
f i é S A T
infiniment plus parfaits & plus délicats , tant dans
la hauteur du déflin que dans la largeur.
On ne réduit point le fa t in où il y a de la
dorure , par la raijfon qu’il en fatfdroit le double, -,
Sc qu’elle feroic trop éçrafée.
Les fa tins fu r ie s font des fa t in s unis ou peints
de diverfes couleurs. Ces fa tin s font févérement
défendus en France, lo irqu’ils foient peints dans le
royaume , en Flandres ou en Hollande, foit qu’ils
viennent véritablement des Indes. Voyc% étoefes
.des Indes ou furies.
Outre les fa tin s qui fe fabriquent en France ,
les marchands en tirent quantité d’ Italie. Les plus
beaux font .ceux de Florence & de Gênes , auxquels
néanmoins les fa tin s de Lyon cèdent très-peu.
« Les fa t in s , fpit avec o r , foit fans o r , paient
•en France les droits d’entrée & de fortie fur le
pied des draps d’o r , d’ argent & de foie. y Vo y ei
‘ DRAP D’OR & D’ARGENT.
« Les fa t in s ordinaires doivent être traités, à j
•tous égards , comme les draps.de mêmd forte , fauf ■
la douane de L y o n , pour laquelle ils acquittent
par livre pefant ne t, fçavoir : »
•« Ceux cramoifis pourprés & ponceaux, venant
^e Gênes, 2 livres 17- fols de premier droit ; 7 fols
^deniers de mandement, & 2 livres 3. fols pour.
l ’augmentation de 17 2 J , au. total y livres 7 fols
6 deniers. »
« Venant des autres pays étrangers, ils acquittent
/de premier droit 2 livres 17 fols"^augmentation
1 livre t 8 fols , ce qui fait 4 livres 1$ fols. » '
, « Ceux violets, ce ri Ce-, rofe & incarnat , venant
ide Gênes , 2 livres 8 fols d’ancien droit, de mandement
7 fois 6 deniers, d’augmentation 1 livre 17 f.
au total 4 livres 12 fols' 6 den. »
« Venant des autres pays étrangers, ils paient de
premier droit 2 livres 8 fols , d'augmentation 1 1.
12 fols , au total 4 livres. »
« Ceux de couleur ordinaire , venant de Gênes ,
acquittent d’ancien droit 1 livre 4 fols , de mandement
7 fols f den., d’augmentation i livre 1 fo l,
ce qui fait 2 livres 12 fols 6 den. »
« Venant des autres pays- étrangers , d’ancien
/droit 1 livre 4 fols, 8c d’augmentation 16 fols, en
total 2 livres y.
« Tous ont encore à payer, conformément à
^’article premier de l’arrêt du 1$ mai 176© , par
livre pefant net, 1 liv. 10 fols. »
« Ils doivent également, pour le droit de douane
fie Valence, y compris l’augmentation <fo 17 12 ,
ï J livres t 6 fols par quintal net.»?
Quant aux fa tin s venant de l’intérieur ou d’Avignon
, les droits de douane de Lyon ou de Valence
en font les mêmes que les damas de foie foivant
les couleurs.
S a t in s de B r u g e s , ou façon de B r u g e s . Qu’on
pomme auflî fa fm caffards. Ce font .des fa tin s
4.ont la première fabrique s’eft faite a Bruges 3 la
•^haîneeh eft de fo ie, £c la trame de, fil. ‘
h ç s f&ffaf. 4ç qui fe fabriquent en France
S A T
doivent avoir de largeur au moins demi-aune
moins un feize, ou demi-aune entière, ou même
demi - aune & un feize , à peine de trente livres
d’amende.
« Ils ne peuvent, comme ceux de foie mêlés de
coton & autres matières, entrer dans le royaume
que par les bureaux de Calais 8c Saint Va lé ry, en
payant rrenfe pour cent de la valeur , fuivant les
arrêts d.es 10 .décembre 1687 & 3 juillet 1 692. »
«.Venant des provinces réputées étrangères dans
les cinq groffes fermes , ils doivent au tarif de
16.-64 > d livres pour chaque pièce de trente aunes: »
« Paffant des cinq groffes fermes aux provinces
réputées étrangères , ils acquittent 13 livres . du
quintal. »
S a t in . On appelle ruban de f a t in , celui qui
.eft fabriqué à la manière du fa t in ; il yen a de
fimple, 8c d’autres à double endroit. Voy. ruban
& RUBANNERIE.
