
toutes les foies écrues qui nous viennent de la ]
Perfe & de la Sicile , il n y en a de naturellement :
blanche que celle delà Paleftine; mais les Indiens!
laJçavent blanchir avec une leffive faire des cendres
de l’arbre qu’on nomme figuier d* Adam , & lui
donnent par ce moyen la même blancheur qu’à la foie de Syrie. Cependant comme il y a peu de ces
arbres dans le pays , & que les habitans manquent I
de cendres pour ce blanchifiement, les Européens
ne tirent- pas une grande quantité de foies blanches
, & font obligés de s’accommoder des foies I
jaunes. ; I Kafem-ba^ar peut fournir tous les ans jufqu’à vingt-deux mille balles de fo ie , chaque balle
-pefant cent livres. Ce font les Holiandois qui font
la plus grande partie de ce commerce , il n’y a
guères d année- qu’ils n’en enlèvent, ftx à fept mille
balles. Ils en enleveroient même davantage fans les
marchands de Tartarie Sr ceux dès états du Mogol
qui s’y oppofent, & qui veulent au moins partager
ce négoce avec eux.
VI ne p-.ïffe guères de cette foie en Europe, les
Holiandois les portant prefque toutes,, aii.fi que
celle de la Chine au Japon, & les changeant contre
de riches marchandises , particulièrement contre
de l’argent en;barres& du,cuivre.
I/île de Ceylan fournit-auffi quelques foies de
fen cru, mais c’eft peu de chofe , & elles ne font
prefque point comptées parmi les marchandifes que
les Européens, & fur-tout les Holiandois en tirent. A s lui m produit une foie unique en fon efpèce ,
qui n’exige aucun foin ; ■ cette foie vient fur des
arbres., ou les vers naifient , fe nou raflent , font
toutes leurs roétamorphofes ; l’habitant n’a que la
peine de la ramafler , les cocons oubliés renouvellent
la femerree , pendant qu’elle fe développe ;
l’arbre pouffe de nouvelles feuilles , qui fervent
ficceflivement a la nourriture des nouveaux vers.
Ces révolutions fe répètent douze fois dans l’année ;
mais moins- utilement dans les- tems de pluie que
dans les tems fecs. Les étoffes fabriquées avec cette foie, ont beaucoup de luftre & peu de durée.
En France, les principaux ouvriers qui travaillent
aux foies , foit pour les ouvrer, apprêter,
monter , appareiller , foit pour les. employer ,
tant celles du crû du royaume , que celles des pays
étrangers., quand elles font entièrement apprêtées,
font les f i leurs, les devidéurs , les moulineurs ou
mou/iniers , les teinturiers -, les plie-uns ; & les
fabricans de plufieurs fortes , comme ferandihiers , gabiers , riibanniers , manufacturiers en draps
d’o r , d’argent , de foie , velours , taffetas , &
quantité,d’autres.
Le grand commerce de foie détourés fortes qui
fe fait à~ Lyon & à Tours , a donné lieu à'plufieurs..
réglemens confidérables que l’on t rouyera à l’article
r è g l e m e n t .
Droit dès fermes fu r les foies.
Les écits de janvier 17 2 1 & juin 17 5 3 , ont
reff ceint tous les droits de traites qui avoient anciennement
lieu fur les fo ies étrangères -, à celui perceptible
au profit de la ville de Lyon , donc il fera
ci-après parlé. Ainfî, il n’eft dû aucun droit de
traites fur ces fo ie s / elles font feulement lujettès
aux droits domaniaux , tel par exemple, que celui
de Foraine & de Bearn.
A la circulation, les fo ie s font exemples des droits
de traites , en vertu d’un arrêt du 30 décembre
17 $5 > & de l’édit de juin 1758.
Cettè faveur étant fubovdonnée à la condition que
les fo ie s ne feront pas mélangées avec des marchandifes
fujettes , elles doivent, en cas de mélange ,
par livre pefant net ; fiçavoir-, .
