour à la marqueccerie. Ce font les Holiandois
f/