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eft profitable aux habitans par le grand nombre de
Voitures & de voituriers, qu’on y employé.
À Berne la rifchdale vaut 30 bats communs ou
de Suijfe. Le bon goulde, 16 bats & 1 fchellings ,
communs, le bac, 4 creutzers ou z fchellings
A 1 égard des mefures , il faut 6 aunes de Berne
pour 5 de Hollande j enforte que 100 aunes de
Berne font 8z aunes § d’Amfterdam , & 100 aunes
d’Amfterdam font izo aunes de Berne.
Les poids y font auflî moins forts qu’en Hol-’
lande } zoo 1. de Berne ne faifant que 90 1. d’Amfterdam
, & 100 1. d’Amfterdam en faifant n i en
Berne.
Les livres font tenus a S. G a i , en gouldens, en
creutzers & en hellers.
L a rifchdale y vaut zy bats ~ ou loz. creutzers.
L e goulde , 15 bats ou 60 creutzers, le fchelling'y
6 creutzers ou 1 bat £ : le bon bat eft de < creutzers,
le bat commun de 4 creutzers , & le creutzer de
4 hellers ou pennin.
Le pair entre S. Gal & Amfterdam eft de 30 bats
ou 1 10 creutzers pour une rilchdale de50 fols cou-^
rant d’Amfterdam 3 mais il n’y a point de changé
ouvert entre ces deux places 3 & lorsqu’on tire de;
S. Gai fur Amfterdam , on donne en fus , à Sè G a i,
un certain nombre de creutzers donc on convient,
pour recevoir à Amfterdam une rifchdale de y o fols
de banque.
L ’on fe fert à S, Gai de deux- fortes d’aunes ,
l’une pour mefurer les toiles , & l’autre pour les:
étoffes de laine. 100 aunes-de S. Gai pour les toiles
en font 116 d’Amfterdam, & 100 aunes d’Ainfter-
dam , 86 de S. Gai 3 à l’égard de l’aunage des
étoffes, 100 aunes de S. Gai en font 89 & ~ d’Amfterdam
, & 100 aunes d’Amfterdam 1 1 z de S. Gai.
L e principal commerce de cette ville corififte
dans les toiles qui s’y fabriquent. Ce négoce y eft;
fi confidérable & fi fort en honneur , que les tifle—
rans y vont de pair avec la nobîeffe ; enforte qu’ils
font avec les gentilshommes la premieré ides douze '
tribus dont cette ville eft compofée. L e s manufactures
des petites étoffes de laine y fieuriffent aufil
beaucoup.
Les efpeces qui ont cours à Bafle font la rifchdale
, le goulde, le bat, le florin, le gros, le rap &
le plapper.
L a rifchdale eft de 17 bons bats, le bon goulde
de 15 bons bats ou de 60 creutzers , le bon
bat de 10 raps ou de 4 creutzers. L e florin de
l’Empire zy fchellings ou plappers. 11 y vaut auflî.
I o gros, le gros eft de 7 raps j , & le plapper de
6 raps.
L ’aune de Bafle eft d’un fixiemé moins forte que
celle d’Amfterdam 3 enforte qu’il en faut 6 de Bafle
pour 7 d’Amfterdam.
L e commerce que toutes ces villes SuiJJes font
au-dehors eit très - confidérable. Si celui qu’elles
entretiennent avec la France, n’eft pas aulfi étendu
que le négoce qu’elles font avec quelques autres
de leurs vofifins, il leur eft plus avantageux 8c plus
S U M
honorable que tout autre, par les nombreux privilèges
que les Rois de France -ont accordés en
général à toute la nation helvétique, & en particulier
à fes négocians.