«Venant des provinces réputées étrangères dans
les cinq grofTes fermes -, au tarif de 1664 , celles à
coudre, 1 liv. »
« Celles écrues, t6 fols. •>*
« Paffant d;s cinq greffes fermes aux provinces
réputées étrangères I mè ne tarif. »
« Celles teiuces & à coudre , 12 fols. »
« Celles écrues ou graifes , 1 livre. »
« A la douane de L \o n , fuivant fa qualité^,.,le
tarif de 16 3 2 , adoptant beaucoup de diftinétions. >»
« A celle de Valence , où elles font nommément
défignées au premier article du tarif, 7 livres
2 fols du quintal net. »
« PafTant à l ’étranger, celle à coudre, la feule
qui ne foit pas prohibée , doit à la fortie des cinq
grofTes fermes, fuivant le tarif de 16 6 4 , de la livre,
pefant net, 1 2 fols. »
« Sortant par l’étendue de la douane de Valence 5
du quintal net, 7 livres 2 fols. »
Prohibition à la fortie.
Suivant les arrêts des 9 juillet 1720 , & 20 février
"T7 2^ , & une décifion du confeil du 10 mars 1775 ,
l’exportation des fo ies graifes ou teintes, qui font
propres à la fabrication des étoffes, eft défendue,
à peine de confifcation & de roaô livres d’amende.
Cette prohibition qui comprend Marfeille , confi-
dérée à cet égard comme étranger effeélif, a été
étendue aux cocons par une autre décifion du confeil,
rendue le 26 juillet 178s , d’après les obfervarions
des fabricans de Lyon , fur le projet oue l’on avoic
de profiter des facilités de la foire de Beaucaire ,
pour exporter des foies ; la décifion eft conçue en
ces termes : « maintenir la prohibition à la fortie
» du royaume, des fo ies teintes & des fo ies graifes,
» & empêcher également celle des cocous1? »
Dro it des foies perçu au pro fit de la ville de
Lyon.
« L e droit exigé par la ville de Lyon fur les
fo ies , eft par livre, pefant net, fiçavoir., fur celles
venant de l’étranger , fuïvant l’édit de janvier 1722 ,
confirmé par celui de juin 17-58 i de 14 fols, »
« Venant d’Avignon y du Comtat, & de la principauté
d’Orange, de 7 fols* » . . ;,a
« Du commerce des François dans l’Inde, arrêt
du 27 janvier 17 2 2 , é fols. » ' ■
Ce droit acquitté, des Jo ie s jouiffent de la faveur
du tranfit, accordé aux autres marchandises de ce
commerce, par l’arrêt du 28 fieptembre 17 34 j
elles font en conféquence plombées du plomb du
bureau de l’Orient, & accompagnées d’un acquit
de paiement de .ce droit.
Exemption.
L a feule exemption accordée fur le droit unique
àsfifpies , eft en faveur des manufaétures du pays
conquis : elles ont été difpenfées de ce droit par
un arrêt du 10 janvier 1775 , & une décifion du
confeil du 28 août fuivant.
Le commerce des Joies qui fe fait à Amfterdam
eft confidérable 3 il s’y vend des foies d’Italie , des
foies crues du Levant, & Aes fo ie s des Indes orientales.
Toutes fe vendent à la livre , poids d’Anvers ,
& fe paient en fous de gros; celles d’Italie & du
Levant à, trente-trois mois de rabat ; & celles des
Indes orientales en argent de banque. L a compagnie
donne pour ces dernières une livre & demie de tare
par fac , excepté pour celles de la Chine, qui fe
pèfent fans fac,; elle déduit auffi un pour cent pour
le bon poids.
A l ’égard de celles d’Italie & du Levant , les
premières , félon Sa vary , donnent de tare 3 livrés
par balle, qui pèfent depuis cent jufqu’a 149 livres ;
cinq livres pour les balles du poids / depuis 15 °
jufqu’à 1 p9 liv. ; & 6 liv. pour celles pefant 200 liv. i
& au-deflus ; leurs déduélions pour le bon poids &
pour le prompt paiement, font deux p o ur'c ent
pour l’un , & un pour cent pour l’autre.
A l’égard de la tare des fo ie s crues du Levant,
les balles qui fe pèfent avec les cordes , donnent
12 livres , & celles qui fe pefent fans cordes, 6
livres »'les déduélions pour le bon poids & le prompt
paiement , font chacune d3un pour cent.
