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-ces eaux congelées dans des bo'ëtes de fer blanc
avec le falpêtre ou le fel commun.
Plufieurs corps & communautés des arts & métiers
de Paris ont droit de faire de ces liqueurs ; en-
tr’autres les épiciers , apothicaires , & droguiftes,
les vinaigriers , les diftillateurs, les limonadiers 8c
les fayanciers.
Les meilleures de ces liqueurs qui font faîtes avec
de l’eau-de-vie , fe font â Montpellier, d’où il eft
incompréhenfible combien il en vient chaque fe-
•maine par le' meffager de cette ville. Les rofoljs
-de Turin étorent aufli en vogue autrefois ; mais on
les trouve gras & i l n’en vient plus guères.
LIQUID - AMBAR , autrement AMBRELI-
Q U IDE. C’eft une forte de réfine rougeâtre & claire,
que produifent certains arbres qui croiffent dans la
nouvelle Efpagne , & que les originaires du pays
appellent ocoçol. Lorfque cette réfine eft nouvelle
& encore liquide , bn la nomme huile de liquid-
timbar; & lorfqu’elle eft-vieille & 'épaifîè, elle eft
appellée heaume de liquid-ambard.
LIQU ID A TION . Réduction & fixation , foit
d’une fomme incertaine ou conteflée, foit des prétentions
refpe&ives que deux perfonnes peuvent
avoir l’une contre l ’autre à une fomme liquide &
claire. Ces deux négocians ont fait à l’amiable la
liquidation de leurs affaires.
Liquidation d ’i n t é r e t . . C’eft une fopputation
par laquelle on connoît ce que chaque fomme porte
3’intérêt pour un tel temps & à un tel denier.
. Liquidation. S’entend àuffi quelquefois de l’ordre
, de f arrangement qu’un négociant tâche de
Qiettre dans fes affaires. Il ne per cl aucun temps à
faire la liquidation de fes effets.
LIQUIDE. Se dit , en terme de. commerce, êtes
dettes & des effets qui font non-feulement exigibles
& bien exiftans , mais fur lefquejs on ne peut avoir
aucune conteftation. Ce marchand a cent mille écus
d’effets bien liquides. J ’ai pour vingt mille écus de
dettes-; mais il n’ y a pas un fol à perdre , çe font
toutes dettes très liquides.
■ Les compenfations des dettes ne font que de l i quide
à liquide.
Liquide. Confiture?7 liquides fondit par oppofi-
tion à confitures féches.
LIQUIDER. Fixer â une fomme liquide & certaine
des prétentions contentieufes._
- Liquider des i n t é r ê t s . G’eft calculer à quoi
montent les intérêts d’une fomme à proportion du
denier de du temps pour lefquéls ils font dus.
Liquider ses affaires. C’eft y mettre de l’ordre
, -en payant fes dettes-paflives en follicitant le
paiement des aétives, qu en retirant les fonds qu’on
a , & qui font difperfés dans différentes affaires &
entreprifes de commerce.
L IR A , L IVR E en François. Monnoie de comote
dont on fe fort en Italie pour tenir les livres de
commerce.
■ L a livre Italienne n’eft pas par-tout de la même
valeur, V a y e^ lata e le Dtes mçnnoies.
l i s
L I S . Terme de manufacture de toiles. I l fi-
gnifîe â peu près ce qu’on entend par lès gardes
du ro t , ou peigne de tifferand , c’eft-à-dire, les
groffes dents qui font aux extrémités du peigne.
i Ce terme eft fort en ufage dans les fabriques
de la généralité de Tours ; & il eft ordonné par le
règlement de 1700 ,.pour les toiles, que de quelque
largeur qu’elles foient , & de quelque, nombre de
portées qu’elles foient compofées, elles feront faites
dans des lames également compaffées, tant au lis
qu’au milieu.
L ISA T Z . Sorte de toiles qui viennent des Indes,
de Perfe , 8c de la Mecque. Il y - en a de diverfès
qualités , & ont deux pics ^ de large , ce qui fait
approchant de 5 pans \ de Marfeille.
LISER ER. Former des fleurs & des figures fur
une étoffe , avec ùn cordonnet qui n’en marque que
lé contour.