Les principaux privilèges dont les, SuiJJes jouif-
fent. en France 'font les droits de naturalité., qui
le§ égale en tout aux François.,, même;de naiffance,
la franchife. des. foires de Lyon , qu’ils peuvent exercer
& étendre quinze fours au-delà de la franchife
ordinaire 5 ce qui n’a été accordé à aucune autre
nation , non pas même à la Françoife; la diminution
oïl la remife entière de plufieurs droits d’entrée
pour les toiles & marchandifes qui font ouvrées chez
eux j la liberté d’enlever tous les ans une certaine
quantité- de blés d’Alfacé & des autres provinces^de
France qui leur font voifines 3 enfin la même faculté
pour-les fels derFranche-Comté ,. &c. ;
L ’entrée des toiles étrangères n’eft permife que
par lies villes de Rouen & de Lyon v en prenant
pour cette' dernière des acquits à caution aux bureaux
de Gax ou de Coulonge , fuivant un arrêt
du Confeil- du zz mars 1692^. Mais en faveur des
Süijfes-feulement.le ‘bureau de S. Jean-de Lofne &
celui de Longeraÿ ( fubftitué àrcelpi deCoulang.e , )
font; ouverts comme les deux , autres par un arrêt: du
confeil de 1698,
L a pofition du territoire des SuiJJes & de celui
de leurs alliés ne leur permet pas de faire entrer
leurs.tpi les par Rouen} ainfi ce n’eft qu’à Lyon qu’ils
exercent leurs -droits, après avoir rempli certaines
formalités. ; -
Il n’y a que ceux des marchands SuiJJes qui ont
remplîmes formalités qui puiffènt faire1 entrer leurs
toiles à Lyon fans payer dès droits. On exigé ’même
que les balles de toile portent l’empreinte de la
marque inferite ( qui par conféquent a été envoyée
à un corefpondant ) & qu’elles forent accompagnées
des certificats des lieux d’où-elles viennent, portant
: « que ces toiles font du cru & de la fabrique du pays
» des SuiJJes'y çonforriiémènt aux arrêts de 1 691 8c
» 1698:0V ''
SU L T A N . Efpece. de lac de nuit en taffetas,
compofé de deux Couffins entre lefquels ori mec des
chemifes ou d’autres objets auxquels on veut com-
' muniquer une odeur quelconque.
On traite Ces facs de nuit pour les droits comme
ouvrages de mode.
SUMAC. Drogue propre, pour teindre en verd.
Cette drogue, dont on fe.fert auflî dans la préparation
des maroquins noirs & de quelques autres
peaux, n’eft autre chofc que les feuilles & les jeunes
branches d’un arbriffeau pilées dans un mortiér.
Cet arbrifleau eft allez femblable au petit cormier.
Ses feuilles font oblôngues , pointues, velues
& dentelées, j fes fleurs viennent en grappes} elles
font rouges & affez!femblables aux rofes des jardins}
fon fruit que les épiciers & les apothicaires nomment
fuma c’rouge en grappe , eft une elpèce de
petit raifin rouge d’une qualité très - aftringente j fa
~ femence
s u P
femence eft prefque ovale & eft renfermée dans des
capfules de même figure.
L’àrbriiïèau fe nomme fümac , mot arabe dont
la dro'gue a pris fon nom. Les latins l’appellent
rhus obfoniorum , ou rhus conaria ; ce qui fait
que par corruption, plufieurs marchands épiciers-
droguiftes , teinturiers, maroquiniers, & autres qui,
préparent les peaux, lui donnent les noms de roux ou
de roure. -
Quoique le fumac foit du nombre des drogues
colorantes, qui font communes aux teinturiers du
grand & du- petit teint} il eft néanmoins défendu
aux uns & aux autres d’en employer de vieux} c’eft-
à-dite, qui .a déjà fervi à palier les maroquins ou
autres peaux. |
Le meilleur fumac pour la teinture eft celui qui
eft verdâtre Sc nouveau. C’e-ft du port de Porto en
Portugal que vient la plus grande partie du fumac
qui fe confomme en France , ce qui fait que par un
mauvais jeu de mors les marchands qui en font négoce
l’appellent affez fou vent du fumac de port en
port.
Il croît beaucoup, de fumac dans les Volges &
on le cultive! dans plufieurs provinces de France ,
mais les ouvriers François l’eftirtient peu.
•a Le fumac que les tarifs, nomment également
fommac 8c herbe à maroquin , paye en France-à
raifon de 10 fols le cent pefant, conformément au
tarif de 1664 ».
« L ’arrêt du iy mai 1760 , ayant réduit ce droit
à m o it ié il paie feulement par quintal net, 5 fois ;
du cent, ».
« PafTant des- cinq grofles fermes aux provinces
■ repurées étrangères ;, le droit de t liv. impofé par
1 arrêt de 1664 , fur le fumac , quoique droguerie ,
a :été réduit à moitié par l ’arrêt cité : il n’acquite ,
en conséquence par quintal, que 10 .fi ».
« Ce droit, à la lortie pour l’étranger , eft de
1 üv. »:Ar ' ; 7 p
« A la douane de Lyon il paye , de tel endroit j
qu’il-vienne , pour la moitié du droit du tarif, 1 1 C
8 den.
