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b ombre, 8c à la fortie des mêmes cinq grofîes fermes
cinq pour cent de la valeur.
TROY E-GEWfCH T. Eft en Hollande ce que
l*oa nomme en France poids de marc• Voyez cet
article.
T R U A G E . Impôt que quelques feigneurs lèvent
fur les marchandifes' qui paffenc fur leurs terres.
On Tappelle a u (F truc 8c péage. Voy. p é a g e .
T R U F E T T E . Toiles blanches qui approchent
affez de la qualité de celles qu’on appelle demi-
Hollande. Elles font cependant moins larges que
les véritables demi-Hollande.
Les truffettes ont pour l’ordinaire demi r aune ,
demi-quart, ou£ au-j^, fur quatorze à quinze aunes
de long , mefure de Paris.
Elles fe fabriquent en Picardie j c’eft - à - dire a
Beauvais & lès environs, & font propres a faire des
mouchoirs à moucher & des manches de chemifes
de femmes. Ces toiles fe plient ordinairement en
rouleaux comme les demi-Hollandes. Voy. d em i-
H ol lan d e.
T R U IT E . PoilTon d’eau douce , marqueté de
plufieurs taches jaunes & rouges.
Il y en a de deux fortes ; de petites qui fe trouvent
dans les ruiffeaux d’eaux vives & dans les torrens ;
& de grofle_s qu’on appelle truites faumonées,
non-feulement parce qu’elles -reffemblent ~aux fau-
mons , par leur groffeur & par la rougeur de leur
chair , mais encore , parce que fuivant le cours des
grahdes rivières & defcendant jufqu’à leur embouchure
dans la mer, elles y prennent ce goût relevé
qui les fait préférer au faumon.
Les truites faumonées d’ Ecoffe y font une branche
de commerce utile. On les fale comme les
vrais fàumbns 8c on .les tranfporte enfuite dans les
divers pays de l’Europe. Voy. saumon.
« Les truites doivent à l’entrée des cinq groffes
fermes, par cent en nombre, i 1. y f. & à la fortie,
2. liv. ».
Pour la douane de Lyon Sc celle de Valence, voy. poisson.
T RUM EAU . ( Terme de miroitier ). Il fe dit
des glaces qui fe placent dans l’entre-deux des croi-
fées. Voy. g lac e .
T R U S T É E . Mefure dont on fe fert dans toute
l ’étendue de la prévôté de Nantes pour le commerce
des fels qui s’y vendent communément au cent de i
truJléeSf
Vingt-cinq trufiées font environ un muid , mefure
Nantaife.
T R U Y E . Femelle du verrat ou porc. Outre les
petits que cet animal donne deux fois l ’année , &
en grand nombre , la eruye fournit encore au
commerce les mêmes choies que fon mâle ; en-
tr’autres ce cuir fort & épais quon nomme cuir de
tru y e , & dont on couvre les plus grands & les plus
beaux livres d’églifç. Voy* porc.
T U CREA. Poids dont on fe fort â Mocka, ville
d’Arabie ; 40 tuckeàs font un mann, dont 1 o font
le craffèi. Quinze de ce dernier font le bahars qui eft
de 4zo liv.
T U F . Greffe étoffe commune & de très-bas prix,
qui a environ demi-aune de large, & dont la chaîne
eft de fil d’étoupe de chanvre, Sf la trème de ploc
ou poil de boeuf filé. Cette étoffe fert ordinairement
aux tondeurs de draps, à garnir les tables
à tondre. Il s’en fabrique en plufieurs lieux de
France ; mais c’eft de Beauvais qu’il en vient le plus.
T U IL E . Morceau de terre glaife pétrie, féchée
& cuite au four , dont on fait des tablettes peu
épaiffes qui fervent à couvrir les maifons 8c autres
bâtimens.
On en fait de diverfes formes. A Paris on ne le
fertguères que de tuiles quarrées. En Guyenne elles
font en forme de goutiere. En Flandres elles font
façonnées en tY j c’eft - à - dire, compofées de deux
demi-cercles joints enfemble, mais dans une fîtuation
oppofée. Ces deux dernières fortes de tuiles qu’on
appelle également tuiles rondes, & quVn ne distingue
qu’en difant qu’elles font à la manière de
Guyenne, ou à celle de Flandre,ne peuvent s’employer
que fur des combles très-plats, parce qu’elles
n’ont pas de crochets pour les arrêter furies lattes.
