
&2G S A R
8c en planches de diverfes longueurs,, largeurs &
épaiffeurs..
L e s longueurs les plus ordinaires dés planches r
font de f i * h u i t , neuf, dix 8c douze pieds $ celles
«le fix pieds ont neuf lignes d’é p a i f f e u r& depuis
di-x jufqu’ à- dixr-huit pouces; de largeur j celle dé h ait
pieds ont environ un pouce d’épaiffeur & un pied»
de large ;S c celles de n e u f; dix 8c douze pieds,
ont un. bon pied franc , (crées de largeur fu r treize
à quatorze lignes d-’épaiffeur. L e lapin employé dans
l a charpente des- bârimens eft d’une très-longue durée
, ' pourvu qu’il ne (bit point couvert de plâtre
n i enfermé'.
« L e s fapîns à faire échelles ou combles de raai>
fons , payent en France les droits d’entrée â raifon-
de i 1. le cent en. nombre , & les petits fipins■- à
faire pioches i y f. F’oyerj l’àrtiûle^BOJS. S A P IN IE R E . Forêt de fapin.
S a p ik i e r e . C’eft aufli le nom d’un- bateau conf-
tcuic. de fapin,, dont, on- fe fert for la rivière de
L o ire pour tranfporter des marchandifes TÙere j la fapi- eft moins longue qu’un ch alan t , mais elle eft.
plus large-, jroy. b a t e a u ..
SAPOCQ U*. Mon noie de compte de l’ifle de
Ja v a 8c de quelquès autres ifles voifines.
L e fapac&iL-eft eomp-ofé dé cinq J'antas , 8c chaque
Janxa de d&ux cent caxas , enforte que le fapo-
cou contient mille caxas.
A l ’égard du caxa ; c’ eft une petite monnoie cou-
rante de plomb 8c d’écume de cuivre dont les- deux
•ents valent près de douze deniers de France p c e
qui fait, que le fapogou revient à environ quatre
ou cinq fols dé notre. monnoie. Voye%sakta-. &
«AXA.
SA R A IS . On nomme ainfi dans les états du grand
Mo go l de grands bâtimens qui. font dans la plupart
des villes , & qui. y. tiennent lieu de ce qu’on appelle
en Europe des hôtelleries: ; ils font moins
grands que les caravenferais , & les marchands n’y
& n t refus avec leurs marchandifes qu’en payant un
■ certain droit. F'oy. c a r av en s a i ..
S A R A S IN O ÏS ou S A R R A S IN O IS . Terme dcrnt
on fe fervoir autrefois 8c dont- on fé fert encore
-dans les.ftatuts de divers artifans & ouvriers, particulièrement
dans ceux des maîtres tapiflîers de la ville-
8c faux-bourgs de Paris , pour défigner toutes fortes-
d’ouvrage de tapifferies quLfe font en orient., comme:
le s tapis-dé Turquie & de Perfe.
C’ e l l , i à ce qu’on c r o it , fur ces ouvrages ainfi
nommés dunom des Sarrafins,quioccupoient la T erre
S a in te , 8c contre lefquels les chrétiens ont fait tant
de croiïàdes, que ces derniers ont pris-lè modèle dés
hautes & baffes lifïes qui depuis- ce tems là ont'continué
de fe fabriquer en Europe.
L e s maîtres tapifliers de Paris prennent là qualité
de maîtres tap iflle rsJé Haute - lijfe farrafinois &.
de rentraiture, 8cc. voy. hau t e-l is s e ..
SA R C O C O L E . Gomme qui’ découle d’un petit
arbre épineux dont les feuilles'dïbnt. affez femblables
£ celles dit fené-dé la;plate..
' S A K
L e s ; auteurs & les marchands ne (ont pas; Tais^
cord for les lieux; où croît cette forte d’arbre p les»
uns veulent que ce foit en» Perfe &• les» autres dan».
l’Arabie déferte ou Pétrée. Cette gomme coule 'de
l ’arbre , ou (ans- incifîon ou’ avec. incifton ; fe s -larmes-
font de- différentes couleurs -,., tantôt blanches y q u e lquefois
jaunes & fouvent rouges y mais elles font
toutes également bonnes : il faut feulement les choifîr
bien lèches-, foie qu'elles foient reftées en larmes s.
ou qu’elles fe (oientégrainées, ce qui arrive fouvent».
L eu r goût doit, être fo c ré , accompagné d’un peu
d’amertume affez-- défagréable. On croit cette gomme;
très-bonne pour la guérifom des plaies :- elle vient:
par la voie de Marfeille.
L a farcocolequi eftenmaflesbrunes, (bit qu'elle
foit une compofition.de plufieurs gommes, foit que:
ce ne foit que de la v-raié farcoaolè. marinée 8c g âtée, qu’on a tâché' de raccommoder ,, ce qui eft:
plus-vraifemblable,.doit être abfolunientrejettée, aufli;
bien que celle donc les grains font^ bruns Sc qui eft
remplie d’ordures.