« Pour celle de Valence, il ne doit, à l’entrée 8c
a la circulation, pour le demi droit, que .1 1. 15 f.
6 den. ».
■« A la (ortie du royaume , par le Dauphiné, comme
droguerie , 3 1 . 1 1 f i » .
« Les droits de la douane de Lyon font 1 1. 3 f. le
quintal pour tous droits ».
« A l’égard des droits de fortie , le fumac du
cru de France à faire teinture , paye 1 liv. du cent
pefant ».
SUPERFIN. Terme dont les marchands , les
manufafturiersles tireurs d’or , fe fervent pour exprimer
la plus grand^.finefle d’une laine , d’un fil,
d -une étoffe} ainfi , un fil de fayette, d’or & d’argent,
wn drap, un camelot , &c. ; fupeffin , eft lé plus
fin de ceux que l’on peut fabriquer!, ou qui a été
manufafturé avec de la lainey de la foie ou autre matière
.extrêmement fine.
Commerce. "Tome I I 7. P a rt. I l ,
S V :K : . 7??
' On dit auflî dans, le,m.êraé CenS y -ref n pu. refi-
n o , comme 'qui diroit: deux fois .fiii ou doublement
fin.
SU P PLÉMEN T. Ce qui manque à quelque chofè,
à quelque marchandife, & qu’on y ajoute pour la .
rendre entière ou parfaite.
SUR-ACHETER. Acheter une choie , une marchandife
plus qu’elle ne vaut. Ce terme eft relatif à
fu r vendre.
SURFAIRE. C’eft demander d’une marchandife
beaucoup au-de (Tus du prix qu’elle vaut, ou qu’on
a réfolu de la vendre. C’eft toujours une mau-
vaife habitude à un marchand dé fu r fa ir e (à mar-
çhandHè. Si on l’en croit fur fa parole & qu’on la
paye ce qu’il en demande , il engage fa confidence ;
Sc fi au contraire il rabat confidérabiement ’du prix
qu’il a demandé , il perd fa. réputation, & l’on s’accoutume
à lui mélbfrir. Combien de marchands
cependant, & fur - tout dans Paris , qui ne lavent
pas vendre iàns fu r fa ir e ! Mais ils font- connus pour
t,els, & communément iis font moins bien leurs
„affaires que ceux de leurs voilîns qui ne fu r fo n t jamais
, ou qui du moins en ont la réputation.
Les quakers dont il y en a quelques-uns en Hol-
| lande ( & depuis peu à Dunkerque ) & qui font
nombreux en Angleterre & en Amérique, fe font
: un point de religion , s’ils font dans le négoce , de
ne jamais fu r fa ir e leur marchandife & n’ont qu’un
mot. Le commerce fe fer oit fans-doute d’une manière
plus aifée & plus liîre fi tous les marchands
avoient Cette bonne foi des quakers , ou s’ils sui-
voiei t du moins ce point de leur religion qui leur
défendant la furprife, empêche que le vendeur en
fu r f a i f a n t , l’acheteur en méfofrant , ne perdent
dû .teins à faire de mutuels efforts pour fe tromper. ’
SU RG E . On appelle laines furges les laines
- grades ou en fuint, qui fe vendent fans être lavées -
ni dégraiflees. Il en vient beaucoup du levant, &
j particulièrement de Conftantinôple , de Smirne,
d’AIep , d’Alexandrie , de Chipre, de Barbarie &
de Tunis. On en tire :auffi quantité d’Efpagne.
Les négocians de Montpellier achètent ordinairement
des marchands de Marfeille & de Bayonne ,
ces fortes de laines, qu’ils font enfuite laver & préparer
pour les envoyer en .lacs de trois à quatre,
quintaux chacun aux foires de Pezenas & de Mon-
* tagnac , où les fabriquans & drapiers du Languedoc
les vont acheter.
SU R LO . Poids dont on fe fert dans le levant
& particulièrement à Alep. Le - furlo pefe vingt-
fept rottolis un quart, à raifon de yzo d-a^ncs le
rot'toli 3 c’eft - à - dire de quatre livres poids
d’Amfterdam.
SURMESÜRE. Ce qui èxcede la mefiire.
Dans les rêcolemens des ventes qui Ce fon: par
- les officiers des eaux & forêts , on appelle Jurmefure
ce qui fe trouve entre les pieds corniers de p^us que
ce qui eft porté par. le procès-verbal d’arpentage fur
j lequel a été faite. i’adjudica:ion.
Zzzz