
faire les lisières des draps blancs les plus fmséeftiiîés
pour être teints en noirs. '
On appelle un chapeau à p o il, celui qui n’eft
point ras, & qui eft extérieurement velu.
On dit tirer le poil ou tirer à poil une revêche ,
une fommière , une ratine , une efpagnolette, un
molleton , une bayette, une flanelle , une ferge ,
une couverture , &c. pour dire , en faire fortir le p o il, en tirer le poil fur la perche par le moyen
du chardon à drapier ou à bonnetier , pour couvrir
l ’étoffe & la rendre plus molette & plus chaude.
Les bas drapés fe tirent aufli a poil avec le chardon.
P cil. Se dit pareillement de la laine qu’en laide
fur le drap ou fur quelqu’autre étoffe de laine apres
l ’avoir tirée du fond de l’étoffe avec le chardon , &
qu’elle a été tondue. Ainfi l’on dit , ce drap , cette
ratine eft trop changée de poil, le poil en eft trop
long , il faut le tondre de plus près.
Les tondeurs couchent le poil des draps & autres
étoffes qu’ils tondent avec un inftrument appellé thuile.
P o il . Se dit encore de la foie& du poil de chèvre
qui couvre la chaîne de jeertaines étoffes, telles
que font les velours , les pannes, les peluches, &c.
Les velours a trois poils fe diftinguent par le nombre
des lignes jaunes marquées fur la lifière. On
dit, cette panne eft bonne,- elle a le poil bas &
ferré. Cette peluche n’eft pas allez couverte de poil,
on en apper^oit le fond.
L a tripe eft une efpèce d’étoffe dont le poil eft de
laine , & qui eft travaillée comme le velours. ■.
L a moquette eft fabriquée comme la tripe , mais
le poil en eft de fil & de laine-,
P o ïl d e c h e v eu x . Les cheveux a faire perruques
font tarifés dans le tarif de la douane de Lyon.
POINÇON. Coin ou morceau de ter acéré, fur
un des bouts duquel eft gravé en creux ou en relief
quelque figure, lettre ou marque dont on fàit des |
empreintès fur quelque métal ou autre matière , en
le frappant avec un marteau par le bout'où il, n’y a
rien de gravé.
Il y a beaucoup d’ouvriers des corps & coramu- i
nautés des arts & métiers de Paris , particulièrement J
de ceux qui travaillent fur l’or , l’argent & les autres S
métaux, qui par les ftatuts font obligés d’avoir des
poinçons pour marquer leurs ouvrages $ tels que
font, par exemple , les orfèvres & jouailliers dans
les fix corps des marchands , 8c les taillandiers,
couteliers , tabletiers , faifeurs de peigne, balanciers
, les potiers d’étain, & plufieurs autres dans
les communautés des artifans, comme on le peut
voir dans les divers articles de ce Dictionnaire, où
Jeurs ftatuts font rapportés.
L e s empre intes de ces poinçons p o u r qu’ ils ne
puiffen t être ch an g é s ni a ltérés & afin q u ’on puiffe
y a vo ir r e c o u r s , fo n t o rd in a irem ent contretirées
fu r une table de cu iv re ou de p lom b , q u i fe met
dans la chambre du p ro c u r e u r du ro i au châtelet de
P a r is : q u e lq u e fo is même i l s’ en met une fécondé
| dans la chambre o u b u re au où fe tiennent le s aftèm-»
b lé e s des co rp s & communautés q u i font a ffujetties
a cette p o lic e .
C ’ eft fu r ces em p r e in t e s , qui font com m e le s
m a trice s & étalons de tous le s poinçons des m a ître s
de ch a q u e co rp s & c om m u n au té , que fe font le s
com p a ra ifon s p a r le s .e x p e r ts , lo r fq u ’i l . y a fo u p ço n
de fau x , & c’ eft ce qu’ on a p p e l le . rengrenner, &
1 o p é ra t io n rengrennement. V o y e z ces deux cir-*« ticles.
O u t re le poinçon d u qu e l le s o rfè v re s , p lu s p a r ticuliè
rem ent q u e le s autres marchands o u o u v r ie r s ,
font o b lig e s de m a rq u e r le u r s o u v ra ge s , i l fau t
q u i l s fo ien t d é p lu s m arqués de deux a u tr e spoirt-
çons, l ’un qu ’o n a p p e lle la marque de U or & de
I argent, q u i eft un .droit ou im p o iition à tant p a r
ma rc , que le s befoins de l ’état o b lig è ren t L o u is X IV ;
de mettre fu r ces deux m é taux dès l a g u e r re d’H o l lan
d e , commen cé e en 1671 ; & 1 autre eft l e poinçon qui m a rqu e le lie u de la fa b r iq u e , & en
q u e lq u e fo r te le titre de l ’o r 8c de l ’a rgent.