SA R D IN E . Poiffon. de. mer plus gros que l ’anchois
8c. plus petit que le hareng..
L a fardine a la tête dorée , le ventre blanc & lé--
dos verd de m e r, c’ el-b-à-dire un peu blanchâtre. Ce:
poiffon-mangé frais &. légèrement faupoudré de fel„.,
pafle. pour excellent ;, on eftime fur^tout 1es fardines-
de R o y a n , petite ville de Saintonge;
I l y a:des faifons propres pour la. pêche de lai fardine, ce poiifbn étant.de pafiage comme l’anchois
8c le hareng.
On les apprête & on. les fale d e là même ma^-
niere que-les anchois, avec cette différence cepen—
; dànt qu’on- lai lie la tête aux uns &. qu’on ; Bote aux
autres,. On recônnoît aifémen-t l’anchois d’avec la fardine, quoique la tête ait été. arrachée à cette dernière,
l’ anchois ayant-le dos rond, . & la fardine. étant très-plate.-
L a çëche des fardines étant très-confidérable en:
France , elle s’y, fait depuis le fond de la Saihtonge-
8c l’ embouchure de la Garonne , jnfqu’à Douar ne-
jîe z ,. &. même jufqu’à Breft» E lle commence du:
cote des (àbles &. cle Saint-Gilles , dans le mois déjuin.
Ce poiffon s’y vend fur- les lieux au fortir de:
l’eau à des gens q u i'le fàlent & le portent fur de«»
chevaux- dansles villes eirconvoifines, oùla nouveauté
le fart beaucoup rechercher..
Les fardines" fuivent. ordinairement là. côte , 8c
peu de tems après qu’elles ont paru aux- fables- 8c
à S a in tG ille s , on commence à»»en -prendre à Belle-
Sole ,.enfoite au Port-Louis, à Crac & à Qniberon,
puis à Concarneau, &:enfin à Douarnenez-, à Crozon*
d&î nàe sCamaret près Breft. On a vu pêcher des far*- dans la baie de Douarnenez-pendantles Avents.
de Nbel.
L e long dès côtes dè Bretagne y depuis Bellè-Iflc
jufqu’à Breft , il fe. fait un, très - grand négoce de- far&nes\ il y en a que l’on vend:en fél ou én p ile ,,
d’autres que l’on met-en futaillès-, & qui; s’ appellent. pref[ées r d’autres que l ’on, fait: féclier: au feu & i '
f
S A K
îa fumée, qui fe nomment forettes, 8c dya'utrë'S que
Tori met en feufle -dans de petites boëtes ou b arils,
que l’on appelle Jardines confites.
Préfetîtement i l fe fait moins de fardiiies en fel
ou en pile qu’autrefo-is ,; à c.aufe du trop d’exactitude
des- commis», des Gabelles qui des criblent
quand elles paffent par leurs bureaux pour en
faire tomber tout le f e l , Ce qui les- fait fouvent
pourrir.-
■ Celles qui viennent en futailles fe nommentyÆ/vA-
9ies prejjees , parce qu’effèétivenïent, après qu’elles
ont été qlielques-tems dans le fe l, on les lave bien-
&,on les met d'ans des barils où l’on lesprejfe pour
en tirer l ’huile qjui les feroit corrompre.-Les futailles
dont ou fe- fert pou-r cet ufage font un peu plus
grandes qu’une-' demi - bariqire j les meilleures font
fnaeistes dîe bois de fouteau ou- de hêtre , les firdi- s’y' conferveiît mieux que- dans celles qui (ont
d’un autre bois. Quoique ce s futailles foient petites
©n n’en donne cependant que quatre pour un tonneau.
Tl y &‘des réglemens pour' la jaugé dont elles
doivent ê tre , parce que dans toute la Bretagne on
aehete. prefque- toujours les- fardines preflees au
tonneau.
Sur la fin' de là pêclie , loifque les fardines Corn un peu grandes, il s’ en preffe auftl en bariques de
là groffeur ordinaire j mais celles-l.i s’ achètent &
fe vendent au compte pour lequel on fe rapporte
à-la bomie-foi des pêcheurs qui les arrangent dans les.
bariques , & marquent fur l ’un- des fonds la quantité
de fàrdims qu’ elles contiennent.
Les fardines qui fe pêchent dans les- mois de juille
t, d’août & de feptembre, ne font pas bonnes.
pour être- preflees ,- parce que lés grandes chaleurs
rendant' ce..poiffon mol,- ii .s’ eventre facilement en
le preffant j ç e ft ce qui fait que les fardines, p-ref-
fees qui- fe font à Belle-Ifle , à-Port-Louis , à Crac
8c à Quiberon ne font pas fort eftimées r la pêche
né donnant dans ces endroits que jufques au mois
de feptembre , au lieu qu’a cette époque elle ne fait
ptefqiré-que commencer à Concarneau & à Douar-
nenez , ou elle dure , quand-le tems n’ eft pas trop
rude, quelquefois jufques à N oël.