Sa t in des Indes , qu’on nomme auflî sa t in de
la C h in e . C’eft une étoffe-de foie affez femblable
aux fa tin s qui fe fabriquent en Europe. Il y en a
de pleins , foit blancs-, foit d’autres couleurs 5 il y
eu a auflî à fleur d’or ou de foie j à.carreaux, de
damaffés, de rayés & de brochés. ;;
On les eftime particulièrement, parce qu’ils fo
bîanchifîènt 8c fe repâffent aifément, fans prefquç
rien perdre de leur luftre , & fans que l’or en foie
ni plus applati, ni moins brillant : ils n’ont pourtant
ni l’éclat, ni la bonté de ceux de France. Il y en a
des pièces de quatre1 aunes & demie, de fept, de
huit & de douze de longueur, fur'trois huitièmes ,
cinq fixièmes & cinq huitièmes de lârgeur.
S a t in l in é e . Etoffe de foie ou fa im de la Chine,
pliée d’une manière fingulièr?. Il y en a de deux
forces : les uns font pliés de la forme 'des livres qu’on
appelle gros in-ocïavo , & les antres de celle d’un
in-quarto. Les langueurs & largeurs, n’en font pas
certaines. 11 y en' a (le onze aunes ou environ la
pièce , 8c d’autres feulement, à fix. Les Unies blancs
à fleurs font, de la derniere mefure ; les couleurs à
fleurs, &Tes brochées font de la première.'
Il fe fait en France des fa tin s mêlés de fleuret
& de fil, qu’on nomme fa tin s de La Chine. Ce font
des efpecés de fa tin s de Bruges., mais dont la
rayure eft différente , étant faire en forme de rochers
& de.ee qu’on appelloit autrefois point dç la
Chine , en fait de tapi {ferle à l’aiguille. Les fa fm s
de la Chine doiyent avoir les largeurs de ceux de
Bruges, v o y . çi-dejfus satin de J3ru.ge$.
C om merce de s S a t in s a A m s t e r d am ,
G i» vend à Amfterdam des fa tin s des Indes
des fa tin s d 'Italie ; çe/jx-cj fe yendçntà l’aune,
ceux-là à la pièce.
L a piece de' fa t in des Indes , foit uni , foit à
fleurs, fe vend depuis ir florins \ jufqu’à 13 florins,
8c donne un pour cent dg déduction po.ur Je
prompt paiement,
S A U
Les fa tin s d’ Ita lie fe vendent à 18 mois de rabat,
depuis 7 jufqu’à 8 f. de gros l ’aune ; la déduction
eft comme à ceux des Indes.
Il faut remarquer, ce qui eft commun à toutes
les autres étoffes d’Italie, que , quoique ceux qui
les achètent de la première main, ayent 18 mois de
•rabat, 8c un pour cent de prompt paiement ; lors cependant qu’ils les revendent aux détailleurs, ils ne
leur déduifent-en tout que deux pour cent pour le
prompt paiement.
. SATINADE. Petits fa tin s très - foîbles 8c très-
légers , dont les femmes font des robes d’automne
ou de printems» Ces fa tin s font ordinairement
rayés.
S a t in a .d e . Autre petite étoffe à peu-près femblable
au fatin de Bruges , mais plus foible , & de
laquelle on fait des meubles , particulièrement des
tapiffcries de cabinet.
S ATINER. C’eft donner à un ti'ffu ou à un ruban
Ja façon & 1 oeil du fatin.
' SATINÉ. Ce qui a l’éclat du fatin quoiqu’il n’en
foit pas; ce mot fe dit affez communément dans le
négoce des étoffes ; on l’ emploie auflî quelquefois,
dans celui des pierreries.
La.couleur farinée & faite de pierres précieufes
eft une couleur claire & brillante , c’eft l’oppofé de
velouté. Voy. v e l o u t é . n
SA T T EA Ü . Efpece de barque ou groffe chaloupe
dont on fe fert au baftion de France , fur
la côte de Barbarie, pour la pêche du. corail, v o y .
CORAIL.
SAUCIER. Celui qui compofe ou qui vepd des
fauces. Les maîtres vinaigriers prennent dans leurs
-ftatuts tant anciens que nouveaux , la qualité de
maîtres fa u c ie r s , à caufe de diverfes fauces qu’ils
ont ou qu’ils avoient le droit de' compofer & de débiter,
& que le vinaigre même qu’ils font 8c qu’ils
vendent paffe pour une des meilleures fauces de beaucoup
de mets & de viande.
