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Mi entre les marchands , négocians & banquiers
( qui eft leur droit, ) mais enaore à l'articK 7 du
titre 4 de l'ordonnance du mois de mars 16 7 3 , qui
porte , que tous ajfociés feront obligés fo lidA i rement
aux dettes de la fo e ié t é , encore qu’ i l n’y
a it qu’un qui a it f ig n é , au cas qu’i l a it fign é
po u r la compagnie, cfejl-à-dire , du nom focial,
& non autrement.
. N OM PA R E IL L E , que l’on écrit auflî NON-
PA R E IL L E . Terme en ufage parmi plufieurs marchands
& artifans , dont ils fe fervent pour exprimer
ce qu'ils vendent ou ce qu’ils fabriquent de plus
petit, de plus menu ou de plus étroit.
En Flandre on appelle nompareille ou lampa-
rillas , une petite étoffe très légère’&'très étroite, qui
eft une forte de camelotin.
Les marchands merciers & les tiffutrers-rubaniers
nomment nompareille, une efpèce de petit ruban
de foie d’environ deux lignes de large.
Chez les marchands épiciers-confifours, la nom-
pa re ille eft la .plus menue de toutes les fortes de
dragées.
NO N -V A LEU R . Dette non - exigible par l’m-
folvabilité du débiteur. Ce marchand a donné beaucoup
d’effets à fes créanciers , mais il a bien des
non-valeurs.
NO S , ou NOUES. Ce font des tripes de morues
falées qu’on apporte dans des bariques.
NOSSAKIS. Toiles de coton blanche qui vient
des Indes Orientales, elles font du nombre de celles
qu’on appelle baffetas.
N O T A . Terme latin dont on fe fort fouvent dans
le commerce 5 il lignifie une obfervation 9 une remarque
qu’il faut faire aux endroits d’un compte ,
d’un regiftre, d’un journal, d’un mémoire ? d’ une
facture, &c. ot\ l’on voit le mot nota écrit en marge,
comme quand un article a été mal porté , une fom-
me tirée autrement qu’il ne faut , un endroit obfcur
& mal exprimé , ou quelque autre défaus ou faute
qu’on veut faire corriger.
On met auffi quelquefois le nota feulement pour
obliger à avoir de l’attention aux chofes qu’on croit
importantes , 8c dont ®n veut fe fouvenir.
N O T E . Signifie , dans le commerce, un pe tit
extrait ou mémorial que l ’on fait de quelque chofe
pour s*en mieux fouvenir.
Les agens de change prennent la note des lettres
& billets de change que les marchands ou banquiers
ont à négocier ; quelquefois les marchands les leur
confient fur une fimple note lignée d’eux. Pour plus
d’exaftitude l’agent doit faire toujours la note dou- ,
ble , l’une pour le banquier a qui appartiennent les j
lettres & billets , l’autre pour foi-même.
N ote. Veut dire auflî uû mémoire, un état. Donnez
moi la note de ce que je vous dois. J ’ai fait note
des fommes que vous avez envoyées en Elpagrie, en
Hollande & en Angleterre ; pour dire j’ai confervé
le mémoire de ces fommes. Donnez-moi une note 9
un état de ce que je vous dois.
N ote. S’entend encore de certains caractères
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dont les médecins , chirurgiens & apothicaires fe fervent
entr’eux pour marquer le poids & la dofe des
drogues qui entrent dans leurs remèdes. Voici les
principales.
L a livre , la demi - livre ib & : une once | j 9
deux onces | i j , trois onces giij * 8C aiinfi jufqu’à la
demi-livre; la demi-once ^ fl : une dragme 3j , deux
dragmes, 3 i j , trois dragmes 3 ii j, & ainfi jufqu’à
huit ; la demi-dragme 3 fi : le fcrupule 5 , le demi-*
fcrupule^ fl: enfin le graing r.celle-ci -^-qai fe trouve
au commencement de chaque compofition dé remède,
lignifie recette ou récépijfé.
NOUASSE. Efpèce de noix mufcade fauvage«-
N O U V EAU T E . Ce qui eft nouveau, ce qui n’a
point encore paru.
On appelle ainfi , au palais, toutes ces nouvelles
modes d’écharpes, de coëfures ,,de rubans&c.-
que les marchands y inventent & y étalent chaque
jour pour y fatisfaire & y tenter le luxe & le goût-
changeant & inquiet de P un & l’autre fexe. Legras
a bien des nouveautés.