L e s tuiles carrées , au contraire, qui en ont un
font propres à toutes fortes de couvertures, quelque
droites qu’ elles puiffent être.
Outre ces trois principales efpèces de tu ile s, il
y en a de gironnées plus étroites par en haut que
par en bas , dont on couvre les faînes des tours,
rondes..3 des tuiles rondes qui fervent à faire les
noues des couvertures ; des faîtières qui font les
tuiles hachées de Guyenne, & des cornieresj celles-
ci fervent à couvrir les angles & les arrêter, 8c les
autres , les faîtes & combles des bâtimens.
L ’ufage des tuiles p la tes eft. le plus ordinaire
en France, & fur-tout â Paris , où l’on ne voit plus
de couvertures de tuiles rondes. Les premières font
de trois fortes qu’on diftingue par les moules ,
favoir, le grand , le bâtard & le petit moule.
L a /tuile du grand moule porte treize pouces
de long & huit de large; celle du pç tit moüle,
neuf à dix de long , fur. fix de largeur ; & le bâtard
tient le milieu entre les deux..Cette dernière efpèce
ne s’ employe plus à Paris, ni guères en province.
Toutes les tuiles p la te s ont un crochet ou man-
tonnet pour les arrêter fur les lattes. A côté du
crochet font deux trous deftinés â recevoir des clous
qui fuppléent le crochet quand il vient à fe gaffer.
L e millier du grand moule fait fept toifes de
couverture , en laiffant à chaque tuile quatre pouces
d’échantillon ou de pureau. Le petit moule
fait trois a quatre toifes , & n’a que trois pouces
& demi de pureau. Le pureau du moule
b âtard 8c le nombre de toiles de couverture qu’o»
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« i fait fe régie fur fa hauteur & fa largetr*, qui
varient fuivant les lieux.
Toute la tuile du grand moule qu’on employé
â Paris fe cuit en Bourgogne , d’où elle vient par
eau au port S . Paul, pour les bâtimens de la ville ,
& au port â l ’Anglois, deux lieues au-deffus , pour
les maifons & châteaux des environs.
L a tuile de p e tit moule , qui eft de la meilleure
qualité , vient auffi de Bourgogne ; celui qui vient
de Champagne, par la Marne , & qui fe décharge
au pont de S. Maur, eft d’un très-mauvais tifage ,
parce qu’il s’éfeuille facilement. La tuile qui fe fait
aux environs de Paris eft encore plus mauvaife que
la précédente.
Les faîtiers du grand moule ont un pied quatre
pouces de long, les autres à proportion.
Les tuiles de quelques moules qu’elles loient, fe
vendent au milier de 1040 tuiles ; c’eft-à-dire quatre
par cent en fus. On en donne fix par millier de faî-
• tiers. Voy. c o u v e r t u r e .
T u î l e . Inftrumenc dé tondeur de draps. Vo ye%
C A RD IN A L & B RO SSE .
« Les tuiles pla tes ou courbées , par millier en
nombre, paient 10 f. à l’entrée & à la fortie des cinq
groffes fermes
« A la deftination de Lyonexemptes ».
« Et à la douane de Valence, par charge de trois
quintaux , 7 f. 3 d. ».
T U M E IN , qu on nomme plus communément
soman. Monnoie de compte en ufage dans toute la
Perfe , & dans plufieurs lieux des Indes. Le tumein
Perfan eft aufti un poids qui fert â pefer les mon-
noies. Voy. t c m a n .
T U N A ou TO N A. Arbre qui produit le fruit
où fe trouve la cochenille.
TUR BAN Coeffure de tête dont fe fervent plufieurs
peuples Africains & Afîatiques.
T u r ba n s . Ce font des toiles de coton rayées,
bleues & blanches qui fe fabriquent en divers endroits
des Indes orientales.Leur nom leur vient de l’ufage
qu on en fait &~qu’ü défigne. Elles font propres pour
le' commerce de. Guinée. Leur longueur n-’eft que
de deux aunes fur demi-aùne de large. L e véritable
nom dt ces roiles eft des b raids..