L ISIÈRE . C’eft le bord d’une étoffe, ou ce qui
borne là largeur des deux côtés. Les étoffes de foie,
de laine, de coton & de fil ont des U fie r es : les
bas que l’on fait au métier en.ont aufli ; 8c c’eft
ainfî qu’on appelle les deux bords du b a s , lorfe
qu’il eft encore comme en pièce. En coulant en-
femble les deux lifières le bas prend fa forme.
Les lifières fervent également & à la bonté des
étoffes , & à en faire reconnoître la qualité ; ce qui
a donné lieu â quantité de réglemens & de ftatuts
pour en donner la matière , les couleurs & la façon
de les 'travailler.
Les réglemens pour les étoffes de foie ou d autres
matières mêlées de foie , de l’année 1667 ,, ont
plufieurs articles concernant les lifières. Il feroic
trop .long d’entrer dans le détail de tous ceux qu’ils
, contiennent.
L IS IÈR E . On appelle arbres de lifières dans le
commerce 8c l’exploitation des bois , les g arbres
qui font fiir le bord des forêts , & qui les. fcpareut
ou des grands chemins ou des autres héritages. .
Quelques-uns les confondent avec les arbres de
parois , quoiqu’il femble qu’ils foient bien differens ;
les parois étant toujours dans l’interieur des forets
pour en diftintnier les différentes coupes, &les arbres
de lifiè re s, comme le mot l’emporte , étant toujours
for lés bords ou au-dehors.
C’eft l’article V I du titre xv de l’ordonnance de
1 669 qui paroît avoir donné lieu , à cette erreur.
LISME. Efpèçe de tribut que les François du
Baftion de France paient aux Algériens & aux Maures
du pays', fuivant les .anciennes capitulations ,
pour avoir la liberté de la pêche du corail, & d-u
commerce au Baftion même, à la Calle , au Cap
de Rofë , à Bonne & â Colle.
LISSE. Ce qui eft poli , uni & luifant. On le
dit, en terme de maniif actuic , d’une étoffe qui
n’a pas paffé fous la calandre pour y faire paroitre
des ondes. De la moire lijfe eft celle qui fort dés
mains de l’ouvrier , qui n’eft pas tabifée, ni ondee.
L isse. Les tapifliersde haute-lHfe & de baffe-liffe,
les fergiers | les rubaniers, ceux qui fabriquent des
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brôcards, & quelques autres ouvriers , nomment
lijfe 9 ce qu’on appelle chaîne dans les métiers de
tifierand & des autres fabriquans de draps & d étoffes
; c’eft-à-dire , les fils étendus' de long fur le
métier, & roulés fur les ^enfobles , à travers défi-
quels paffent ceux de la tréme.
Haute-lisse. C’eft celle dont la lijfe ou chaîne
eft dreffée debout 8c perpendiculairement devant
l’ouvrier qui travaillé ; la baffe-liffe au contraire
celle dont la lijjè eft montée for un métier pofé
parallèle à l’horifon -, c’eft-à-dire , placée comme
le métier d’un tifferand.
Ruban double en lisse. Celui qui eft plus
fo rt, plus épais que le ruban fimple ; parce que
la lijfe ou chaîne du premier a plus de fils , quoique
dans une égale largeur que celle du dernier.
L isser une étoffe. C’eft là faire pafïèr fous
la calandre à Kffer , c’eft-à-dire , dont les rouleaux
font polis , afin de la faire paroîcre unie & luifante.
On ne lijje guères que les étoffes de foie & les toiles
qui ont été dégraiflees 8c reblanchies ou reteintes.
L ISTAO S. Toiles rayées de blanc & de bleu,
qui fe fabriquent en divers lieux d’Allemagne. Les
Hambourgeois en portent beaucoup en Efpagne ,
où elles font bonnes pour les Indes occidentales.
L IS T E . Mémoire ou catalogue qui contient les
noms , les qualités , & quelquefois les demeures de
plufieurs perfonnes.
Il n’y a guères à Paris de compagnies de judi—
cature, de financés , &c. qui ne fanent imprimer
de temps en temps de ces fortes de liftes. Elles
font fur-tout d’un ufage très-ordinaire-, 8c l ’on peut
dire univerfel, dans les fix corps des marchands &
dans les communautés des arts-& méti'ers de la ville
-& fauxbourgs de cette capitale.