Les marchands d’étoffes d’or , d’argent & de foie
donnent aulii le nom de nouveauté aux taffetas &•
autres légères étoffes qu’ils font faire tous- les ans
pour les habits d’été des dames ,. & qui ordinairement
iïe plaifent guères au-delà des trois mois qu’on
donne à cette failon. Il y a des nouveautés aux deux
Auges qu’on ne voit point ailleurs.
N O \A L L E . C’elt ainfi que- l ’on appelle certaines
efpèces de toiles de chanvre écrues , très»
fortes 8c très-ferrées , qui fe fabriquent en divers
lieux de Bretagne , dont l’ufage eft pour faire des
voiles de vaiffeaux & bâtimens de mer.
Les noyailes fe diftinguent en noyailes extraor«
dinaires à fix- fils de brin , en noy ailes extraordi-
; naires à quatre fils de brin, en noy ailes ordinaires
à quatre fils , en noy ailes courtes en
noy a iles fimples & en noy ailes rondelettes.
Les cinq premières efpèccs de ces toiles fe fous
à cinq ou fix lieues aux environs de Rennes , par-
ticulièrement à Janzay, à Piré 8c à Noy-alle, 8ç c’eft
de ce dernier endroit qu’elles onttoutesprisleurnom,
A l’égard des rondelettes , c’eft à Vitré & aux
environs de cette ville qu’elles fe manufacturent pour
la plupart.
Les noy ailes extraordinaires à fix fils de brin ,
font, ainfi nommées, de ce que chaque fil de chaîne
eft compofé de deux triples fils joints enfemble ,
quoique la tréme ne foit que d’un fimple f i l , &
de ce que le fil que l’on y emploie eft fait d’un
chanvre choifi, plus beau & plus fin que l’ordinaire,
qui à caufe de cela eft appellé f i l de brin.
Cette efpece de noy ailes ne s’emploie, ordinairement
que pour les vaiffeaux de ro i, étant trop forte
pour les moyens & petits bâtimens ; leur largeur
ordinaire eft de demi-aune moins un vingt-quatrième
mefure de Paris.
Les noy ailes extraordinaires à quatre fils de,
brin , font fabriquées de même que celles ci-deffus ,
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à l ’exception que chaque fil, de chaîne de cette féconde
efpèce n’eft que de deux doubles fils joints
enfemble.
Les noy ailes ordinaires à quatre fils, font fem-
blables aux noyalles extraordinaires à quatre fils
de brin ; la feule différence qui foit entr’elles eft
que les premières font fabriquées tant en chaîne
qu’en tréme de fil de chanvre commun, & que les
autres font faites toutes de fil de chanvre de brin.
Les noyalles courtes font appellées courtes-, à
çaufo qu’elles font de quatre pouces de roi plus
étroites que les noyalles fimples, ce qui fait que la
largeur des noy ailes courtes eftfomblable à celle des
noyalles extraordinaires à fix fils de brin , c’eft-à-
dire , qu’elles font de demi-aune moins un vingt-
quatrième mefure de Paris.
Les. noyalles jimples , que l’on nomme fimples
parce que le_fil qui les compofe tant en chaîne qu’en
tréme n’eft que d’un foui & fimple f i l , ont demi-
aune un feize peu moins de large mefure de Paris. j
Les noyalles rondelettes ont la même largeur !
que les noyalles fimples ; on les appelle rondelettes
, parce que le fil tant de la chaîne que de la
tréme dont elles font fabriquées , eft beaucoup plus
tord & délié que celui qui s emploie à la fabrication
. des autres toiles noyalles\, Sc e’eft aufli par cette
raifon que les noyalles rondelettes ne s’emploient
ordinairement qu’à faire (les voiles de chaloupes ou
de menues voilés de vaiffeaux.
Toutes lés noyalles de quelques efpèces,qu’elles
foient, fe vendent fur le pied de l’aune courante, du
pays, laquelle eft plus longue d’un fixiéme que celle
de Paris.
La plus grande coafommation de ces toiles fe fait
dans les ports de France ; il s’en envoie cependant
quantité dans les pays étrangers , particulièrement
en Angleterre , en Efpagne & en Hollande , mais
peu en ee dernier pa)rs , j^arce que les Hollandois
ont des fabriques de toiles a voiles.
Les nçyailes pour être manufacturées eornfne il
faut , doivent être faites .de fil de coeur de chanvre ,
bien battues ou frappées fur le méfier, -renforcées &
unies, ayant du corps fans aucun apprêt; fur-tout
que les lifières foient bien faites , car c’eft de-là
principalement que dépend la bonté des voiles ,
d’autant que ç’eft par les lifières que l’on coud &
qu’on affembje les lez de toiles dont les voiles font
formas.