T u r b a n s b u s a u c i s s o n s . Nom que donnent les
epiciers-drogujftes à des morceaux de gomme-
gutte , de forme cylindrique. Voyez g o m m e -
g ü t t b .
TURBIC BLANC , autrement alypon montis
eeti Plante purgative qui croît en plufieurs endroits
de France, fur-tout en Provence & en Languedoc.
Voy. s i n e à larfin de l 3article.
TU R BITH Racine médecinale qui vient des
grandes Tndes , fur-tout de Camboye , Surate &
Goa. D autres prétendent cependant que le véritable
turbit vient de i’ifle de Ceylan.
Le turbith des modernes reffemble fi peu à celui
des anciens, qu’il eft . difficile de croire que ce
ff>it le même ; au {ni plus le turbith de nos épiciers- -
dxoguiftesdont feulement on entend parler ici ,,eft
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une plante qui rampe fur terre comme le lierre*
Sa racine eft de moyenne groffeur & longue â proportion
; fes feuilles font affez femblables â celles
de la guimauve , mais plus blanches, veloutées ,
piquantes & comme épineufes. Ses fleurs incarnates
reffemblent à celles du lierfon, & laiffent une goufle-
qui renferme quatr'e grains noirâtres à demi-ronds 8c
de la groffeur du poivre.Cette plante aime les lieux
humides , fur-tout le voifinagè de la mer.
Le turbith doit être choifi bien mondé , c’eft-â-
di-re fendu en deux , & que le coeur ou matière"
ligneufe qui fe trouve au milieu de la racine, en
foit ôtée ; qu’il foit difficile à rompre , gris au dehors
, grifâtre en dedans, pefanc, point carié , ni
vermoulu , mais réfineux au milieu 8c aux extrémités.
Quelques apothicaires, par ignorance ou par léfi-
neric, fubftituent quelquefois au véritable turbitlt
la ta p fie , qu’on nomme'aalli turbit-gris, quoique
elle en diffère beaucoup par fes propriétés , par fa-
couleur & par le goût. Cette dernière plante eft
légère, d’un gris argenté â l ’extérieur , d’un goût
fi âcre & fi chaud > qu’elle enleve la bouche , & d’utv
effet fi violent qu’on ne peut guères s’en fervir fans ,
danger j ce qui ne convient point au vrai turbith.
II y a une. autre forte de tapfie qu’on défigne par
le nom de tapfie noire , qui eft un remède fort
violent & non moins dangereux que la blanche.
« Le turbith paie en France , a l ’entrée des cinq,
groffes fermes , par quintal net, 30 3. A la fortie desmêmes
fermes, exemptes. A la douane de Valence ,
comme droguerie , 3 1. 1 1 f. »
TU RQ U IE . Grand empire qui s’étend dans les:
trois parties de l’anc-ien monde , & qui comprend;
en Afie, la Géorgie , la Turcomanie, le Diarbeckr
la Syrie & la Natolie j en Afrique T l ’Egypte 3 8c
en Europe, la Grè ce , les ifles de l ’Archipel, la-
Romanie , la Bulgarie , l’ Albanie , la Dalmatie, la
Servie , la Bofnie ,, la Valaquie , la Moldavie , la
Bénarabie, &c. Son étendue eft d’environ 800 lieues;
de l’eft à l’oueft, & de 700 lieues du nord au fud.
L a plupart dès pays qui le compofent, font les*
mieux fitués , comme plus célèbres, & les plus-
fertiles que Ton connoiffe. L ’Egypte , l’Afie mineure;
& la Grece ne le cèdent fur ces deux points â aucuns
autre de la terre.
Les productions du fol de la- plupart de fes contrées
& l’induftrie de leurs habitans , quoiqu’infini—
ment moindres qu’elles n’écoient dans le tems de'
leur fplêndeur, & avant que le mauvais gouvernement
des Turcs, qui les ont conquifes , ne les eue
ravagées & appauvries, font encore un objet d’un-
très-grand commerce entre elles & avec plufieurs-
Nations de l’Europe & de l’Afrique. L a Turquie
leur fournit des bleds , du riz , des foies , des Jinsr
des cotons, des laines, des vins , des drogues , div
café, de la cire , des tapis , des camelots , des chevaux
& une infinité d’autres marchandifes , & reçois*
des d r ap sd e s to ile sd e s foieries, du lucre , des