L e poinçon de P a r is e ft p lu s eftimé q u e c e lu i
des p a y s étranger s 5 fur-tout on n’en fa it n u lle comparai
fon p o u r le titre & la beauté .a v e c le poinçon.
d A llem a g n e , q u i eft to u jo u r s d’ un titre bien au -
defïbus.
P oinçon. C h a q u e marchand d rap ie r a fon poin*
çon , fu r le q u e l e ft g ra v é fon nom ou fon chiffre ,
p o u r m a rq u e r le s étoffes qu ’ils envoient au x a p p r ê t s ,
afin d’em p ê che r qu ’ e lle s ne fo ien t changées con tre
d’ autres o u p a r m é g a rd , ou p a r m a lic e .
I l y a auffi des poinçons dans chaque m an ufa c tu
re p o u r a p p o fe t a u x draps ' 8c au tres étoffes le
p lom b de fab riq u e.
P oinçon. C ’ e ft auffi un o u t il dont fe fe rven t plu-:
fieurs ou v r ie rs & artifans.
I l y a dive r fes fo rte s de poinçons, fuivant le s
matières fu r le fq u e lfe s on le s em p lo ie , & le s u fa g e s
au xq u e ls ils fe rven t.
P oinçon. E f t en co re en q u e lq ue s lie u x de F ra n c e *
p a rticu liè rem en t à N an te s 8c en T o u r a in e , une des
mefure s p o u r le s liq u id e s .
L e poinçon„dans la T o u r a in e & le B la ifo is e f t
la m o itié d'un tonneau d’O r lé an s & d’A n jo u .
A P a r is , e ’eft la même cho fe que la d emi-queue * .
A R o u e n , i l contient tre iz e bo iffe aux .
P O IN T . Terme de manufacture de dentelle. I I
fe dit de toutes fortes de d entelles & paffemens. d e
fil fa its à l ’a ig u ille ,, çomme point de F r a n c e , point
de P a r i s , point de V e n i fe , & c . Q u e lq u e fo is i l
s ’ entend auffi de ce lle s q u i font fa ites au fufe au ;
com me point d’A n g le t é r r e ,point de M a lin e s , point
du H a v r e , point d’ A ü r illa c ; mais p o u r ces d e rn iè re s
e fp è c e s on le s ap p e lle p lu s o rdinairement dentelles.
I I y a en F ra n c e p lu fieu rs manufactures de points.
P O IN T E . O n nomme, dans le com me rce des p lu mes
d?au tru c h e , noires fin à pointe , le s graod e s
p lum e s n o i r e s , qui font p ro p re s à fa ire des p anache
s. L e s m oindres de cette qua lité s’ appellent petit* no\r à pointepl&te,.
POINTES. Ce font des clous qui n ont point de
tête. Ils fervent aux ferruriers à ferrer les fiches
qui s’attachent aux portes , croifées & guichets.
On les acheté en gros ou a la fomme , qui eft de
Houze milliers, ou au. compte quand ce font de
celles qu’on appelle fiches au poids* Dans le détail
on les vend à la livre & au compte.
11 y a encore une autre forte de pointes dont fe
fervent les vitriers pour attacher leurs panneaux 8c
carreaux de verre furies bois des croifées & chaffis.
Ce ne font pas- ordinairement des clous faits exprès,
mais feulement le bout des clous que les maréchaux
emploient à ferrer les chevaux.
Pointes naïves. Nom que les diamantaires &
lapidaires donnent â certains diamants, bruts , d’une
forme extraordinaire., qui fe tirent particulièrement
de la mine de Soumelpour , autrement la rivière de
Gouel, au;;royaume de Bengale.
POIRE , qu’on nomme auffi MASSE , ou CONTRE
POIDS. Signifie, en terme de balancier, ce
morceau de métal , ordinairement de cuivre ou de
fe r , attaché à un anneau qu’on coule le long de
la verge de la romaine ou péfon , pour trouver la
pefanteur des marchandifes qu’on met au crochet de
cette balance.
Poire. Se dit auffi des fournimens faits de carton
couvert d’un cuir mince coloré, qui. fervent â
mettre de la poudre à canon ou a giboyer; Il y a
de groffés & de petites poires ; les unes qu’on met
dans la poche, les autres qu’on porte pendues en
echarpe avec une groffe trefïe de foie. On les
nomme poires, parce qu’elles, ont affez la figure
du fruit à qui on donne ce nom.