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NU AN CE . .Adouciffement , diminution d’une
couleur /depuis la plus fombre jufques à la plus
flaire de la même efpèce.
Il y a des nuances de rouge, de verd, de bleu,
de gris-de-lin, de jaune, &c. & chaque nitance confient
huit ou neuf dégradations de couleurs.
Les maîtres & gardes deâ teinturiers en foie font
.obligés par leurs ftatuts & réglemens , de teindre
tous les deux ans deux livres ac foie de feize fortes
de nuances en cramoifi, fçavoir quatre rouges ,
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quatre écarlates, quatre violettes, & quatre candies
, pour fervir d’échantillons matrices fur lefquels
les débouillis des foies de pareilles nuances doivent
être faits.
N U É E , ( Terme de lap id aire . ) I l fe d it des
p artie s fom bre s q u i fe trouvent a lle z fouvent d aos
le s p ie r re s p r é c ie u fe s , q u i en diminuent la beauté &
le p r ix .
N U L . C e qui e ft eftimé comme n’ étant p a s , com me
n’ a y an t p o in t été f a i t , com me non avenu. J e
confens qu e notre marché d emeure nul. N o t r e co n vention
eft nulle.
N U M É R O . C e terme q u i e ft fo r t en u fa g e ch e z
le s marchands , n é g o c ian s 8c manufacturie rs , fi-,
; enifie un certain nombre ou chifre , qui fo mec
fur les marchandifes pour les pouvoir diftlnguec
plus facilement. Apportez-moi la pièce de drap de
Van-Robais numéro qz. Il faut ouvrir la caiffe d’étoffe
de Lyon numéro 8.
Dans les libres , factures & autres écritures mer-
cantilles , le mot de numéro s’exprime en abrégé
par cette figure, ( n°. ) & les nombres ou chifres
s’écrivent enfuite de cette manière ( n°. 1 , n°. y , n°»
1 o , n°. 50 , &c.)
N um éro . O n fe fort auflî du terme de numéro,
p o u r fa ire entendre la g ro lfe u r , lo n g u e u r , la r g e u r ,
& qualité dé certaines m archandifes qu ’ i l fe ro it diffic
ile d’e xp r im e r autrement.
Les épingles , par exemple, fe connoiflènt beaucoup
mieux par leur numéro que par leur véritable
grofleur & longueur ; ainfi on fçait parmi ceux qui
font ce commerce , que les numéros 3 , 4 & 5 ,
font les trois plus petites efpèces^, qu’on nomme
camions ; qu’enfuite les numéros 6 , 7 , 8 , ? , 10 ,
• r i , 1 z , 1 3 & 14, augmentent imperceptiblement
de grofleur & de longueur , & qu’enfin les 16 , 18
8c zo numéros font les plus fortes de celles qu’oa
met en papier ; enforte que quand un marchand
veut avoit de différentes grofleurs d’épingles , fans
entrer dans un détail inutile , il lui fuffit de mander
à fes ouvriers ou correfpondans de lui envoyer tant
de fixains du numéro 4 & tant des numéros 8 8c 9
ou de ceux dont il a befoin.
Il en eft de même de plufieurs autres, marchandifes
qu’on ne rapporte pas i c i , mais donc il eft
parlé à leurs propres articles , entr’autres dans ceux
des rubans de foie , des padoues ; des galons, des
rubans ou rouleaux de laine & d e fil,A c.
N u m é ro . C ’ eft p a re illem en t a v e c ces numéros
q u e l ’ on m a rq u e le s b alle s , caiffe s & b a lo t s d em a e -
charidifes , lo r fq u e le s commiflîonn aire s en en vo
ien t p lu fieu rs à le u r s commettans p a r le s vo iture
s pub lique s ; c e qui fo fa it en é c r iv an t fu r le s
to ile s d’em ballag e , o u fu r le s plan ch e s de ca iffe s ,
a v e c .d e 1 ’encre & u n e e fp è c e de p lum e ,, o u de p in c
e au de b o i s ,n ° . 1 fu r la p rem iè re b a lle o u ca ille ,
n °. z fu r la fé c o n d é , & ainfi de fuite quand e lle s
font p o u r le mçme marchand ; c e qui fe m arqu e auflî
av e c le s m.êrnes numéros fu r la le ttre de vo itu re q u ’o »
donne a u x r o u l i e r s , meflàgftrs o u co ch e r s .
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