S o ie . Les étoffes que l’on appelle Amplement
des fo ies en Chinois, font de petits taffetas qui fe
fabriquent à Canton. Ils s’y vendent n e u f mas
f ix condorins les d ix taèls , & fe revendent au
Tonquin un tael , deux mas là pièce.
Sois de porc où s c ie de s a n g l ie r . C’eft le
grand, poil qui couvre le dos de ces deux animaux.
La fo ie de porc fe tire de divers endroits de la
France , & s’emploie à plufieurs ufages , mais particulièrement
pour faire des brofles , dés v.ergectes ,
des décrotoires & des goupillons. Elle s’envoie ordinairement
dans des tonneaux ou futailles , par
paquets de différéntes grofîeurs , qui fe vendent au
poids.
La fo ie de fa n g lie r eft beaucoup plus forte que
celle de p o r c , auffi éft-elle bien plus chère & plus
eftimée ; elle fert aux cordonniers, fàvetiers , bour- I
ïeliers, felliers, &c. à mettre au lieu d’aiguille au
bout du fil dont ils fe fervent pour coudre avec
une aleine dans leurs dilféreas ouvrages,. On en
fait auffi des décrotoiies,, foit pour frotter les
planchers , foit pour nécoyer les loûliers.
t “ Il fe tire beaucoup de cette fo ie de Mofcovie
& de Lithuanie par la voie de Hambouig & de
Hollande , d’où elle eft envoyée par petits paquets
liés par le milieu, dans des b o êtes de fiapin longues
d’environ un pied , & larges de deux ou trois doigts.
Ces caifles fe vendent pour l ’ordinaire au poids.
Les fo ies , tant de porc que de fa n g lie r , font
ufie portion du négoce des marchands merciers
quincailliers qui les font venir en gros pour les
vendre en détail aux ouvriers qui en font ufage.
Quoique la fo ie de porc ne foit pas portée dans
le nouveau recueil des droits des- traites , &c. qui
a paru en 1786 , elle étoit tarifée du tems de Savary
à la douane de Lyon , fous le nom de fo ie cordonnière
, à 3 livres 5 fois’ du quintal, d’ancienne
taxation , & à 15 fols de nouvelle ; enfiem’ole 4 liv.
SOYERIE. Ce mot comprend en général toutes
fortes de marchandises de fo ie. On dit, les fo y e -
ries de Lyon , de Tours , du L evant, pour dire
toutes les étoffes de fo ie qui fe font dans ces lieux
ou qui en viennent. On dit de même, ce marchand
entend bien le négoce de la foyerie.
Les fo ye ries ou draps de fo ie , font traités à
l’entrée du royaume comme étoffes de,_ foie de
même nature.
« Dans l’intérieur elles doivent au tarif de 1664,
par livre pefant net, favoir :
« Venant des provinces réputées étrangères, dans
les cinq grolfes fermes, 3 liv. »
« Paffant des cinq grofTes fermes dans les provinces
réputées étrangères, 14 f. »
« Pour la douane de Lyon , auffi par livre pefant
net, les draps de fifie ras, doivent fuivant l’arrêt du
Ier.mai 1 7 5 5 , 1 2 1. »
« Ceux non ras, 10 f. »
« Nommément compris au premier article de la
douane de V a len c e , tous payent 7 liv. 12 f. par
quintal net. 39
SO Y EU X . Signifie 1 ° .p le in de fo ie , bien garni
de fo ie , un fa tm bien Jo yeux , a0. Ce qui eft
doux comme de la fo ie ; le caftor eft un poil
fo yeu x .
s P
SPA LT . Pierre blanche , écailleufe & luifante
que l ’on employé afféz fouvent pour faciliter la-
fonte des métaux.,Cette pierre s’apporte quelque
fois du Levant , mais elle vienf plus communément
d’Angleterre & d’Allemagne. Le bon S p a lt
doit être en longues écailles, tendre & facile à réduire
en poudre. Le S p a lt d’Angleterre eft ‘ prefque
toujours très-dur.
« Le S p a lt n’érant point tariffé doit payer en
France les droits d’entrée à raifon de cinq pour cent
de fa valeur, conformément au tarif de 1 6 64. »