... .Poire. Sorte de fruit dont il y a bien des efpèces.
Les épiciers-confifeurs font un grand commerce de
diverfes poires cuites & féchees au four , qu’on
met ail nombre des fruits de carême. Les plus efti-
mées font les gros rouffelets de Reims. Ils vendent
auffi quantité de ces poires en confitures liquides.
8c féches : celles-ci leur viennent la plupart de
Rouen, quoiqu’ils en tirent auffi de Reims.
POIRIER. Arbre fruitier qui produit les poires. Il
y en a de deux fortes ;. l’un qui fe cultive , l’autre ■
qui vient naturellement fans culture ; ce qui fait
qu on lui donne le nom de poirier fauvage. Le
premier devient beaucoup plus grand qile l’autre, s
I l fe fait un grand* négoce de bois de poirier ; & on
l’emploie en divers ouvragés de menuiferie , de
tabletterie & de tour. On s’en fert aufli pouç faire
des inftrumens de mufique â vent, particulièrement
des baffons & des flûtes*
Une de fes principales qualités eft de prendre un ;
auffi beau poli & un noir prefque aufli brillant que ■
l’ébène ; ce qui fait qu’on le fubftitue à ce dernier,
en bien des occafîons;- ’
Les marchands de bois le font débiter pouf l’ordinaire
en planches, poteaux & membrures.
Les planches font d’onze à, douze pouces de large, •
fur treize lignes d’épaifleur franc-fciées y & fix , neuf
& douze pieds de longueur.
L e poteau a quatre pouces de gros en quarré,
fur depuis fix jufqu’â dix pieds de long.
Et la membrure vingt - cinq lignes franc-fciée
i d’épaiffeur, fur fix , fept & huit pouces'de large ,
I & fix , neuf & douze pieds de long., ainfi que les
: planches.
POIS. Efpéce de léguma dont il fe fait un affez
grand commerce en France.
On ne fait que trop le prix exceffif que l’opinion
ou la bonne chere ont coutume de mettre tous les
ans aux pois verds dans leur nouveauté ; mais on
ne parle ici que des pois fecs, à caufe que les
marchands épiciers & grainiers de . Paris en font
quelque négoce.
Il y a de plufieurs fortes de pois fecs ,* des blancs ,
des jaunes, des verds, des pois chiches, des pois à
cul noir, & des lupins.
POISSON. Animal qui vit dans les eaux.
11 y a des poijfons de mer, comme la baleine ,
la morue , le hareng, &c. des poijfons d’eau-
douce , comme le brochet, la carpe, &c. & d’autres
qui viennent également dans l’eau de mer & l’eau
douce , comme les faumons , les alofes, 8cc.
On parlera d’abord des poijfons de mer, par
rapport au grand commerce que l’on en fait, & aux
diverfes marchandifes & drogues que l’on en retire.
L ’on dira ënftiite quelque chofe des autres, & de
la police qui doit s’obferver pour la marchandife du poijfon dleau-douce.
P 0 1 s s o N D E M E R .
Les poijfons Jaies font ceux qui compofent le
commerce que- l’on appelle commerce de_ falines.
Il s’en compte de fix principale? fortes; feavoir le
famnon , la morue, le hareng, la fardine, l'anchois
& le maquereau.
L e poijfon verd eft celui qui vient d’être falé &
qui eft encore tout humide : ainfi l’on dit, de la
morue verte.
Le poijfon marine' eft du poiffon de mer frais,
qu’on a rôti for le g r i l , puis frit dans l ’huile d’olive
, & mis dans dés barils , avec une fauffe com-
•pofée de nouvelle huile d’olive & d’un peu de
vinaigre affaifonné de fe l, de poivre , de clou de
girofle & dé feuilles de laurier ou de fines herbes.
Les meilleurs poiffons marines, & dont il fe fait
quelque négoce , font le thon & l’efturgeon.
Les poijfons fecs font des poiffons qui ont été
falés & defféchés, foit par l’ardeur du foleil , foie
par le moyen du feu ; tels font la morue que l’on
nommé merluche ou merlu, le ftockfifch, le hareng
for & la fardine foretté.
Les poijfons que l’on appelle en France poijfons
royaux , font les dauphins , les efturgeons, les
faumons & les truites ; ils font ainfi nommés parce
qu’ils appartiennent au roi quand ils fe trouvent
échoués far les bords de la mer.
Les' poijfons à lard font les baleines , les mar-
fouins, les thons, les foufleurs , les veaux de mer