Ce nom appartenoit auflî autrefois au corps des
marchands épiciers, à caufe d’une petite communauté
de fauciers ou fa ifeu rs de fauces qui leur
«toit alors unie , apparemment à caufe des épiceries
qui entroient dans leurs fauces. En 1394 les fauciers
firent bande à part & eurent leurs jurés , quoiqu’ils
reftaffènt pourtant fujets à la vifîte des gardes de l’épicerie
; & c’eft peut-être de cette diviflon que font
venus nos vinaigriers fauciers.
L ’article 1 5 des ftatuts des vinaigriers de t 6 s 8 ,
parle des fauces qu’il leur eft permis de vendre ;
lavoir, la fauce jaune , la cameline 8c la fauce
moutard, toutes trois ignorées aujourd’hui, qui l ’é-
toient même déjà du tems de Savary, & auxquelles-
nos cuifiniers délicats en ont fubftîtué d’autres moins
Amples, plus piquantes & par conféquent plus préjudiciables
à la fanté.
SAUCISSONS ou TUR BANS. C’eft le nom
que les marchands droguiftes & épiciers donnent à
îa gomme - gutte en rouleaux, vpy.e\ gom me-
(GUTTE, Commerce. Tome III, Part. IL
S A U ' 6 1 $
S aucissons. Groffes fauciffes qui fe font en plu-
fieu rs endroits , particulièrement en Italie avec de
la chair de porc crue , bien battue & bien broyce
dans un mortier , où l ’on mêle quantité d’ail , de
poivre en grain & autres épices. Les meilleurs fa u -
ciffons font ceux que l’on fait à Bologne.
« Les fauciffons de Bologne doivent à l ’entrée
des cinq groffes fermes, au tarif de 1664, 2 f. par
livre pelant ».
« Sortant des. cinq groffes fermes , elles acquittent
comme chairsfalées. V oy. c h a ir s sa l é e s 0*
sa la ison s ».
« A la douane de Lyon , les fauciffons venant
de l’étranger, payent à Septemes, par quintal, comme
chairs falées <r 1. ».
« Venant de l’intérieur, fuivant l’ajouté au tarif,
y compris l’augmentation de 2 f. 3 d. ,ils doivent par
quintal, 2 L 3 f. 4 d. ».
« A celle de Valence , comme chairs de pâté,
1 1. 9 d. ».
SAU D AGU ER . Mot Per fan qui fignifie un m<zr-
chand, un homme qui fait fon profit à acheter,
vendre ou échanger des marchandifes. Voy. comm
e r c e & NÉGOCE.
SA U G E . Plante ligneufe , vivace , médicinale &
d’une odeur aromatique , mais agréable & propre 2
conforter le cerveau ; il y en a de plnfîeurs efoeces,
de fa ü v a g e , de commune 8c de panachée.
La fa u g e fa u va ge croît par-tout fans culture ;
elle 2 des feuilles plus petites, plus vertes & plus
velues que la fa u g e des jardins ; on la nomme en.
latin , fa lv ic e fy lv e flr is fo lid ; elle croît fur-tour
en Allemagne, en Suiffe, en Angleterre , en France,
fpécialement aux environs de Paris. Par fa faveur ,
fon odeur & fes vertus médicinales , cette plante
approche plus du feordium que de la fa u g e , elle
eft moins défagréable que l’une, & plus gracieufe
que l’autre.
L a fa u g e des ja rd in s commune , fa lv ia hor-
tenfis , pouffe les branches longues , carrées & blan-
cheâtres , fes feuilles font velues & un peu chagrinées
; elle croît naturellement dans les contrées méridionales
de l ’Europe.
La fa u g e panachée eft toute femblable à la
commune ., excepté que fes feuilles font vertes,
jaunes- & rouges, ce qui produit un mélange fort
agréable.
Lesf auges, comme on l’a déjà dit, font des plantes
aromatiques, modérément chaudes-, un peu aftrin-
gentés & amères. Plufieurs auteurs ont une idée fi
avantageufe des vertus de cette plante, qu’ils dérivent
fon nom des qualités falutaires qu’on lui fuppo-
fe (■fa lv ia fa lv a t r ix ). Elle produit de très-heureux
effets en médecine. Les infu fions des feuilles de fa u g e
dans l’eau, auxquelles on a ajouté un peu de jus
de limon, font une boiffon délayante 8c falutaire dans
les fievres; elle eft d’unebelle couleur & affez agréa-
1 ble au goût.
Beaucoup de perfonnes en Fraôce boivent de ! i
I f&tige préparée comme le thé, & s’en trouven: bien ;
Xkkk