L iste. Signifie aufli en Hollande ce que l’on
nomme en France un t a r i f ou pencarte , c’eft-à-
dire , un état par' ordre alphabétique , de toutes
les marchandifes & denrées , qui font fujettes au j
paiement des droits d’entrée , de fortie, & autres,
avec la quotité du droit qui eft dû pour chacune
d’icelles.
Les principales lifle s de Hollande , font celles-
du 8 mars 1655 , juin 16 74 , & celles du 4 mars
8c 9 avril 16^5.
L a dernière lifte ou tarif que les états’ généraux
ont dreffée dans leur affemblée pour être obfervée à .
la place de ces anciennes., eft datée de la Haye
le 3.1 juillet 17x5 , pour n’être néanmoins exécutée
qu’au premier novembre enfoivànt.
‘Cette lifte eft précédée des réfolutions ou ordonnances
des états, & d’un placard qui en fixent &
règlent l’exécution en deux cent cinquante-quatre
articles ; les uns & les autres de mêmes dates que
la lifte.
L IT . Meuble qui fort à fe coucher la nuit, ou à
fe repofer de jour.
Les menuifiers en font toute la garniture de bois-,
comme le châlit ou couchette , le chantourné,
l ’impériale, & les avant-bois. L e refte eft l’ouvrage
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des tapifliers, comme les matelas , les paillaffes,
les lits de plume , les couvertures ou court®-pointes,
& ce qu’on appelle le tour de l i t , qui con-
fifte en rideaux , en pentes , en bonnes-grâces , eu
doffier-, en c ie l, en chantourné , &c.
L IT A R G E ou L 1TH A RG E . Outre les litar-
g e s qu’on tire de Pologne , de Suède, & de Dane-
nvarck , il en vient aufli d’Allemagne & d’Angleterre.
Celles de Pologne font les plus eftimées ; &
il faut les choifir véritables Dantzick, qui font pour
l’ordinaire moins terreufes & d’une belle couleur.
Là litarge menue eft préférable à la groffe , parce
que c’eft une marque qu’elle eft, plus calcinée, &
par conféquent plus facile à diffoudre dans les liqueurs
oniftueufes dans lefquelles on a coutume de
les employer.
L IT E A U . Se dit de certaines raies de différentes
couleurs, que l’on cônferve le long des pièces de*
drap entre la litière & l’étoffe , tant du côté de
l ’endroit que du côté de l’envers, pour faire con-
noître qu elles font dé bonne teinture , & cela fe
fait en y coufant de petites cordes avant que de
mettre les étoffes à la teinture.
Les liteaux des draps écarlates, bleus & pourpres
,• font ordinairement blancs; ceux des draps
verds font jaunes , ceux des draps violets font d’un
rouge clair , &c.
L it eau . Se dit aufli des rayes bleues qui traver-
,fent lés toiles d’une lifière à l’autre. Il n’y a que
les pièces- de toiles pleines qui font deftinées à
faire des napes & des ferviettes qui aient des liteaux.
Cês liteaux font difpolés dans les pièces
de manière , que lorfque les napes ou les ferviettes
font cpijpées , il leur refte à chaque bout un
liteau.
L IT EM A N G IT S . Nom que les habitans de
Madagafcar donnent à cette elpèce de gomme que
les épiciers & droguiftes de Paris appellent alou-
chi. Cette gomme coule du . .tronc de la canelle
blanche.
L IT E R DU POISSON SA LÉ . C’eft P arranger
par lits dans les gonnes , hambourgs & barils. On
dit que du poiflon falé eft bien /ire, lorfqu’il eft
bien arrangé par couches dans les futailles. Ce ter-
mje eft commun pour le faumon , le hareng & le
maquereau.
Liter un drap. C’eft coudre ou attacher avec
du gros fil ou de la menue ficelle certaines petites
cordés de la groffeur du bout du petit doigt, le
long de la pièce entre l’étoffe & la lifière , afin que
la partie qui en a été couverte ne puiflè prendre la
teinture , & qu’elle cônferve toujours fon fond ou
pied; ce qui eft proprement la preuve de la bonne
teinture de l’étoffe.
Les marchands drapiers , manufacturiers , &
autres, qui donnent des, draps pour teindre en écarlate
violette, penfée , verd-brun & verd-gay, font
obligés de les liter avant que de les donner à teindre.
Il éft même défendu aux teinturiers de les recevoir
ni de. les teindre, s’ils ne font lit es.