C ’eft de ces deux derniers endroits, 8c particuliérement
de Douamenez’ que l ’bntire les meilleures fardines 8t celles qui- fe confèrvent le mieux. Les
Malbuins y en vont charger dès navires entiers pour
porter en-divers lieux du levant;
Les fardines , - pour être de bonne qualité , doivent
être*bien1 p re ffé e s,fe rm e s, blanches & claires,
point éventréès, ni m olle s, ni jaunes , d’une grandeur
médiocre y il fau r qu’il en entre environ' (ix
mille dans chaque barique car lorfqu’il y en a
davantage , ce qui , quelquefois , v-a jufqu’ â dix'
'mille-, elles fé trouvent trop petites', & lû rfq u il y-
en a moins , elles fe trouvent trop grandes-, ce qui
Elit qu’une petite' Barique n’en peut' contenir que
deux a trois- mille , enforte que le marchand qui eft
obligé-dè lès débiter enfuite en détail ,, n’y trouve
JàSîfen: compte;.
S A R 62i
Les fa r fine s forettes y ou celles que l ’on a fait
féche'r au feû & à la fumée, comme les harengs qui
portent le même nom , fe vendent & s’achètent an?
compte jquand elles ne fom point g rillées elles font
plus eftimées que les fardines prejfées, 8c qa e celles*
qui fé vendent eli fel i aufli îè vendent - elles plus1
cher que les autres.' C’eft de la dernière pêche 8c
lorfque les fardines font bien fermes- & grandes que?
l’on les fait foire r.
Il fe fait un grand débit de fardines à Bordeaux,»
a la Rochelle'& à Nantes,-de même que dans quelques
petits-ports- du pays d’Aunis y8c de la-province
de Saintong'e.
I l s’èn envoyé quelquefois à Bayonne 8C en Bif-
c'aye ,. mais elles n’y font chères que lorfque la pêche'
de ce poiffon n’a-pas' été favorable en Efpagne où1
l’ on en prend beaucoup du côté de'la Galice.
* . La pêche des fardines qui (e fait for les côtes5
de Bretagne', occupe plus- de' trois'Cens chaloupes5
& prefque tous les matelots du pays dans la feifon j-
chaque chaloupe'eft ordinairement du port dè deii^
à trois tonneaux, montée de. cinq hommes & def
douze filets de io à 50 biaffes.
L a barique s’ y vend- depuis vingt jufqu’à cinquante'
livres'j la plus grande confommat'ion de ce poiflon1
pê’ché fur les cotes de Bretagne eft-pour l’Elpagne ÿ
le Portugal, 8c toute la Méditerranée’. La pêche eft-'
ordinairement fi bonne, qu’a Fort-Louis feul il fe-
fait,. année commune, jufqu’à quatre mille bariques*’
de fardines.
Les fardines' qui fe pêchent en Languedoc C&
portent prefque toutes enRoüflillon,.-en Dauphiné 8&
dans le Lyonivois.
Onpêche aufli des fardines à lacôte d’Angleterre $
mais elles ne font pas tant eftimées que celles de'
Bretagne, quoiqu’elles foiënt plus grandes .& que*
les futailles forent d’u.n' tiers plus groffes & plus*'
longues qu’en Bretagne ; là caufe du peu dè cas*
que l’on fait dë cès fardines provient de' ce' que v
outre qmelles- ne font pas d’un fi bon détail , on ne"
les fale pas fi bien en Angleterre qii’en France , 8C
qu’elles ne peuvent fé cqnferver lotrgïems.
L ’Huile des fardiiies■ pr'éfteès fe rnmaffe' 8c
merdans dès bariques',elle fort à brûler & àgraifler j»
peut-être auroit-elle plus dè propriété fi elle n’ é-'
toit pas falée.
Il fe fait aufli dans les mois'dé mai ôède juin fur'
les côtes dë Dalmatie ,-près dé l ’ifle de l’Iïïa en ti-^
rant au midi«, une pêche de fardines fi abondante,,
qu’elle foffit non - feulement pour la fourniture de;
toute la Grèce , mais'encore d’une grande partie de'
ricalie r ie s Turcs prennent cë poiffon comme un<ÿ
efpecë de médecine lorfqu’ils font malades;
L es fu r (Unes foivent la lumieie 8c s’affemBîene-
au.tour du Bateatt qui la porte p'endânt la nuit, ce*
qui ne contribue pas peu à en faciliter la pêche,5
pour laquelle on employé for les côtes dé F rance’
certains oeufs de poiffon que l’on nommé réfüre 3,
roques , raves ou coques, qui vienrtènt de diffé--.
rens-endroits v & dont il-fe fait-un aftèz grand com«-